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Loupieau Production France présente
En musique

Participe au "concours musical". BO: Muse, New Born joué au piano.  

Lien: http://www.youtube.com/watch?v=snVEMYs_nvw&feature=related  

 

 

Voyez-vous, chef d'orchestre, c'est plus qu'un métier. Ça prend toute votre vie, pour la bonifier. Mais c'est surtout un sacrifice. Plus de temps libre. La musique est partout, où que l'on aille. Dans la voiture, la rue, le métro...Partout. Certains jeunes inexpérimentés pourraient devenir fou à l'idée de disséquer chaque morceau, chaque chanson, chaque sonorité. Leurs oreilles exploseraient à force d'écouter des sons plus beaux et enchanteurs les uns que les autres. Mais Alan (Bernd Donaldson) en a vu d'autres. Depuis plus de trente ans qu'il est chef d'orchestre, jamais il ne s'est lassé. Jamais.  

 

Il faut dire qu'il ne peut pas s'en lasser. La musique, c'est sa vie. Celle qu'il fait jouer et encore rejouer tous les soirs à ces novices de musiciens, à l'Opéra, est aussi carrée, aussi arrangée et définie que sa propre vie. Tout est planifié à l'avance. Et le moindre écart ne serait-ce qu'une simple fausse note, inaudible pour tous sauf lui, suffit à provoquer sa colère. La belle mécanique jusqu'alors si bien huilée s'arrête soudainement, dans un vacarme indigne et indigné. Les hommes baissent tous les yeux devant ceux foudroyant de leur chef d'orchestre. Celui-ci désigne alors le coupable et lui demande «poliment» de quitter la salle. Ce soir, c'est au tour de Johanna (Francesca Adler) de quitter la salle. Elle s'en va la tête basse, humiliée, sans un seul regard vers Alan. Et seulement maintenant, la musique peut alors reprendre.  

 

Les choses ne sont néanmoins pas pareilles dans la vie professionnelle d'Alan et sa vie privée. A force de tout planifier à l'avance, d'entrer dans une colère noire lorsque le moindre petit objet n'est pas à sa place, ça finit par lasser. Les femmes défilent devant ses yeux et partent, à jamais, sans plus un regard vers ce talentueux et célèbre homme, mais qui ne reste justement rien de plus qu'un pauvre homme obsédé. Obsédé par la musique. Il avait enfin compris, mais un peu tard, qu'être comme cela ne servait à rien. Mais il y prenait grand plaisir. Sa femme, Élise (Kellie Ciani), l'avait donc quitté il y a de cela des années, le laissant seul avec leur fille, Oksa (Rumiko Golan). C'était d'ailleurs la seule qui comprenait Alan. Elle le comprenait mais ce n'était pas pour autant qu'elle acceptait.  

 

Elle savait ce que son père faisait. Elle savait que des fois, voire souvent, il pouvait être une véritable «ordure». Mais ce côté-ci de son père la dérangeait. Mais au fond d'elle, elle savait qu'elle aurait beau essayer, le convaincre de changer était impossible. Son père n'était pas encore rentrer ce soir. Elle pensait à lui, comme toujours. Mais bientôt, l'on sonna. Elle crut que c'était lui qui rentrait d'une longue journée de travail musical et se précipita pour aller ouvrir la porte. Elle tourna la poignée et tira vers elle, quand une mystérieuse musique, sombre et mélancolique retentit dans toute la maison, la prenant doucement aux tympans. Elle se laissa alors emporter.  

 

Dire qu'Alan était inquiet était un mensonge. Il était plus qu'affligé, dérouté, et terriblement soucieux. Quand il était rentré ce soir, sa fille n'était pas là. Sa fille, celle qu'il aimait le plus au monde avec sa musique. Oksa avait disparu. Alan avait bien essayé de l'appeler, mais le son d'une des ses plus grandes compositions raisonna dans la maison. Il trouva le portable allumé et posé négligemment sur le lit de sa fille. Il le prit dans ses mains et pour la première fois depuis longtemps, peut-être pour la première fois tout court, il se mit à pleurer. Il savait faire mal aux gens, mais c'était seulement maintenant qu'il se rendait compte de ce que représentait cette douleur déchirante.  

 

Mais dès lors, cette douleur, loin de lui faire prendre conscience de toutes ses erreurs passées, le poussèrent encore plus loin dans la méchanceté gratuite. Il faisait comme si tout allait bien, à sa façon, certes, mais dès qu'il pouvait, il se consacrait à la recherche de sa fille. Il ne voulait rien avouer à personne, son égo en pâtirait. Et puis c'était sa fille. Pas les affaires des autres, donc. Il avançait à petits pas mesurés dans cette «affaire». Il suspectait tout le monde et personne à la fois. Le premier suspect à ses yeux fut son ex-femme. Elle n'avait pas pu digérer le fait de ne pas avoir obtenu la garde d'Oksa. Alan se rendait chez elle, décidé.  

 

Il frappa deux coups brefs et à sa grande surprise, Élise lui ouvrit. Elle le fustigea du regard avant de lui lancer:  

- Qu'est-ce que tu veux!?  

- Oksa!  

- Quoi!?  

Il se disait qu'elle était aussi bonne comédienne que lui musicien. Il lui intima l'ordre de lui rendre sa fille, auquel elle ne put évidemment pas répondre. Oksa n'était pas là, et Alan refusait de le croire. Le regard froid, il sortit de sa poche une cassette. Sa cassette. Il l'enclencha et sa musique triste commença. Triste, mais parfaite. Cela l'apaisait. Il se sentait tellement mieux... Il pouvait enfin réfléchir. Et sa femme niait toujours. Les menaces ne marchaient pas. Place aux actes. Il sortit son vieux browning légué par son père, et appuya froidement sur la détente.. Voilà qui devrait suffire. Il fit le tour des lieux, mais il s'était trompé: Oksa n'était pas là. Il sortit, laissant derrière lui cette funèbre musique et son ex-femme inerte à jamais.  

 

Alan était rentré chez lui. Le visage décomposé par la peur, il souffrait et réfléchissait en silence. Il souffrait de ne pas voir sa fille, de ne pas savoir où elle était. Il avait bien des idées mais pas de certitudes. Qui l'avait emmenée? Il mit de nouveau une de ses symphonies les plus célèbres, plus calme et apaisante cette fois-ci. Et là, ce fut comme si son esprit s'éclaircissait soudainement. Il savait. Mais ce n'était pas encore le moment d'agir. Il fallait qu'il prépare bien son coup avant de le faire. Une petite semaine devrait lui suffire amplement.  

 

Le samedi suivant, alors qu'il rentrait de l'Opéra, il passa rapidement chez lui pour revoir les derniers détails de son plan qu'il avait lui même orchestré. Puis, il avala rapidement un plat de pâtes, prit ses clés de voitures et partit à sa rencontre. Il faisait nuit noire, et la sombre couleur de son break lui convenait très bien. Il se fondait dans la nuit. En arrivant près de la jolie petite place où il se rendait, il éteignit ses feux et ralentit. Il gara sa voiture sur les pavés, alors qu'une fine pluie abondante se mit à battre le sol. Il observa la maison devant laquelle il était garé et sa conviction fut alors renforcée. Elle était là et son regard cachait une certaine jubilation.  

 

Il ouvrit la porte de sa voiture et en sortit lentement. Ne jamais aller plus vite que la musique qui battait en ses veines, telle était sa devise. Mais cette musique n'allait, lui semblait-il, pas tarder à s’accélérer. Il traversa d'un pas léger et calculé la petite place où trônait une statue d'un roi Français, et arriva sur le perron de la maison. Alan siffla faiblement et il sut alors que la porte était ouverte. Parfait. Il l'ouvrit sans bruit, et pénétra dans le couloir éclairé et décoré avec goût. Ce fut la seule chose qu'il eut le temps d'apercevoir. Il reçut un violent coup derrière la tête et s'effondra sur le carrelage froid.  

 

Quand, il se réveilla, il avait les mains attachées et il avait été transporté à l'étage. Dans la pénombre envahissante, il ne distinguait personne d'autre que lui. La porte s'ouvrit soudain et une silhouette féminine s'engouffra dans la pièce. Puis une autre, plus large. La porte se ferma et la lumière s'alluma, dévoilant la femme qu'Alan avait vu tout à l'heure. Johanna se tenait devant lui. Elle jubilait. A ses côtés, il y avait un homme (Jack Gyver), sûrement celui qui l'avait assommé.  

- Alors, mon cher Alan...Tu m'as fait souffrir, n'est-ce-pas? Tu t'es bien foutu de moi!  

- Et j'en ris encore, tu sais!  

- Ah? Voyons voir si tu sauras rire de ça.  

Elle s'écarta, dévoilant en petit corps recroquevillé sur lui-même. Alan ne put retenir le petit «Oksa!». Que lui avait-elle fait?  

- Alan, par qui veux-tu que je commence? Ta fille, ou toi?  

 

Scénario : (1 commentaire)
une série A thriller de Bianca Staite

Bernd Donaldson

Francesca Adler

Jack Gyver

Rumiko Golan
Avec la participation exceptionnelle de Kellie Ciani
Musique par Kristen Rosenmeyer
Sorti le 28 août 2021 (Semaine 869)
Entrées : 22 828 653
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