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MMP présente
1 000 cassettes
Sell Lundgren (David Hemmings) revient chez sa mère après le décès de cette dernière. La "brave dame" décrite par l'avocat vivait recluse au fin fond de la campagne islandaise, dans une nature sauvage dont elle avait fait un cercueil avant l'heure. Il y a dix ans, elle avait décidé que plus personne ne viendrait la voir - c'était une volonté et ses enfants avaient dû s'y conformer. Peu de temps avant sa disparition, elle avait contacté cet avoué d'Isafjördhur afin de préparer son legs. Une mauvaise grippe l'avait surprise alors qu'elle achevait ses écrits testamentaires.

Sell avait été le premier sur les lieux après l'enterrement. Il savait que le reste de la famille viendrait se recueillir. La vieille dame avait réclamé que son corps soit transféré ici, au pied de cette vieille baraque fatiguée au milieu de nulle part, mais ça n'avait pas été possible pour d'obscures raisons liées au terrain (l'administration !). Il ne désespérait pas d'obtenir l'aval du reste de la famille pour faire pression afin de rapatrier la mère. Pour le moment, l'inventaire le préoccupait.

La maison était un improbable foutoir au sein duquel on retrouvait la vie d'une femme de 94 ans, un cocon qui sentait la naphtaline et la menthe. Un bordel dans lequel, curieusement, ressortait une forme de hiérarchie - comme si les strates d'affaires, bibelots, vêtements, livres, couvertures empilées ça et là avaient fait l'objet d'une réflexion. Comme si tout cela avait été classé dans l'ordre auquel il faudrait le trouver.

On en faisait vite le tour : une petite cuisine, un living dans lequel elle dormait, et une pièce annexe qui avait du servir de chambre autrefois et qui faisait office de remise. Ici aussi, le gigantesque fatras d'une vie et l'impression que cette dame en avait vécu plusieurs à la barbe de ses enfants.
Et sur les murs de cette petite pièce, des étagères remplies à ras-bord de cassettes audio.

Il y en avait des centaines, des milliers peut-être, certaines classées par dates, d'autres sans étiquette. Sur celles qui avaient été annotées, on pouvait distinguer une écriture qui n'était pas celle de l'occupante des lieux. Certaines cassettes étaient récentes, d'autres faisaient leur âge et devaient remonter à la fin des années 70.
Une telle découverte était absurde. Sell connaissait sa mère à cette époque - ces cassettes, il les aurait vues. Et toujours cette même écriture.
Au coeur de la pièce trônait un vieux magnétocassette, du genre qui ne se fait plus depuis des siècles.

Guidé par la curiosité autant que par la peur de ce qu'il allait y trouver, il glissait machinalement une des bandes enregistrées dans la machine et la faisait tourner.
"Mon amour..."
Ce n'était pas la voix de sa mère.
"... je reviens vers toi."
C'était une voix de femme (Marie Baccarin).
Stop. Rembobinage.

Sell sort de la maison, prend une cigarette et l'allume.
Le soleil. Le soleil ne se couche plus à cette saison. Le jour 24/24. Et ces cassettes.
Lui. Le jour. Les cassettes.
Il va les écouter.

(Script original)
Scénario : (1 commentaire)
une série Z sentimentale (Dramatique) de Weston Buchanan

David Hemmings

Marie Baccarin
Sorti le 21 septembre 2007 (Semaine 142)
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