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Sur le carreau

La jeune femme était assise sur le bord du lit, tenant entre ses mains un mouchoir qu'elle torturait sans cesse. Les yeux rougis, elle regardait dans le vide, sans oser se retourner pour revoir la scène qu'elle avait découverte en arrivant le matin. Entre ses sanglots, elle répondait au lieutenant de police qui l'interrogeait sur les circonstances de sa découverte.  

Marisa Pérez (Sandrine Fischer) raconta être arrivée comme tous les jeudis à l'appartement d'Alain Duperey, lieutenant de police à la retraite depuis un an et demi, pour faire le ménage pour lequel elle était payée. Ayant un double des clés, elle était entrée comme à son habitude. Elle avait trouvé la porte fermée, et ne s'était donc inquiétée de rien. "Mr Duperey", comme elle l'appelait avec respect, avait conservé son habitude de se lever tôt, même à la retraite, et il arrivait souvent qu'il soit sorti lorsque sa femme de ménage arrivait chez lui. En entrant, elle avait retrouvé le couvert de la veille abandonné sur la table de la petite salle à manger, et l'avait débarassé en pestant contre son employeur.  

Elle l'aimait bien, "Mr Duperey". Bien sûr, c'était un homme d'une humeur plutôt taciturne, et qui semblait se plaindre de tout ce qui l'entourait, comme si rien ne lui convenait jamais, mais elle avait appris à le connaître depuis cinq ans qu'elle travaillait pour lui. A l'époque, il l'avait engagée suite à une enquête au cours de laquelle il avait été blessé, et l'avait depuis gardée. C'était un homme solitaire, mais qu'elle appréciait malgré ses défauts.  

 

Le lieutenant Diane Scellier (Jessie Forden) comprenait la jeune femme. Elle aussi avait du apprendre à connaître le vieux flic, lorsqu'elle avait démarré sa carrière, et qu'on avait demandé à Duperey de la former au terrain. Le voir ainsi allongé sur le sol de sa salle de bain, baignant dans son propre sang, l'avait particulièrement éprouvée. Elle avait déjà vu de nombreuses scènes de crime, mais celle-ci la touchait particulièrement, de par sa relation proche avec l'ancien flic.  

C'est lui qui lui avait réellement tout appris, et non la formation de l'école de police. D'ailleurs, au commissariat, certains s'amusaient à dire d'elle qu'elle était sa fille spirituelle, tant elle avait désormais la même manière de mener ses enquêtes. Un héritage plutôt glorieux, étant donné les états de service de Duperey que le commissaire considérait encore comme le meilleur élément qu'il avait eut sous ses ordres.  

Et voilà comment il finissait, mort d'une balle entre les deux yeux. Un tire propre et net, tiré à bout portant. Le tueur ne s'était même pas embêté à cacher l'arme, il semblait l'avoir abandonnée sur les lieux du crime puisqu'un vieux pistolet d'avant-guerre trainait à terre près du corps. De plus, il n'y avait aucun signe de lutte, ce qui semblait indiquer que Duperey avait été pris par surprise, sans doute par une personne qu'il connaissait, donc. Pour le moment, la Police Scientifique prélevait sur place les éléments qui pourraient lui permettre d'en savoir plus sur le crime, tandis que Le lieutenant Scellier interrogeait le témoin.  

 

Mais Marisa Pérez n'avait pas grand chose d'intéressant à révéler à la flic. Elle avait poussé un hurlement en découvrant le corps dans la salle de bain, alors qu'elle s'y rendait pour récupérer les produits d'entretien, et un voisin avait immédiatement rappliqué, puis appelé la Police.  

Alexandre Guyot (Chris Illsley) était professeur dans un lycée de la ville, et habitait l'immeuble depuis deux ans. Il n'avait rien entendu de suspect le matin ni la veille de la découverte du corps, pas même une détonation. Pourtant, si le coup avait été tiré avec ce vieux pistolet, il était impossible d'y avoir monté un silencieux, le modèle étant bien trop ancien pour ça. Il s'agissait d'un Luger 7.65, une pièce de collection sans grande valeur fabriquée à l'époque à plus de trois millions d'exemplaires. Ce modèle avait même été une dotation dans l'armée allemande, donc autant dire qu'à la Libération il s'en était trouvé bon nombre à circuler, conservés comme souvenirs par beaucoup de personnes. Déterminer à qui appartenait celle-ci était donc quasiment impossible. Restait cependant à savoir si c'était bien cette arme l'arme du crime ou pas. La ballistique le préciserait rapidement.  

Avant de libérer la femme de ménage, le lieutenant Scellier lui posa une dernière question. Avait-elle remarqué quelque chose d'étrange ces derniers temps chez Duperey ? Et en effet, Marisa avait trouvé l'ex-flic assez tourmenté depuis environ un mois, à tel point qu'elle lui avait demandé la semaine précédente si tout allait bien. Mais celui-ci ne lui avait rien répondu. La flic remercia alors la jeune femme et la confia à la psychologue qui se trouvait sur les lieux. La pauvre femme semblait avoir bien besoin de parler à une professionnelle du domaine, tant sa découverte semblait l'avoir marquée.  

La lieutenant passa alors au voisin qui s'était jusque là tenu assis à l'autre bout de la pièce à la demande de la Police. Elle lui posa les questions classiques, mais l'homme n'avait pas non plus grand chose d'intéressant à révéler. Duperey était peu causant avec ses collègues de boulot, et encore moins avec ses voisins. En deux ans, il avait du adresser la parole tout au plus une dizaine de fois au prof. Mais dans l'immeuble, beaucoup parlaient de lui dans son dos. Sa manière de regarder les gens comme s'il soupçonnait tout le monde d'avoir commis un crime en agaçait plus d'un, et certains affirmait même qu'il commençait à perdre la tête depuis sa retraite. Selon eux, le manque de travail avait du le rendre barjo car on l'appercevait souvent planqué derrière sa fenêtre à observer dehors comme s'il craignait qu'on l'espionne, surtout ces derniers mois.  

Apparemment, une enquête de tout le voisinage allait s'avérer utile. Mais Diane Scellier commençait à craindre que cette affaire ne soit très complexe. Alors qu'elle allait libérer à son tour le professeur, celui-ci se rappela soudain d'un autre détail qui pourrait s'avérer intéressant. Il y avait de ça trois semaines, alors qu'il rentrait chez lui, Monsieur Guyot avait observé non loin de l'immeuble, dans la cour voisine, une dispute entre l'ex-flic et un jeune homme. Un type blond, du genre de ses élèves, qui semble vouloir jouer le caïd alors qu'il n'a pas encore bien terminé sa puberté tardive. Le professeur avait déjà apperçu ce jeune homme plusieurs fois dans le quartier, mais ne le connaissait pas du tout. En tout cas il ne l'avait jamais eut comme élève dans son lycée.  

Duperey était connu pour jouer régulièrement le "vigile" dans le quartier. Profitant de son statu de flic, ou d'ex-flic depuis un an et demi, il remontait souvent les bretelles des petits caïd du coin lorsqu'il les coincait à faire des conneries. Cette dispute n'avait donc pas interpelé plus particulièrement que ça le prof, mais à la lumière des évènements du jour, celui-ci préférait apporter cette précision au lieutenant Scellier. Elle demanda au témoin de lui décrire plus en détail le jeune homme en question, et sa description confirma ce que Diane soupçonnait. Il semblait s'agir de Luc Monestier (Chris Henriksen), un indic' de Duperey du temps où il était flic. Pour quelle raison le flic à la retraite aurait-il continué à contacter ce gars, et pourquoi se seraient-ils disputés ? Une visite à Luc allait s'avérer très rapidement indispensable.  

 

Pour le moment, le lieutenant Scellier remercia le voisin, puis et alla voir les flics de la scientifique pour savoir où ils en étaient. Ils avaient terminé leur boulot, le corps allait pouvoir être emmené. Une dernière fois avant qu'on vienne le glisser dans la housse mortuaire, Diane Scellier regarda le visage figé du flic qui lui avait tout appris, en se promettant de trouver rapidement celui qui lui avait fait ça.  

Pour ça elle allait devoir explorer toutes les pistes possibles.  

Le nombre de personnes à avoir une dent contre Duperey était sans doute important, après toutes ces années, mais qui parmi elles pourrait en arriver au meurtre ? Pour le moment, la piste la plus probable qu'elle avait était celle de cet indic'. Diane décida alors de tenter immédiatement de le trouver. A plusieurs reprises, elle avait accompagné le lieutenant Duperey lorsqu'il avait rencontré Luc. Elle le retrouva alors sans difficulté.  

Luc Monestier semblait assez inquiet. Il avait appris la mort de Duperey, la nouvelle avait fait le tour du quartier à grande vitesse. Non seulement l'ex-policier y était assez connu, mais le fait qu'il y ait peut-être parmi la population un tueur de flic faisait naître de nombreuses suspitions. Mais ce qui inquiétait Luc était tout autre chose. Lui était persuadé que Duperey était sur un gros dossier, ce qui lui avait couté la vie. Diane ne cacha pas sa surprise à l'indic'. Comment un flic à la retraite pouvait-il être sur un dossier quelconque ?  

Luc lui affirma alors ne pas savoir grand chose sur ce sur quoi enquêtait le flic retraité. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il avait mis le doigt sur quelque chose quelques mois seulement avant de quitter officiellement ses fonctions, et depuis il occupait tout son temps à enquêter là-dessus.  

Diane voulu en savoir plus sur le sujet, mais Luc ne pouvait pas lui dire grand chose. Tout ce qu'il savait, c'était que Duperey semblait travailler seul et pour son compte sur ce dossier, un dossier qui impliquait des personnes haut placées à en juger par les infos qu'il demandait à son indic' de lui rapporter. Duperey lui avait même lâché une fois qu'il travaillait pour le compte de la Défense Nationale, rien que ça.  

Diane ne sut pas quoi penser de tout ça. Etait-ce là une divagation d'un vieux flic commençant à perdre le sens de la réalité, comme le croyait ses voisins, ou bien était-ce réel ? Si cette affaire existait réellement, et était si secrète que ça, nul doute qu'elle allait avoir bien du mal à en apprendre plus sur elle, mais elle ne devait négliger aucune piste. Pour le moment, elle demanda alors à Luc de lui indiquer tout ce que Duperey lui avait demandé de trouver pour lui. A partir de là, elle allait pouvoir commencer à fouiller. Mais si tout cela était vrai, elle risquait de se frotter à de gros poissons, ce qui n'allait pas lui rendre la tâche facile.  

 

Diane Scellier sourit en songeant à la situation. Pour un type qui avait consacré sa vie à la justice, cette fin était un comble pour Duperey , d'autant plus que de la vie de la lieutenant, la personne la mieux placée pour résoudre ce genre d'enquête aurait été Duperey lui-même. Mais puisqu'on disait d'elle qu'elle était sa digne héritière, sans doute était-elle à présent la mieux placée pour résoudre cette affaire.

Scénario : (1 commentaire)
une série B policier de Nolween Colombier

Chris Henriksen

Jessie Forden

Chris Illsley

Sandrine Fischer
Musique par Victoria Genre
Sorti le 04 décembre 2021 (Semaine 883)
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