*Film participant au concours "Secret" de GerardMerveille*  

En début de soirée d'automne, Clémence (Summer Green) regarde son père Robert (Ira Bradley), qui a le regard plein de tristesse et de peur, et monte les marches en direction de sa chambre. Robert lui a dit qu'il fallait partir immédiatement, sur le champs. En allumant la lumière de sa chambre, Clémence veut commencer à faire ses valises mais ses bras tremblent et a l'impression qu'ils pèsent une tonne. Son coeur bat à grande vitesse et ses yeux n'arrivent plus à retenir les larmes qui ne demandaient qu'à couler depuis tout à l'heure. Clémence n'arrive pas à réaliser. Comme elle le craignait depuis quelques temps, c'est arrivé.  

Une semaine s'est écoulée. Robert et Clémence ne se parlent plus beaucoup mais ils savent qu'un jour ou l'autre, ils leur faudraient le faire. Par besoin mais aussi pour la conscience de leur acte. Clémence se sent coupable même si elle sait qu'elle n'a rien fait dans tout cela. Elle aurait pu l'en empêcher mais elle est restait là sans rien faire, à regarder l'ignoble geste de son père. Encore une fois, il s'est montré violent et il ne savait pas ce qu'il faisait. Comme si quelqu'un controlait ses faits et gestes et là, c'est allé trop loin, beaucoup trop loin.  

Ils leur fallaient repartir à zéro, tout recommencer. Situés dans leur chalet de vacances, Clémence entend le grincement de la porte d'entrée, son père vient de rentrer avec deux lapins pour le déjeuner. Elle finit de faire sa toilette, de se passer un coup de gant chaud sur le visage, et le rejoint. Robert regarde sa fille, elle parait épuisé et elle a les yeux rouges. Il comprend qu'elle vient de pleurer encore une fois. Ils se regardent sans rien se dire.  

- Personne ne le saura, je te le promets dit simplement Robert légèrement surpris du ton simple de sa voix. Personne ne doit le savoir, ça doit rester entre nous...  

Clémence ne sait pas quoi répondre ni quoi faire sur le moment. Elle se contente de regarder son père à faire la cuisine un petit moment et va s'asseoir sur une chaise près de la fenêtre du petit salon.  

Inconsciemment, Clémence s'est recroquevillée contre elle-même. Elle se rappelle avoir crié "Non" ce soir-là sans avoir réussit à changer quelque chose. Son esprit est depuis ce soir-là dans un désordre total, mettant en place une petite panique qui risque d'exploser à tout moment. La peur la ronge.  

Que son père soit l'auteur de ce crime ne fait qu'empirer les choses. Il a l'esprit malade mais que faire ? Et rester dans le chalet ne changera rien, elle le sait. Il faudra qu'ils sortent un jour ou l'autre pour ne pas devenir fou ou dire la vérité. Mais son père n'était pas réellement son père ce soir-là. Dire la vérité le ferait mettre en prison. Et si il va en prison, ce serait comme y mettre un innocent. Et ça, ce serait injuste.  

Elle refuse toute responsabilité de ce qui est arrivé, c'est clair là-dessus. Son père paraissait très horrifié par son geste. Si c'est lui le coupable, il a agi en toute logique en tant que schizophréne. Elle a envi de dire la vérité mais comment le faire ? Elle sait qu'elle n'a pas le choix, elle est obligée de faire confiance à son père puisqu'elle n'a pas les moyens nécessaire de descendre en ville pour prévenir la police.  

Dans la soirée, après le dîner qui était, il faut l'avouer, très bon. Clémence prévient son père qu'elle va faire un tour. Non pas pour s'échapper car le froid d'automne en montagne aurait eu raison d'elle, mais plus pour se faire pardonner. A quelques mètres du chalet se trouve une tombe du nom de Hélène Merriel, celle de sa mère. L'origine de tout cela. Elle se souvient parfaitement de la scène, du soir de sa mort. Pourtant, tout avait bien commencé.  

Robert a travaillé dur, tout les soirs, il rentre aux alentours de 20 heures car son emploi lui prend beaucoup de temps. Comme toujours, Hélène (Léa Risson, vieillie) et Clémence mange un peu avant pour ne rater aucun épisode de "Renaissance" leur série favorite, Robert le sait même si il aimerait que les deux personnes les plus chère à son coeur mange avec lui, le respect quoi ! Là, c'était une dure journée et pour la calmer, il a accompagné des amis au bar du coin et vers la fin, le Robert n'était plus tout à fait le même, comme toujours dans ses journées pourries.  

Ce qui ne plait pas du tout à Hélène qui aimerait qu'il rentre sobre, elle sait comment il est dans ces moments-là. Il est tout le contraire. Une dispute comme d'habitude éclate et Clémence la regarde avec peine. Mais des mots choquants a fait qu'Hélène a giflé son mari.  

- Sale pute ! Je vais t'apprendre à me gifler ! a répondu Robert.  

Hélène, en face, ne s'attendait pas à ce qu'il lui donne un coup de poing aussi violent dans le nez. Malgré qu'elle est tentée d'esquiver, le poing s'abat sur son visage. Elle se heurte contre le mur et s'écroule. Inconscient de son état et de ses gestes, Robert continue à la frapper contre le sol. Clémence hurle "Non !" mais trop tard, Hélène est morte sous la violence aveugle de son mari saoul.  

Clémence reste un petit moment devant la tombe sa mère, ils ont apporté le corps dans le coffre du véhicule familial profitant de l'obscurité du soir et ils l'ont enterré à côté du chalet loin des regards. Puis retourne rejoindre son père à l'intérieur.  

En rentrant, elle remarque son père endormi sur la table de la cuisine une bouteille d'alcool à la main. Elle tremble à l'idée qu'il redevienne violent car elle sait que Robert ne veut pas dire la vérité sur la mort de sa mère, que tout ça doit rester secret. Une solution lui traverse l'esprit, prendre les clés du véhicule et s'échapper au cas où que son père ne soit plus son père. Elle les cherche dans le chalet jusqu'à qu'elle remarque qu'elles sont sur le jeans de Robert. Elle tente de les prendre, mais au fond d'elle, elle cherche encore une autre solution. Elle ne veut pas laisser son père seul dans ses problèmes. Mais tant pis, sa décision est prise, la peur qu'il se réveille violent prend le dessus. Elle s'agenouille à côté de lui, tend son bras mais elle ne se rend pas compte qu'elle vient de commettre une grave erreur. Trop occupée à prendre les clés sans réveiller son père, elle ne voit pas qu'il ouvre les yeux au même moment, avec le même regard que le soir de la mort de sa mère...