Le calme dans le vaisseau Gravity était mortuaire. William Anderson était le maître à bord, le capitaine de ce vaisseau, ayant pour utilité de transporter ressources entre les planètes Cronos et Xyraz. Elles font partie des dix planètes les plus importantes se trouvant dans la zone de la galaxie conquise par l'Homme, et les échanges entre ces deux planètes sont importants et nombreux.  

Dans l'équipage, quatre hommes et femmes : William Anderson, le capitaine (James Carter Jr.), un homme grand et fort. Il n'est pas très intelligent, et ses décisions frôlent parfois la stupidité; mais il est cependant loyal et fidèle, ainsi que très courageux. A ses ordres, Gary Thousand (Dewey Kosma), petit et mince, à l'opposé d'Anderson, il est très intelligent et individuel. Les autres ne lui adresse que très rarement la parole. Il s'occupe du pilotage de l'appareil, et tout ce qui touche au sonar. Il y aussi Kathy Buckett (Victoria Dawne), une femme blonde et grande, à forte poitrine, et couverte de tatouages. Elle a une relation avec Anderson et s'occupe avant tout de la maintenance du Gravity. Enfin, Jane McAndy (Chiara Grusin), blonde elle aussi, elle s'occupe du stock et veille à ce qu'il ne soit pas perdu ou endommagé pendant le trajet. Elle est aussi la scientifique de l'appareil, et en plus de remplir la fonction de médecin, s'occupe de la réfrigération de l'équipage.  

Parce qu'effectivement, le voyage dure huit mois, et à tour de rôle, chaque membre de l'équipage peut être réfrigéré, et tomber ainsi dans un sommeil profond à l'intérieur d'une capsule où il est nourri, soigné et maintenu en vie. Cette période permet d'être en pleine forme le reste du voyage, et aussi, de passer le temps (très long et qui peut se révéler claustrophobique à terme).  

Le voyage a commencé depuis maintenant trois mois, et c'est Jane McAndy qui est actuellement réfrigérée. Thousand est à son poste de commande et fixe d'un air songeur l'espace autour du vaisseau; ils passent d'ailleurs en ce moment à côté d'une planète inhabité. Elle est géante et a des teintes bleutées. Anderson et Buckett vaquent eux à leur occupation commune, dont il n'est pas nécessaire de présenter la nature.  

Thousand, seul, dans un froid spatial, prend alors un livre à ses côtés : 2001, l'Odyssée de l'espace, de C. Clark, dont il entame la lecture après avoir terminé Étoiles mourantes d'Ayerdhal et Dunyach. Il en est au moment où HAL-9000 tue Poole et les trois savants. Quel livre terrifiant. Surtout dans un tel appareil. Mais, brusquement un petit «Bip Bip» le coupa dans sa lecture. Il revint à la réalité et remarqua que vaisseau avait sentit un choc. Un choc brutal sur une des portes de la cale, où étaient entreposés les différentes ressources que le Gravity transportait. Thousand resta alors quelques secondes à fixer le bouton rouge clignotant, et le panneau de bord affichant le plan du vaisseau afficher un point rouge lumineux clignotant sur les parois de la cale.  

Pourtant, Thousand n'avait rien senti, pas une secousse. Il prit alors le micro de bord, qui donnait lieu à des enceintes présentes dans chaque pièce du Gravity.  

«Capitaine... vous feriez bien de venir voir.»  

Il raccrocha le micro, ce qui produisit un bruit sourd qui résonna alors dans tout l'appareil. Thousand posa son livre et prit alors place devant le système informatique du vaisseau. Il regarda les archives, et c'était bien ce qu'il pensait : un objet avait produit un choc assez important sur le Gravity. Deux minutes passèrent, et Anderson entra, sa mine farouche et sérieuse, suivi par Buckett, qui avait commencé une clope. Thousand songea alors à lui faire signifier que fumer dans un vaisseau spatial, donc qui ne dispose pas d'aération, était prohibé; mais la présence et le regard d'Anderson l'en dissuadèrent. Il se rangea.  

«Que se passe t-il, Thousand ?» demanda alors le capitaine, de sa voix rauque, très charismatique. «Tu as finis de te br...»  

Avant que le capitaine Anderson ai put finir sa phrase moqueuse, Thousand l'interrompit et répondit très rapidement, afin de ne pas entendre une énième vanne de son supérieur:  

«Nous avons percuté quelque chose, Capitaine.»  

Le visage d'Anderson devint alors terne. Thousand sentit que sa colère montait, et c'est alors que le grand Capitaine Anderson, seul officier à bord du Gravity, lâcha:  

«Mais bordel, on est dans l'espace! C'est pas un slalom insurmontable que je sache! Il y a des millions de kilomètres vides autour de nous, et tu trouves le moyen de rentrer dans un putain de cailloux! Mais qui m'a foutu des idiots pareils, je...»  

«Monsieur,» coupa Thousand. «Vous ne semblez pas comprendre : nous avons percuté quelque chose que le sonar n'a pas vu. Et vu la force de l'impact, il aurait du s'enflammer. De plus, nous n'avons senti aucun secousse.»  

Anderson fronça les sourcils et redevint calme : «Un bug ?»  

«J'y ai pensé, mais comme vous le savez, nous avons deux logiciels qui gèrent les impacts, dans la possibilité justement d'un bug, et les deux ont capté l'impact. A moins d'une furieuse coïncidence, ça ne peut être un bug. Nous avons percuté quelque chose d'invisible.»  

Les trois astronautes se sondèrent du regard, tous se fixant dans les yeux un à un. Buckett était ébahi et avait la bouche entrouverte. C'est alors, après être restée muette, elle dit:  

«Il existe quoi comme objets invisibles dans l'Espace ?»  

«Invisible ? A l’œil nu, il y a certains prototypes de vaisseaux et quelques bactéries aliens, mais invisible au sens "silence radio", il n'en existe aucun. Les derniers prototypes de sonars captent toutes les ondes, repèrent tout sans exception.», répondit Thousand.  

«Alors qu'est-ce que c'est ?», demanda Anderson.  

«Si je le savais...» répondit Thousand.  

Ils se quittèrent sur ses mots. Anderson chargea Thousand de lui faire part de tout ce qui se passerait de nouveau, et Buckett fut ordonnée à aller voir dans le stock, au lieu de l'impact, si on pouvait voir quelque chose de l'intérieur du vaisseau; une pliure ou un impact; quoi que ça soit.  

Thousand sirotait un thé tranquillement, tout en repensant à cette affaire. Buckett n'allait pas tarder à remonter du stock (il se trouvait dans une "remorque", il fallait donc traverser un couloir assez glacial et donc se protéger pour y entrer). Il n'osait même plus reprendre 2001, et restait pensif.  

C'est alors que la porte coulissant à l'arrière de la cabine de pilotage s'ouvrit lentement. Thousand pivota sur son fauteuil amovible, et vit alors Buckett dans l'encadrement de la porte. Elle était fixe, puis avança de deux pas, et resta là, plantée, comme une statue.  

«Vous êtes remontez ?». Aucune réponse de la part de Buckett. «Vous avez trouvé quoi ?».  

Elle resta silencieuse cinq secondes, puis ouvrit la bouche, qui resta ainsi sans émettre un son pendant quelques secondes, à son tour, et elle lâcha enfin:  

«Bonjour, Gary Thousand.» Et elle sourit, bêtement. Thousand la regarda d'un air interrogé, et sans la quitter des yeux, prit le micro et dit alors :  

«Euh...capitaine ? Vous feriez bien de venir voir...Je crois qu'on a un problème.»  

Anderson arriva quelques secondes plus tard, à bout de souffle. Il demanda alors sans esquisser un regard vers Buckett: «Qu'est-ce qui se passe ?» Il avait visiblement couru. Buckett était à côté de Thousand désormais. Les deux étaient debout, l'un à côté de l'autre, et fixaient Anderson d'un regard monstrueux. «Thousand, qu'est-ce qui se passe, bon sang ? »  

«Mais rien, Capitaine.» Et sans qu'Anderson ai put répondre, les deux astronautes avaient fondu sur lui. Il mit un temps à réagir et remarqua qu'à la place de leurs dents ils avaient désormais des crocs. Anderson sorti en courant en prenant garde de refermer la porte derrière lui.  

Il fallait réveiller McAndy.  

Il ne savait pas ce qui s'était passé, mais il savait au fond de lui, que ça ne faisait que commencer.