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ManDown Productions présente
Bess et le Brigand

Série B d'Animation  

Durée - 1h45  

Réalisé par Clément Bates  

Avec les voix de Robert Ginéro ( le père), Rebecca La Barbera ( La jeune fille) , Rene Elliot ( Le brigand) , Caroline Burns ( Bess)  

BO - Rebecca Goldenberg  

 

Musique du générique et de fin - Loreena Mc Kennit  

http://www.youtube.com/embed/S2CFM4ev-g8  

 

*************  

 

Dans une auberge, dans la campagne Anglaise, un homme borde sa fille de 12 ans dont il caresse le front.  

 

- Papa j’ai peur !  

- De quoi ma chérie ?  

- Des fantômes… mais maman dit que ça n’existe pas les fantômes, n’est ce pas ?  

 

Le père rit, alors que la petite fille enfouit son visage apeuré sous la couverture.  

 

- Si si… Il ya des fantômes mais ce sont de gentils fantômes…  

- Hiiii… il y a des fantômes !  

 

Le père rit une fois de plus et s’assied sur le lit auprès de sa jeune fille qu’il attire contre lui.  

 

- Ceux la sont spéciaux ! Laisse-moi te raconter leur histoire d’accord ?  

 

Alors que la fille se cale contre son père la couette toujours au dessus du nez, celui-ci entame l’histoire de Bess et de son brigand.  

 

*************  

Le vent soufflait, roulant comme un torrent obscur entre les arbres touffus, la lune siégeait tel un galion fantomatique sur un océan de nuages. La route formait un ruban d’éclat de lune au travers de la lande mauve quand le brigand arriva, chevauchant une jument noire, il pénétra dans la cour de l’auberge.  

 

Il portait un tricorne à la mode française, un col de dentelle noué au cou. Son pourpoint de Velours rouge reflétait en éclats écarlates les rayons de lune et par-dessus son pantalon brun remontaient des cuissardes noires. Il portait à son flanc gauche un pistolet, et au flanc droit une rapière que faisaient scintiller un rayon de lune.  

 

Sur les pavés de la cour de la vieille auberge, les sabots de la jument claquaient, et contre la fenêtre de l’étage supérieur, le brigand fit frapper son fouet. Dans le calme de la cour verrouillée, le jeune homme siffla doucement. Qui d’autre pouvait l’attendre à cette fenêtre que Bess, la fille de l’aubergiste ?  

 

Apparut alors à la fenêtre une jeune fille aux longs cheveux noirs noués d’un ruban rouge, rouge d’amour. Un sourire éclaira le visage du brigand auquel répondit celui de Bess qui se pencha au dessus de la fenêtre.  

 

Ebloui par la beauté de sa bien aimée au clair de lune, le brigand ne se savait pas observé. Dans l’ombre tapie se trouvait Tim le garçon d’écurie. Son pâle visage entouré de cheveux couleur de foin moisi, était creusé de deux yeux luisant de folie. Car Tim aimait Bess, Bess la fille de l’aubergiste, aux lèvres rouge cerise. Fou de jalousie, il les espionnait, et entendit le brigand dire :  

 

« Un baiser mon bel amour, je suis sur un coup cette nuit ! Mais je serai de retour les bourses garnies d’or avant l’aurore ! Si je suis poursuivi toute la journée, alors guette moi au clair de lune, je reviendrai au clair de lune quand bien même l’enfer me barrerait la route ! »  

 

Et sans perdre de temps, il s’éleva sur ses étriers, il pouvait ainsi lui effleurer la main. Elle libéra alors ses cheveux dans le ventail, lui brulant le visage de leur doux parfum alors que la sombre cascade atteignait sa poitrine. Il embrassa les vagues brunes brillant au clair de lune, puis tirant doucement sur sa main fit ses adieux et partit au Galop vers l’Ouest.  

 

*************  

 

- Mais papa ! C’est méchant un brigand !  

- Non pas celui la, les temps étaient très durs, il était obligé de voler aux riches pour donner aux pauvres !  

- Ahh comme Robin des bois ?  

- Oui oui… mais écoute donc la suite de l’histoire.  

 

*************  

Alors que Bess refermait sa fenêtre pour la nuit, Tim le valet sortit de l’ombre. Il était vert de haine. Jaloux comme un pou Tim s’en alla trouver au petit matin les soldats et leur répéta le discours du brigand.  

 

Bess quand à elle attendait son amour.  

Il n’arriva pas à l’aurore, il n’arriva pas à midi.  

Pourtant au coucher du soleil, avant la montée de la lune, à l’heure ou la route est un ruban sur la lande mauve, une troupe en habit rouge arriva. Les soldats du roi marchèrent jusqu’à la porte de la vieille auberge.  

 

Ils ne dirent pas un mot à l’aubergiste, ils s’installèrent plutôt et burent de sa bière. Ensuite, sans aucune cérémonie, ils attrapèrent et bâillonnèrent Bess, l’attachant au pied de son lit.  

Deux soldats se mirent a genoux aux fenêtres, les fusils a leur côté prêts a faire feu. La mort était à chaque fenêtre, et l’enfer à une grande fenêtre sombre d’ou Bess pouvait voir la route par laquelle le brigand monterait chez elle.  

 

Les soldats plaisantèrent en ricanant, la ligotant solidement, debout, au garde a vous, nouant dans son dos un mousquet, le canon tourné contre son sein.  

 

« A présent, ouvre l’œil ! » lui crièrent t’ils avec ironie, après l’avoir embrassée en riant à en réveiller les morts. Au fond d’elle, terrifiée, Bess pouvait entendre la voix de son bien aimé ainsi condamné...  

 

« Attend moi au clair de lune, j’arriverai au clair de lune quand bien même l’enfer me barrerai la route ! »  

 

*************  

 

- Hiiiiiii  

 

La petite fille sursauta, se cachant sous sa couverture avant de reposer de grands yeux attentifs sur son père.  

 

- Qu’est ce qui est arrivé ensuite ?  

 

Le père prit un air grave comme pour effrayer la petite fille.  

 

- Eh bien…  

 

*************  

Bess pleurait et tirait sur ses liens, se tordant les mains derrière elle, mais les nœuds étaient solides et tenaient bon. Ses doigts se trouvèrent par l’effort mouillé de sueur ou de sang. Elle essayait pourtant sans relâche, de les dégager, tirant, grattant, la dans l’obscurité, tandis que les heures s’étiraient telles des années. Enfin sonna minuit. Froide sur le coup de minuit, s’offrit enfin a un doigt la gâchette du mousquet.  

 

Elle affirma le doigt contre la gâchette et cessa tout effort. Les larmes roulaient sur sa joue et elle se tint debout, le canon toujours contre son sein, sans risquer d’attirer l’attention. Son regard désespéré fixait à présent la route, le ruban au clair de lune, vide.  

 

Le sang dans ses veines cognait, et montait en elle le refrain des battements accélérés de son cœur mêlé à la voix de son bien aimé.  

 

Clop Clop… avaient ils entendu ? Les sabots claquaient pourtant clairement.  

 

Clop clop au loin… étaient ils sourds qu’ils n’entendaient rien ?  

Au bas du ruban de lune, au devant de la colline, le brigand arrivait… chevauchant. A présent les soldats en habit rouge se tenaient prêts, imaginant déjà leur prime.  

 

Clop … dans le silence glacial !  

 

Clop … dans la nuit résonante !  

 

Le brigand arrivait de plus en plus près. Bess était blanche et ses yeux grands ouverts d’effrois, elle retint son souffle avant de prendre une ultime respiration… Puis son doigt bougea, le mousquet transperça le clair de lune, transperça sa poitrine et ainsi avertit son bien aimé dans un geste désespéré vers la mort.  

 

*************  

 

La petite fille avait retenu son souffle. Le regard fixé sur son père qui observait à présent un silence oppressant qu’elle osa rompre par des mots susurrés d’une voix aiguë.  

 

- Elle est morte ?  

 

Le père hocha la tête… La petite fille grimaça.  

 

*************  

Au coup de mousquet qui déchira la nuit, le brigand fit volte face vers l’Ouest.  

 

Il ignorait que là-bas, dans l’ombre de la vieille auberge, se trouvait Bess, la tête basse contre le mousquet, sa robe blanche rougie de son propre sang. Il l’ignora jusqu'à l’aube, jusqu'à l’aube ou il croisa dans une taverne Tim, aviné et malheureux.  

 

Son visage tourna au gris d’entendre comment Bess, la fille de l’aubergiste, Bess aux grand yeux noirs avait guetté son amour au clair de lune, et mourut seule dans l’obscurité.  

 

Les yeux exorbités, fous de rage et de chagrin, il empoigna sa monture, et reprit le chemin de l’auberge, maudissant le ciel. Un nuage de poussière s’éleva derrière lui, il galopait, sa rapière brandie haut au dessus de sa tête.  

 

Ses éperons étaient rouges sang sous le soleil de midi, rouges comme son manteau de velours quand il fut abattu sur le chemin. Son dernier souffle fut pour Bess, son visage clair ses yeux sombres et ses longs cheveux noués d’un ruban rouge… rouge comme le sang dans lequel il baignait, tachant son col de dentelle.  

 

*************  

 

- Elle est nulle ton histoire !  

 

Les yeux en larmes et une moue boudeuse aux lèvres la jeune fille détourna le regard de son père. L’histoire était aussi triste que belle.  

 

- Attend donc elle n’est pas finie !  

 

Elle se laissa alors convaincre par l’épilogue de l’histoire.  

 

*************  

De retour a l’auberge, Tim apprit la mort du brigand. Pourtant, malgré sa haine, il n’en ressentit aucune joie. Bess aussi n’était plus. Il ne reverrait ni ses grands yeux noirs, si ses lèvres en pétale de rose. L’auberge était endeuillée et Tim se sentait coupable.  

 

Chassé par l’aubergiste, il trouva refuge dans une église ou il pria. Il pria pour le salut des âmes de Bess et son Brigand.  

 

« Puissent-ils se trouver unis à jamais dans la mort, puisque par ma faute ils ont perdu la vie… »  

 

Depuis…  

Lorsque le vent souffle, roulant comme un torrent obscur entre les arbres touffus, quand la lune siège tel un galion fantomatique sur un océan de nuages, quand la route forme un ruban d’éclat de lune au travers de la lande mauve, un brigand arrive, chevauchant sa jument noire, jusqu'à la vieille auberge.  

 

Sur les pavés claquent et résonnent ses sabots, et il frappe de son fouet les volets fermés dans le silence de la vieille auberge.  

Il siffle alors une note…qui d’autre peut l’attendre là, si ne c’est Bess, Bess la fille de l’aubergiste, avec ses grands yeux noirs et ses longs cheveux, qu’elle nouait d’un ruban rouge amour…  

 

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La jeune fille se laissa surprendre par un sifflement mélodieux, elle regarda alors son père.  

 

- Tu as entendu ?  

 

Le père sourit alors que la jeune fille s’élancait vers la fenêtre de la vieille auberge, donnant sur la cour. Sont père la rejoignit et les yeux éblouis elle put observer les silhouettes transparentes d’un cavalier s’élevant sur ses étriers pour atteindre une femme dont les longs cheveux tombaient en cascade par-dessus la fenêtre...  

 

- Regarde ! Ils existent vraiment !  

- shhht...  

 

Le père l’attrapa parles épaules et lui sourit. Il observèrent le spectacle de Bess et son brigand, a la différence de l’histoire que sur la route ruban de lune sur la lande mauve, sur la jument se trouvait le couple réuni, fuyant vers l’Ouest pour vivre leur amour éternel…  

 

- Bien sur qu’ils existent ! Il est très rare de les voir, mais ils nous rappellent que l’amour dure toujours, même au delà de la mort.  

 

La jeune fille se serra contre son père.  

 

- Ça veut dire que tu aimeras maman toujours toujours ?  

- Toujours ! Et un jour toi aussi un beau jeune homme t’aimera toujours…  

 

Ils restèrent quelques instants puis le père borda sa fille avant de sortir de la chambre.  

 

Dans la cour, cachée dans l’ombre de la vieille auberge, un troisième fantôme souriait. Tim regardait s’enfuir les amoureux avant disparaitre dans un scintillement mystique.  

 

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Sur la base du poème " The Highwayman" du poête Alfred Noyes, Mandown productions livre ici une fresque animée, réaliste et fantastique à la fois, triste et romantique, historique et contemporaine, jouant tout au lond du film sur les dualités qui feront de ce premier film d'animation de la societé de production sans contexte un succes. La direction est assurée par Clément Bates qui a déja signé pour Mandown plusieurs films a succès a la réalisation irréprochable.

Scénario : (3 commentaires)
une série B d'animation de Clement Bates

Robert Ginerro

Rebecca La Barbera

Rene Elliott

Caroline Burns
Musique par Rebecca Goldenberg
Sorti le 22 décembre 2023 (Semaine 990)
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