"Encore" : expression anglo-saxonne signifiant le rappel de l'artiste sur scène après son concert.

Alvin Thomson (Logan Troughton) est l'ancien leader du groupe de funk/soul US Prophet5. Ces derniers ont connu entre 78 et 83 un très grand succès avant de se dissoudre suite à des conflits personnels. Alvin était la voix et l'âme du groupe, mais aucunement compositeur - il ne pouvait compter que sur lui-même et la scène pour survivre.
Quand, en 1985, il tentait un come-back solo, il essuyait les plâtres du "premier album de l'ex-..." et ne recueillait qu'un succès d'estime. Il retentait sa chance en 1988, toujours soutenu par un label obstiné continuant à lui trouver compositeurs et musiciens. Il ne remontait pas plus ni dans les charts, ni dans les coeurs de ses ex-fans. De tournée en tournée, il voyait les salles devenir de plus en plus petites et son propre moral péricliter...

En 1991, son label était racheté par une grande compagnie allemande qui décidait de faire le ménage dans le back-catalogue de l'entreprise. Alvin, en plein enregistrement de son nouvel album, figurait dans les "coupes claires". Il se retrouvait instantanément "off-scene" : sans contrat, sans agent ni soutien. La mort dans le business. Il laissait au studio les bandes déjà enregistrées, n'étant aucunement propriétaire de sa musique.
En 1993 sortait un "The Collection 1985-1991" reprenant la 'crème' de sa production solo et 4 titres inédits qui auraient dû figurer sur le nouveau CD... Sorti confidentiellement pour de vulgaires raisons contractuelles (oui, Alvin avait bien signé un contrat de 3 albums), il n'avait eu vent de sa réalité que parce qu'un fan le lui avait envoyé pour dédicace !

Les fans. Son contingent s'était réduit comme peau de chagrin. Avec Prophet5, il avait tourné à travers le globe. En solo, il avait écumé l'Amérique du Nord, se promettant de revenir au Japon et en Europe... Désormais dépressif et alcoolique, sans enfant ni attache quelconque, il sillonnait l'état à la recherche d'une gloire passée, cachetonnant régulièrement dans des salles qu'il aurait volontiers qualifiées autrefois de "minables" : mauvaise sono, mauvaise ambiance, mauvais public. Mais il y avait toujours une demande. Il survivait ainsi. Sur son passé et les quelques royalties de son étoile. Il n'avait plus que ses tripes...

Après cinq années de galères diverses - la revente de sa maison, son installation dans un 2-pièces cuisine, diverses procédures de reconnaissance en paternité, une pitoyable tentative de reformation de Prophet5, trois hospitalisations et une cure de désintox' - il recevait de son avocat la lettre d'une jeune fan, Estelle Gregorry (Gina Bova) lui réclamant son autorisation pour publier des photos inédites sur un "site internet personnel".
Internet. Alvin ne s'intéressait pas à la technologie et depuis le début des années 90, n'avait plus approché un ordinateur à moins de 100 mètres. Il décidait de s'informer et commençait à entreprendre une correspondance avec Estelle.
Celle-ci lui expliquait qu'on avait - presque - plus besoin de studio pour enregistrer un album... (Script original)