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MMP présente
14 kilomètres

Mourmansk Russie. 1991.  

 

Il y a plusieurs semaines de cela, une équipe internationale de géologues est arrivée dans la plaine de Krissinki, à l'Est de Mourmansk. En ce beau mois d'août, il fait chaud et les températures atteignent aisément les 12 degrés, un excellent climat pour l'équipe dirigée par le professeur Slatov (Ron Tudyk), un anglo-turkmène passé par les USA et les universités européennes.  

 

Doté d'un imposant matériel d'extraction, l'équipe a mis plusieurs semaines pour préparer le camp de surface, monter les baraquements, installer les pompes et sources énergétiques pour les forages.  

L'objectif de cette troupe de scientifiques venus des quatre coins du globe : déterminer pourquoi et comment un affaissement de terrain a pu découvrir ici une gigantesque excavation souterraine de plusieurs kilomètres de circonférence.  

 

Le Capitaine Brad Kirkov (Charles Giovanni) a été commandité par l'ONU pour superviser les opérations. Kirkov, d'origine biélorusse, est passé par l'Ecole de Guerre française. Sa mission en parallèle, est d'assurer une reconnaissance des grottes et s'assurer qu'aucun danger géologique ou humain ne menace la zone de recherche. C'est Kirkov qui a insisté pour que le Kremlin participe aux fouilles. A ses côtés, le Professeur Ribianic (Salome Chasen), géologue-spéléologiste et conseillère spéciale envoyée par Moscou. Elle a ramené dans ses bagages une adolescente au regard fuyant, Elena Mandradova (Virginia Mirren).  

 

Slatov soupçonne les dirigeants russes d'en savoir plus sur ces cavernes qu'ils ne veulent bien l'admettre - d'où la présence de Mandradova, qui sort d'on ne sait où et sur laquelle les Services Secrets de Kirkov ont buté : cette fille, littéralement, n'avait aucune existence avant sa présence au côté de la délégation russophone.  

 

21 août.  

L'équipe installe un système de grues et de poulies solidement arrimées au sol afin d'envoyer des équipes dans les cavernes souterraines. Ces cavernes sont constamment noyées dans les vapeurs qui s'échappent de ce tube parfait creusé en leur milieu, "tube" qui n'a aucun sens. C'est cet aspect totalement inexplicable qui attise la curiosité des scientifiques à travers le monde. Et surtout la profondeur de ce trou béant.  

 

25 août.  

Bardés de senseurs, capteurs, drones et matériel d'enregistrement, les hommes de Slatov accompagnés par Ribianic parviennent très vite au coeur d'une vaste crypte de plusieurs dizaines de kilomètres carrés au coeur de laquelle le trou s'est formé.  

 

L'équipe s'attaque aux premiers prélèvements. A la surface, la jeune Mandradova est prise de violents maux de tête.  

 

26 août.  

Revenue à l'air libre, la première équipe a passé le relais à la seconde, dirigée par Kirkov. Slatov analyse la composition de l'atmosphère de la grotte. Trop dangereuse pour faire l'économie d'équipements de survie.  

Les outils de mesure laser confirment la profondeur du trou : quatorze kilomètres. Et c'est un minimum, sachant que la portée du matériel se trouve réduite dans cet espace confiné soumis à fluctuations électromagnétiques.  

En fin de journée, la seconde équipe revient avec de nouveaux relevés et un enregistrement sonore.  

 

"- Vous devriez écouter ça…" Kirkov tend une cassette DAT au scientifique qui l'envoie sur son spectromètre sonore. Ribianic avait elle aussi remarqué un mugissement assez caractéristique lors de sa visite en-bàs, un son qu'elle avait alors qualifié d' "organique". Le militaire voulait en avoir le coeur net - c'était un détail, mais connaître la raison physique de cette forme de bruit blanc grave lui permettrait aussi de se rassurer.  

"- Nous avons descendu le filin du magnéto jusqu'à une profondeur de 800 mètres. En-deçà, on risquait de perdre l'enregistrement à cause de la chaleur."  

Le même mugissement, en vagues successives et obsédantes, venait de déferler dans la pièce. Ribianic diminua prestement le volume.  

 

Après quelques minutes d'une écoute attentive mais difficile, ils se sentaient désormais tous les trois mal à l'aise. Les autres scientifiques présents avaient déjà quitté la pièce, certains partis vomir, d'autres se tenant douloureusement le ventre. Il y avait quelque chose de malsain là-dedans.  

Mais c'était ridicule : il n'y avait que les sons de la terre.  

 

"- Avec votre equalizer là, vous pouvez isoler des sons en particulier ?  

- On peut essayer..."  

Ribianic n'aimait pas plus que les autres ce qu'elle avait entendu, mais elle restait persuadée qu'une masse de "bruit" sonore cachait la véritable nature de l'enregistrement : en isolant certains spectres de fréquentes et en modifiant leur amplitude, ils pouvaient "nettoyer" la bande et la révéler…  

 

Après quelques tests, trois paires d'oreilles écoutaient à présent des plaintes clairement humaines s'échapper des haut-parleurs du PC.  

La thermoacoustique et la psychoacoustique expliquaient que le cerveau et les sensations pouvaient être trompés : l'individu entendait ce qu'il avait envie d'entendre.  

Mais ces trois personnes n'avaient pas envie d'entendre ça : ce mugissement n'était pas le vent, il était une plainte lugubre, trop proche d'eux. Beaucoup trop proche.  

Slatov aurait eu envie de mettre ça sur le compte d'une hallucination collective ; mais pour être collective, il fallait que les individus ressentant l'hallucination ait eu un passé commun - et ce n'était pas le cas.  

Et il y avait ces mots que l'on entendait. Des mots distincts hurlés par des milliers de damnés. De langues connues. Et inconnues.  

 

Ils se regardaient à présent en chien de faïence. Ils sortirent tous les trois du préfabriqué. Dehors, les autres scientifiques s'étaient réunis, fébriles.  

 

Elena Mandradova s'était éloignée de sa tente et du campement. Elle regardait fixement au loin, dans la direction des grottes. Les sismologues avaient eu raison : quelque chose, dans la croûte terrestre avait libéré plus que de la lave.  

Dans sa tête, la jeune médium entendait distinctement la voix des damnés qui imploraient son aide. Et elle savait qu'elle ne pouvait rien faire pour eux. On l'avait formée pour que ces voix ne la rendent pas folle. Mais avec cette proximité nouvelle, ses défenses psychiques commençaient doucement à se fissurer.  

 

Plus rien, bientôt, ne pourrait refermer ce portail vers les enfers. Et Ribianic le savait aussi.  

 

(Script original basé sur la légende urbaine : http://www.paranormal-encyclopedie.com/wiki/Articles/Trou_vers_l_enfer)

Scénario : (2 commentaires)
une série B thriller (Fantastique) de Adrien Rasmuson

Charles Giovanni

Virginia Mirren

Ron Tudyk

Salome Chasen
Musique par Victoria Genre
Sorti le 19 septembre 2020 (Semaine 820)
Entrées : 18 676 060
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