Pendant longtemps je n'étais qu'un vagabond, mendiant ma nourriture pour survivre. Je vivais déjà en marge du monde des hommes, un homme sans maitre, ne dépendant ni d'un fief ni d'un seigneur, juste un homme seul, allant où mes pas me conduisaient... Mais un évenement a tout changé: Ce fils élevé par un autre, devenu un puissant Daimyo ayant l'oreille du Shogun...  

Alors que j'aurais voulu éviter ça, je l'ai affronté lui et tous ses hommes...  

Et je les ai tous tués...  

De simple vagabond, je suis devenu "yakuza", un paria, un criminel...  

Le Shogun a mis ma tête à prix...  

Pourtant je continue mon voyage, un voyage qui se finira dans un pays inconnu, où il n'y aura personne pour pleurer ma mort...  

Ainsi se finira la vie de Tora le Yakuza...  

-1671, Japon- Tora (Hành Li) ne regarde que ses pieds en avançant sur le chemin, ne pretant aucune attention aux personnes qui passent à coté de lui, laissant son esprit "divaguer", pensant à "avant" quand il était un noble et fier samouraï, respecté pour ses actes et sa bravoure, pas pour son art de tuer...  

Depuis l'incident à Akita, les gens parlent, embellissent ce qui c'est passé entre lui, le Daimyo et ses soldats...  

Pour certains, le vagabond a tué tous les hommes et le visage encore recouvert de sang, il aurait tué le despotique seigneur dans le but de défendre les opprimés...  

D'autres expliquent qu'en fait ce Ronin au tatouage représentant un tigre, est en fait un tueur envoyé par un autre seigneur, jaloux de "l'aura" et de l'attention que le Shogun avait pour le Daimyo Naraguchi...  

Nul ne se doute que ce combat entre père et fils a définitivement "brisé" le coeur de Tora, conscient aussi du fait que nul ne saurais jamais que son fils malgrè ses défauts était un homme d'un grand courage, mais surtout, nul ne saura jamais que c'était surtout son FILS...  

En pensant ça, Tora referme sa vieille main sur le manche du katana richement incrusté et travaillé, seul souvenir qu'il n'aura jamais de son défunt fils...  

Tora sait que ce sabre est "visible" sur un homme comme lui: Ses vétements usés, ses sandales en piteux état et ce katana, un sabre offert par le Shogun "dépareille" avec le reste et rend service à tous ceux qui, avides d'argent, veulent le tuer et ramener sa tête au Shogun...  

Mais pour le vieil homme, ce serait peut-être mieux ainsi...  

Assis au bord du chemin, un homme pleure: Visiblement anéanti par le chagrin, ses vétements prouvent qu'il a eu un revers de fortune important...  

Naguère beaux et de qualité, ils sont couverts de boue, rapiécés, déchirés...  

Tora passe devant l'homme sans ralentir, pensant que cet homme n'a pas envie de parler...  

Et puis Tora se demande ce qu'il pourrait dire dans ce cas? Lui-même est inconsolable, mais ses larmes ne coulent pas sur ses joues, elles coulent à l'intérieur, donnant au monde une image apathique...  

Alors qu'il continue à marcher, il entend l'homme qui pleurait pris à partie par trois "ronins", visiblement saouls, cherchant un engagement et désireux de s'amuser à embeter le pauvre homme... Continuant à respecter au mieux le "Bushido", code d'honneur des samouraïs, malgès sa condition de "yakuza", Tora fait demi-tour et va vers les trois "ronins". Ils se moquent ouvertement de l'homme qui pleure, le mollestant, expliquant qu'il n'est qu'un minable, qu'il n'est pas un homme pour pleurer comme ça! Tora leur demande de le laisser en paix car il a l'air déjà assez affecté par sa peine, inutile d'en rajouter...  

Le "Bushido" ne leur a rien appris? On ne s'en prend pas aux plus faibles...  

On se doit de les défendre!  

Lorsqu'ils voient ce "vieux" en haillons, les trois ronins rigolent! Le regard de l'un d'eux est attiré par le katana que porte Tora à la ceinture. Il exige alors en guise "d'excuses" d'avoir oser s'interposer devant des "ronins" aussi dangereux qu' eux que Tora leur donne le katana! Sinon, ils le tueront lui et le type qui pleure! Tora se met difficilement à genoux et s'excuse mais refuse de donner le katana...  

Les trois hommes veulent le décapiter alors qu'il est toujours à genoux mais dans un mouvement rapide, Tora sort son katana de son fourreau et élimine ses trois agresseurs...  

Puis range le katana dans son fourreau...  

L'homme aux joues encore pleines de larmes reconnait le "style": "L’iaido", cette technique qui permet d'un même mouvement de dégainer, trancher et rentrer son sabre! Seuls les samouraïs sont autorisés à l'apprendre! Tora se remet debout et va voir l'homme pour lui demander si tout va bien...  

Si physiquement, Kenjirô (Rick Fidele) n'a rien, sa peine est toujours aussi grande: Il revient de Sendaï où il a vendu sa fille Izumi (Courteney Campbell) au clan Otamaru! Tora sait que le clan Otamaru, clan "yakuza", tient les maisons de plaisirs de toute la région! Tora connait aussi la réputation des Otamaru et surtout leur chef Mitsunobu (Kenji Hattori) et sa folle de fille, Mieko (Kristen Ciani), leur clan étant considéré comme l'un des plus violents et des plus "dépravés"...  

Non parce qu'ils tiennent les lieux de plaisir mais par la relation que Mitsunobu et sa fille Mieko entretiendraient ainsi que par la fourberie qu'ils utilisent pour se défaire de leurs adversaires...  

Des personnes sans honneur ni humanité...  

Le vieil homme ne sait pas quoi dire à ce père éploré...  

Kenjirô explique qu'il n'y a pas si longtemps, à peine un an, il était un homme respecté et vivant confortablement: Tailleur, il confectionnait les vétements d'un Daimyo aussi riche qu'élégant... Mais suite à un massacre et après le meurtre du Daimyo, mort sans héritier, le fief fut dissout par le Shogun...  

Sans travail ni "maitre", Kenjirô fut jeter sur les routes avec sa femme et sa fille...  

Son épouse tomba malade et mourrut peu de temps après, les laissant seuls, père et fille...  

Puis il s'est mis à jouer et à perdre beaucoup dans des tripots...  

Et sans argent pour rembourser ses créantiers, il dut se résoudre à "vendre" Izumi pour rembourser...  

Tora écoute attentivement et lorsque que Kenjirô a fini son histoire, il lui demande pour quel clan c'était...  

Kenjirô, un brin de fierté dans la voix, dit qu'il servait le Daimyo Noboru Naraguchi! Le sang se glace dans les veines du vieil homme: Alors ce qui arrive à cet homme, c'est sa faute! En tuant Noboru, le clan fut dissout et ce tailleur se retrouva sur les routes puis à vendre sa fille aux Otamaru...  

De par ses actes, de nombreuses personnes souffrent, des personnes innocentes et avec qui il n'était pas lié mais qui elles étaient liées à son fils, Noboru...  

Ayant comme une "dette" envers Kenjirô, Tora décide de prendre la route en direction Sendaï pour rencontrer les gens du clan Otamaru et les convaincre de laisser partir l'enfant...  

S'ils refusent, Tora est pret à tout faire pour libérer Izumi...  

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Dans un esprit "feuilletonesque" très proche de celui des "chambaras" des années 70, Kenji Hattori signe là un film de sabre où Tora, le "tigre" sabreur du film "Katanas", toujours interprété par Hành Li, essaye de libérer une jeune fille des griffes d'un clan sadique spécialisé dans les maisons de plaisirs! Au générique on retrouve notament Courteney Campbell, Rick Fidele, Kristen Ciani et même Kenji Hattori lui-même! La musique, reprenant des thèmes utilisés dans le film précedent, est signée Luke Goodwin qui rajoute des compositions originales pour cet opus! Combats aux sabres dantesques, effets gores, scènes dignes du "Kabuki"...  

C'est "Tora le Yakuza", premier chambara de Kenji Hattori à Gérardmerveille!