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Film participant au Concours "Tous égaux !" organisé par Delmax.  

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La pluie martelait les pavés depuis plus d'une demi-heure. Le vent frais d'Ouest commençait à se lever, venant chatouiller les vitrines des beaux magasins. Les passants désertaient peu à peu la grande rue piétonne du centre-ville Art Deco, fuyant cette eau tombée du ciel. C'est alors qu'un homme arriva brusquement d'une petite ruelle alentour et s'engouffra dans cette rue. Il forçait le pas, les mains dans les poches et le crâne couvert d'un chapeau de feutre sombre. On aurait dit qu'il ne voulait pas être reconnu. Ni vu. Il se fondait parfaitement dans le paysage gris et triste, se mouvant avec aisance et rapidité lorsque il le recroisa une nouvelle fois sans parvenir à lui échapper, à se sauver de sa tragique destinée.  

C'est un dimanche à trois heures de l'après-midi que Michelle (Trudie Amram) retrouve son nouvel ami Azraël (Hiromi Debney) dans un bar. L'homme reste silencieux. Toujours habillé en noir avec un chapeau rond sombre. Michelle, intriguée, n'osait pas trop poser des questions sur son étrange comportement pour l'instant. D'ailleurs, elle n'essayait même pas de s'attacher à lui. Du moins, pas encore.  

- Tu veux que je t'offre un café ? Ou autre chose ?  

L'offre d'Azraël la met légèrement à l'aise, coupant le silence. Elle accepte logiquement en s'imaginant en train de s'étouffer avec et de se tenir la gorge en se roulant par terre. Et que son ami la regarderait mourir sans rien faire pour la sauver. Mais non, rien de tout ça. Azraël se montre charmant et agréable. Un sans-faute comme elle aime le dire de temps en temps quand l'occasion se présente à le penser.  

Mais quand il la dépose chez elle, elle regarde sa porte d'entrée et se rend compte avec une petite angoisse qu'elle tremblait de partout. Même si elle refuse de l'accepter et de se dire que tout ça est idiot, elle ne serait pas habitée de cette peur effroyable. Son scepticisme total l'emmène proche à la paranoïa alors qu'Azraël ne lui fait de mal, bien au contraire.  

Depuis qu'elle le connaît, c'est-à-dire depuis qu'ils travaillent ensemble comme banquier, elle fait des cauchemars flippant mettant en avant sa mort causée par Azraël et ce, dans d'atroces souffrances.  

Elle monte dans sa chambre, forçant ses jambes à y aller. Malgré la frousse intérieure, la lumière de sa chambre ne la réconforte pas comme elle l'aurait cru. Elle se sent seule, horriblement seule. Un vent frais se fait doucement sentir dans son dos et elle remarque que sa fenêtre était restée ouverte toute la journée. Au moment où elle allait la fermer, elle aperçoit une chose dans son jardin qui brillait grâce au soleil qui tapait à cet endroit. Elle file le ramasser et l'objet ne lui dit rien qui vaille hormis que ce soit une bague. Elle ignore aussi ce que signifie les lettres gravées dessus : T-R-O-M. Jamais la solitude ne lui a fait aussi peur.  

Même jour, dans la soirée.  

DIMITRI SCOTT PALMIERI  

14 novembre 1977 – 9 juillet 2020  

L'ange de la mort qui connaît  

le chemin pour la porte de l'au-delà  

te conduira au Repos Éternel  

Qu'il repose en paix  

Vaguement angoissé et sans réellement savoir pourquoi, Ethan Palmieri (Maxxie Kanno) regarde la tombe de son père. Aujourd'hui, il a ressenti un besoin incontrôlable d'aller le voir, lui parler. Alors que, généralement, il ne s'y rend jamais à part le jour des défunts et le jour de son anniversaire. Devant cette tombe, Ethan est rejoint par un homme qu'il ne connait pas. Tout de noir vêtu avec un chapeau de feutre noir, cette étrange homme lui annonce :  

- Tu le rejoindras, ne t'inquiète pas.  

Ethan ne sait pas quoi répondre vu la situation embarrassante. Il se contente de lui dire qu'il sait. Azraël lui fait un sourire.  

Le lendemain matin, un lundi, Laurence (Jenny Hereman) est assise dans son bureau, occupée à lorgner les fesses de son collègue en faisant mine d'ouvrir ses dossiers, lorsque le téléphone sonne. Elle pense à sa carrière de policière à Gérardmerveille, à cet étrange meurtre qui intriguait tous les policiers de la ville, lors de cette journée pluvieuse où l'homme fut mort en plein milieu de la rue entourée de monde. Le meurtrier n'a pas été identifié. Mais des témoins, ça, il y en a !  

Des photos de la scène de crime – agrafées, punaisées, scotchées, partout dans le bureau dans tous les détails. Au-dessous, quelques lignes pour se rappeler. Elle bloque car elle n'arrive pas à trouver le moindre indice sur le meurtrier. Laurence a toujours résolu ses affaires jusque-là sauf sa toute première enquête mais ce n'était pas elle qui l'a dirigé. Sur celle-ci, c'était vraiment mal parti pour la résoudre et elle a peur d'obtenir son deuxième échec en trente enquête. Certes, beaucoup de toutes petites dans le lot aussi. Pourtant, elle n'a rien changé de sa méthode, même après la pression de son patron. Elle a beau de tout recommencer à zéro pour vérifier si quelque chose lui a échappé mais elle ne trouve rien, rien du tout ! La victime s'est fait trancher la gorge et le tueur s'est volatilisé dans la nature devant une quarantaine de personnes qui n'ont pas eu le temps d'intervenir. Le doute commence vraiment à s'installer.  

Trop peut-être. Ne risque-t-elle pas de se faire prendre au piège de l'obsession ? Ou pire, de se faire retirer l'enquête ? Elle doit absolument trouver de l'aide d'un collègue, avoir un deuxième œil pour l'épauler. C'est à ce moment-là que le téléphone a sonné.  

- Mademoiselle Glinka, fait la voix masculine.  

- Oui, je suis elle. Heu... je veux dire, c'est moi. Mais faites vite, je n'ai vraiment pas le temps, répond-elle en toute franchise.  

- Vous allez, s'il vous plait, vous rendre au bar Le café brûlant ce soir à sept heures précises. J'ai des infos qui pourraient vous intéresser concernant le meurtre dans lequel vous enquêtez en ce moment.  

- Eh, mais attendez une minute... Qui êtes-vous ?  

- J'espère que vous seriez à l'heure. A ce soir.  

Plus personne sur la ligne. Laurence attrape un bout de papier et gribouille l'heure de rendez-vous et le nom du bar. Elle ne prend pas le temps de se poser des questions sur ce qu'il vient de se passer au téléphone. Elle n'aura qu'à se rendre à ce curieux rendez-vous et elle envisagera au moment opportun. En espérant que ce n'est pas une blague de mauvais goût.  

Oh non, ce n'est pas une blague. Azraël regarde le téléphone sans sourire. En tant qu'ange de la Mort, c'est lui qui décide le destin de chacun. C'est la loi de la destinée.