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Drexl Production présente
In The Cold Winds Of Nowhere

Il faisait un froid de canard à l'extérieur, un bon 30°Celsius sous zéro, sans compter le facteur vent qui vous mordait jusqu'aux os. Henry Béland ne chômait pas. Il lui fallait rentrer une quantité considérable de bois dans la maison pour chauffer celle-ci toute la nuit sans être obligé de ressortir. La vieille baraque ne jouissait pas du meilleur isolement et les fenêtres étaient dût pour être remplacés. Henry fit donc plusieurs voyages entre la cordée de bois et sa maison, tandis qu'à l'intérieur, Julie préparait un ragoût pour le souper.  

Le couple avait hérité de cette demeure austère à la mort d'un vieil homme avec qui ils avaient toujours entretenu de bonnes relations. Le vieillard n'ayant jamais eu d'enfant, il leur avait légué son héritage, qui se résumait à un terrain de moyenne envergure et une maison en manque d'entretien. Henry était heureux de la situation, car la maison était une sorte d'avant-poste pour ses terres à lui, qui s'étendaient sur plusieurs hectares entièrement boisés. Le couple avait ainsi pu quitter le village pour s'établir ici, dans un coin reculé et tranquille où on ne fournissait pas encore l'électricité et encore moins le câble. Ils avaient la sainte paix.  

 

Henry acheva de rentrer le bois et rentra à l'intérieur. Il retira son manteau et sa tuque, dévoilant des cheveux et un chandail trempée de sueur. Il avait bien travaillé. Dans la maison, il régnait une chaleur suffocante. Deux poêles à bois fonctionnaient en même temps, l'un pour chauffer, l'autre pour la cuisine. Henry était satisfait. Le ragoût de sa femme dégageait une bonne odeur. Julie avait un don pour la cuisine qui à lui seul justifiait leur mariage.  

Le couple passa une agréable soirée de détente. Après le repas, il s'emmitouflèrent dans une couverture et relaxèrent tout simplement, Henry se levant de temps à autre pour rajouter une buche dans le poêle qui chauffait à 200°. Dehors, le vent soufflait de plus en plus fort, émettant un sifflement aigu au contact des fenêtres mal isolées. Le froid était si intense que la charpente de la maison craqua à plusieurs reprises, mais il en fallait plus pour inquiéter Henry. Lui et Julie finirent par s'endormir, blottit l'un contre l'autre sur le divan, n'ayant même pas pris la peine de se rendre dans leur lit.  

 

Lorsque Julie se réveilla, tôt le lendemain matin, Henry n'était déjà plus là. La jeune femme constata qu'il avait brûlé beaucoup de bois durant la nuit, pourtant la température à l'intérieur avait considérablement chuté, assez pour faire frissonner Julie. Elle jeta un oeil dehors sans apercevoir son époux, mais cela n'avait rien d'exceptionnel. Elle alla raviver les flammes sans remarquer que les bottes d'Henry trainaient toujours sur le tapis de l'entrée et que son manteau était toujours suspendu à la patère. Ce n'est finalement qu'une heure plus tard que Julie commença à se poser des questions. Quand elle compris que son mari n'avait pas pris ses bottes et son manteau pour sortir, un sentiment de panique l'envahit. Elle ouvrit la porte de la maison et glissa la tête à l'extérieur, subissant instantanément la morsure du vent glacial. Elle appela Henry plusieurs fois, toujours d'une voix forte et portante. Aucune réponse ne lui revint.  

De plus en plus inquiète, Julie sortit complètement à l'extérieur et fit le tour de la maison, courant dans la neige fraîche tombée au cours de la nuit. À l'arrière de la maison, elle retrouva enfin Henry. Il était étendu près de la cordée de bois, les yeux ouverts, vêtu uniquement d'un pull en laine. Julie remarqua tout de suite qu'il ne respirait pas. Elle se précipita vers lui en criant, mais ne pu que constater qu'il était mort. Son corps raidi était complètement gelé. La jeune femme ne tenta pas de remmener son époux à l'intérieur. Elle savait que l'effort serait trop important pour elle et surtout inutile. Elle embrassa Henry sur le front et retourna dans la maison, ses larmes gelant sur son visage.  

Il lui faudrait marcher trois kilomètres pour rejoindre sa voiture garée au bout de la route numérotée. De là, elle capterait le signal satellite qui lui permettrait d'appeler les secours. Dévastée, Julie s'accorda quelques minutes pour pleurer avant d'entreprendre le petit périple. Plus rien ne serait jamais comme avant pour elle.  

 

***  

 

Un an plus tard.  

 

Julie vivait maintenant seule dans ce coin de pays reculé. L'hiver était revenu avec force mais la jeune femme s'était préparée. Durant l'été, elle avait fait appel à son frère pour rénover la maison. Ensemble, ils avaient refait une partie des murs, remplacé toutes les fenêtres et installé du bardeau neuf sur le toit. Le frère de Julie était un homme de la campagne très habile de ses mains, et s'est avec plaisir qu'il avait sacrifié de son temps pour le passer auprès de sa soeur qui vivait un deuil difficile. Mais alors que l'hiver pointait à nouveau le bout de son nez, Julie se retrouvait à nouveau seule, isolée et obligée d'effectuer les tâches qui revenait autrefois à Henry.  

Pour combler le vide, elle avait acheté un chien, un gros dobermann affectueux qui suivait Julie partout. Elle était bien contente de l'avoir avec elle ne serait-ce que pour lui éviter se sombrer dans la folie. En effet, depuis la disparition d'Henry, Julie souffrait de trouble d'anxiété et d'une légère tendance à la paranoïa. Elle craignait qu'on ne profite de sa solitude pour l'agresser, même si le coin de pays était complètement dépourvu de criminel. N'empêche, elle gardait le fusil de chasse d'Henry à portée de main, surtout quand elle dormait.  

 

Un soir, alors que Julie lisait tranquillement un roman, elle éprouva une sensation étrange. Elle avait l'impression d'être observée. Elle leva la tête et regarda la fenêtre. Ce qu'elle vit la fit sursauter : Henry était là à l'extérieur, la fixant sans bouger. Il portait des vêtements sombres et ses traits semblaient durcis, mais Julie était certaine qu'il s'agissait de son mari. Elle se leva précipitamment et couru à l'extérieur, mais lorsqu'elle y arriva, Henry avait disparu. Julie remarqua que son chien qui l'avait suivi n'avait pas l'air d'avoir remarqué quoique ce soit. Pas un seul aboiement. Il était tout à fait calme. La jeune femme n'eut pas d'autre choix que de blâmer son subconscient qui lui jouait de vilains tour. Henry était mort, il ne pouvait être là.  

 

Plus tard, au milieu de la nuit, Julie se réveilla, tirée du sommeil par un sentiment d'inconfort. Par réflexe, elle empoigna son fusil et, enfilant des vêtements chauds, elle sortie de nouveau à l'extérieur, sans trop savoir pourquoi. C'est alors qu'elle tomba sur son chien. Celui-ci était couché sur le côté, sur le tapis de neige, la gueule ouverte. Il ne respirait pas. Comment était-il sortie, alors que Julie avait verrouillé la porte avant de s'endormir ? Elle n'eut pas le loisir de s’apitoyer sur la mort inexpliqué de son précieux animal. Dans la forêt, une branche craqua et Julie entendit clairement quelqu'un qui courait dans la neige. Elle visa au hasard et appuya sur la détente du fusil, paniquée. La détonation fit un bruit énorme qui se prolongea à mesure qu'il était repris en écho. Julie rechargea instinctivement l'arme et, sans réfléchir, elle courut vers les bois à la poursuite du fuyard.  

Après quelques minutes de course effrénée, elle s'arrêta, à bout de souffle. Elle n'était pas le genre de femme à agir sans réfléchir et cette poursuite en forêt en plein hiver était certainement la pire des idées qu'elle ait eu dans sa vie. Le mieux pour elle était sans doute de prévenir les autorités que quelqu'un rôdait autour de sa propriété et s'en était pris à son chien. Elle pourrait peut-être aller vivre chez son frère en attendant que les choses se place...  

 

Un nouveau craquement sortie Julie de ses pensées. Elle se retourna vivement et aperçu une silhouette qui l'observait. Elle pointa son fusil dans sa direction, menaçant de tirer au moindre mouvement. L'homme ne fit pas un geste tandis que la femme se rapprochait doucement de lui, tentant de voir son visage. C'était Henry, encore. Il se tenait là, bien vivant, quelque peu vieilli peut-être, mais sans plus. Julie tenta de lui parler. Pas de réponse. Elle lui cria dessus. Il se contenta de rester là à la fixer. Exaspérée, Julie fonça vers lui. Elle trébucha sur une vieille souche. Lorsqu'elle releva la tête, Henry n'était plus là.  

La jeune femme éclata d'une vive colère. Elle ne croyait guère aux fantômes et ne se laisserait pas entraîner davantage dans ce petit jeu de cache-cache. Elle rebroussa chemin vers la maison mais elle tomba soudainement sur son chien qui semblait l'attendre en pleine forêt. Les babines retroussées et le poil hérissé, il grognait férocement vers sa maîtresse. Julie en avait assez et elle tira tout de suite sur la créature qui revenait du royaume des morts. Le chien ne broncha même pas lorsqu'il reçu la volée de plombs en pleine gueule. Il ne fit que se montrer encore plus agressif. La jeune femme opta pour la fuite, laissant tomber son fusil qui n'avait plus de cartouche. Elle s'enfonça dans les profondeurs de la forêt sans savoir ce qui lui arrivait et comment elle pourrait échapper à ce cauchemar.  

 

Derrière elle, Henry s'approcha du chien et posa une main sur sa tête, lui grattant gentiment les oreilles. Une autre silhouette fit aussi son apparition, venant se placer à la droite de l'homme. C'était un vieillard à l'allure bienveillante. Henry le regarda avec tendresse, puis il pointa une direction dans la forêt. Le vieillard repartit doucement, son visage se transformant en une effroyable grimace.  

 

Un vent glacial se leva et des flocons commencèrent à tomber du ciel.  

 

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Henry - Roy McAllister  

Julie - Stephanie Baxter

Scénario : (2 commentaires)
une série Z thriller de Luccio Calvino

Roy McAllister

Stephanie Baxter
Sorti le 27 juillet 2030 (Semaine 1334)
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