Temps gris sur la petite bourgade de Saint Trodpez.  

Le sheriff Marcie Mc Danold ( parfois surnommé sous-cape par quelques âmes moqueuses «Big Mac», ou encore «gros porc»...par sa femme ), parcoure comme à son habitude les rues de SA ville.  

«Tiens, se marmonne t-il à lui-même, c'est l'heure de la pause pour le facteur!»  

Le 4x4 passe en effet devant la bicyclette de René Lavitt ( surnommé .. euh non rien...) déposée négligemment contre le muret de la petite maison de brique de la veuve Germaine Poigné.  

Comme chaque jour, la tournée de René fait une pause de 9h à 13h30, l'employé des postes se faisant fort de réconforter la «jeune» femme, pas encore remise du récent décès (accidentel) de son mari.  

«Le petit plus des PTT» comme dit si bien René.  

Le détail que n'a pourtant pas remarqué Marcie Mc Danold du haut de son imposant véhicule, c'est que Germaine à négligemment laissé sa porte entrouverte, au risque d'attraper froid ( la nuisette en plein hiver, c'est léger ).  

Et soudain, la petite silhouette de Cali, le Yorkshire de la veuve, passe rapidement par l'entre-baillement de la porte et file, tel un éclair miniature, vers la campagne avoisinante.  

Car Cali à du flair. L'animal sait à quel point les écologistes ont fait du mal dans la région. Son instinct lui indique que la centrale nucléaire voisine, centrale qui à fait la renommée et la richesse de tout le canton il n'y a encore pas si longtemps, à été lâchement abandonnée par ses propriétaires, et que la direction de Canigou Worldwide en a acquérit la propriété pour un Euro symbolique.  

Truffe en avant, le demi-chien se faufile à l'intérieur de la centrale, passe discrètement entre les pieds d'une chaise et la bouteille de Ricard du gardien, qui comme tout gardien qui se respecte, fait la sieste lorsqu'un événement grave doit arriver.  

Rentabilité, Production... tels sont les maîtres mots de Canigou Worldwide. Ce qui fait que pour être aussitôt opérationnels, les techniciens ont installé les chaînes de production de croquettes avant d'évacuer les fûts de déchets radioactifs. « Ca n'est pas trois neutrons qui vont boucher le trou de balle d'un Berger Allemand « comme l'expliquait récemment le PDG de Canigou à son service Hygiène et Sécurité.  

Ni même celui d'un Yorkshire semble penser Cali en se jetant dans une cuve remplie de croquettes.  

Après plus de cinq minutes en apnée dans les croquettes, notre ami canin ressort la tête de la cuve, et, lâche un rôt dont seuls sont capables les gardes-du-corps de Johnny Halliday du haut de leurs Harley Davidson ( quoi qu'il paraît que Laeticia est forte à ce jeu là aussi ). C'est d'un air étonné que Cali s'aperçoit que son rôt à fait fondre une partie de la chaîne de mise en boite voisine, avec, encore accrochée à un boulon, la clè-à-molette du technicien de maintenance, technicien dont la main tient toujours la clé, mais dont le reste du corps à également fondu.  

Et c'est le ventre plein que Cali retourne chez sa maîtresse.  

«Ah te voilà Caligula!» ( Cali c'est juste pour les intimes ) s'écrie Germaine Poigné en fermant le robinet du bidet. « Tu es encore parti lécher un derrière ou deux, sale bête!» «Et toi t'as fait quoi pendant ce temps?» semble dire l'animal en regagnant son panier.  

Mais pendant la nuit, personne ne semble remarquer que le panier du chien commence à vibrer, les vibrations s'accentuant de plus en plus, accompagnées d'une lueur verte fluo ( note pour l'éclairagiste: pour la couleur, s'inspirer du costume de Patrick Juvet pour sa tournée Mai 1982 ), semblant émaner des entrailles du Yorkshire endormi.  

La suite du film est une succession de meurtres tous plus horribles les uns que les autres, le Yorkshire devenant peu à peu fluorescent et anormalement agressif.  

Malgré son collier anti-aboiements, il parviendra en effet à mordre plusieurs habitants de la ville . Le shériff Mac Danold réussira tout de même à maîtriser la bête sauvage, qui finira en tant qu'enseigne lumineuse du bar de la ville.  

Une suite est d'ores et déja en préparation: "Tchernobyl et Boule"