Les flammes ravagent la ville, les hurlements des femmes violentées par les soldats de Rome, les rales des mourants qui baignent dans des flots de sang recouvrant les chaussées de ce qui fut la capitale de la République. Carthage, dernier rempart pouvant résister à la toute puissance et à l'expansion de Rome n'est plus...  

La barbarie se déchaine contre les populations, les idoles sont détruites, les décapitations et crucifixions se font dans les rues, sur les murs qui s'écroulent, dans les restes des temples et de ce qui fut les demeures des riches négotiants: Les femmes et les filles de ces riches personnages sont livrées aux soldats et finiront leur vie comme esclaves dans une obscure cité de la République, les garçons sont passés par les armes...  

Après trois ans d'attente, les ordres sont appliqués à la lettre: Il ne doit rien rester de Carthage...  

-126 avant J.C, Utique- Le centurion Lucius (Mark Owens) traverse les rues de la ville à cheval, repensant à ce désagréable "savon" que le consul Androcus (John Déresi) vient de passer aux représentants de l'ordre! Surtout à cause de cette "affaire"... Depuis plusieurs semaines, tout ce qui porte un insigne ou un uniforme est une cible potentielle! Un ou des tueurs, personne n'en sait rien, assassine des militaires ou des personalités en vue d'Utique! Perpétrés durant la nuit, ces meurtres d'une sauvagerie extreme terrifient la population, faisant sombrer peu à peu la ville vers le chaos et la terreur. Le consul exige des résultats et tout de suite. Lucius arrete son cheval, en descend et entre dans la taverne, histoire de décompresser après cette nouvelle confrontation avec Androcus. A l'intérieur, il retrouve l'un de ses amis, le centurion Hostus (Sam Hawkins) déjà attablé, une coupe à la main. Alors qu'il s'apprete à s'asseoir, une nouvelle arrivée met prématurément un terme à tout ça: Vétu de riches étoffes, Aurélius (Avi Elias), Tribun, neveu du consul et accessoirement l'amant d'Hostus, arrive dans la taverne, visiblement soucieux et pas très content de voir son "ami" discuter avec un homme du peuple...  

Lucius préfére s'eclipser, n'ayant pas envie d'être au milieu d'une dispute du couple...  

Le soleil est presque couché lorsque le jeune homme arrive chez lui, dans sa jolie demeure, obtenue en "cadeau" pour avoir massacré beaucoup de gens pour le compte de Rome...  

Là, Héléna (Lucie Gauthier-Reyes) l'attend comme chaque jour: Le lien entre elle et lui est particulier...  

Ils sont mariés mais il ne l'a jamais touchée, il la respecte pourtant comme son égale alors qu'elle n'est qu'une "prise de guerre", une "esclave" qu'il a affranchie...  

Il l'a épousée, il l'aime à sa manière, ce qui au fil du temps est devenu réciproque, mais leurs rapports restent purement platoniques. La jeune femme voit le visage fermé de son époux, comprend qu'il doit se préparer pour sa patrouille de nuit: Au vu de ce qui se passe actuellemnt, elle l'enlace de ses bras, comme pour lui porter chance, se demandant ce qu'elle ferait sans lui, l'homme qu'elle respecte le plus au monde mais surtout celui qu'elle aime...  

Dans son luxueux palais de la vieille ville, le juge Nomarus est en plein amusement avec deux jeunes femmes qui ont l'age de ses petites- filles. Il ne se rend pas compte du vent qui provient de la fenetre, du léger bruit de pas dans la pièce...  

Nu comme un ver, il est endormi, entouré des jouvencelles, lorsqu'une main se plaque sur sa bouche: Une persone portant un masque de théatre est penchée sur lui, une dague à la main.  

Comme dans un murmure, la personne portant le masque s'adresse au juge tout juste réveillé.  

-"Vous etes Nomarus et durant la guerre, vous étiez à la tête de la 22eme centurie... Exact?"  

Le gros juge bouge sa tête de manière affirmative.  

-"Et c'est vous qui avez mené vos hommes au coeur de Carthage et surtout dans la demeure du consul! C'est vous qui avez attrapé cette petite fille par la main pour l'entrainer dans une chambre!"  

Des larmes coulent du masque, la voix se fait plus tremblante.  

-"Elle n'avait même pas dix ans!"  

Le gros juge s'agite, fait celui qui ne comprend pas...  

-"J'étais là, je vous ai vu! Et maintenant, je vous condamne!"  

A ce moment là, le couteau s'enfonce dans la gorge avant de faire un aller-retour droite/gauche...  

La personne au masque jette un dernier regard au cadavre atteint de convulsion, le sang coulant à gros bouillon sur les draps blancs...  

Une fois dehors et sur son cheval, l'une des jouvencelles a du se réveiller car un cri perçant se fait entendre dans la nuit...  

Dans son palais, Androcus est furieux: Ce nouveau meurtre est un affront supplémentaire à l'autorité! Assassiner un juge comme cela sans que l'on sache ni pourquoi ni comment est inacceptable!  

-"Mon oncle, laissez moi me charger de ces meurtres: Je trouverais qui les fait et je reglerai le problème à ma manière..."  

Si Androcus n'a jamais apprécié le sadisme que son neveu Aurélius a toujours montré, il doit avouer que cette solution lui plait! Il veut que tout ça s'arrete et lacher un "chien enragé" comme son neveu ne pourrait que lui apporter des résultats très satisfaisants...  

Lucius vient faire son rapport au consul d'Utique: Il a patrouillait toute la nuit mais n'a vu personne...  

En ressortant du bureau, il croise une jeune femme belle comme le jour entourée de sa suite: Visiblement une personne importante, tant par les riches étoffes qu'elle porte que par les attentions prodiguées par ses suivantes et par sa présence au palais du consul...  

La jeune femme aux boucles blondes continue son chemin lorsqu'elle se retrouve face à Aurélius.  

-"Mon cousin, savez-vous qui est cet homme?" en désignant l'endroit où se trouvait peu avant Lucius.  

-"Ce n'est qu'un modeste centurion, muté dans notre belle province pour des faits d'armes durant des guerres contre des sauvages... Il enquète avec Hostus et moi-même sur les meurtres qui ensanglantent la cité... Il est plutot quelquonque même pour une personne comme vous, chère Tullia..."  

Aurélius accompagne sa déclaration avec un petit rire sarcastique qui met en rage Tullia (Karen Harp): Plus ça va moins elle le supporte...  

Fille d'Androcus, cette belle jeune femme est lasse d'être entourée de personnes comme son père ou comme Aurélius, ce palais de province Africaine l'ennuie profondement et elle cherche bien souvent à cacher son mal être par des plaisirs aussi fugaces que factices avec des hommes comme avec des femmes...  

Reprenant sa marche dans le couloir accompagnée de sa suite, Tullia repense à ce centurion et aux meurtres...  

Dans les jours suivants, plusieurs nouveaux crimes sont commis sur des officiers de la garde ainsi que sur un riche négociant. Lucius et Hostus n'arrivent pas à dénouer tout ça, Aurélius préférant torturer certains gardes pour qu'ils essayent d'expliquer où ils se trouvaient lors de ces meurtres: Comment cela se fait-il que personne ne voit jamais ce mystérieux tueur? Hostus se pose une question en essayant de comprendre ce qui relie les crimes entre eux...  

Mis à part le fait qu'ils représentaient tous l'autorité, il ne voit pas...  

Surtout que le dernier en date était un négociant: Donc aucun rapport...  

Sauf s'il a été soldat lui aussi...  

Lucius en est au même stade de réflexion lorsqu'il en arrive à la même conclusion: Et si les meurtres étaient liés à leur passé? Aux guerres de la République? Ils parlent de leur découverte à Aurélius qui s'il trouve cette conclusion stupide, décide de faire protéger certaines personnalités d'Utique, s'étant illustrées lors des guerres, histoire de se rendre compte si cela a un véritable effet...  

Les nuits qui suivent sont plus calmes ou en tout cas, il n'y a pas de nouvelles victimes...  

Lucius passe du temps au palais, s'occupant des soldats, choisissant ceux qui se retrouvent affectés à la protection des personnalités. Tullia essaye de plus en plus de se rapprocher du beau centurion: Cet homme lui fait un effet étrange, très différent de celui que provoque en elle les autres hommes qu'elle a pu connaitre...  

Pourtant malgrè tout son charme et sa beauté, Lucius reste distant, presque froid avec elle. Dans les immenses jardins du palais, Tullia réussit pourtant à se retrouver seule avec Lucius.  

-"Me fuyez-vous, centurion?"  

Lucius ne sait que répondre: Sous le charme de la jeune femme dès leur première "rencontre" au palais, il ne peut se permettre de s'intéresser à quelqu'un et pour deux raisons: La première, c'est la fille de l'homme le plus puissant de la province...  

La deuxième, il a une mission à mener...  

C'est une nuit sans lune autour de la villa de Septimus, un ancien tribun devenu sénateur. De très nombreux gardes patrouillent dans les jardins, les couloirs mais une ombre se faufile, évite les gardes, utilise la nuit comme d'un manteau la protégeant. Malgrè les gardes, l'ombre n'a aucune difficulté pour planter sa dague Carthaginoise dans la gorge du sénateur. Mais cette fois, la fuite est plus difficile: Véritable "piège" tendu par Aurélius, le meurtrier se retrouve encerclé dans la chambre de Septimus par des hommes en armes! Le combat s'engage: Le tueur utilise sa dague pour tuer un premier garde, s'empare de son glaive, en tue un deuxième et attrape aussi son glaive: Une lame dans chaque main, le tueur masqué affronte des nuées de soldats, aussi bien dans la chambre que dans les couloirs de la villa! Le sol est rouge du sang des gardes, les corps s'accumulent et c'est à ce moment-là qu'Hostus décide d'intervenir: Il fait face au tueur masqué dans les jardins, son "gladius" en main. La lutte à trois lames est impressionnante tant la dextérité des deux combattants est extraordinaire...  

Pourtant, le centurion réussit à entailler profondement au torse son assaillant masqué! Ce dernier n'est pas en reste et blesse à son tour Hostus! A terre, le centurion jette un dernier coup de gladius et fracasse le masque! Mais le tueur se détourne et disparait dans les jardins avant qu'Hostus n'ait pu apercevoir son visage...  

Le masque brisé est une preuve suffisante pour le consul, son neveu ainsi que pour Lucius et Hostus: Carthage! Ce masque était notamment utilisé lors des spectacles pour représenter la Mort, inéluctable et implacable...  

Androcus reste seul, les morceaux du masque déposés sur une table de marbre: Il n'y a pas de hasard dans ces meurtres! Tous ont comme lui participé à la chute de Carthage mais surtout au pillage du palais...  

Non, c'est impossible: Nul n'a survécu, nul ne peut savoir! Et pourtant, les faits sont là...  

L'air mélancolique, Lucius marche dans les jardins, rejoint par Tullia. Cet homme l'attire mais l'intrigue aussi: Loin de se réjouir des avancées de l'enquète, chaque jour qui passe semble le rapprocher du point de non-retour...  

Tullia se tient près de lui sans rien dire lorsqu'elle pose son regard sur l'armure du centurion et voit couler un liquide poisseux le long, imbibant l'étoffe du dessous.  

-"Vous saignez!"  

Lucius s'en rend compte et ne réagit pas vraiment: S'il va au bout, il sera arreter ou tuer, Héléna retrouvera sa condition d'esclave et il n'ose imaginer ce que cette ordure d'Aurélius lui fera subir, s'il ne va pas au bout, sa vengeance ne sera pas accomplie, les ordures ne paieront jamais de leur sang la barbarie qui s'est abattue sur sa famille! Tullia l'entraine dans ses appartements privés pour le soigner mais aussi pour comprendre.  

Lucius est né dans la plus puissante famille de Carthage et il était destiné à un avenir radieux...  

Mais la République de Carthage fut entrainée dans la guerre face à la République de Rome: Un conflit destructeur qui finit par la chute de Carthage...  

Lucius avait une dizaine d'années lorsque c'est arrivé...  

Il se souvient de l'odeur de l'incendie, des cris des populations mais surtout, il se souvient de la barbarie des hommes qui pillèrent le palais où il vivait avec sa famille...  

Et toutes les personnes qu'il assassine sont les membres de cette unité, ceux qui ont participé à ce massacre...  

Sa soeur fut vendue comme esclave, Lucius ne sait même pas si elle est encore en vie...  

D'orphelin, il est devenu lui aussi légionnaire de cette nation abhorré, gravissant les échelons sur les champs de batailles, pillant et massacrant à son tour pour la gloire de Rome! Et c'est dans ces conditions qu'il rencontra Héléna: "Prise de guerre", comme sa soeur, Il l'a épousée et affranchie, lui évitant une vie de cervitude, ne la malmenant pas, ne couchant même pas avec elle, espérant que là où se trouve sa soeur, les choses soient de même nature...  

Tullia est restée silencieuse durant ce récit.  

-"Sont-ils encore nombreux?"  

Lucius détourne les yeux, ne souhaitant pas soutenir le regard de la jeune femmes.  

-"Deux ou trois encore... Dont le consul Androcus..."  

Tullia continue de soigner le centurion, ne disant rien, le seul bruit provenant du bassin tout proche...  

Aurélius est appuyé contre le mur vers le bassin, se délectant de tout ce qu'il vient d'entendre: Il sait désormais comment se débarasser du "Carthago Ultor", le vengeur de Carthage...  

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Après le film de cape & d'épées et le western, David Reyes s'attaque à un autre genre du cinéma populaire: Le Péplum! Entre film d'action et polar lorgnant sur le "vigilante movie', le réalisateur et co-scénariste vous plonge avec "Carthago Ultor" au coeur d'une province Romaine d'Afrique où un homme épris de vengeance essaye de l'apaiser! Le casting se compose de Mark Owens, Karen Harp, Sam Hawkins, Avi Elias, Lucie Gauthier-Reyes et de John Déresi dans le rôle d'Androcus! La musique épique et vive est l'oeuvre d'Alice Isham! Combats, cascades, moments épiques, amour et larmes: Il y a tout ça et bien plus encore dans "Carthago Ultor", le nouveau film d'action de GCP!