Ce film fait partie de la franchise de film «Mass Effect» qui adapteront le contenu situé en dehors du jeu-vidéo du même nom.  

Certains détails peuvent être tirés des nouvelles «Mass Effect: Revelation», «Mass Effect: Ascencion» et «Mass Effect: Retribution» de Drew Karpyshyn, étant donné qu'il est à la base de l'histoire même du jeu.  

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| An 2148 – Station spatiale Gagarin (Jump Zero) |  

Des papiers et des dossiers en quantité astronomiques, voilà tout ce qu'il restait du travail scientifique sur lequel s'était penché Taka Makashi (Ron Tudyk) pendant près de cinq ans, presque depuis la mise en place de Jump Zero, aussi connu sous le nom de station spatiale Gagarin - en l'honneur de Yuri Gagarin, le premier homme à s'être rendu dans l'espace. Sur ces papiers étaient gribouillés de nombreux calculs, mais surtout des dessins rapidement effectués au crayon, des schémas détaillant l'élaboration du processus du voyage supraluminique... Un échec constant que Taka Makashi ne supportait plus, si bien qu'il en avait été désigné «inapte» par le corps psychologique de la station.  

Il s'attarda sur l'un des papiers, plus officiel et dactylographié. On pouvait y voir le logo du comité scientifique international qui l'invitait, sur base du rapport psychologique, à prendre congé des activités scientifiques sur la station Gagarin afin d'être assigné à une toute autre mission. Une mission que tout scientifique connaissait comme étant la voie de garage. On ne savait plus que faire de Taka Makashi, mais il était très mal vu d'annoncer officiellement une mise à pied sans aucun motif valable... En effet, rien ne stipulait qu'il serait inapte à d'autres travaux, il était juste «incompatible» avec la station au vu des échecs qui le pesaient.  

Et ils avaient raison. Taka ne se sentait plus à l'aise pour travailler dans son étroit bureau spatial. Il n'avait plus souri depuis sa première année, constamment aux prises avec une dépression. C'est vrai qu'au fond, il venait de perdre 5 ans de sa vie à ne s'adonner qu'au milieu professionnel. De plus, la vue de cette fichue planète glacée lui donnait des frissons et ne l'aidait pas à aller mieux. Il se souvenait qu'à l'époque il était très enthousiaste à l'idée de participer au projet scientifique de la station spatiale, le simple fait de se savoir à l'extrémité du système solaire lui avait donné le tournis à l'époque. Maintenant, il ne souhaitait qu'une chose, pouvoir de nouveau observer un beau et grand soleil, et ce serait là au moins le plaisir qu'il trouvera dans sa nouvelle mission sur Mars. Des regrets, il en avait d’innombrables à l'idée de quitter l'orbite de Pluton... Il avait en effet conclu dans son dernier rapport scientifique que le voyage supraluminique n'était pas à la portée de l'Homme avant plusieurs siècles de recherches sur le sujet. En effet, l'élément Zéro, principal moteur de cette technologie en développement, était beaucoup trop instable et avait d'ores et déjà provoqué plusieurs catastrophes... Il avait en effet observé des phénomènes dramatiques sur la biologie humaine. Certains avaient donné un nom à ces phénomènes: la puissance biotique. Cette puissance incontrôlable offrait temporairement des pouvoirs télékinésiques au corps humain qui en était atteint. Mais le manque de contrôle provoquait l'explosion du corps, une image encore ancrée dans l'esprit de Taka.  

Et dire que ces fous du comité scientifique international désirent remplacer le projet de développement supraluminique par une étude de ces effets. Depuis quand l'humanité accepte de faire du corps humain un cobaye.  

Un dernier soupir devant la porte automatisée, puis il passe la main sur le bio-détecteur qui l'ouvre. C'est la dernière fois qu'il quitterait cette pièce dotée d'une quantité époustouflante de matériel scientifique. La Station spatiale Gagarin avait en effet pompé 48% des subventions économiques fournies par le comité internationale scientifique sur l'ensemble du système solaire. Quelle déception...  

«Professeur Makashi je présume?» fit une voix féminine (Virginia Kosma) à ses côtés et qui sortit le scientifique de ses pensées. Uniforme bleu, plaques militaires incrustées et insigne de pilote d'élite, ils n'avaient vraiment pas envoyé n'importe qui pour venir le chercher. «Major Patricia Müller de la 6ème flotte d'exploration, je vous prierais de me suivre, nous sommes déjà en retard sur le planning.»  

Pas le temps d’acquiescer ou de réagir, le major Müller empoigne le scientifique par le bras et l'emmène avec elle au troisième pont d'embarquement où avait accosté l'un des modèles récents de corvettes équipées de moteurs subliminiques sur lesquels avait d'ailleurs travaillé Taka Makashi. Belle coïncidence dont il ne fera même pas la remarque. Après tout, c'est bien grâce à ce type de moteur qu'un voyage spatial de plusieurs années ne dure désormais plus que quelques jours.  

Une fois entré dans le vaisseau, le major lui ordonna de se rendre immédiatement dans les quartiers scientifiques qui lui étaient attribués, à l'arrière du vaisseau. «Et attachez votre ceinture, nous décollerons dans 15 minutes» précisa-t-elle ironiquement.  

En arrivant dans le quartier scientifique, Taka fut surpris qu'il ne soit pas le seul en blouse blanche à bord. Attachée à l'un des sièges de décollage, une jeune scientifique (Karen Easdale) avait le regard rivé sur un livre intitulé «Promethei Planum: le Triangle des Bermudes martien». Ce livre aurait-il un rapport avec la nouvelle mission qui avait été confiée à Taka? Il se souvint que sur le papier officiel avait été mentionné le nom de cette région de Mars... Finalement, ce ne serait peut-être pas si mal de travailler là-bas. Un sourire commença à se dessiner à l'idée d'être le collègue de cette jeune femme, un sourire, comme il n'en avait plus eu depuis 4 ans. Un sourire qui lui sera radicalement arraché par la puissance du décollage. Des secousses, des tremblements et un formidable choc à la tête qui l’assomma net.  

Une forme floue se dessine dans l'obscurité, une douce odeur de vanille et comme une voix angélique qui résonne en écho. Les formes s'affinent et prennent peu à peu l'allure d'un visage féminin aux traits inquiets. La lumière de la pièce est éblouissante, on dirait vraiment un ange, mais la raison prend le dessus lorsque Taka comprend les mots.  

Le choc qu'il avait reçu à la tête avait été suffisamment puissant pour le rendre inconscient durant 16 heures, du jamais vu pour le docteur Mia Polarsen, nulle autre que la jeune scientifique que Taka avait remarquée dans le quartier scientifique avant de se faire surprendre par le brusque décollage. Il maugréa quelque chose pour répondre à la jeune femme qui ne cessait de lui répéter la même question depuis son réveil. Bien sûr qu'il allait mieux... Si seulement il avait passé moins de temps à rêvasser sur le visage de Mia et un peu plus sur le fait d'attacher sa ceinture, tout cela ne serait pas arrivé. Puis il se rappela le souvenir du livre qu'elle lisait et lança immédiatement le sujet:  

«Alors on va être collègues?»  

Mia fut surprise et se demanda si on lui en avait parlé, normalement c'était à elle de le lui annoncer.  

«Pas... exactement. Je suis Mia Polarsen, docteur en spatio-archéologie et actuellement directrice scientifique du complexe Prométhée.» Un nom que Taka ne connaissait pas, mais ce qui frustra encore plus le professeur, c'est qu'une simple doctoresse était directrice scientifique d'un projet, et que lui en tant que professeur – niveau d'étude bien plus élevé – ne semblait être qu'un … subalterne. Il n'écoutait déjà plus ce qu'elle disait jusqu'à ce qu'elle mentionne son nom. «… car c'est d'un spécialiste de l'élément Zéro comme vous qu'il nous faut afin de pouvoir procéder à ...»  

«Pardon? De l'élément Zéro sur Mars?» l'interrompa-t-il.  

En effet, c'était selon lui anormal que l'élément Zéro se situe si près du soleil, et surtout sur une planète... Par définition, l'élément zéro est un composé chimique extrêmement rare qui a été initialement découvert en orbite de Pluton et de sa lune Charon. L'élément qui était d'ailleurs à la base du projet Jump Zero qu'il venait de quitter. Le docteur Polarsen lui expliqua que des traces de cet élément avaient été découvertes sur Mars et semblaient mener droit à la région Promethei Planum, d'où le nom du complexe. Cependant, la zone était réputée sous le nom de «Triangle des Bermudes martien» à cause de son instabilité magnétique et de certaines analyses que les satellites ont effectués. Elle prenait son pad en main, petite tablette informatique, et faisait défiler les scans de masse. Mais taka ne parvenait pas à se concentrer... Après tout, il était encore allongé sur la banquette de l'infirmerie du vaisseau spatial, et le parfum enivrant de la jeune Mia le bouleversait quelque peu... Il demanda s'il pouvait se relever et prendre une douche avant de parler boulot.  

«Oh... Bien sûr, navrée, mais vous comprendrez sûrement pourquoi je tiens à profiter des 5 jours que nous avons devant nous pour vous informer de notre mission. C'est peut-être la plus grande découverte de l'humanité!» déclarait-elle avec enthousiasme. Un sentiment que Taka connaissait bien et qui n'évoquait plus rien en lui puisqu'à ses yeux, cela ne menait qu'à la déception. Sans aucun doute il prendrait tout son temps sous la douche...  

Au bout de cinq jours de voyage et d'explications documentées, bien qu'il ne fut toujours pas aussi enthousiaste que le docteur Polarsen, il semblait persuadé que la mission vers laquelle on l'amenait n'était sûrement pas une voie de garage. L'élément Zéro était la clé d'une technologie qui révolutionnerait le voyage spatial, c'était pour ça qu'il était nécessaire à cette mission. Après tout, le moteur subliminique de leur vaisseau portait son nom. D'ailleurs, il venait de ralentir.  

Un coup d'oeil par la baie vitrée et c'est une planète rouge qui se dessine. Un cliquetis de ceinture, il ne se laisserait pas avoir deux fois!  

| Cratère Deseado, complexe Prométhée – planète Mars |  

Cela ne faisait que deux jours que Taka était arrivé, il s'était presque immédiatement mis au travail avec le docteur Polarsen. Son habitude à ne penser qu'au travail surprenait la jeune femme qui avait peur de le déstabiliser. Mais il démontra à quel point il avait été judicieux de choisir ce scientifique. En effet, en seulement 12 heures d'analyses, il parvint à démontrer que le champ magnétique anormal de la région était forcément provoqué par de l'élément zéro raffiné, un composé qui ne peut pas être naturel mais qui résulte d'une modification suivant un processus technologique élaboré. Une information qu'il délivra avec froideur pour éviter toutes hypothèses farfelues sur l'existence d'une autre forme de vie évoluée. Cependant, il avait fortement insisté sur la conclusion de son rapport: «Il est essentiel que nous nous rendions à l'épicentre magnétique pour en avoir le cœur net». Un rapport qui convainc immédiatement Mia, menant les deux scientifiques à organiser l'exploration de la zone.  

Un frisson d'enthousiasme la parcourut, quant à lui, c'était un frisson de torpeur...  

L'épicentre magnétique n'avait jamais pu être photographié par les satellites à cause des interférences, mais c'est à cet endroit que convergent les anormalités des Masses... ils furent surpris de découvrir une gigantesque cavité dans la falaise qu'ils avaient devant eux et où convergeaient les résultats d'analyses. Aucun doute, l'épicentre s'y trouvait.  

Une fois à l'intérieur, ils allumèrent les phares du module d'exploration et n'en revinrent pas... Devant eux s'étalait un gigantesque complexe à l'architecture jusqu'alors méconnue. Il ne restait aucune trace de vie récente, mais la présence d'un flux électrique constant et basé sur une technologie surprenante...  

«Docteur Polarsen! C'est … c'est... une technologie basée sur l'élément Zéro... je peux vous l'assurer.» annonçait Taka, sans vouloir trop s'avancer.  

«Et sûrement pas humaine...» compléta-t-elle immédiatement, les yeux émerveillés.  

Ils n'en étaient qu'à leurs premières découvertes. La technologie de cette civilisation était intuitive et ils parvinrent rapidement à comprendre d'où venait la source d'énergie. Ils furent face à une sphère bleutée en suspension et d'où toute l'énergie était tirée. Taka fit remarquer que l'incohérence des masses se trouvait là, précisément. L'énergie était tirée de l'effet provoqué par l’interaction entre l'élément Zéro et la matière obscure... Le Mass Effect!  

L'humanité n'était plus seule dans l'univers et cela fit l'effet d'une bombe sur Terre! Une nouvelle qui déchira temporairement les États pour savoir à qui appartiendrait ces ruines. Temporaire puisque le comité scientifique international trancha en se les appropriant au titre international et en coordonnant des efforts massifs afin de traduire et interpréter les bases de données récupérées. Cette civilisation inconnue devait porter un nom et les deux scientifiques ayant fait la découvertes les nommèrent «Prothéens». Un mot qui peut être interprété comme «ceux qui existaient avant les Dieux».  

Un détail occupait particulièrement les deux scientifiques concernant la technologie prothéenne. Ils avaient en effet découvert plusieurs vaisseaux spatiaux dont le déplacement était basé sur la technologie du Mass Effect. Voilà la réponse à tous les échecs que Taka avait subi durant le projet Jump Zero. C'est une information provenant de la base de donnée prothéenne qui lui avait rappelé sa précédente mission... Une information sur la localisation d'un «relai». Il savait très bien que ce complexe n'était pas le point de départ d'une civilisation, il s'agissait plutôt d'un centre scientifique de cette civilisation qui serait parvenue dans le système solaire via ce «relai». Relai justement localisé non loin de la station spatiale Gagarin: la lune Charon! Et visiblement, en réactivant certains processus du complexe, le relai a lui aussi été réactivé.  

C'est en tout cas ce que Taka et Mia comprirent lorsqu'ils furent contactés par un homme ayant récemment été doté d'une grande importance. Les gouvernements les plus puissants de la Terre avaient été chamboulés par une telle découverte et signèrent une charte supra-gouvernementale mettant en place l'Alliance, le nom qui représentera désormais l'humanité. Cet homme était le Haut Dignitaire Anderson (Raoul Yusef), actuellement à la tête du Sénat de l'Alliance. Il annonça qu'une nouvelle mission allait voir le jour. «Une expédition d'exploration nous a rapporté que la lune Charon aurait en quelque sorte explosé, ou plus précisément que sa couche superficielle aurait fondue des suites de l'activation d'un engin de technologie Prothéenne. L'Alliance a décidé d'envoyer un vaisseau de la flotte vers cet objet afin de l'étudier et peut-être d'en exploiter le potentiel. Il nous faudra un scientifique spécialiste pour cette mission.»  

Mia... Taka avait réussi à l'apprécier et à laisser de temps en temps son travail de côté pour passer du temps avec elle, la connaître d'avantage et prendre plaisir en sa compagnie. Il n'y avait que deux scientifiques spécialistes de la technologie prothéenne, et ils écoutaient le message du Haut Dignitaire ensembles. Cette mission pourrait bien être un aller simple, pour Taka le choix était déjà fait. Mia devait vivre.  

| An 2149 – à quelques heures de la station Gagarin |  

Le capitaine Jon Grissom (Horacio Winstone) déboulait de ses quartiers et se dirigea vers le nez de l'appareil pour s'adresser au lieutenant Klimenkov (Vivy Thamine). Son regard était brillant, celui d'un homme qui sentait l'heure de gloire arriver.  

«Klimenkov, changement de cap, nous avons des ordres. Rejoignez la station Gagarin.»  

La jeune timonière s'exécuta immédiatement au vu du ton pressé du capitaine Grissom, mais sa curiosité ne l'empêcha malgré tout pas de lui demander l'ordre de mission. Jon eut un léger rire avant de répondre, le torse bombé de fierté, et avec un sourire irrepréssible.  

«La mission est simple: nous allons devenir des héros et traverser le relai Charon!»