Anaïs (Priscilla Keith) rentre d'une soirée arrosée, passée en ville avec ses amis. A 18 ans, sa vie n'est que réjouissance. En effet, elle passe son temps, comme beaucoup de jeunes de son âge, entre le shopping, les amis, les soirées...Et quand le weekend se termine, c'est pour elle l'heure de récupérer. Les salles de classes s'apparentent pour elle plus à des dortoirs, et les professeurs à sa mère lui racontant une histoire pour l'endormir, jadis. Mais le plus beau de sa vie était pour elle son côté romantique. Tom (Amaury Jodorowsky), dont elle était folle amoureuse depuis la primaire. Tom avec lequel elle voulait faire sa vie. Elle y croyait plus que tout. Mais un jour, un homme avec une blouse d'infirmier viens la chercher en cours? Il la prend à part et lui avoue le pourquoi de sa visite. Tom est mort. Les circonstances? Elle ne pu les écouter car son cœur était emporté loin de ce lieu par un torrent de sanglots. Elle était simplement abattue, elle ne savait pas si elle s'en relèverait. Mais loin de ce traumatisme se jouait une chose encore plus importante pour elle. Une chose dont Anaïs ne se doutait même pas de son existence.  

Depuis la rupture forcée on ne peut plus douloureuse avec Tom, Anaïs avait changé. Ce n'était plus la même. Pas au premier abord, car elle avait gardé sa légèreté habituelle. Elle la feignait en fait, faisait croire que la vie continuait. Mais pour celles et ceux qui la connaissent bien, ce n'était plus du tout la même. Certes elle rigolait comme avant, ne se lassait toujours pas de parler mode, mais par moment, c'était comme si elle était...absente. Comme si son esprit avait quitté son corps. Ses amis l'avaient remarqué mais ne s'en inquiétaient pas pour autant. Pourtant, ils étaient loin de pouvoir se douter de ce qu'il se passait. Ils voulaient de toute façon lui faire oublier l'horrible tragédie.  

Car ce qu'ils se passaient, c'étaient dans les méandres les plus sombre du cerveau d'Anaïs. Son esprit semblait troublé, inquiet. Et pour cause. Il n'était plus tout seul. Un parasite semblait rôder dans ce corps. Un autre esprit en fait. Le côté sombre d'Anaïs, insoupçonné et insoupçonnable se débattait férocement pour éclater au grand jour. Ce n'était plus qu'une question de temps.  

Car maintenant, son esprit sain cédait parfois sa place et Anaïs ressentait alors d'étranges visions. Elle se voyait assise dans le fauteuil d'un manoir, son manoir, tel un roi. Devant elle se tenait nombre de gens qu'elle connaissait, tous habillés pareil. C'était comme si elle les dominait. Elle regardait attentivement la scène, d'en haut. Elle voyait l'autre elle faire des choses abominables. Des meurtres, pour le plaisir. Faire d'immondes concoctions à base d'ingrédients de nature douteuse, dont les noms sont impossibles à donner. Elle se voit tuer des enfants et leurs mères rien que pour prendre un bain dans ce sang juvénile et maternel. Dans ce sang de l'amour. Amour qu'elle a perdu et dont elle manque. Elle se voit s'adonner à des choses aussi ignobles que jamais l'idée qu'elles puissent exister ne lui avait effleuré l'esprit. Du moins un esprit, car le second...Elle commet des choses totalement contraires au bon sens.  

Les jours passent et les visions se font de plus en plus fréquentes. Chaque jour maintenant, Anaïs observe les atrocités commises par son autre elle, son autre esprit. Elle prend conscience du danger mais ne peut s'en éloigner. Car comme beaucoup de monde, les choses obscures l'attirent en même temps qu'elles la repoussent. Mais un jour, alors que comme à son habitude elle observait la scène du haut d'un sorte de balcon, une force invisible la fait basculer dans l'arène de cet esprit dévasté. Elle se retrouvait face à son mauvais côté (Kellie Ciani). Celui-ci, qui lui ressemblait en plus obscure, lui cracha:  

- Cela fait 18 ans que tu me contiens! 18 ans que je suis emprisonnée ici, au fin fond de toi! Mais ce sera bientôt fini. Je vais sortir d'ici et montrer la vraie Anaïs. Mais je ne vais pas commettre la même erreur que toi!...  

Anaïs compris par là qu'elle ne la laisserait pas en vie. Mais trop tard. Déjà une lame de couteau se plantait au milieu de sa poitrine. Agonisante, Anaïs retira l'arme de son thorax. Le sang gicla. Elle tomba les deux genoux en avant et s'éteignit. A jamais.  

C'est bizarre. La mort ressemble à ce qu'on s'imagine. Un long tunnel de lumière blanche, sans fin. Ah, si. Elle approche. Une personne au loin. Qui est-ce? Son père? Non, il est pourtant vivant, lui, mais quelle ressemblance. L'homme (Alan Pover) au loin se retourne et sourit à sa fille.  

- Anaïs, je vois que tu as rencontré ton double. Et comme je m'y attendait, il a commis une erreur. Il t'a tué. Mais il ne pouvait pas. Ton esprit, bien que divisé en deux, doit toujours  

garder ses deux parties intactes. Je vais de ce pas réparer cela, mon enfant.  

Anaïs se retrouve de nouveau face à son double. Ce dernier, furieux qu'elle soit revenue, se précipita sur elle. Mais dès qu'il l'eu touché, un phénomène étrange, incroyable se produisit. Et dans un grand éclair aveuglant de lumière blanche, les deux parties d'Anaïs disparurent. Et un pétale noir dégringola lentement, au gré du vent de cet ancien monde parallèle à l'intérieur d'Anaïs, jusqu'à atteindre le fond. Le mauvais d'Anaïs était enfoui de nouveau.  

Elle se réveilla en sueur, persuadée d'avoir fait un cauchemar. Mais quand elle regarda la date que son réveil projetait au plafond, elle sut que pourtant, Tom était mort. Qu'elle n'avait pas rêvé. Elle alluma la lumière et comme souvent depuis une semaine, se mit à humer le parfum des affaires de son chéri défunt. Quand elle alla reteindre la lumière, un pétale rose s'était déposé sur son lit. A l'observer de près, il avait la forme d'un cœur. Elle leva les yeux et elle aperçut le regard de Tom. Elle ne savait plus où donner de la tête. Était-elle morte, ou vivante? Car Tom, avant si joyeux et expressif, semblait pâle et il donnait l'impression d'être ailleurs. Et une lumière inquiétante, presque sadique, brillait dans ses yeux...