L’obscurité… cette vision noire de ma vie a envahit l’éternité de mon âme depuis le jour où je l’ai perdu… Sarah… mon être aimée, la moitié de mes sens et la douleur de mon existence.  

C’est en la voyant après une journée de dure labeur que je su que ma vie n’avait de sens que l’horizon lointain de la profondeur de ses yeux. Elle était là, en face de moi, dans cet autobus qui me ramenait dans mon antre de solitude.  

Je ne saurais dire si le destin se jouait de moi ou si Dieu, dans son éternelle cruauté, tentait d’orienter ma personne vers un parcours accidenté, mais ce fut ce jour où les sens de mon moi comprirent que mon salut ne trouverait guère le repos sans sa présence à mes cotés.  

Ma handicapante timidité m’empêcha de trouver le courage d’orienter ma parole vers son ouïe, mai l’espoir n’était pas perdu quand je la vis descendre et que je la suivi jusque chez elle.  

Quelle ne fut pas ma douleur lorsque je me rendit compte que son âme était déjà aimé par un autre et que jamais je n’aurais de place dans sa vie.  

S’en était trop pour moi. Le fil de ma vie ne pouvait se couper devant l’inaccessibilité de sa chair et de son âme. Agir était ma seule solution.  

Lorsque je la revis, c’était un jeudi d’automne, dans le cimetière où j’errais dans le but inavoué d’ourdir mon plan de conquête du territoire de son cœur.  

La noirceur de ses habits et ses yeux embués de larmes amplifiaient sa beauté que le chagrin de son deuil ne pouvait atténuer.  

Je passa à ses cotés et la salua, lui demandant si malgré son deuil, elle avait conscience que ce jour bercé par le spectacle des feuilles tombantes était d’une beauté époustouflante.  

Nous parlâmes et conclurent notre discussion autour d’un café dans le troquet du coin.  

Nous nous revîmes et, mon amour étant si grand, qu’elle su adopter pour moi, au fil du temps, une attitude qui laissait poindre une once d’espoir.  

Mais il était toujours dans son cœur, son mari, cet être abjecte que la vie lui avait retiré ce soir d’octobre par l’inefficacité de ses freins qui le précipitèrent vers un mur.  

Malgré mes efforts, l’enquête suivait son cours, et je sentis que bientôt, les soupçons se porteraient sur moi, le maître d’œuvre du Destin. Je me devais de la protéger de la perfidie du Monde extérieur, et il me fallait protéger notre éternel amour, même si pour cela, je devais la perdre.