- Tu vas rester enfermée ici jusqu'à la fin de tes jours !  

C'est sur ces mots que Jessie (Carrie Green) s'était retrouvée prisonnière dans cette cave, enchainée et sans aucun moyen de se libérer. Elle a l'esprit flou, elle n'arrive pas à se rappeler de ce qui s'est passé à cause du violent coup qu'elle a reçu derrière la tête. Elle se souvient juste de nombreux cris, puis plus rien. Le vide total.  

Dans la pièce, Jessie remarque qu'elle est complètement vide et qu'il fait froid. De la buée sort de sa bouche quand elle souffle. Elle tremble de froid et se demande combien de temps elle va rester ici. Un jour ? Une semaine ? Un mois ? Elle a peur que personne ne vienne l'aider. Elle crie à l'aide mais personne ne lui répond. Elle essaie de se détacher en tirant sur la chaine mais ses efforts n'aboutissent à rien, et sa force a énormément diminué depuis qu'elle est prisonnière. La jeune femme finit par s'épuiser et s'endort.  

Samual (Kyle Arroyo) n'en revient pas du comportement de sa fille. Elle qui est si gentille d'habitude, voire poétique à ses moments perdus, se conduit de façon étrange et compliqué ces derniers temps. Samual pense que c'est certainement dû au fait qu'ils ont déménagé à Isaure et qu'elle a du mal à s'adapter à son nouvel environnement. C'est sûr que ça change de la chaleur exotique de San Francisco, mais quand même. A présent, Jessie est enfermée dans la cave depuis qu'elle a tué sa mère dans une folie pure. Une folie que Samual n'arrive pas à expliquer. Il lui emmène à manger.  

- Tu devrais te réveiller, miss...  

Jessie se réveille douloureusement et voit une jeune fille en face d'elle qui lui ressemble beaucoup, sauf qu'elle est en pleine forme.  

- Qui es-tu ? demande Jessie.  

- Toi... Je suis la partie obscure de toi. La partie qui te permet de survivre à présent.  

Jessie cherche à comprendre ses paroles quand elle sent du liquide sur ses propres mains. Du sang... Elle n'arrive pas à distinguer l'étrange silhouette allongée sur le sol à cause de l'obscurité de la pièce. Elle s'en approche à quatre pattes, et remarque que la chaîne ne la retenait plus. Arrivée à la hauteur du corps, elle le retourne et constate qu'il s'agit de son père. Elle fait plusieurs bonds en arrière complètement affolée, tremblante de partout. Jessie craque. Elle se demande qui l'a tué, si ce n'est pas elle-même qui l'a tué. Elle ne comprend rien à ce qu'elle est en train de vivre actuellement.  

- Sauve-toi, ordonne son côté obscur.  

- Ta gueule ! TA GUEULE !!! crie-t-elle.  

Jessie essaie de parler mais elle n'y parvient pas. Elle a la gorge bloquée. Son double hoche la tête avec compréhension et enchaine naturellement :  

- Tu ne tiens tout de même pas qu'on te retrouve avec deux cadavres entre les bras, si ? Sauve-toi, idiote.  

Jessie avait répondu quelque chose mais elle ne s'en souvient plus.  

Avant le meurtre de sa mère où elle avait aperçu une ombre qui lui rodait autour, sa mère lui avait dit quelque chose, puis elle lui avait pris doucement le bras pour tenter de l'emmener à l'écart. Mais Jessie ne voulait pas car elle se rappelait des dernières paroles qu'elle avait entendu avant de venir à Isaure. Des paroles affreuses et innommables. Elle aurait aimé que rien de tout ça ne soit arrivé, que les dix/quinze prochaines minutes qui vont suivre n'étaient pas réelles, que dans un monde parallèle elle et ses parents vivaient dans un monde tranquille et qu'ils s'amusaient en ce moment vers un autre avenir... C'est alors que Jessie avait senti se déclencher le processus complexe et terrible qu'elle est en train de vivre actuellement : le changement mystérieux d'informations du cerveau entre le corps et l'esprit, les ordres qui refusent d'être accepté pour en donner d'autres, Jessie n'existait plus ou pas complètement. L'esprit se complique, se renferme sur lui-même comme si il ne voulait plus qu'on l'écoute, puis n'en fait qu'à sa tête.  

Jessie avait repoussé la main de sa mère pour lui attraper le bras et lui mettre une violente claque. Sa mère avait regardé sa fille, sa joue brulante picotait de la claque de sa fille. Fille qui n'était plus la même, des yeux sombres et malsain avait remplacé la joie de vivre d'antan. Jessie était maintenant armé d'un couteau de cuisine à la main. La mère ne savait plus quoi faire. Elle ordonna de toute ses forces de poser le couteau mais Jessie ne broncha pas. Elle ne pouvait plus revenir en arrière, cela aurait été stupide et injuste. En réponse, la mère recevra plusieurs coups de couteau partout sur son corps, des coups irréguliers mais tous aussi violent, couvert par des cris de rage de la fille, et de supplice et de douleur par la mère. Et c'est à ce moment que le père, Samual, était arrivé en courant dans la cuisine pour constater l'horreur qui vient de se passer, et de constater qu'il était arrivé trop tard. Jessie s'était levée, la tête qui tournait et... Je crois que je vais dégueuler avait-elle dit avant de recevoir un coup sur la tête par son père sous le choc.  

Jessie se retrouve au milieu de nulle part, en espérant trouver ce qu'elle cherche sans savoir quoi exactement. Elle est à la fois seule et en mauvaise compagnie, avec les corps de ses parents sur les bras.  

Personne ne peut la voir mais elle était bien là. Son double maléfique donnait toujours l'impression d'être supérieure à elle. Jessie est certaine que son côté obscur a un point faible. Lequel exactement ? A elle de le trouver.  

- Enterre tes parents, crétine, si tu ne veux pas te sauver. Ce n'est pas la place qui manque ici, en pleine forêt. Et imagine si ton père a appelé les secours pendant que tu dormais ? Heureusement que j'étais là...  

Jessie tire le corps de son père qui laissait son sang couler abondamment derrière lui jusqu'à dehors. Puis elle se met à chercher celui de sa mère, quand le bruit d'un moteur de voiture s'approche de plus en plus vers elles.  

Une voiture s'approche, pense Jessie. Des gens sont venus me sortir de là. Ils sont venus me sauver.  

C'est alors que Jessie commence à avoir des élancements aux tempes. Le processus se remet dangereusement en marche. Ce qui la fait sourire. Le sourire transforme son visage. Elle fouille dans toute la maison tranquillement jusqu'à trouver le même couteau de cuisine que la mort de sa mère. Le temps que la voiture de police arrive à la hauteur de la maison, elle chante à plein poumons. Elle a complètement oublié qu'elle n'est plus la même, que son double a pris le dessus sur sa conscience.