<Sérial créé par Morcar Prod.>  

De l'émission radio matinale 60 minutes, présentée par Billy Colin.  

Mercredi 3 Juillet, lever du soleil à 6h27. Et coucher du soleil à 22h02. On fête les Thomas.  

Températures élevées : 22°C le matin, 36°C l'après-midi. Aucun nuage, ni aucun vent.  

Aucun problème quelconque à signaler.  

- Hole City, le 3 juillet, 9h11 -  

Telle qu'était habillée Marilyn Simmons (Ashley Brewster), on aurait pu croire qu'elle arrivait tout droit de Cash City, ce qui était en réalité le cas. Une mini-jupe, des talons hauts et un décolleté plongeant l'habillait. Elle emmenait un sac rempli de drogue dans lequel elle s'était déjà servie. Elle le mit sous le nez de Roman Boiser (Dennis Stone) avec un petit sourire, puis l'embrassa vigoureusement sur la bouche. Elle regarda autour d'elle et deux hommes armés, sous les ordres de Roman, gardaient une pièce vitrée dans laquelle elle pouvait apercevoir un homme noir, le visage ensanglanté, la tête inclinée vers le bas.  

«- Il... il est mort ?» demanda-t-elle en montrant du visage le noir.  

«- Pas encore, j'ai encore quelques questions à lui poser.»  

Marilyn resta immobile un instant, regardant l'homme la tête pleine de pensées. Elle remarqua que Roman se dirigeait vers lui comme une mouche qui venait de le piquer. Les deux gardiens s'écartèrent pour le laisser passer et, en ouvrant la porte, Boiser demanda à Lawrence (Bradley Howarth) si il ne voulait toujours pas répondre à sa question.  

«- Va te faire foutre !» répondit le commissaire.  

«- Bon, tu ne me laisses pas le choix...»  

Boiser ordonna à ses hommes de se saisir de Samuel pour l'emmener au milieu de la grande pièce en esquissant un petit sourire. Samuel pensa qu'il allait tirer dans son dos. Une drôle de sensation le démangeait à l'estomac, comme un manque. Comme si la balle allait lui traverser à cet endroit précis. Boiser ordonna de le retourner et Lawrence vit que l'arme était braquée sur son visage.  

«- Roman, tu ne vas tout de même pas...» fit Marilyn.  

Il ne fit aucune remarque et souriait toujours.  

La veille, Samuel Lawrence avait été dans l'appartement de Boiser pour tenter de trouver des éléments lui permettant de faire le lien entre ce criminel et l'affaire sur laquelle Winona Richards enquêtait, une affaire liée à Martin Smith. C'est à Shadow City qu'il avait fini par découvrir ce lien, en interrogeant certaines anciennes relations du flic. Il y avait des années de ça, avant que Smith n'entre dans la police, il avait bossé pour Boiser comme petit dealer, mais avait su s'arrêter avant que les choses ne tournent mal pour lui. Mais selon les personnes que Lawrence avait interrogées, Boiser n'avait jamais accepté que Smith raccroche ainsi, et n'avait pas cessé de tenter de le relancer, jusqu'à ce que Smith quitte la ville pour Hole City.  

Mais si Lawrence avait fini par découvrir ce passé commun entre ces deux personnes, cela ne lui expliquait pas pourquoi Boiser en avait aujourd'hui toujours après Smith. Le commissaire avait alors voulu approfondir son enquête, mais était tombé dans un piège. Bien qu'il savait Boiser capable de beaucoup de choses, il n'aurait jamais cru qu'il puisse kidnapper un flic et le tabasser ainsi. Il n'avait donc pas imaginé qu'il puisse finir ici.  

Il devait retrouver Wimona et Joshua, il s'en était fait un devoir, une obligation. Il avait alors découvert une piste, mais tout ça l'avait finalement mené dans un traquenard. Quatre hommes de Boiser armés jusqu'aux dents l'avaient attaqué à Shadow City, où son enquête l'avait mené. Il avait réussi à en avoir un mais n'avait pas pu faire le poids face aux trois autres. Ils étaient aussi forts et mieux armés que lui. Finalement, il avait été obligé de se rendre en jetant son arme et l'homme à qui il avait cassé le nez ne s'était pas retenu en l'assommant. A son réveil, il s'était retrouvé dans une pièce d'interrogatoire improvisée et Roman l'avait fusillé de question auxquelles il ne comprenait absolument rien. Mais Lawrence avait beau lui afirmer ne rien saisir à ses questions, Roman était têtu et ne le croyait pas.  

«- Ma patience à des limites, Lawrence, mais je te le demande une dernière fois : où est le père de Smith ?» hurla Boiser en faisant un pas en avant.  

Cette fois, Roman ne souriait plus. Il avait un air grave et était très sérieux. C'était une question à laquelle il n'avait pas de réponse. Il n'était même pas certain que Martin Smith lui-même le savait. Personne ne le savait et il en était sûr. Cette fois, s'en était fini de lui. Il aurait voulu ne pas le faire mais il ne put s'en empêcher. Une larme coula sur sa joue, il s'était mis à pleurer malgré lui.  

«- Tu ne le sais vraiment pas, hein ?» demanda Boiser. «- Alors, prends le flingue.»  

Il le lui tendit. Lawrence leva les yeux et, d'une main tremblante, attrapa l'arme. Boiser lui ordonna de la mettre dans sa bouche. Lawrence hésita un instant. Certes il y avait ces deux gorilles qui pointaient leurs armes sur lui, mais puisque s'en était de toute façon fini pour lui, qu'avait-il à perdre ?  

«- Maintenant met le canon dans ta bouche, et appuie sur la détente.» ordonna le criminel.  

Près de Boiser, Marilyn le suppliait d'arrêter ses conneries. Il allait trop loin. C'était quand même un flic ! Mais Boiser ignora les remarques de sa petite amie, et ordonna de nouveau à Lawrence de se tirer une balle dans la bouche. N'ayant plus rien à perdre, Lawrence fit mine d'approcher l'arme de sa bouche comme le lui avait ordonné le criminel, mais le pointa tout à coup sur Boiser et appuya sur la détente.  

Seulement le chargeur était vide... S'écroula sous le poids de l'énorme pression qu'il portait sur ses épaules, Lawrence s'écroula alors à terre, en sanglots, tandis que Boiser riait à gorge déployée. Au sol, Lawrence n'en pouvait plus. Ce fou s'était joué de lui. L'arme n'était évidemment pas chargée. Pourquoi aurait-il pris un tel risque ?  

«- Enfermez-le. Et au moindre geste, descendez-le.» ordonna Boiser à ses hommes.  

Les deux gardes s'exécutèrent et traînèrent Lawrence par ses bras.  

Ils l'emmenèrent dans une celle où gisait déjà une autre prisonnière. Lawrence ne reconnut pas tout de suite Wimona Richards (Sharon Jankel) dans la pénombre. Celle-ci était allongée par terre, immobile. Un instant, le commissaire crut même qu'elle était morte, mais elle se redressa soudain. Dans son regard, il crut lire alors un tel désespoir qu'il ressentit le besoin de s'excuser. Sans doute espérait-elle qu'il la retrouve et la libère. Mais à présent qu'il se trouvait là, elle devinait que tout espoir était perdu.  

Déjà deux jours qu'elle était enfermée dans cette cellule sans aucun contact avec l'extérieur. Elle s'était imaginée des milliers de scénarios concernant cette affaire liant Martin Smith, cette personne qui voulait la voir, et ses agresseurs. Dans quel pétrin Smith s'était encore fourré, bordel ?!  

Le sourire de Roman Boiser n'existait pas la veille, lorsqu'il avait emmené Emily Loomis chez le baron de la drogue nommé Richard Hatlen, son patron, un homme craint de tous, mais que Boiser comptait abattre pour tout simplement prendre sa place. Il avait maintes fois imaginé tout la scène, entrant dans sa demeure dans le quartier de Warfeer, à Hole City, et l'abattant aussi simplement que ça. Mais les choses ne pouvaient pas se faire aussi simplement. La veille, la décision qu'Hatlen avait prise concernant le cas d'Emily l'avait étonné. Il l'avait laissée partir, l'avait libérée comme promis. A sa place, Boiser aurait simplement abattu sur le champ cette bonne à rien qui ne leur était plus d'aucune utilité, car elle en savait trop.  

«- Tu vas maintenant quitter Hole City comme une bonne fille. Tu vas prendre la voiture de ton choix dans mon garage et te rendre n'importe où là où tu le souhaites. Mais oublie Shadow City et Hole City, un conseil. Car si un de nous te revoie, on n'hésitera pas à te tuer sans sommation. Allez, je veux que tu quittes Hole City tout de suite. Je te remercie pour ce que tu as fait, ton aide nous aura été très précieuse.» avait dit Hatlen.  

Alors Emily avait pris la première clé du garage, il y en avait une dizaine, avait cliqué sur le bouton pour savoir quelle était la voiture, et avec l'intention d'obéir sans réfléchir aux ordres de son patron, elle avait immédiatement quitté la ville, pour partir le plus loin possible, à des milliers de kilomètres de là. Juste avant de partir, Richard lui avait donné un peu plus de mille dollars pour qu'elle puisse refaire sa vie qu'elle n'avait pas eu le temps de vivre. Elle avait alors décidé de se rendre à Echo City dans un premier temps, rejoindre ses parents qu'elle n'avait pas vu depuis huit ans. Evidemment, ceux-ci allaient lui poser de nombreuses questions à propos de toutes ces années de silence, mais elle ne leur répondrait rien. Mieux vallait qu'ils ignore ce qu'elle avait vécu. Elle-même ne voulait maintenant plus qu'une chose : oublier.  

Les deux gorilles de Boiser revinrent au bout de quelques temps récupérer Lawrence. Se laissant traîner par ceux-ci, le commissaire n'avait aucune idée de l'endroit où on l'emmenait. Se laissant trainer de tout son poids, il avait remarqué que l'un de ses deux tortionnaires semblait plus faible que lui, et avait imaginé un plan. Avec un peu de chance, il parviendrait à les tuer tous les deux en prenant l'arme de celui de droite et en tirant sur lui. Cela faisait un petit moment que les deux hommes le traînaient comme ça. Et plus on le traînait, plus son plan lui paraissait réalisable. Il était un peu fatigué mais l'envie de s'échapper grandissait.  

Ils tournèrent dans un autre couloir et il vit une porte à une vingtaine de mètres. C'était maintenant ou jamais. Il crut en ses chances de s'échapper et bouscula le plus fort possible son adversaire de droite en attrappant dans la foulée l'arme à la ceinture de celui de gauche. Il tira sur celui qui avait l'arme et s'échappa de l'autre côté. Mais tandis qu'il disparaissait au détour du couloir, une balle le toucha à la jambe. Le commissaire continua malgré tout sa course en boitant. Pour commencer, il devait trouver un endroit où se mettre à l'abri, puis de là, il aviserait. Il devait trouver un moyen de s'échapper, et de faire échapper Winona. Car il ne pouvait évidemment pas la laisser derrière lui.  

Dans sa cellule, Wimona Richards avait entendu les coups de feu, sans savoir ce que cela signifiait. Avaient-il abattu Lawrence ? Elle frisonna alors, à l'idée qu'elle serait peut-être la prochaine. Mais que voulaient donc ces criminels ? Pourquoi la retenaient-ils ainsi prisonnière au lieu de l'abattre tout simplement ? Croyant que Lawrence avait rejoint son collègue dans l'au-delà, Winona perdit alors tout espoir de s'en sortir. Cette fois-ci, s'en était sans doute fini aussi pour elle...