Le ciel gronde sourdement en cette sombre nuit. Les éclairs strient les cieux, le tonnerre assourdit tout le monde. Un long chemin de terre sinueux serpente jusqu'à la vieille église du village. Quelqu'un pousse la porte et pénètre dans le lieu sacré.  

- Tu l'as fait ?  

- Oui, maître.  

De sa fenêtre, un homme observait depuis le début cette étrange scène, à travers les vitraux. Bizarrement, il ne semblait nullement désorienté.  

La vie reprenait son cours le lendemain matin au petit village. L'orage s'en était allé loin d'ici, ne laissant aucune trace visible. Les gens parlaient, riaient, jusqu'à ce qu'homme accoure, brandissant un journal à la main. Le titre était évoquant : « Fay :Encore un mort mystérieux ». Un léger frisson parcourut l'assemblée quelques peu abasourdie. Jeanne, une jeune femme du village, respira profondément, avant de lancer un « Qui a bien pu faire ça ? » avec lequel toutes les rumeurs enflèrent à Fay.  

Le soir même, alors que la nuit était déjà tombée, Jeanne se dirigeait vers l’église du village, à petits pas. Elle jetait des coups d’œil inquiet chaque seconde, de peur que l'on ne la reconnaisse. Arrivée dans l'église, elle retira son écharpe, la posa sur un banc et s'avança dans la nef. Le prêtre des lieux l'attendait.  

- Ô ma fille, as-tu fait ce que notre seigneur t'as demandé ?  

- Oui mon père.  

- Bien. Grâce à toi, nous sommes couverts.  

L'homme observait toujours depuis sa fenêtre, bizarrement placide. Au bout d'un certain moment, il se détourna son regard de la vieille église et alla se coucher.  

Il dormit paisiblement, ce qui ne fut pas le cas du prêtre. Car il savait qu'il devait venir le voir et lui divulguer la suite des agissements. L'envoyé de Dieu devait venir et alors il saurait. Il saurait que la colère divine serait dévastatrice.  

Il fut soudain surprit par un homme qui frappait à sa porte. C'était lui. Il en était certain. Il se leva fiévreusement, et ouvrit doucement la porte. Un homme détrempé par la pluie battante entra alors. Il était étrangement vêtu : il portait une longue tunique sombre et un capuchon en peau animale venait masquer son visage d'où sortit une voix sourde et grave.  

- Demain, à la messe. Montez-les contre ça.  

- Oui mon...  

Mais l'homme était déjà partit. Mais il était partit en laissant derrière lui quelques objets : des armes.  

Le dimanche 31 octobre, le prêtre, comme tous les dimanches, avait devant lui tous ses fidèles. Des fidèles de la religion catholique. Il commença la messe normalement. Tout se déroula normalement, jusqu'à la fin. Ou presque. Car l'homme, Marc, depuis sa fenêtre, guettait toujours la scène et il ne put réprimer un sourire satisfait quand il vit à travers les vitraux le bon prêtre distribuer des armes à la place des hosties.  

Dans l'église, les fidèles prenaient peur pour certains, d'autres, grands malades, se réjouissaient d'avoir une chose pouvant tuer entre les mains. Le prêtre s'expliqua :  

- Mes amis, ce que je vous ai donné vous servira ce soir. Ce soir, l'on se retrouva sur le seuil de cette même église,armés, et pour notre Seigneur tout puissant, l'on vengera. On le vengera. De cette fête païenne : Halloween.  

Le soir venu, tous les fêtards étaient massés dans les rues de Fay, tous déguisés de la façon la plus horrible possible. Ils sonnaient aux portes des maisons, réclamant des friandises en l'échange de leur « clémence ». Et Marc regardait toujours de sa fenêtre ce spectacle.  

Devant l'église, tous les fidèles étaient massés devant le prêtre, qui terminait à l'instant son discours guerriers :  

- Mes amis, à l'attaque ! Pour notre Seigneur !  

La foule reprenait ces mots, avant de se lancer à la poursuite des hérétiques dans le village. Mais une voix les interrompit soudainement, une voix sourde et grave. Tous se figèrent sur place.  

- Vous, je n'aurai qu'une chose à vous dire : Frappez, massacrez s'il le faut, mais ne laissez pas de survivant !  

La foule clama son accord et partit alors à la rencontre des fêtards. Le prêtre s'empressa de les suivre.  

- Pas toi !, fit la voix.  

- Désolé, maître.  

- Dis-moi, sait-tu ce que je déteste ?  

- N..Non.  

- Je déteste Halloween. Ça, tes fidèles s'en chargeront. Et je déteste l’Église. Ça je m'en suis chargé. Elle serait jugée coupable de ce massacre et elle disparaîtra.  

- Non, Jamais !  

Alors, l'homme, le soi-disant envoyé de Dieu enfonça 13 fois sa dague dans le prêtre, qui s'effondra, mort.  

Quelques minutes plus tard, Marc observait le sanglant spectacle de sa fenêtre.  

Adrian Garrett : Le prêtre et Marc (visage caché)  

Lacey Twist : Jeanne  

Leonard Fitzpatrick : Un jeune faisant Halloween  

Abella Lauber: Une fidèle