Présenté dans le cadre du concours Musical organisé par Badin  

Musique du long-métrage:  

http://www.youtube.com/watch?v=ipzR9bhei_o  

L'inspecteur James Anderson (Kenneth Raven) arrivait sur les lieux du crimes. Il roulait dans sa belle voiture noire, aux teintes et à l'odeur neuve. La maison était isolée, en pleine campagne. Un policier lui demanda sa carte de police, ce qu'il montra aussitôt. Il put ainsi avancer dans l'allée.  

La Maison de la famille Fandosky était assez lugubre dans le crépuscule encore présent. La lune et la nuit donnait à la battisse un aspect non négligeable de maison hantée; et l'orage estival n'arrangeait pas les choses.  

C'est dans ce décors de film d'horreur qu'Anderson gara sa voiture entre deux autres appareils de la police, et descendit. Lorsqu'il toqua à la porte d'entée, ce fut Barnes (Ron Ireland) qui lui ouvrit. Barnes était en poste avec lui au poste de police, et avait toujours l'air un peu simplet. Mais cette fois, son expression joviale habituelle était remplacée par celle d'une terreur contagieuse.  

- Qu'est-ce qu'on a ? demanda Anderson dans une voix rauque.  

Barnes ne répondit pas mais lui fit signe de monter les escaliers qui se trouvaient dans le hall d'entée. Anderson suivit le regard de Barnes. Anderson remarqua sur la droite que ce qui semblait être la porte de la salle à manger était ouverte. A l'intérieur, il vit un couple assez âgé. La femme pleurait et l'homme fixait la table avec un regard vitreux. Il se dit alors qu'il devait s'agir de la famille de la victime.  

Les marches furent assez longues à gravir. Elles étaient taillées dans une pierre glissante. Ils arrivèrent enfin sur le palier, et Barnes indiqua à Anderson une porte entrebâillée au bout d'un couloir qui s'étendait devant eux. Un policier à la mine farouche se tenait devant. Il entreprit d'ouvrir la porte alors qu'Anderson s'approchait d'un pas intrigué. Barnes était resté en arrière, et redescendit les marches, peut-être dans le but d'interroger le couple qu'il avait aperçu.  

Anderson fit son entrée dans la pièce. Il s'agissait d'une chambre. Une chambre d'une adolescente, à en juger par la présence de posters de chanteuses et de photos de groupe sur les murs. Un lit était placé dans un coin, sur lequel on pouvait voir des couvertures d'un bleu hypnotique. Un bureau, placé au pied du meuble, disposait d'un tas de livres de cours, sur lesquelles Anderson eût le temps de lire "Sciences Physiques". Une petite bibliothèque se tenait à droite de la porte d'entrée, dans laquelle se trouvait un certain nombre de romans, dont les dernières parutions de livres romantiques et de magazines People. Mais, derrière cette description de chambre mondaine, quelque chose troublait le passant: sur le sol, au pied du lit, un cadavre. Ce qui choquait particulièrement, c'était que le macchabée de la jeune adolescent, qui était visiblement la propriétaire de la salle, était dans une position des plus insolites : les jambes croisées, l'un des bras étalé sur le sol, l'autre tenant une pochette de CD, et la tête de la jeune fille ballante, penchée en avant, les beaux cheveux bruns d'une longueur à la mode se balançant au fil des courants d'airs entrant dans la pièce.  

Ce qui pouvait aussi frapper, c'était le lecteur CD, qui était abimé de telle façon qu'on aurait put croire qu'un pétard avait explosé à l'intérieur : il était carbonisé, et fumait encore, dégageant une odeur de fumée nauséabonde dans la chambre.  

- On a touché à rien, dit le policier derrière Anderson qui sursauta à l'entente d'une voix dans un tel moment de concentration.  

Anderson jeta un coup d’œil à son collègue qui semblait regarder la fenêtre assez fixement, comme si il espérait que son supérieur allait l'ouvrir pour désinfecter la pièce de l'odeur qui devait apparemment devenir plus qu'insupportable après quelques minutes.  

L'inspecteur décida de suivre l'indication sous-entendue de son collègue et s'approcha de la fenêtre, enjambant un magazine qui se trouvait par terre. Le courant d'air frais qui arriva lorsqu'il ouvrit la fenêtre obligea le policier à sourire.  

Anderson se pencha alors vers la victime. Il prit des gants dans sa poche et, se penchant assez bas pour éviter de toucher le cadavre, regarda le visage de la jeune fille. Elle était assez belle, et son visage était totalement naturelle. Il aurait même put croire qu'elle dormait si ses yeux n'étaient pas ouverts comme des hublots.  

Il regarda le CD dans sa main, et remarqua que l'album portait le nom de Music of Death. La couverture était d'un vert reptilien et les lettres étaient tapés dans une couleur argentée qui donnait une certaine harmonie au boitier.  

Il recula de quelques pas, toujours accroupi, et regarda le radio CD. A l'aide de ses gants, il toucha l'appareil qui était brûlant, et l'examina. Il demanda à son collègue si ils avaient prit des photos, et celui-ci répondit que Barnes s'en était occupé.  

Anderson prit alors la décision d'ouvrir l'appareil, qui dégagea une forte odeur de suit lorsqu'il s'ouvrit. Un CD était là. Il était vierge, comme si il avait été enregistré de façon amateur. Mais le plus frappant était qu'il se trouvait totalement intact sur le dessus. Anderson le prit alors à l'aide de ses gants et remarqua avec stupeur que le dessous n'avait non plus subit aucune rayure, ni aucune brûlure. Il fit alors le rapprochement avec le boitier que tenait la jeune fille. Il prit le Music of Death et remarqua effectivement qu'il était vide.  

Il se releva alors, tenant la pièce à conviction. Elle n'avait surement aucun rapport avec la mort étonnante de la fille mais Anderson sentait qu'elle y était liée.  

- Je vais voir Barnes, dit-il au policier.  

Il sortit de la chambre, tenant toujours le boitier dans sa main. Barnes était déjà dehors, près de sa voiture. Il passa à nouveau devant la salle à manger où le couple ne semblait pas avoir bougé. Il sortit dehors, et s'approcha du jeune policier.  

- Barnes ? Pouvez-vous me garder ça ? demanda t-il en lui donnant le CD. Je vais poser une ou deux question au couple.  

Barnes accepta d'un signe de tête et prit le boitier entre ses mains frêles. Anderson remonta vers la maison, et, au lieu de prendre l'escalier, tourna aussitôt vers la salle à manger.  

Seul l'homme leva les yeux lorsqu'Anderson entra. Ils se lachèrent mutuellement un bref "Bonsoir".  

- Pourrais-je vous poser une ou deux questions ? demanda Anderson.  

Le père regarda sa femme et fit un signe de tête, qui devait signifier qu'il valait mieux laisser sa femme pleurer. Elle était en face de lui, et se tenait la tête entre les mains, pleurant à chaudes larmes.  

Ils sortirent tous deux de la pièce, et s'arrêtèrent au milieu du Hall. Le père fit signe à Anderson de commencer.  

- Comment l'avez-vous retrouvée ? demanda l'inspecteur.  

- Nous étions partis à l'épicerie, moi et ma femme, nous avions laissé Angelica (Lydia Hansard) seule, commença t-il, essayant de se retenir de ne pas éclater en sanglots à l'entente de sa voix. Et quand nous sommes rentrés...elle était ainsi. J'ai pris son poux et...  

Il coupa sa phrase, mais Anderson posa la deuxième question qui l'intéressait  

- Est-ce que "Music of Death" vous dit quelque chose ?  

L'homme fit un signe de tête négatif. L'inspecteur le remercia et se dirigea vers la voiture. Barnes avait dut entrer dans sienne, car il n'était plus là.  

Anderson s'approcha et là, fit un bond en arrière. Dans la voiture de Barnes, le jeune homme était inerte, fixant d'un regard vitreux le vide, la bouche entrebâillée, le boitier de "Music of Death" à la main. Mais ce qui frappa Anderson, c'était le radio CD, consumé, laissant échapper une fumée grise.  

Oserez vous l'écouter ?  

http://www.youtube.com/watch?v=VdHjIQ5fgiU