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Loupieau Production France présente
Les balles ne tuent pas

Le 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche-Hongrie est assassiné à Sarajevo. C'est le déclenchement de la 1ère Guerre Mondiale.  

Mais revenons en France. Dans un petit village marnais, Tahure. Quand les nouvelles de l'assassinat arrivèrent, les gens n'était pas plus soucieux que ça. Louis Brassart avait alors 17 ans. Il devait se marier dans deux mois avec sa douce Françoise. Il se disait qu'il ne se passera rien, comme tous les hommes du village, qui ne comptait que 181 habitants, dont 76 hommes en âge de combattre.  

 

Mais un mois plus tard, quand les tracts de mobilisation arrivèrent partout en France et à Tahure, les habitants étaient presque heureux de pouvoir faire la guerre. Heureux de pouvoir enfin reprendre l'Alsace-Lorraine. Ils pensaient que la guerre serait courte, qu'il auraient vite fait de mettre une raclée aux Allemands. Les Français pensaient même être de retour au plus tard pour Noël. Mais Louis n'avait pas encore 18 ans. Il n'était pas mobilisé mais fortement encouragé à s'engager volontairement. En plus, il se disait qu'il n'aurait jamais plus l'occasion de faire la guerre si il n'y allait pas. Quand il aura 18 ans, dans trois mois, la guerre sera déjà finie, pensait-il. Il s'engagea et fut accepté. Il parti sur le front.  

 

11 Septembre 1914, butte de Vauquois, près de Verdun.  

 

Les combats faisaient rage dans les tranchées. Les balles sifflaient, les obus éclataient. Louis était si proche des Allemands. À peine 80 mètres. Il se rendait compte que la guerre n'était pas si simple que ça. Mais le moral était encore là, malgré les premiers camarades morts au combat. On s'entraidait. Il pensait à Françoise. Ils devaient déjà être mariés depuis un mois. Tant pis, il le ferait en rentrant de la guerre. Ce soir là, il s'ennuyait ferme. Il était revenu à l'arrière, pour manger et emmener ses camarades se faire soigner. Personne ne pouvait jouer aux cartes avec lui. Il se dit qu'il allait écrire. À Françoise. Il racontait tout ce qu'il avait vécu depuis le début de la guerre. Il disait que c'était assez tranquille, mis à part le bruit des explosions des obus. Il termina sa lettre. Il la tendit au « postier » qui l'amènerait jusqu'à sa bien-aimée.  

 

17 Octobre 1916, Vitry-le-François  

 

Cela faisait maintenant 2 ans que Louis était parti à la guerre. Sa fiancée, Françoise, s'inquiétait sérieusement. Les lettres que lui envoyait son mari n'était pas horribles. Non, plus courtes, comme coupées, et moins joyeuses. De plus, des rumeurs dans son nouveau village, Tahure ayant été évacué avant la guerre. Les rumeurs disaient que les soldats étaient à bout. Que c'était une hécatombe à Verdun, qu'il y avait le froid, la faim, les rats. Les morts. Mais l'État disait, au contraire, que tout allait bien. Que les troupes françaises gagnent du terrain. Qu'avec l'effort de guerre, elle sera bientôt finie. Et surtout, partout, dans les journaux, à la radio et sur les affiches, on entend et voit ceci «  les balles allemandes ne tuent pas ». Qui croire? L'État ou les gens? Françoise ne sait plus quoi penser.  

 

1er Janvier 1917, quelque part dans les tranchées de la Marne  

 

Louis avait le moral à zéro. Tous ses amis étaient morts: de faim, de froid, de maladie comme la gangrène, des assauts... Il en avait marre. Comme tous. Certains refusaient maintenant de combattre. Cela ne servait plus à rien. Ils étaient fusillés. Pour l'exemple. Entre deux assauts allemands, il se reposait comme il pouvait. Il avait terriblement maigri, à tel point qu'on voyait ses pommettes ressortir. Il était sale. Pas beau à voir. Mais toujours plus que certains. Toujours en vie. Il écrivit à Françoise, comme chaque mois. Il lui racontait tout: les tranchées, les attaques, la boue, le froid, les cadavres... La mort quoi! Dans sa lettre, il parlait aussi de son moral. Qui n'était plus. Il avait fini d'écrire. Sa lettre arrivera dans 10 jours. Pensait-il.  

Car d'habitude, c'était une partie de sa lettre qui était censurée par l'État, de d'affoler la population. Mais là, sa lettre était tellement grave, et juste, qu'elle fut brûlée sur le champs. À l'arrière, on répétait toujours les mêmes choses. Que tout allait bien. Mais on se doutait bien que ce n'était plus vrai. Pas vrai. En plus, Françoise attendait encore et toujours la lettre de Louis. Qui n'arriverait jamais.  

 

3 Novembre 1918, près de Reims  

 

Louis avait été envoyé près de Reims. Les troupes alliées, grâce aux Américains, gagnait beaucoup de terrain. Tout se passait « bien ». La perspective de voir enfin cette horrible guerre se terminer remotivait tous les soldats. Mais à l'approche de Reims, louis eut un choc. La majestueuse cathédrale n'était plus. Elle était détruite par les tirs d'obus. Presque complétement. La ville n'était pas dans un bien meilleur état. Tout ou presque était détruit. Quel choc. Pour Louis, si croyant...  

Un deuxième choc soudain le surprit.  

 

5 Novembre 1918, Vitry-le-François  

 

Françoise était seule chez elle, comme d'habitude. Elle buvait son thé pendant que le feu crépitait dans la cheminée. Cela la réconfortait dans ces terribles moments. Quelqu'un frappa à la porte. Elle se leva pour aller ouvrir. Deux hommes en noir entrèrent dans sa maison, l'air grave et solennel. Elle les fit s'asseoir, inquiète.  

-Vous êtes bien Mlle Fouchard, fiancée à M.Brassart?  

-Oui.  

-J'ai une bien triste nouvelle à vous anoncer. Votre mari, Louis Brassart, est mort pour la France il y a deux jours, à Reims. Une balle allemande en pleine tête et une autre dans le coeur. Nous avons pu rapatrier son corps. Madame, toutes mes condoléances.  

Françoise fondit en larmes. Il était mort. Elle était triste est en colère contre l'État, le bourrage de crâne, comme elle l'appelle. Il était mort à quelques jours de la fin de cette guerre, elle en était persuadée. Mort pour la France. Les balles allemandes tuent...

Scénario : (2 commentaires)
une série Z historique (drame) de Chuck Neil

Howard Kwiat

Anastasia Gislason
Musique par Erik Badalamenti
Sorti le 15 novembre 2019 (Semaine 776)
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