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Morcar Prod présente
La Muse

Les rues de Shangaï étaient comme d'habitude bondées de monde qui grouillait en tous sens, une foule au milieu de laquelle Ting (Lee Wong) ne se sentait pas à l'aise. Lui qui aimait le calme ressentait toujours un certain malaise lorsqu'il errait dans les rues de la ville. Mais ce n'était pas la seule raison qui le poussait à marcher d'un pas soutenu comme il le faisait.  

Impatient de revoir cette serveuse dans ce petit café qu'il avait récemment découvert dans une petite ruelle tranquille de la ville qui se trouvait sur son chemin entre son appartement et la maison d'édition pour laquelle il travaillait, il hâtait le pas pour la revoir au plus vite. D'autant plus qu'il ne pourrait y passer que rapidement, ayant rendez-vous dans la matiné avec son patron. Mais contrairement à sa précédente entrevue avec lui, Ting se sentait plus en confiance, car cette nuit encore, il avait écrit plusieurs pages de son nouveau roman, inspiré par la beauté de cette jeune femme qu'il ne pouvait plus s'empêcher d'aller voir chaque jour, en buvant rapidement un café.  

 

Nègre littéraire pour le compte de la société P&M Editions depuis quatre ans, Ting était l'auteur secret de nombreuses "auto-biographies", allant du champion sportif au mannequin célèbre, un travail certe ingrat, son talent n'étant reconnu par personne d'autre que son patron et les personnes pour qui il écrivait, mais qui lui convenait tout à fait. Car Ting était un grand timide, un timide maladif même, pouvait-on dire. Voir toute l'attention portée sur lui le mettait dans un tel état de stress qu'il en commettait des erreurs qui avait fait de lui la risée de l'école tout au long de ses études. Un simple exposé devant une classe et il bafouillait et perdait tous ses moyens. Alors courtiser une fille, s'était bien au delà de ses moyens.  

C'est la raison pour laquelle il n'avait jamais rien osé dire à cette jolie serveuse prénommée Zhao (Rumiko Golan), à en juger par le badget qu'elle portait à la poitrine. La seule chose qu'il était capable de faire, c'était de s'asseoir, commander timidement un café, et le boire silencieusement, en admirant le plus discrètement possible sa muse, celle qui lui inspirait désormais ce qu'il écrivait depuis plusieurs jours.  

 

Car Lau (William Merzi), son patron, lui avait demandé d'écrire un nouveau roman pour le compte d'un de ses meilleurs auteurs. L'année précédente, Ting avait d'abord cru à une plaisanterie lorsque son employeur lui avait demandé de rediger le nouveau roman de Wong Hi-Lee (Hành Li), l'un des auteurs les plus célèbres du pays. Mais Lau lui avait affirmé être très sérieux. Alors que tous les lecteurs attendaient le nouveau roman de cet auteur best-seller qui avait fait une grande partie du succès de la société d'édition, le vieil homme était victime du syndrome de la page blanche, et ne parvenait plus à enchaîner deux lignes. Sachant trop bien que si son meilleur auteur attendait trop de temps avant d'écrire un nouveau roman il serait rapidement oublié et remplacé par un autre, Lau avait décidé de confier l'écriture de ce roman à Ting.  

Et celui-ci avait été un carton ! La presse en avait même parlé comme de l'un des meilleurs romans de l'auteur, sans savoir évidemment qui se cachait en réalité derrière celui-ci. Là où d'autres n'auraient pas accepté de se faire ainsi voler la vedette par un auteur vieillissant incapable d'alligner deux mots, Ting se contentait tout à fait de la la prime salariale conséquente qu'il avait obtenu en échange de son travail, se réjouissant de ne pas avoir à subir ces longues interviews auxquelles devait répondre à sa place le "pauvre" Wong.  

Mais alors que Lau avait demandé à Ting de refaire la même chose une seconde fois, l'auteur ne parvenant toujours pas à écrire, le jeune nègre s'était retrouvé confronté au même problème. A son tour, il n'avait pas réussi à trouver l'inspiration. Lors de son dernier entretien avec son patron pourtant, il lui avait affirmé avoir écrit déjà une cinquantaine de pages, et lui avait promis de les lui remettre la semaine suivante. Une promesse qui risquait de lui coûter gros, car s'il ne remettait à présent pas ces premières pages du manuscrit, il pouvait sans doute dire adieu à son travail.  

 

Et c'est ce jour là qu'il avait découvert par hasard ce petit café, en pensant emprunter un raccourci pour rejoindre plus rapidement le métro. Il y avait découvert cette superbe serveuse, dont il ne parevnait plus à oublier le visage. Elle hantait son esprit toute la journée, et la nuit, nuit qu'il passait à écrire son nouveau roman. Depuis sa rencontre avec elle, il avait écrit de nombreuses pages, plus d'une cinquantaine, et devait les remettre ce jour-là à son patron.  

Mais bien qu'il était déjà presque en retard, il ne pouvait pas s'empêcher de faire de nouveau un détour par la petite boutique où il passait quotidiennement. Quel ne fut pas sa surprise d'appercevoir son propre patron qui en sortait, alors qu'il approchait des lieux ! Que faisait-il là ? Toujours était-il qu'à en juger par la tête qu'il faisait, il n'avait pas l'air content. Pas du tout même. Il ne fit même pas attention à son employé qu'il croisa alors qu'il quittait les lieux d'un pas furieux.  

 

Le jeune homme entra dans l'établissement sans trop comprendre la situation, et commanda son café habituel. Ce fut Hui (Lily Vinding), l'autre serveuse, qui vint le lui servir. Avant de repartir, elle lui demanda alors soudain de manière directe si son amie lui plaisait. Pris au dépourvu, Ting bafouilla quelque chose, bégaya même, et finit malgré tout par répondre timidement "Oui". Un sourire se dessina alors sur le visage de la jeune serveuse qui lui demanda alors si ça lui dirait de sortir un soir avec elle. Car selon Hui, Zhao était trop timide pour l'inviter elle-même. Abasourdi, le jeune homme bafouilla encore, mais accepta évidemment l'invitation, sans trop réussir à savoir s'il rêvait ou pas.  

La journée commençait plutôt bien, et devait logiquement se poursuivre en ce sens, étant donné les pages que Ting allait remettre d'ici peu à son patron. Après avoir quitté le café en souriant bêtement à l'adresse de Zhao, il prit le métro jusqu'à son boulot, et monta jusqu'au bureau de son patron. Tandis qu'il attendait dans le couloir, Ting entendait Lau hurler au téléphone contre une personne dont il ignorait l'identité. Apparemment, il semblait être en train de passer ses nerfs sur la première victime qu'il avait eut sous la main. Assise derrière son bureau, sa secrétaire tapait nerveusement sur son clavier, comme craignant d'être à son tour victime de la mauvaise humeur de son patron lorsqu'il sortirait de son bureau.  

Mais lorsque Lau ouvrit violemment la porte, c'est Ting qu'il invita à entrer sur un ton qui ne donnait pas envie de le laisser attendre. Jetant un oeil dans la direction de la secrétaire alors qu'il avançait vers son patron, le jeune auteur cru lire un soulagement dans son regard. Mais alors qu'il craignait le pire, l'entretien se passa finalement à merveille. En parcourant rapidement les pages écrite par Ting, l'éditeur sembla petit à petit retrouver son calme, et après de longues minutes silencieuses, il félicita le jeune auteur. C'était très bon, et il l'invitait à poursuivre l'écriture de ce roman sur cette voie. Le personnage féminin du roman lui plaisait beaucoup, et il était persuadé que les lecteurs l'apprécieraient aussi.  

Emballé par le texte, Lau proposa même au jeune auteur de les faire lire le soir même par Wong, à son domicile. Ting n'en revenait pas ! Son patron venait de l'inviter à dîner chez lui. Une fois de plus, tout semblait lui réussir. Il venait à peine d'obtenir un rendez-vous avec la plus belle fille qu'il ait jamais vue, et son patron l'invitait chez lui.  

 

Lorsqu'il sortit en souriant du bureau de Lau, sa secrétaire le regarda intriguée, et lui demanda discrètement comment ça s'était passé. Elle sembla ne pas le croire lorsque Ting lui affirma avoir été invité chez le patron. Puis le jeune homme lui demanda si elle savait ce qui l'avait mis dans une telle colère avant son entretien.  

Elle lui expliqua alors qu'il était toujours ainsi lorsqu'il rencontrait sa fille, avec qui il était faché depuis quelques temps. Selon elle, la fille de Lau avait préféré couper les ponts après qu'il ait fait fuire tous les petits amis qu'elle lui avait présentés. Car Lau était très protecteur envers son enfant, et ne considérait aucun homme assez bien pour sa fille chérie. Exaspérée par tout ça, elle avait préféré partir vivre sa vie de son côté, sans rien lui devoir, et était désormais serveuse dans un petit café de la ville. Régulièrement, Lau tentait de la raisonner en lui expliquant qu'elle méritait mieux que ça, mais celle-ci ne voulait rien entendre, et ne voulait plus le voir, ce qui le mettait à chaque fois hors de lui.  

En écoutant la secrétaire de direction parler, Ting devint livide. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour faire le rapprochement. Il comprenait maintenant pourquoi il avait croisé son patron devant le café où travaillait Zhao. Le sort semblait s'acharner soudain sur lui. Pourquoi avait-il fallu qu'il flash sur la propre fille de son patron, qui serait sans aucun doute furieux d'apprendre que son employé sortait avec elle ? La situation n'aurait pas pu être pire.  

 

Durant le trajet du retour, Ting essaya de tout remettre en ordre dans son esprit pour savoir quoi faire. Ce qu'il ne voulait à tout prix pas faire, c'était fâcher son patron. N'ayant que ce travail pour vivre, et ne voulant plus revivre le supplice des entretiens d'embauche, il était préférable pour lui d'annuler son rendez-vous avec Zhao. Mais comment le faire sans la vexer ? Pendant tout le trajet du retour, il réfléchit à la manière de faire, mais ne trouva aucune solution convenable.  

C'est en sortant du métro qu'il fut abordé par une jeune femme, Sung (Anastasia Buffett) telle qu'elle se présenta à lui. Elle était journaliste, et disait vouloir l'interroger sur son travail. Elle avait eut ses coordonnées par une amie mannequin dont il avait écrit l'auto-biographie, et souhaitait en savoir plus sur ce en quoi consistait le métier de nègre littéraire. N'osant pas refuser l'invitation, Ting eut alors une idée. Il proposa alors à la journaliste de discuter devant un café. En se rendant dans la boutique de Zhao avec cette femme, il n'aurait finalement aucune explication à donner à la jeune fille.  

Lorsque le faux couple entra dans la café, Ting n'osa même pas regarder Zhao. Il croisa tout de même le regard noir de Hui, la bonne copine à la coupe de cheveux improbable, qui semblait furieuse contre lui. Lorsqu'elle vint les servir, Hui précisa sans aucune subtilité que le rendez-vous ne comptait évidemment plus.  

 

Le soir, Ting se rendit comme prévu chez son patron, où il devait rencontrer l'auteur pour qui il travaillait. Les trois hommes discutaient tranquillement autour d'un apéritif, lorsqu'on sonna à la porte. Lau se leva alors et traversa le couloir d'entrée pour aller ouvrir. Ce que Ting entendit alors le glaça sur place. "Ma chérie ! Que je suis content de te revoir ici !" Devinant immédiatement que sa fille avait finalement décidé de faire un pas vers lui, Ting cru que le monde s'écroulait autour de lui.  

Comment allait-elle réagir en le découvrant là ? En apprenant qu'il travaillait pour son père, elle allait sans doute deviner pour quelle raison il avait finalement annulé leur rendez-vous, et serait de nouveau furieuse contre son père. Lau en voudrait alors à Ting pour cette situation, ce qui n'allait pas aider sa carrière professionnelle. Alors qu'il entendit le père et la fille approcher dans le couloir, le jeune homme bondit alors du fauteuil où il était assis, et s'éclypsa aux toilettes.  

Il fallait à tout prix qu'il fuit cette maison. Il trouverait une bonne excuse pour expliquer à son patron son départ soudain, mais il ne fallait absoluement pas qu'il croise sa fille. Disparaissant par la fenêtre des toilettes, Ting crut s'être débarassé du problème, mais un autre l'attendait lorsqu'il entendit le chien de garde grogner au loin. Sans perdre de temps, le jeune homme partit en courant avant que le molosse ne le rattrappe.  

 

Une fois de retour chez lui, à peine remis de ses émotions, il se remit au travail devant son ordinateur. Mais le jeune auteur n'arrivait pas à s'empêcher de penser à la peine qu'il avait fait à celle qu'il aimait. Sans doute était-ce pour cette raison qu'elle était allée se réfugier chez son père. Peut-être même lui avait-elle raconté sa mésaventure, et son père était-il en train de le traiter de minable, ou de je ne sais quel autre insulte, sans savoir qu'il parlait de son employé préféré du moment. Incapable de se libérer l'esprit de tout ça, Ting ne parvint pas à écrire une seule ligne de son roman ce soir-là, et s'endormit finalement face à son ordinateur.  

Le lendemain matin, conscient que la situation lui échappait, il se demanda ce qu'il allait bien pouvoir faire. Car s'il voulait retrouver de nouveau l'inspiration, il allait avoir besoin de revoir Zhao, celle-ci lui ayant inspiré les premières pages que son patron avait adoré. Si Lau aimait tant le personnage de ce livre, c'était sans aucun doute parce qu'il avait été inspiré à Ting par sa propre fille, qu'il chérissait plus que tout. Mais évidemment, le jeune auteur ne pouvait pas l'avouer à son patron.  

 

Il allait donc devoir continuer de voir Zhao, sans pouvoir lui avouer la raison qui le poussait à l'éviter, et allait devoir également mentir à son patron. Mais le pire, c'est qu'en voulant à tout prix appliquer le plan qu'il avait mis en place, il risquait de mettre son patron dans une fâcheuse situation. Car ce qu'il ignorait encore, c'est que cette journaliste qui voulait de nouveau le revoir et qu'il comptait utiliser dans son plan, tentait en réalité d'éclaircir ses doutes à son propos. Car en lisant le dernier roman de Wong Hi-Lee, elle avait été intriguée par la ressemblance du style d'écriture avec celui de l'auto-biographie de sa meilleure amie mannequin. Après avoir fait plusieurs comparaisons, elle était persuadée que les deux livres avaient été écrits par le même auteur, ce qu'elle comptait prouver en interrogeant ce jeune homme naïf. Et elle espérait avoir un scoop en prouvant que le grand auteur Wong Hi-Lee faisait en réalité écrire ses romans par un nègre.  

Et pour couronner le tout, ce que Ting ignorait, c'est qu'il y avait méprise sur la personne concernant la fille de son patron. Car celle-ci n'était pas la sublime Zhao, mais Hui, la bonne copine rigolote qui passait son temps à le regarder d'un oeil noir depuis ce jour où il avait fait pleurer son amie.  

De quiprocos en quiprocos, il risquait donc de voir la situation lui échapper de plus en plus, au point de devenir totalement ingérable. Pour quelqu'un comme lui qui appréciait le calme, les choses qui allaient suivre n'allaient pas être simples du tout.

Scénario : (1 commentaire)
une série A comique de Kaoru Emilie Liam

William Merzi

Rumiko Golan

Lee Wong

Lily Vinding
Avec la participation exceptionnelle de Anastasia Buffett, Hành Li
Musique par Cecilia Klimek
Sorti le 13 novembre 2021 (Semaine 880)
Entrées : 25 837 757
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