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MMP présente
Bayou

Ce genre de bêtise est tellement courante que quand vous en parlez au gens, ils vous répondent tout de suite : "cliché !". Oui, on a vu ça tellement de fois, on a tous lu ce type d'articles, entendu un gars qui connaissait un gars qui... Reste que la bêtise est la qualité humaine la plus universellement partagée et qu'elle ne connaît ni limite ni frontière ni mode.  

La bêtise, c'est le propre de l'Homme.  

 

Prenez le bayou par exemple - ou plutôt devrait-on dire les bayous de Louisiane... Issus du delta du Mississippi, zones d'eau douce, sinueuses, marécageuses, où vit une faune préservée des hommes, véritables parcs naturels à ciel ouvert. Faut aimer le calme, les moustiques et avoir le coeur bien accroché. La végétation y est parfois dense, à l'inverse du nombre d'êtres civilisés qui peuplent l'endroit.  

 

Maintenant imaginez une bande de jeune abrutis venus profiter du réconfort de cette fille de joie de Nouvelle-Orléans pour le "spring break". Non, ici - pas de piranhas... Plutôt des beuveries jusqu'à l'aube dans un climat d'orgie permanente.  

Il faut dire que nous sommes en 1995, dix ans avant que l'ouragan Katrina ne ravage tout sur son passage.  

 

Il y a ce groupe venu de Stanford. Ils ont payé cher l'organisateur de leur vacances, Francis Leblanc (Justin Forsey) qui leur a promis un "trip" comme jamais. Francis est un habitué de la région - s'il hante les couloirs de l'Université, c'est par la seule bonne volonté de sa confrérie Betazoid Theta qui l'aime à le traiter comme le nigger de service - la bonne conscience des riches. Il n'est même pas étudiant, juste le gars des bons plans pour organiser une fête.  

 

Francis donc, a rameuté un groupe de sept jeunes, parmi lesquels pas mal de première année : il y a ce rat de bibliothèque femelle de Donna (Jewel Couscous), une nana pas franchement chaude pour venir mais à qui son frère Bud (Emo Bill) a un peu forcé la main. Il faut dire que sa "meilleure amie" Mei (Rumiko Golan) est du voyage. Ces deux-là partis, elle se retrouvait seule dans le campus - ou à devoir supporter leur mère sous antidépresseurs depuis son divorce - pour le restant des vacances. Pas cool, même pour elle.  

 

Bud est un gros pervers qui aime bien mater les filles sous la douche (sa soeur y compris) et qui en pince pour Mei. Mais qui n'en pincerait pas pour elle ? Les autres gars du groupe aimeraient bien "se la faire", cette première année qui n'a pas l'air d'y toucher : Freddy, Chuck, Michael et Jason sont des vétérans de deuxième et quatrième année qui forment un quatuor de haut vol qui a récemment recruté Bud comme mascotte bonne à tout faire. Bud s'en rend bien compte mais n'a jamais eu la chance de fréquenter un groupe qui se rapprocherait de près de ce que l'on appelle des "amis". Ce voyage était une occasion unique de briser la glace.  

 

Après quelques jours de joyeuses soûleries en ville, Francis a prévu une excursion dans les profondeurs du Bayou Lafourche, celui qui se jette dans le Golfe du Mexique, au Sud de la Capitale de l'état : l'endroit est pittoresque, le Parc naturel de la Pointe aux Chênes magnifique en cette saison. Une bonne façon de décuver avant de revenir à la Fac : Francis fait les choses bien. Mais dessoûler ne semble pas prévu dans l'agenda des garçons qui se sont promis de ne boire que de la bière pendant leur séjour.  

 

Le SUV de location les amène dans une belle et vaste mansarde victorienne louée une bouchée de pain non loin de la petite ville de Golden Meadow. Suffisamment excentrée pour que les portables ne passent plus mais tout de même reliée à la civilisation par l'eau, le gaz, l'électricité et le téléphone. A l'entrée, une pancarte refaite à neuf annonce : Quiet Paradise / Le Paradis Paisible.  

Fini l'hôtel, fini le standing moyen - bienvenue au coeur de la nature sauvage et dans le luxe.  

 

Dès leur arrivée, Donna est impressionnée par le prestige de l'endroit - d'autant plus étonnée que la location ne leur a quasiment rien coûté. Le lieu sent un peu le renfermé mais la bâtisse a du être un jour une magnifique maison de Maître. Curieuse, la jeune fille commence à fouiner un peu partout tandis que le reste de la bande s'installe dans leurs chambres respectives. L'endroit est vaste mais certaines ailes fermées.  

"- Pas pour longtemps" ricanent Chuck et Bud, complètement en état second à leur arrivée. Mei pense que Michael a du les charger en pot. Ce qu'elle n'approuve pas bien sûr : les gens bien ne fument pas de l'herbe à rire...  

 

Pour les garçons qui n'ont pas arrêté d'accumuler les aventures d'un soir depuis le début de leur séjour (sauf Bud, désespérément "graisseux" et véritable souffre-douleur du groupe), il n'est pas question que la fête s'arrête de sitôt : Freddy a repéré quelques "gazelles" sous des tentes non loin d'ici. En tant que gentlemen nés dans les meilleures familles, il est impératif bien sûr pour eux d'offrir un toit et la sécurité à ces jeunes filles forcément pas farouches.  

 

Freddy parti "en reconnaissance", Chuck et Bud occupés, hilares, à essayer d'ouvrir des portes closes, Michael et Jason vont se baigner dans le petit lac artificiel proche de la résidence, accompagnés de Mei : un peu de nage fera du bien aux corps engourdis après toutes ces heures de route.  

Restent Francis, affairé à leur logistique - préparation du repas, nettoyage du véhicule - et Donna, perplexe. Descendue en cuisine, elle demande comment il a connu l'endroit.  

"- L'agence de voyages. Ce sont eux qui m'ont conseillé cette résidence. On a eu de la chance, on est les premiers à l'occuper depuis qu'ils l'ont rachetée - elle n'était même pas encore dans leur catalogue."  

 

Bud vient d'entendre un déclic, il en est certain. Les garçons s'acharnent sur la serrure depuis bientôt une heure. Quand la porte de "l'aile interdite" (comme ils l'ont surnommée) cède à leurs caprices, un vent glacial et pénétrant les traverse. L'endroit n'a guère connu le soleil depuis fort longtemps sans doute.  

"- T'as une lampe ?  

- Euuuuh, non - t'avais prévu de faire ça, toi ?"  

Pouffant de concert, ils s'engagent dans l'obscurité.  

 

Donna vient d'aviser une trappe au plafond du premier étage, dans le couloir de leurs chambres. Probablement un accès aux combles.  

Il lui faudrait un escabeau.  

 

Chuck vient de s'arrêter. Il a entendu un bruit. Comme un grattement, ou un glissement dans le mur. Probablement un rat. un gros - ou plusieurs. Là où il y a des hommes il y a des rongeurs, c'est bien connu. Quoiqu'à y repenser, on dirait plus quelque chose qui rampe. Quelque chose de gros. Plongé dans ses pensées, Chuck n'aperçoit pas la main qui se tend derrière lui.  

"- BOUH !!" C'est Bud bien sûr, mort de rire.  

"- C'que t'es con !!" Chuck tourne les talons. Bud, resté seul dans l'immense couloir, hausse les épaules et continue sa mission d'exploration : c'est pas un goth comme lui que le bruit du bois qui travaille va effrayer...  

 

"- Tu sais, je voudrais pas avoir de problème avec les proprios."  

Donna est montée sur le dos de Francis - la jeune fille n'est pas très lourde mais la position reste inconfortable. Et Donna ne portant que des pantalons, pas très sexy non plus. Il aurait préféré que Mei soit à la place...  

"- Les combles... Ils ont été cadenassés - de l'intérieur." révèle la jeune femme une fois revenue au sol.  

"- Et alors, qu'est-ce que tu vas chercher ? Ca veut juste dire qu'il y a un autre moyen d'y arriver ! Ecoute, je veux pas..."  

Mais Donna est partie à la recherche de son frère et Chuck. Francis a juste le temps de lui crier :  

"- De toute façon, on va bientôt manger !"  

 

Difficile de se faire une idée précise dans l'obscurité - les volets ont été cadenassés. Quelques rais de lumière parviennent toutefois à donner à Bud une idée des pièces qu'il traverse. Du mobilier ancien, des salons, des chambres, certaines fermées à clé.  

Et toujours ce craquement qui l'accompagne - définitivement pas le bois : il a l'impression d'entendre un souffle rauque accompagner ses pas. Une sensation étrange, comme s'il était observé. Son état d'ébriété, sa fatigue, l'obscurité et l'excitation - voilà les clés de ses hallucinations auditives.  

Alors qu'il se prépare à revenir dans l'aile habitée, un dessin peint au mur attire son attention. Bud est féru de graphisme, il a étudié Aleister Crowley, les démons, tout ça... Ca ne lui fait pas peur, il connaît le folklore lié à toute l'imagerie. Il se rapproche néanmoins du pentagramme.  

 

Sec. Bien sûr, après tout ce temps, la peinture rouge a noirci. A moins qu'il ne s'agisse pas de peinture.  

Le glissement s'est maintenant déplacé du mur au plafond. Plongé dans des pensées qu'il a du mal à articuler il ne perçoit pas derrière lui...  

"- BOUH !!" C'est Donna bien sûr... Bud vient de faire un bond et se vautrer sur le mur, visage en avant...  

 

C'est comme si le pan avait été vermoulu par des siècles d'acidité - le mur cède sous le poids du jeune obèse, révélant...  

 

(Script original)

Scénario : (2 commentaires)
une série B d'horreur de Aaron Kagel

Emo Bill

Rumiko Golan

Justin Forsey

Jewel Couscous
Musique par Joanna Kwiat
Sorti le 16 février 2019 (Semaine 737)
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