Depuis la découverte de l'Arctique par le norvégiens Fridtjof Nensen en 1896, de nombreux pays ont décidés d'organiser maintes expéditions afin de le conquérir. Les États-Unis, pays en plein développement et grande puissance en devenir, décide donc elle aussi d'organiser une excursion dans les eaux glaciales arctiques.  

Une brume épaisse et basse a recouvert l'océan. On ne distingue plus rien à plus d'une dizaine de mètres. Le guetteur positionné au dessus de tous, ne cesse de déclarer que la frégate s'approche dangereusement des montagnes de glace. Si à chaque fois, ils ont réussi à les éviter, ils restent tout de même vigilants, s'attendant au pire à chaque fois.  

Il fait maintenant nuit ; au dessus de l'armada, des plis de lumière chatoyante plongent puis se dérobent. Le commandant Earl (Mark Owens) qui ne cesse d'admirer le phénomène lumineux, comprend qu'il n'est plus bien loin... Earl connait bien cet océan pour y avoir navigué de nombreuses fois. Et si il récidive, après quatre tentatives infructueuses, c'est pour donner un sens à sa vie, qu'il a passé à sillonner les mers, sans jamais pouvoir atteindre son but : l'arctique. Mais alors qu'il se remémore ses expériences passées, dont il a une piètre opinion, il entend au loin la musique forte et totalement dissonante d'une corne de brume, annonçant qu'ils s'approchent d'un port. Cette musique désagréable à l'ouïe, est en ces temps, d'une toute autre mélodie, puisqu'elle annonce aux marins qu'ils vont pouvoir poser les pieds sur la terre ferme.  

Arrivés dans le tout petit port de ce qui d'après les cartes, se nomme "l'Île-du-Prince-Édouard", Earl fait jeter l'ancre et prend la décision d'y passer la nuit.  

Le soleil ayant fait son apparition, Earl fait son inspection comme il a l'habitude de la faire chaque matin. Il descend dans les cales, pousse la porte qu'il trouve étonnement délabrée. Il se tourne vers l'arrière et lève sa lanterne. Les rats courent de façon quelque peu léthargique, fuyant la lumière avant de disparaître derrière la viande salée. Horreur ; les réserves de nourriture ont fondu. Il n'en reste que quelques miettes. Il comprend que le voleur est une bête, à la façon dont elle a déchiqueté les vivres de tout l'équipage. Heureusement, les réserves présentes sur le Cleveland sont encore intactes. Ils devront désormais partager la nourriture avec les soixante-dix neuf hommes présents sur l'Imperator.  

Un jeune mousse, Wallace Hunt (Adrien Hathaway), qui doit se sentir coupable pour on ne sait qu'elle raison, propose d'aller chasser sur l'île. Earl apprécie son dévouement et ne peut refuser. Le jeune homme s'en va, entouré de quelques hommes, surement émus par sa spontanéité.  

Le soleil se couche, et Hunt n'est toujours pas rentré. Lui est-il arrivé quelque chose ?  

Mais alors que la frégate va lever l'ancre, un homme, demande à ses supérieurs d'arrêter le bateau ; il reconnait Hunt au loin. Et en effet au bout d'une vingtaine de minutes, Hunt arrive sur le bâtiment, et non sans mal. Il est ensanglanté, horrifié et il n'arrête pas de regarder derrière lui. Il est vite confié au docteur Molly Miller (Gemma Rosen). Elle enchaine les sutures tout au long de la journée. Le jeune homme est rétabli en à peu près deux semaines. Personne n'a oublié ce qui lui est arrivé. Mais que lui est-il arrivé ? Il a retrouvé la parole, mais ne s'est pas encore défait de ce poids qui semble lourd et pesant. Un jour, Molly décide de lui demander ce qui s'est passé, ce fameux jour. Wallace commence aussitôt son histoire, comme s'il attendait qu'on la lui demande. Il explique qu'une bête a surgit de nul part. Une espèce d'ours blanc, aux dimensions bien supérieures à la normale, a enlevé un homme, lui a arraché un bras avant de lui défoncer les côtes. Un autre s'est fait broyer à vif. La description est atroce, très précise. Le jeune homme commence à verser quelques larmes. Mais si il est maintenant en sanglot, c'est parce qu'il s'en veut affreusement ; la bête a malheureusement disparu sans qu'il puissent faire quoi que ce soit. Molly le prend dans ses bras et lui explique qu'il n'a rien à se reprocher. Il acquiesce mais n'en pense rien, il se sent coupable et ce n'est pas cette femme qui le fera changer d'avis.  

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis le témoignage. L'expédition semble tourner au cauchemar. Les réserves de nourriture sont sur le point de disparaître malgré l'abstinence d'une grande partie des matelots. Le cumulus refuse de produire de l'eau chaude, rendant le "voyage" encore plus difficile. En outre, le dispensaire de Molly est plein. Il ne cesse d'accueillir multitude de matelots. Mais le plus souvent, elle ne peut rien faire, beaucoup meurent de froid devant ses yeux.  

Earl descend la petite échelle menant au premier pont, pousse la double porte scellée et manque défaillir sous une vague de chaleur. Bien que l'eau chaude ait cessé de circuler depuis des heures, la température des lieux s'est maintenu à un niveau relativement élevé ; un peu moins de 0°C, soit trente degrés de plus qu'au dehors. Il continue sa promenade d'inspection quotidienne. Arrivé au bout du pont, il regarde au loin s'il aperçoit le Cleveland à travers le brouillard persistant. Il reste quelques minutes, la longue vue dans ses mains, mais ne voit ni la proue, ni la poupe. Et si l'un deux bateaux s'était perdu dans la bruisse ? Earl est certain d'être sur le bon chemin, du moins il l'espère. Si l'un des deux navires s'est égaré, ce n'est pas le sien. Mais comment être certain de sa position lorsqu'on ne voit rien ? Quoi qu'il en soit, le bateau continue sur sa lancée, avec à son bord : une femme-médecin inactive face à l'agonie de la moitié de la frégate, un mousse suicidaire et un commandant trop orgueilleux pour admettre la possibilité qu'il se soit encore trompé ...  

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Ce film est présenté dans le cadre du concours "Froid", organisé par Misterdada.  

Merci à Gérard Cousin pour l'aide qu'il a apporté à la "section photographie".