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The Dark Feathers

Université de Coeur de Coeur  

Le cours passait lentement et les paroles de M. Finkelstein (Vivian Wryn) n'atteignaientt qu'avec beaucoup d'insistance, l'esprit des élèves, fatigués par le froid de l'hiver et distraits par les paysages blanchis par la neige qui ne cessait de tomber des cieux. Tous tournés vers la fenêtre, ils n'offrait aucune attention aux formules qu'énonçait le pauvre professeur. Mais s'il était attristé par ce manque d'intérêt de la plupart de la classe, il se félicitait de voir que quelques uns appréciaient les logarithmes ; le jeune Blake Skellington (Anton Freeman) semblait passionné et la lueur visible à l'intérieur de son iris ne faisait qu'accentuer l' assurance que ce que Finkelstein faisait n'était pas inutile, pas totalement. En vérité, Blake ne portait aucune attention à la leçon, il pensait à une toute autre chose. Son être était envouté par une fille. Pour la première fois, il semblait développer des sentiments amoureux. Il s'imaginait avec Lénore (Dia Fox), une fille à l'étrange beauté qui l'avait littéralement ensorcelé. Il ne lui avait alors jamais parlé. Blake ne parlait jamais, excepté à lui même lorsqu'il récitait chacun des poèmes de son auteur favoris : Edgar Allan Poe. À cet auteur, il vouait un véritable culte, ayant lu et relu chacune de ses œuvres. Ces récits étranges le captivaient tout autant que les yeux bleus de Lénore. Mais si Blake s'était réfugié dans ces ouvrages, c'était pour échapper à un quotidien délicat et à un entourage qui ne l'appréciait pas. Blake était détesté. Le moindre de ses gestes était scruté, non pas par admiration, mais bien pour s'en moquer. Son attitude, son tain blafard ainsi que son élocution hasardeuse, était le sujet de railleries. Lorsque ses camarades n'allaient pas plus loin ...  

 

La journée touchait à sa fin et la lune faisait son apparition. La lumière qui en émanait, perçait les voilages de dentelle qui recouvrait comme à l'accoutumé les carreaux de verre donnant dans la chambre de Blake. Assis à son bureau, voilà plusieurs heures qu'il griffonnait un poème. Lorsqu'il l'acheva, il déposa sa griffe au plus bas de la feuille. Il saisit une enveloppe, et y enferma l'écrit. Il pensait au moment où la destinataire l'ouvrirait et sourit, certain qu'elle apprécierait. Il reposa l'écrin de papier sur le secrétaire et alla se coucher.  

 

Le jeune étudiant venait de se réveiller et semblait éclore tel un bourgeon au printemps. Mais malheureusement, c'était encore l'hiver, et l'hibernation était encore loin de son terme. Blake, à peine réveillé, toujours à jeun et la marque de l'oreiller au coin de son blanc minois, s'habilla, se saisit de l'enveloppe et partit. Il était pressé.  

 

Arrivé à la faculté, il s'engouffra dans les couloirs, cherchant le casier où il déposerait la lettre. Les personnes qui s'écartait autour de lui, par dégout, ou pour prendre du recul et admirer l'étrange costume qu'il exhibait en ce jour, lui permirent de se frayer un chemin. Mais alors qu'il avançait vers sa cible, il trébucha lourdement, au milieu des rires qui éclatèrent. Il se releva, se retourna pour voir qui l'avait fait choir et reconnu celle qui venait une fois de plus de semer l'hilarité, au dépend de Blake ; c'était la reine des teignes, c'était la reine des pestes : c'était Penny (Laura Hess). Il la regarda avec froideur et violence, comme-ci les représailles étaient imminentes. Pourtant il ne fit rien et reprit son chemin dans le corridor, au centre des regards dédaigneux. Il atteint le casier. Le calme était revenu, et, certain que personne ne l'observait plus, il glissa l'enveloppe dans la fente du casier. Mais il fut bien benêt sur ce coup, car à cette heure-ci et malgré le retour du silence, tous les yeux était rivé sur lui, y compris ceux de Lénore, locataire du casier.  

 

Après une journée chargée, Blake espérait retrouver rapidement l'odeur et le confort de son lit. C'est pour cette raison qu'il entreprit une marche rapide. Il arrivait enfin au bas de la ruelle qui menait à l'immeuble où il louait une chambre. Il neigeait encore, Blake avait froid, habillé de son costume. Il glissa et se retrouva à terre pour le seconde fois de la journée. Il se releva, balaya les flocons sur sa veste. Il avait reprit la marche lorsqu'un attroupement de mâles s'approcha de lui. Celui qui semblait être le meneur se mit à lui parler. Il parla de la lettre que Blake avait écrit à Lénore, dont il semblait être le grand frère. Celle-ci s'en était plainte, prise de honte, qu'un détraqué soit tombé amoureux d'elle. Lénore avait pleuré durant toute la journée et c'est ce que Sean (Harvey Winter) venait régler. Blake ne put rien dire, ce droit ne lui étant pas accordé. Il tenta de fuir lorsqu'un Straight-punch lui fut adressé de plein front. Il s'effondra, le visage ensanglanté. Les heurts continuèrent, tel des tamponnements meurtriers. La neige autour de son corps devenait peu à peu de plus en plus pourpre. Il ne ressentait plus rien. Pourtant à un moment, il comprit que ses bourreaux s'éloignaient. Dans son dernier souffle, il trouva la force de prononcer ces mots :  

« Et mon âme, hors du cercle de cette ombre qui gît flottante sur le plancher, ne pourra plus s'élever. »  

 

Il venait de citer Poe, Edgar Allan Poe. Et il venait de mentionner son poème le plus marquant ; Le Corbeau . Tout à coup, une nuée noire transperça le ciel. Elle s'approcha et ainsi sa composition se discerna. C'était des corbeaux, ces oiseaux d'ébène, ces oiseaux de malheur et de mauvaise augure. Aussi étrange que cela pouvait l'être, Blake et son poème venait de les invoquer. La masse flottante noire plongea vers la terre, en direction de Sean et de ses amis. Le clan ne put rien faire pour les éviter ; armés de leur bec, il leur perforèrent les yeux ; gréés de leurs griffes, ils leur mutilèrent le visage.  

 

Quelques heures plus tard, Blake se réveilla, allongé sous un chêne noir. Il pensait être mort, pourtant rien en lui ne semblait l'être. Il se leva et regarda autour de lui ; il était entouré de tombes enneigées. En plein milieu d'un cimetière, il cru encore plus à sa mort. Il entendait au loin, une douce mélodie. Il la suivit et plus il s'en approchait, plus il reconnaissait le magnifique croassement des corbeaux. Il appréciait hautement cette mélodie. A travers la brume, il commençait à distinguer le plumage noir des oiseaux. Ils étaient perchés sur un arbre. Soudainement, ils s'élevèrent au dessus de Blake. Ce dernier voulait les rejoindre et tenta de s'envoler. Il voulait voir ses bras se recouvrirent de sombres brumes. Il se mit à croasser et le son qu'il émanait se mêla à la mélodie. Les corbeaux s'arrêtèrent et foncèrent en sa direction. Il crut mourir une seconde fois, pourtant au lieu de cela, il senti son corps léger s'envoler. Désormais, il flottait et lorsqu'il senti les corbeaux s'écarter, il ne s'effondra point ; ses bras dorénavant recouverts de plûmes le gardaient élevé dans les airs. Les corbeaux s'éloignèrent peu à peu et Blake les suivit.  

 

Blake venait d'arriver là où les oiseaux d'ébène l'avaient mené ; il se trouvait devant l'Université de Coeur de Coeur, où il avait l'habitude de travailler. Mais au lieu de s'y rendre pour cette tache, il attendait. D'un coup, d'un seul, la sonnerie retentit. Les corvidés foncèrent et s'engouffrèrent dans le hall de l'Université, suivis de Blake. Il reconnut ses tortionnaires et ils reconnurent leur martyr. Mais cette fois le regard n'était plus le même dans leurs yeux ; ce n'était plus cet air narquois, mais bien un sentiment de peur qui les animait désormais. Au loin il aperçut Penny. Il s'approcha d'elle en même temps qu'il se remémorait ce qu'elle lui avait fait subir. Elle recula, mais lui accéléra. Soudain il fonça, et avec les griffes qui venaient d'apparaitre, lui transperça la poitrine. Ses congénères ailés l'imitèrent, et ensemble, massacrèrent les élèves présents. Blake saignait d'un sang noir, l'iris où jadis, une lueur pouvait naître était maintenant noir. Il sentit peu à peu qu'il se transformait. Mais maintenant, entouré du cadavre de tous ceux qu'il détestait, il savait qu'ils ne pourraient plus le tourmenter — jamais plus !  

 

 

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Ce conte gothique, est en partie inspiré d'un poème maintes fois mentionné dans ce script : Le Corbeau ( The Raven ) paru le 29 janvier 1845, dans le New York Evening Mirror et écrit par Edgar Allan Poe .  

 

 

Scénario : (3 commentaires)
une série A fantastique (Thriller - Drame - Goth) de Kenneth Richardson

Anton Freeman

Dia Fox

Harvey Winter

Laura Hess
Avec la participation exceptionnelle de Vivian Wryn, Sokchana Keut
Sorti le 22 mai 2021 (Semaine 855)
Entrées : 22 583 415
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