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InShadow Production™ présente
Mords-moi telle que je suis

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D'après une nouvelle de Pineapple.  

Sortie originellement prévue dans le cadre du Concours Crossover initié par Chpom Entertainment  

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J'avais passé (Harvey Winter) une excellente journée. Mon amie (Gemma Rosen), accompagnée de ses insupportables mais fidèles amies venaient de s'envoler pour Miami. Ces vacances, elle les méritait. À vrai dire je pensais également les mériter, mais ainsi est la vie. Nous avions donc passé une journée ensemble. Nous étions amoureux, la vie était belle et aucun matin, je n'imaginai mon existence basculer. Mais la vie est injuste, et bien vite, alors que tout est à nous et que rien ne semble troubler notre être, tout s'écroule sans explication, et sans contestation possible de notre part.  

 

Il faisait nuit, les réverbères qui bordait la route, n'éclairait point. Dieu sait que je haït conduire la nuit, en conséquence, le fait que ces lampadaires ne dégagent aucune lumière m'avait gêné alors que je revenais de l'aéroport. J'arrivai enfin chez moi. Devant moi, un portail impériale symbolisait l'orée de notre propriété. Je saisissait la télécommande rangée dans l'écrin de la voiture. Les portes s'écartèrent et je m'engouffrai entre les haies de cyprès qui côtoyaient le chemin menant à notre résidence.  

 

Je sortis de la berline que je venais de garer ; une SAAB, dont je venais de faire l'acquisition et qui sonnait comme une juste récompense à tout le travail que j'avais fourni jusqu'alors. J'étais consultant financier ; j'avais réussi à gravir les échelons, les uns après les autres, sans aide ni triche. Si j'en était là, ce n'était que grâce à moi, et je ne pouvais qu'en être fier. J'étais un exemple de réussite pour beaucoup, et j'avais continué à cultiver cette vie parfaite en rencontrant une femme parfaite. Penny était la femme parfaite en tout point ; elle était belle et avait même travaillé avec les plus grands en tant que mannequin. Mais en plus de cela, Penny était une femme dotée d'une intelligence rare, elle comprenait tout avant tout le monde. Je l'aimai, elle m'aimai, bref : nous nous aimions.  

 

J'étais maintenant devant le pallier. J'introduis la clef dans la serrure et la porte s'ouvrit, laissant apparaitre une pièce sombre. Afin de remédier à ce problème, j'appuyai sur l'interrupteur placé à gauche de l'entré, la pièce se vit éclairer. J'avançai vers le salon, où j'allumai la télévision. J'étais seul, mais cela ne me dérangeai pas. Le vrai problème fut qu'il n'y avait rien de potable à visionner ce soir là. J'en fus contrarié. Il fallait passer le temps, je n'avais aucunement envi de dormir. Je me dirigeai vers la cuisine. Je n'avais pas vraiment faim, mais l'ennui me menait souvent à cette pièce. Mon regard fut immédiatement attiré vers la table de la cuisine. S'y trouvait quelque chose d'étrange : une pomme rouge vif y était posé. Un couteau était planté dans le fruit et entre les deux objet : une feuille. Je saisi le couteau tel Arthur se saisissant d'Excalibur et l'arracha. Je pris le papier et le lus. En majuscule était écrit " Réfléchis-y à deux fois avant de la croquer ". Mais qu'es-ce que cela pouvait vouloir dire ?  

 

Mon regard revint vers la grosse baie rouge dont je venais d'extirper la lame. Je n'aimais pas les pommes, et je n'aurai jamais pensé à la mordre. Mais cette lettre avait de quoi m'interroger. Comme beaucoup de personne, j'étais attiré par les interdits. À aucun moment je ne me demandai qui en était l'auteur, ce qui peut paraître étrange, mais j'étais captivé. Commença alors la problématique ; Ce questionnement signifiait-il que le fruit était un danger ou voulait-il que je ne le mange pas et que je passe à côté. Comme si croquer une pomme pouvait m'apporter quelque chose. Ou alors, il voulait que je la goute, pensant obtenir quelque chose en échange, mais en fait me piéger et me tuer. Mon esprit était troublé. Le désordre ambiant de mon cortex cérébrale me donnait constamment des migraines. Un seul morceau ... Je ne pouvais pas me le permettre, trop de risque. J'adorais les risques, mais il y avait une limite.  

 

L'addition de questions de plus en plus confuses empoisonnaient mon esprit qui s'en retrouvait tout nébuleux. La nuit passa plus vite que je ne l'avais pensé avant de rentrer dans cette foutue cuisine. A vrai dire, les jours passaient sans que je sorte. Je pensais à hydrater de temps à autres. Mon hygiène était détestable et en aurait fait vomir plus d'un, mais je m'en foutais. Je voulais comprendre ...  

 

Un jour, un samedi, soit deux semaine après la découverte du fruit, quelqu'un sonna à la porte. Mon esprit bouillonnant cessa de fonctionner un instant, mais repris sa cadence désormais habituelle, dès que l'onde auditive eu fini de vibrer dans mes tympans. Le sifflement venant de l'entré se répéta une ou deux fois. Je ne daignais toujours pas bouger et me défaire de cette position que je prenais pour méditer. Une fois agacé d'attendre, la personne qui à ma plus grande surprise possédait les clefs de la demeure, entra. Je me trouvai bien ahuri, assis parterre, en tailleur, lorsque ma femme fit son apparition dans la pièce. C'était elle, pleine de grâce. Je l'avais oublié et c'est ce qui fit que son sourire se crispât. Elle devait s'attendre à un retour attendu et elle retrouvait la maison dans un état désolant et moi dans des circonstances qui ne valaient vraiment pas mieux. Je lui sourit. Pendant les minutes qui suivirent, mes pensées était détournées de la pomme. Je tentais de lui expliqué, mais mon accoutrement lui fit peur. Elle me giflât. La porte d'entrée s'entrouvrit avant de faire apparaitre une dizaine de personnes. La masse s'approcha et forma un cercle autour de moi. Aucun d'eux n'osa s'adresser à moi, il ne parlait qu'entre eux. Une élocution, voilée par le bruissement des nombreux chuchotements se fit entendre. L'individu réitéra sa demande ; il s'agissait de mon meilleur ami. Lorsqu'il me vit, il me saisit et m'emmena dans la salle de bain, loin des regards médisants. Et à cet instant, je m'en souvint : c'était le jour de notre mariage, censé être le plus beau jour de notre vie.  

 

Je n'osai pas lui avouer l'oubli inavouable. Je n'entreprit aucune explication à mon affublement, parlant de la pomme, il m'aurait pris pour un fou et je n'en n'était pas un. J'inventai donc, un motif de toutes pièces. Mais, Cobb n'était pas naïf et il comprit vite que je fabulais. Pris de honte, je courrai jusqu'à la cuisine, me saisis du fruit, de la lame et du message et m'enfuis.  

 

Je ne savais pas où j'allais. J'étais habillé de fripes, au volant d'une berline flambant neuve. Je n'avais pas de sous en poches, et je m'en fichais ; j'avais la pomme. Je fonçais. Je vis ma vie filer à 200 Km/h, soit la vitesse affiché au conteur. Je traversais les states .  

 

Ma fuite cessa à Phoenix, où un ami vivait (Olav Fitch). Il accepta de me loger et de me fournir des vêtements. Pendant quelques temps, j'oubliais le dilemme auquel j'avais été confronté jusqu'alors. Peut être parce que je ne pouvais plus me le permettre. J'étais un exemple de déclin et j'en avais honte.  

 

J'avais fait mon retour dans la vie active en devenant le conseiller de la société de Matt Connewth, mon ami. Je vivais toujours chez lui. J'avais vendu ma SAAB et m'était acheté une voiture plus discrète, moins clinquante. J'étais en quête de sérénité et la colocation m'y aidait.  

 

Un jour, alors que je classais les dossiers, afin de faire les prévisions économiques et budgétaires, je trouvais un papier froissé. Je le lus. En majuscule était écrit " Réfléchis-y à deux fois avant de la croquer ". Je le reconnu et me mis à chercher la pomme. Cette pomme avait causé ma descente aux enfer, et maintenant que je sortais la tête de l'eau, je ne pouvais plus approuver sa présence parmi mes affaires. Je la trouvai et décidai de la jeter. Je plaçai ma main au dessus du vide-ordure quand une voix m'en empêcha. La voix disait : " Réfléchis-y à deux fois avant de la jeter ". Le mouvement manuel s'arrêta net et les doigts qui étaient sur le point de lâcher la cargaison se replièrent. La phrase divine se répéta, le son s'amplifia. Terrifié, je me résolu à ne pas m'en débarrasser. J'avais peur de cette voix. Je posai la pomme sur la table et allai m'assoir sur mon lit. Je relu le document. La phrase avait changé, y était écris, toujours de la même manière et en majuscule : " Mords-moi telle que je suis". Il n'y avait plus interrogation, juste un commandement, un ordre. Malgré la directive, toujours anonyme, un doute subsistait. Plus encore, je me méfiai de cette consigne, qui me paraissait douteuse.  

 

Alors que j'avais totalement oublié cette pomme, le dilemme revenait. La métamorphose de la phrase relançait mon intérêt pour la baie. J'avais un choix à faire, et je ne savais toujours pas lequel choisir, car aucun ne me satisfaisait. Une chance sur deux, c'était pile ou face. Je fouillai dans mes poches et saisi une pièce. Je la posai sur le bout de mon pouce et l'envoyai en l'air avant de la réceptionner. Toujours cachée, je la déposai sur le dos de ma main, puis je la fit apparaitre ; FACE. Cela signifiait donc, comme je l'avais pensé, que je devais la goûter. Mes lèvres s'en approchèrent et alors que j'allais croquer, je fus pétrifié. Je senti de nombreux corps onduler autour de mes pieds. Mes yeux se baissèrent afin de voir ce dont il s'agissait ; je vis des serpents. D'un mouvement brusque et plein d'effroi, j'éloignai mes jambes et les posai sur mon lit. Il semblaient s'en foutre et j'en fus apaisé. (Ksss Ksss) Ils dégageaient des sifflements fins et désagréables, je tentais de les comprendre. Je passais des minutes à les observer, quand soudainement, j'arrivai à démêler leurs chuintement et à comprendre ce qu'ils formulaient à mon égard. Ils me disaient : " Vous ne mourrez point " *.  

 

Je me mis à crier, hurler autant que je le pouvais. Je saisi un serpent et le jetai contre le mur. Celui-ci se brisa en milliers de morceaux qui parsemèrent le sol. La porte de ma chambre s'ouvrit et Matt entra. Il me regardait, paniqué. Je lui dit de faire attention aux serpents qui continuaient de siffler. Il me regarda avec encore plus de crainte, s'approcha de moi et m'expliqua que rien autour de nous n'était semblable à des serpents. Je vérifiai, et comme il l'avait dit, il n'y avait rien. Simple mauvais rêve ? Il ne me crut pas. Il voulait m'emmener là-bas, au St Luke's Behavioral Health. Il me prit par la main afin de me lever ; je me débâtai en le frappant. Il me lâcha et couru hors de la pièce. Je m'élançait vers la porte afin de suivre les instruction des reptiles, qui étaient revenus, mais celle-ci était fermé ; il avait réussi à la verrouiller. J'en fus chiffonné. Je pris du recul et me jetai contre la porte afin de la défoncer. Mais je ne fit rien, ma frêle corpulence m'en empêchait. Fatigué, au bout de plusieurs assauts, je m'effondrai.  

 

Je me réveillai, sur un lit. Autour de moi, une décoration sobre, mais de mauvais goût, alliant les verts pistaches et les blancs gris. En face de moi, une petite télévision, adossée au mur. Aucun doute, j'y étais. Il avait osé m'y faire entrer. Le St Luke's Behavioral Health était un hôpital, et existe sans doute encore. Il était surtout célèbre pour sa section psychiatrique, où j'étais justement allongé. J'étais en train d'étudier ce qui m'entourait quand quelqu'un me parla (Jessica Hart). C'était une femme. Elle m'expliqua ce que Matt lui avait raconté. Elle se présenta comme ma psy. Matt avait apporté toutes mes affaires là-bas. Le Dr.Hogson m'invita à me lever et à m'assoir à ses côtés. Je me levai et allai prendre place. Je reconnu la pomme, le couteau et la feuille sur la table. Matt avait vraiment tout apporté. Je les surveillais durant toute la discutions. A la fin de son monologue, elle empoigna la pomme et l'amena à sa bouche. Elle n'eut pas le temps de déguster le fruit qui me répugnait. Elle me répugnait. Je saisi la lame et la planta au milieu de son front. Le sang coula sur la pomme qui était de la même couleur. Je pris le fruit enrobé de plasma et le cacha au fond ma poche. Je léchai mes doigts langoureusement. Alors que je contemplai cette première victime, j'entendis des bruits dans le couloir et je m'enfuis, une deuxième fois ...  

J'allais passer une excellente journée (Ksss Ksss)  

 

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* référence biblique : Genèse 3:4 /(sources Wikipedia)  

Lilith, le serpent (démon) tente de faire manger à Eve le fruit défendu de l'Arbre de la connaissance du bien et du mal. Posant ses questions de façon apparemment ingénue, il parvient à exploiter subtilement le décalage existant entre les paroles de Dieu et la compréhension qu'en a la femme.  

 

Dieu a dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.  

et Lilith a répondu :Vous ne mourrez point.  

 

 

 

Scénario : (3 commentaires)
une série B thriller (Psychologique // Fantastique) de Aaron Kagel

Harvey Winter

Gemma Rosen

Olav Fitch

Jessica Hart
Musique par Carrie Howarth
Sorti le 04 juillet 2020 (Semaine 809)
Entrées : 22 874 313
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