Il pleut, le ciel est gris et cela depuis la veille. Un homme ( Michael Charest ) sort de sa voiture. Il vient de garer la vieille carcasse rouillée qui lui sert de moyen de transport. Il semble seul. Il regarde devant lui et aperçoit la raison de sa venue : une veille demeure d'époque victorienne. Elle n'a plus les couleurs d'antan mais reste très classe. Aaron reconnait la tour octogonale qui lui servait de chambre. Il redécouvre le porche où sa mère effectuait de longues sieste, couchée sur son rocking-chair. Il revoit les moments passé avec ses parents. Mais alors qu'il se remémore son enfance, il se souvient de l'évènement tragique. Il se rappelle du moment où il a dû quitté la demeure, celui où on lui a annoncé leur mort.  

Il décide de repartir, sans doute rattrapé par la douleur de ses pensées. Aaron remonte alors dans la voiture, met plusieurs minutes avant de la démarrer et s'en va. Mais sur la route du retour, celle qui mène à San Francisco, il ne peut empêcher ses souvenirs d'immerger.  

Arrivé chez lui, du moins là où il vit, il appelle Edmund ( Stanley Jezek ), un ami, son meilleur ami. Il lui raconte les retrouvailles forcément difficiles avec le manoir. Mais c'est décidé, il s'en débarrassera ; trop de souvenirs pénibles ... Le Manoir Artehon est célèbre, célèbrement sinistre, ou plutôt sinistrement célèbre. La demeure traine et cela depuis sa créations une lourde réputation, celle qui veut que le manoir soit hanté. Son enfance a été bercé par le contes funestes inspirés des légendes entourant le manoir. Voilà en parti ce qui effraie Aaron, en plus des souvenirs douloureux. Il se dit, se répète que si les parents sont mort, ce ne peut pas être un accident... Mais soudain, une idée percute l'esprit d'Edmund : " Jouer de ces légendes pourrait te rapporter un paquet de fric ..." Mais c'est évident, comme si la solution avait toujours été devant lui. Il s'imagine alors la nouvelle vie qu'il aurait. Mais d'un coup, le rêve à porté de main s'éloigne. Comment pourrait-il en jouer ? Edmund lui dévoile son projet, comme si l'idée était dans sa tête depuis toujours. Trop d'idées à exposer, "Ed" raccroche, il préfère le rejoindre afin d'être plus clair.  

Quelques jours ont passé, le plan d'Ed a grandit. Les deux amis ont maintenant comme ambition d'en faire un vrai complexe, un parc d'attraction morbide. C'est la mode, ça cartonne, alors pourquoi pas ? Pourquoi pas eux, quand on sait que des millions de personnes payent pour voir Auschwitz et ses crématoires ? C'est décidé, demain ils iront à la banque, exposer le projet qui s'annonce rentable. Reste que l'idée de jouer de la mort de ses parents semble étrange voir carrément déplacé pour Aaron. Mais que faire face au charisme de son ami, que peut-il lui refuser ? Rien.  

Aaron et Ed sortent de la banque. Ils paraissent satisfaits ; il ont semble-t-il, convaincu leur banquier, et ont obtenu un prêt conséquent, répondant à leurs ambitions. Dans quelques jours commenceront les travaux. Mais pour l'instant, alors que la saison estivale approche, il n'ont embauché personne. Il faut faire des sélections, afin d'embaucher les comédiens qui joueront les fantômes lors des nombreuse représentations nocturnes. Demain, ils iront accrocher leurs affiches aux quatre coins de la ville.  

Le casting a fait parler, et c'est avec émerveillement que les compères découvrent une queue démesurée de personnes venues pour eux. Ils leur ont donné rendez-vous devant le petit Théâtre du Clairet qu'Ed a réussi à louer pour une modique somme du fait de sa liquidation inévitablement proche. Aaron pousse la porte de la salle de spectacle et va s'assoir en bas de la scène. Ed s'occupe quant à lui d'ouvrir la porte aux candidats. S'enchaine dès lors, une longue journée pleine d'ennui : les prétendants sont tous très mauvais, même pas capable d'élever le ton et de se faire comprendre. Navrant est alors le maître mot de cette première journée. Ed décide de renouveler l'expérience pour le lendemain, certain qu'elle sera plus concluante cette fois-ci. Ils n'ont de toute façon rien à perdre... Aaron s'en va alors, peu convaincu. Mais il ne semble pas triste pour autant : ce projet, il n'en pense pas grand chose ; il le fait plus pour son vieil ami que pour lui. Du moins, c'est ce qu'il croit.  

Le lendemain, ils se retrouvent en bas des planches. Une première personne entre, elle ( Marie Caine ) se présente et commence à jouer. C'est une jeune femme. Elle n'est pas très belle mais son regard est envoutant. Elle a du charme. Quelque chose en elle retient l'attention des deux hommes. Elle n'est pas divine, elle est grandiose. Elle leur a glacé le sang, par son simple regard qui en les hypnotisant les a foudroyé. C'est elle, la personne qu'ils attendaient. La journée commence sous les meilleurs auspices pour les deux collègue qui recommencent à rêver de leur complexe. Elle sera le centre de toutes les attentions, la pièce maîtresse, le noyau de leur spectacle. Ils lui demandent de venir en bas, afin de parler. Avant tout, comment s'appelle t-elle ? Destiny Goosper. Ce nom interpelle Aaron. "Votre prénom ne ment pas, nos destins sont liés, vous êtes notre destinée ..." Elle rougit. Elle a comprit qu'elle avait fait ce qu'il fallait pour les charmer ; elle est prise. Il lui explique qu'elle est celle qu'ils n'attendaient plus. Ils commencent alors à lui parler de ce qu'elle fera. Ce rôle, celui d'une femme spectrale lui va à ravir, et à vrai dire elle en a toujours rêvé. Étrange, pensent-ils. Une femme semblant si frêle rêvant d'un rôle torturé. Elle n'est pas si mièvre qu'elle n'y parait, et c'est ce qui plaît à Aaron, son mystère. Il n'est pas insensible. Il semble même attiré, captivé, enivré, enchanté, fasciné par sa beauté si particulière. Mais il ne laisse rien transparaitre.  

Le temps a passé, le Manoir Artehon et ses représentations sont désormais incontournables. Les rumeurs morbides publiées de temps à autres dans le fameux Daily Paper ne font qu'alimenter cette réputation croissante. L'apothéose de la visite est souvent l'apparition de la Gloomy Lady , évidemment interprété par Destiny.  

Ce soir, comme tous les soirs depuis de nombreux soirs, le trio déguste au Moloseum. Tout d'un coup, Aaron se lève. Il semble chercher quelque chose dans sa poche. Il trouve. Il sort sa main et fait apparaître une petite boîte. Il s'approche de "Dess", comme il l'appelle, s'agenouille et comme dans la plus commune des tradition, il la demande en mariage. Elle le regarde et accepte ; ils s'aiment et sortent ensemble depuis plusieurs mois. Ils sont niais, naïfs mais ils sont heureux, car amoureux. Bien sur l'un n'empêche pas l'autre, mais dans ce cas-ci, l'un (Aaron) n'est pas sans l'autre (Destiny). Aaron est heureux, il est maintenant riche, sur le point de se marier, et espère avoir des enfants d'ici peu, mais de temps en temps, il se souvient de ses parents et des mythes qui entourent leur mort. Son coup se noue mais en regardant Dess, il oublie tout.  

Cette nuit, comme toutes les autres, depuis que Dess l'a convaincu d'y dormir, il dort dans la chambre des aïeuls. L'idée de dormir dans cette demeure ne le ravi pas, mais que peut il lui refuser ? Rien. Il se retourne, souhaitant regardé Dess, mais elle n'est pas là. Il se lève alors. Il la cherche. Il n'aime pas la sentir loin de lui. Il explore le manoir sous tous les angles mais ne la retrouve pas. Peut être est elle sortie ? Il sort afin de continuer ses recherches jusqu'alors infructueuses. Soudainement, de l'autre côté du parc, il entrevoit une lueur. Il s'en approche lentement. Et alors qu'ils n'est plus bien loin de la source lumineuse, son visage se décompose. Il reconnait sa bien-aimée ; son corps est transparent et il flotte dans le vent glacial de janvier. Il la regarde, terrorisé, quand tout d'un coup, elle se retourne. Il tente alors de s'échapper. Il la sent, il l'imagine foncer à toute vitesse en sa direction. Il pense ne pas avoir le temps de lui échapper lorsqu'un sursaut d'énergie arrive à le porter vers la demeure. Il fonce dans les caves, essayant de se cacher derrière les tas de costumes. Il attend, n'ose pas regarder de peur de se faire remarquer. Sa respiration est de moins en moins audible ; il est en apnée. La lumière semble s'éloigner. Lorsque celle-ci a totalement disparu de la pièce, il s'extirpe de sa cachette. N'osant pas sortir, il décide de passer la nuit dans les sous-sols.  

Le lendemain, il se réveille. Après hésitation, il décide de sortir voir "ce qu'il se passe dehors". Rien ne semble anormal. Il continue son chemin vers la chambre, toujours avec ce brin d'appréhension. Devant le pallier de la chambre, il doute mais décide finalement d'entrer ; il pousse la porte et découvre Dess allongée, simplement endormie. Il est soulagé.  

Mais alors qu'elle dort, il repense à la nuit passée. Elle est si belle mais si ... mortelle. Le voilà face à un dilemme ; Doit-il attendre la nuit prochaine et revoir la femme qu'il aime sous des aires de fantômes essayant de l'assassiner ou doit-il l'anéantir d'un simple coup de couteau et ainsi éviter une seconde nuit qui lui serait peut être fatale ?  

Script de Chris Baxter