Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

Loupieau Production France présente
Marie Caradec et les trois boîtes à musique

Il pleuvait. Encore et encore, la pluie se déversait et ruisselait sur les grands et beaux bâtiments parisiens. Quelle triste journée en ce dimanche tant désiré. Les gens ne sortaient même pas, gagnés par la morosité. Demain, déjà, le travail reprendrait son cours et durerait jusqu'au samedi. François Mareval (Chris Kubota), assis confortablement dans son fauteuil de soie rouge, lisait tranquillement un de ces bons romans de Zola. Soudain, alors que la pluie continuait de tomber au-dehors, l'on frappa trois coups brefs à sa porte. Qui pouvait donc bien oser le déranger dans sa lecture qui consistait aujourd’hui en son seul loisir, son seul bonheur? L'homme se rassit un peu plus convenablement dans son fauteuil et cria à sa femme:  

- Yvonne, ouvres la porte, s'il te plaît!  

Elle s’exécuta et laissa entrer à l'intérieur un homme d'un âge respectable, la barbe bien taillée, blanche, comme les quelques mèches de cheveux rebelles qui trônaient là sur sa tête. En apercevant l'arrivé, François bondit de son fauteuil et s'empressa d'aller saluer cet homme.  

- Oh, Monsieur de Marsac, quel plaisir!  

- Oui, oui. Asseyez-vous donc, Mareval.  

Alban de Marsac (Stanley Harris) était le chef de la police parisienne. En entrant chez son subordonné, il n'avait donc pas jugé utile de respecter les quelques règles de politesse pourtant si importantes. Mais son poste et les circonstances actuelles l'obligeaient à abréger quelque peu sa visite. Car aujourd'hui, en ce 3 avril 1906, de Marsac pensait bien avoir réalisé un gros coup.  

- Mareval, on a enfin trouvé où ce cachait Marie Caradec.  

- Où donc?  

- Allée des Cieux.  

 

Marie Caradec (Lisa Clausen) était la criminelle la plus recherchée du pays. On lui attribuait le tristement célèbre attentat des Champs Élysée, au cours duquel de nombreux dignitaires et haut-placés français furent tués. C'était sur cette femme, une pauvre dame, que c'étaient portés tous les soupçons.  

François était parti tout de suite là-haut, Allée des Cieux, dans cette allée qui portait si bien son nom, car elle se trouvait au-dessus de Paris, quelque part dans les nuages. C'était un beau quartier, et François devait avouer qu'il ne pensait pas retrouver cette femme là-bas. Il volait désormais, essayant tant bien que mal de passer à travers les gouttes pour rester au sec. Soudain, il s'arrêta sur un nuage énorme et regarda vers le bas. «Tiens, aujourd'hui, le quartier est plutôt vers Les Tuileries...» se dit-il. Il salua les passants, -il ne pleuvait pas ici- tout en cherchant du coin de l’œil cette femme mystérieuse. Mais il ne savait pas qu'il venait à peine de la croiser. Marie Caradec, un foulard noir sur la tête et de grosses lunettes aux vitres fumées sur le nez, tournait la poignée de sa petite maison, qui ressemblait plus à une cabane abandonnée qu'à une habitation. Elle poussa la porte et rentra enfin chez elle.  

 

Plus loin...  

 

Alexandre Hautbois (Alan Easdale) marchait dans une des ces rues si belle avec sa petite amie Julie Girard (Maiween Peter Best). La pluie avait cessé, désormais. Les deux jeunes amoureux étaient sortis faire un petit tour dehors, avant qu'il ne soit l'heure de rentrer chez leurs parents respectifs après cette journée ratée. Au coin d'une rue qu'ils connaissaient si bien pour les nombreux baisers qu'ils avaient échangé, un petit gamin comme l'on en croise souvent dans Paris les avait accosté, un gros tas de journaux trop lourd à porter dans les bras. Il haranguait:  

- Les nouvelles du jour! «M. le Président prévient la Russie«! «Marie Caradec trouvée»! Achetez, achetez le journal!  

- Eh, petit! Tu as bien dis que Marie Caradec a été trouvée?  

- Ptêt ben...  

Comprenant que l'autre ne dirait rien si on ne lui payait pas son journal, Alexandre sortit de sa poche quelques sous et les tendit au gosse, qui donna le journal en échange.  

Quand l'affaire Caradec avait éclatée, il l'avait tout de suite cru innocente. Il n'aurait su dire pourquoi, mais quelque chose ne collait pas dans cette histoire. Depuis, il suivait avec attention chaque information nouvelle qui émanait de cette affaire. Il avait réussi à convaincre Julie de son innocence aussi.  

Il lut à voix haute pour que Julie entende aussi:  

«Hier, vers 20h30, un passant affirme avoir aperçu la dénommée Marie Caradec dans une ruelle sombre de l'Allée des Cieux. La police est déjà sur les lieux.».  

Le reste de l'article n'était que papoteries inutiles, juste des mots mis bouts à bouts pour combler le vide de la page. Alexandre regarda son amie dans les yeux. Un regard suffit et ils partirent vers l'Allée des Cieux en volant, main dans la main.  

 

Les deux jeunes gens connaissaient l'Allée comme leur poche pour y avoir passé de nombreux instants complices. Et une ruelle sombre, ils n'en connaissaient qu'une seule: celle située en marge du quartier. Ils n'avaient jamais tenté d'y mettre les pieds, par peur d'être attaquer par un quelconque bandit. Mais ce soir là, tout était bien différend. La ruelle était déserte et sombre. Une odeur désagréable se répandait partout. Et, tout au bout de la ruelle, presque à l'écart, il aperçurent une drôle de cabane, toute petite, délabrée. Pourtant, quelqu'un vivait ici. Alexandre s'approcha, entraînant avec lui Julie. Ils frappèrent doucement à la porte de ce qu'ils croyaient être la maison de Marie Caradec. Ils entendirent des pas précipités et rentrèrent alors dans la maison.  

- Mme Caradec? Ce n'est pas la police, n'ayez pas peur!  

Alexandre s'était approché d'une sorte de cheminée. Il l'examinait avec attention, quand, soudain, un œil apparut devant lui, sortant de l'obscurité. Il recula, et Marie Caradec sortit enfin.  

- Saloperie de suie! s'exclama-t-elle en époussetant sa robe toute salie.  

Elle les regarda enfin, plongeant son beau regard bleu angoissé dans leurs yeux. La trentaine passée, elle était toujours très jolie, mystérieuse, mais terriblement amaigrie, comme si cela eut été la conséquence de cette cavale. Elle invita les deux visiteurs à s'asseoir et fit de même. Elle se servit alors un grand verre de cognac et trempa ses lèvres dans le liquide avant de reprendre:  

- Que voulez-vous donc ?  

- Vous sauver.  

Elle ricana et s'entrucha.  

- Me sauver? Il semble pourtant que je sois promise à mourir sur l'échafaud pour un crime horrible que je n'ai point commis. Mais, oui, vous pouvez m'aider.  

- Ah oui? Comment?  

- En rassemblant trois boîtes à musique, qui, une fois réunies, chanterons ensemble la vérité. La première est en ma possession. Et je sais où se trouve la seconde.  

- Où?  

- Au marché ambulant.  

 

Plus loin...Plus tard...  

 

Cela n'avait pas du tout ravi Alexandre et Julie. Bien au contraire, ils étaient désormais obligés de chercher à travers la ville une boîte à musique dans le marché ambulant. Mais pour ce faire, il fallait déjà trouver ce marché. Il se déplaçait par magie, au gré des vents, à travers toute la ville. On pouvait le retrouver sur les Champs de Mars un jour, puis, le lendemain, il avait déménagé tout au Nord de la cité, dans un coin perdu et oublié. Alexandre et Julie survolaient la cité, à la recherche du marché. Soudain, Julie pointa du doigt une place où tout semblait bouger selon un mouvement qui suivait le tracé de la place. Il se hâtèrent d'y aller.  

C'était bien lui. Les étales du marché ambulant se mouvaient à travers la place. Il y avait les échoppes de vêtements, les marchands invisibles de fruits et légumes, les fromagers, les bouchers, les poissonniers...Tout ce petit monde était ainsi réuni et tournait en carré. Ne savant pas où donner de la tête, les amoureux se réfugièrent à l'intérieur d'une petite boutique mal éclairée. Ils allaient se concerter quant aux choses à faire, quand Alexandre montra une étagère derrière le dos de Julie. Et, dessus, était posé une jolie boîte à musique ouvragée, mais encombrante. Elle coûtait 500 francs. Et, même en fouillant dans leurs poches, ils n'arrivaient pas à plus de 150 francs...Il allait falloir se résoudre à la dérober. Julie alla alors distraire le commerçant, avec sa poitrine avantageuse, tandis que Alexandre emportait avec lui la boîte à musique. Tous les deux se rejoignirent et partirent retrouver Marie à sa maison.  

Mais, une fois là-haut, elle n'était plus là. Il avait eu beau fouiller la maison de fond en comble, Marie avait disparu. Julie arriva alors en tremblant, une feuille de papier entre ses doigts.  

«La police m'a trouvé. Je suis condamnée. Sauf si vous rassemblez les trois boîtes à musique. Vite!».  

Alexandre examinait désormais la boîte à musique rapportée. Il remarqua que un côté semblait bizarre. A force d'essayer, il arriva à trouver la position d'un petit tiroir. Dedans, un mot.  

«Ma dernière sœur se trouve avec les morts. Elle s'amuse comme une folle.».  

Les catacombes. On raconte que leurs morts ne le sont pas totalement. Pourtant, c'était bien là que Julie et Alexandre devaient se rendre s'ils voulaient sauver Marie Caradec...

Scénario : (2 commentaires)
une série A fantastique de Bianca Staite

Alan Easdale

Lisa Clausen

Chris Kubota

Maiween Peter Best
Avec la participation exceptionnelle de Stanley Harris
Musique par Sean Ferguson
Sorti le 26 mai 2023 (Semaine 960)
Entrées : 24 721 606
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=18357