Bonjour,je souis Yianna, je souis rousse, et rousse, mais je me décolore en blonde, grâce au shampoing « Blondasse » parce que je le veux bien, sinon je ne le ferai pas. Je ne suis pas finaude d'accord, mais faut pas pousser babouchka dans la Volga non plus. Il paraît que cette couleur ma va bien. Je souis venue en France pendant le semaine de l’idiote, pour que je défile sur une podium en pétite tenoue très légère, pour presenter des coulottes de grand-mere thermodactiles, quand tu les touche, ça chauffe. Mais y’a trop de concurrence, et je veux faire du cinéma, pour mé voir en grand sur un écran, avoir plein de thounes et être connoue et reconnoue. Un jeune homme fort beau, il dit qu'il est producteur, réalisateur, hardeur, je lui dit qué moi aussi je souis pleine d'ardeur au travail, me repère et me propose, de faire du cinéma X, en chiffres romain ça veut dire 10, et que je serais célèbre, et que j’aurai ma photo sur les couvertoures des magazines. Je dis oui tout de suite. La gloire au bout de 10 films, ce n’est pas la mer à boire meme si je préfére la vodka frelatée.

Il me prévient que pour faire du cinéma, il faut coucher. Ca ne me gene pas, je souis la reine de la sieste, j’adore dormir.
Il me dit qu’il veux une fille, jolie, jeune, sexy, ce qui est flatteur pour moi, qui aura le rôle d’une charcutière, ça me plait un peu moins comme idée, mais faut bien commencer par quelque chose. Son film s’appelle: « Die Grosse sossiflaard ». L’action se passe en Allemagne pendant le 2eme guerre mondiale. C’est un film historique.

Il me dit que la charcutière est un spécialiste de la saucisse, et le charcutier c’est loui, et Monsieur Gounetar est le représentant qui m’apporte des nouveaux produits à vendre, et me déballe sa saucisse et la met sous mon nez, en disant que c’est le saucisse la plus grosse d’Allemagne. La réalisateur me dit que je dois être douée en sucette. Alors je loui dit que je ne comprends pas. Je vend des saucissons ou des bonbons, faudrait savoir. Et pouis il me parle de fée quelque chose, et je ne connais que la fée clochette, celle qui fait « gling gling » et la fée du logis qui nettoie tout d’une coup de baguette magique, mais alors la fée lassion, jamais entendu parlé de celle-là. Il me rassure en me disant que tout ça est aussi une histoire de braguette magique. Sa langue a fourchée sans doute. Abracadabra et y paraît que ça change de volume comme par enchantement. Il me dit que c’est magique. Que le charcutière à ce pouvoir. C’est poétique en plous.

Il me décrit la scène ou le charcutier et Gounetar colmateront mes trous à coup de boudins. Là je lui dit que ce n'est pas la peine de colmater quoique se soit, je n’ai pas de fouite, et que si c’est le cas, c’est un plombier qu’il faut. Il me dit que c’est pour la séquence d’après le plombier. Que je devrait m’occuper de son gros robinet. Et je dis que je suis la charcutière, pas la plombiere. Le plombier n’a qu’a s’en occuper lui même de son robinet, c'est son metier, il n’a pas besoin de moi pour ça. Et pis on n’est jamais mieux servi que par soi même, de toute façon c’est prouvé.

On verra demain ce que ça donnera. Mais une grande metteuse en scène, Françoise Trufouille, m'a contactée à la sortie de cette audition, sur les conseils de ce jeune homme. Elle me fera joué dans son premier film. Un film d’auteur, ou je dois dire un texte très intellectuel que j’ai même pas compris le moindre mot, mais c’est assez long. Au premier plan il y’aura une fontaine qui coule à gros bouillon, je serai derrière avec l'autre comedien à lui parler dans son gros micro. Une femme qui comprend mes désirs de cinéma et de comédienne. Et depouis "les autres ont jaloux, les autres sont jaloux, mais je, je, m'en fout." Un grande carrière m’attend. En plous j'ai le choix entre 2 films, peut-etre les 2...

Yianna : Virginia Lillard
Le réalisateur, producteur, hardeur : Chubby Birze