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MMP présente
Leon Botha - un Portrait

Leon Botha n'est pas Dieu, n'a pas vu Dieu. N'a rien demandé à personne. La vie ne lui a pas fait de cadeau. Pourtant, il est là - et mixe. Fort.  

 

Né au coeur des années 80, le Sud-Africain est au moment du tournage le patient le plus âgé atteint de progéria - dont il est atteint depuis son quatrième anniversaire. Un miraculé ? Ou un homme qui a décidé d'affronter sa pathologie différemment, faisant fi de son image, s'en moquant même à travers ses oeuvres (peinture, photographies, musique).  

 

Mais régulièrement, ce qui le ronge se rappelle cruellement à lui : il est un des rares souffrant de ce mal à avoir résisté à une greffe du coeur afin de résorber les risques d'infarctus du myocarde dûs à l'athérosclérose - une complication typique de la progéria.  

 

La caméra d'Hiromi Lawrence le suit, discrète, dans sa vie quotidienne - entre visites de galeries, travail à son atelier ou sur ses nouvelles compositions. Le documentaire s'achève sur les premières dates de sa tournée 2017 passée dans les capitales européennes pour se clôturer à Fundanse.  

 

"- Je n'ai jamais vu un public pareil."  

Car Leon a voulu vivre comme les autres. Le soir venu, il se transforme en le plus atypique des deejays sous le pseudo de Solarize, immédiatement reconnu pour son talent de MC et de "scratcheur" et aussitôt accepté par le monde de la nuit et la communauté hip-hop. Est-ce que son physique lui a servi de sésame d'entrée - qui le croirait ? Il s'en explique néanmoins de manière tout à fait originale... "Je suis le 'freak' du monde de la nuit. Ma survie me sert, on est pas si nombreux dans ce cas - et le hip-hop m'a aidé."  

 

Et quand on lui demande si sa carrière internationale (démarrée aux alentours de 2010-2011 suite à la diffusion des photographies de Gordon Clark dans le cadre de l'expo Who Am I ? ...Transgressions) lui permettra de retourner dans son pays, il grimace... Car s'il a connu ses premiers succès là-bas, son handicap l'a également desservi - le pays de la vuvuzela n'en a pas fini avec ses vieux démons. Il se confronte d'ailleurs en vidéoconférence avec des artistes restés sur place à la demande de Lawrence et de ses interviewers Sam Glass et Yaelle Genre (elle-même DJette au Bains-Douches de Paris et collègue de travail de Leon).  

 

Botha nous fait partager, le temps de 90 minutes, sa force, sa philosophie, et la nature de ses projets : "Je suis une entité spirituelle, comme vous - et un être humain (il se désigne), ce corps, malgré tout, me désigne ainsi."  

 

Leon Botha ne s'explique pas, ne se voit pas comme un "survivant". Il vit pour son art, multipliant collaborations et voyages. Il sait que le mal le gangrène, qu'il est incurable.  

Raison de plus pour ne pas lui donner le temps de souffler.  

 

(Script original)  

 

Note : les "extraits d'interviews" en italiques sont réels - ou faux. ;)

Scénario : (3 commentaires)
une série Z documentaire de Hiromi Lawrence

Sam Glass

Yaelle Genre
Musique par Lisa English
Sorti le 23 juin 2018 (Semaine 703)
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