Ray Flyne venait de bifurquer dans la Rue qui menait au stade du Anter F.C. Il tenait dans sa main droite une mallette, dans laquelle se trouvait une série de documents qu'on lui avait demandé.  

Il se trouvait maintenant devant le Stade. Majestueux, impressionnant aussi : c'est un de ces moments où on se rend compte que l'Homme est petit, face à la grandeur de ses constructions.  

D'un pas énergique, mais las, il franchit le seuil du Stade, là où le Président Johns lui avait donné rendez-vous. Un homme avec des grosses lunettes vient là lui et demanda :  

- Flyne ? Ray Flyne ?  

Ray donna une réponse positive d'un mouvement de tête, et le grand binoclard lui fit signe de le suivre. Alors qu'ils marchaient, il commença à parler :  

- Vous voulez donc entraîner Anter ?  

- Parfaitement, répondit Flyne.  

- Votre pedigree c'est quoi ?  

- District.  

Le grand à lunettes eu un petit sursaut. Le District c'était pas la crème de la crème, mais Flyne ne demandait pas un gros salaire, et avait fait arriver son petit club en quart de la Coupe Nationale l'an dernier...Il n'était peut-être pas très doué, mais ne coûtait pas cher.  

- Vous savez qu'on demande qualité prix, ici ?  

- Oui, répondit Ray.  

Le grand à lunette émit un sourire, et à ce moment, Ray le reconnut : Gary Franson, entraineur du centre de formation tant réputé d'Anter, et ex-entraîneur.  

- J'en ai payé les frais, compléta t-il, toujours en souriant.  

Après une bonne minute de marche, ils arrivèrent devant la porte du bureau du Président. Franson, après s'être assuré que le Président était seul, en toquant, poussa la porte du bureau et y fit entrer Flyne.  

Le Président était un homme âgé. Mr. Irwin avait en réalité été un très bon joueur d'Anter, mais après une blessure, s'était finalement reconverti dans le Staff. Puis, après que l'ex-président soit mort, il avait racheté le club avec ses économies des temps où il se prenait du cent cinquante mille par match.  

- Asseyez-vous, je vous pries, dit Irwin à Flyne, après avoir fait signe à Franson de débarrasser le plancher.  

Irwin scrutait Flyne du regard, comme si il le passait aux rayons X, comme si il pouvait dénicher ses moindres émotions.  

L'entretien se déroula dans un calme subjuguant. Irwin adorait Flyne, et ce dernier allait surement être prit pour le poste d'entraineur. Supposition qui fut vérifiée trois jours plus tard, par un coup de film d'Irwin en personne, enthousiaste à l'idée de donner le nom du nouvel entraineur du troisième du championnat, vice-champion la saison précédente.  

- Vous êtes pris, Mr. Flyne.  

Ces paroles avait mouche dans l'esprit du jeune entraîneur. Il avait aussitôt prit son beau costume, puis avait accouru au stade, afin d'être présenté aux joueurs.  

L'assemblée de l'équipe était assise dans la salle de conférence. Les plus grands joueurs de l'équipe (dont Francis Verbin, meilleur joueur de l'équipe, capitaine, meilleur buteur du championnat) comme la réservé était assis sur des chaises dans la salle.  

Une estrade était plantée devant eux. Le président Irwin, Franson et Flyne se trouvaient dessus. Au fond de la salle, on pouvait apercevoir le Staff Technique, dont visiblement chacun semblait en colère contre Flyne que ça soit un étranger, et pas eux, qui devienne le nouvel entraîneur du club.  

- Je vous présente Mr. Flyne, dit Irwin, dans un souffle élogieux. Je l'ai choisit pour succéder au poste d'entraîneur, merci de l'accueillir comme il se doit.  

Il y eu quelques applaudissements, notamment de la part de la réserve. Et, après un petit speech d'Irwin, Flyne sortit de la salle, suivit par l'équipe titulaire, pour faire le premier entraînement.  

Ce premier entraînement fut une expérience difficile pour Flyne. Les grands joueurs n'avaient aucun respect pour un ex-entraîneur amateur, ne respectaient pas ses ordres, et lui répondaient.  

L'ambiance néfaste se répercuta sur les résultats. Anter accumula les résultats laborieux, descendant jusqu'à la neuvième place, après trois défaites consécutives.  

Le match qui arrive, face à Groan, est décisif : en le gagnant, Anter s'assure une place en compétition internationale, mais aussi, et surtout, c'est le match de sa carrière pour Flyne : si il le perd, il est mort : viré, envoyé dans des petits clubs et des fêtes foraines jusqu'à sa mort.  

Croyant qu'il s'agit d'une cause perdue (Groan est premier, invaincu depuis dix matchs), Flyne décide de partir la tête haute et échafaude un plan en cachette, sans en avertir l'administration : il va faire jouer la réserve pour cet ultime match...