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Loupieau Production France présente
Absence de guerre

La neige tombait par gros flocons sur le village. Les coteaux alentours étaient tous blanchis, immaculés par cette chose pure, belle. En ce 18 février 1939, un heureux événement venait de se passer à Moussy, petit village proche d’Épernay. Guy (Leonard Fitzpatrick) venait de naître, sous les yeux émus de son père et le regard soulagé de sa mère (Summer Kellaway). La mère prit alors son enfant dans ses bras, le câlina tendrement, puis, fatiguée, elle s'assoupit. Le père prit alors délicatement Guy dans ses bras, comme s'il avait peur de le serrer trop fort. Il leva son fils vers la lumière et le contempla.  

- Que tu es beau, mon fils! Je suis si heureux!  

Il reposa alors l'enfant dans son landau. Puis, il se dirigea vers la porte, enfila son long manteau épais d'hiver, et sortit dehors, au bistrot. La neige qui crissait sous ses pas allait bientôt apporter l'heureuse nouvelle à tout le village. Pourtant, personne ne pouvait se douter de ce qui allait se passer quelques mois plus tard, quelques années...  

 

1943  

 

Le petit Guy avait déjà bien grandi. Sa vie n'était pas celle qu'elle aurait dû être. Non, elle était plus dure, plus méchante. Plus pénible. Et puis, il ne comprenait rien à l'allemand, cette langue barbare. Ils étaient partout, depuis 1940. Bizarrement, il n'y avait pas d'hommes au village. Ou alors, c'étaient des personnes âgées, de vieux bonshommes qui ne pouvaient plus rien faire sans risquer de se coincer le dos. Sa mère lui disait que c'était la guerre. Que son père était prisonnier. Mais Guy avait l'impression que personne ne se battait ici. C'était l'Occupation. Ils étaient tous soumis au rationnement, aux questions des officiers allemands. Au village, tout le monde voyait bien que ces allemands-là n'étaient pas bien méchant. Mais ils étaient tout de même l'ennemi. Certains villageois se montraient plus farouches que d'autres. Certains refusaient de parler aux allemands. D'autres les invitaient volontiers à manger. D'autres encore faisaient comme si de rien n'était et que tout allait rentrer dans l'ordre. Pourtant, personne ne revenait, aucun homme, et Guy grandissait dans l'incompréhension de cette guerre, éloigné de son père qu'il ne connaissait même pas.  

 

1944  

 

L'automne arrivait en même temps que la vie changeait. En ce 1er octobre, Guy, assis sur la bute derrière sa maison, observé depuis quelques jours les allemands courir en tout sens. Tous fuyaient. Certains couraient vers les bois, d'autres empruntaient le premier véhicule qu'ils trouvaient. Tous fuyaient dans le bordel le plus total, devant l'incrédulité feinte des gens du village. On annonçait qu'ils arrivaient. Ils? Personne ne voulait dire à Guy qui ils étaient. Ils étaient des sauveurs, c'est tout ce qu'il savait. Et il s'endormait chaque soir en pensant que le lendemain, ils seraient peut-être enfin là.  

Et en effet, quelques jours plus tard, il crut rêvé quand il les vit arriver dans leurs monstres d'acier, souriants et jetant toute sorte de choses aux gens: de la nourriture, surtout, mais aussi un drôle de truc: des chewing-gum. Guy en ramassa un et le porta à sa bouche. Il failli s'étouffer avec quand il essaya de l'avaler. Peut lui importait: c'était la fête au village, enfin libéré.  

 

1945  

 

Et pourtant, la guerre n'était pas terminée. Les hommes n'étaient toujours pas rentrés. Les privations, elles, continuaient. On n'avait plus grand chose pour ce nourrir. Mais l'humeur était bien meilleure qu'avant. On rigolait plus, le bistrot avait réouvert, les vieux qui n'étaient pas partis à la guerre se saoulaient à longueur de journée. Les enfants jouaient librement maintenant, et les familles osaient se parler. Guy, lui, était rentré à l'école. Il était heureux d'apprendre des choses.  

Un soir pluvieux de Mai, alors que Guy venait de rentrer de l'école et s'était attelé à ses devoirs, quelqu'un frappa à la porte. Sa mère se précipita pour aller ouvrir. Guy, d'où il était, la vit juste tomber dans les bras de l'inconnu qui était entré. Se remettant de ses émotions, sa mère avança dans la pièce pour lui présenter le nouvel arrivant. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, Guy s'exclama:  

- Qui êtes-vous?  

- Mon petit bonhomme! Que je suis heureux! C'est moi, ton père!  

 

Et alors, pour beaucoup de famille, comme pour celle de Guy, il fallut réapprendre à vivre, alors que les misères n'avaient pas finis de durer...

Scénario : (3 commentaires)
une série Z historique (drame) de Aileen Chaplure

Leonard Fitzpatrick

Summer Kellaway
Musique par Virginia Raven
Sorti le 04 juin 2022 (Semaine 909)
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