Matt ( Kenneth Spike ) et Rosy Carson désespéraient de pouvoir, un jour, réussir à ranger correctement leur maison. Les invités arriveraient dans 2 heures et rien n’était prêt à leur grand désespoir car ce jour était un jour si important : c’était l’anniversaire de leur petite fille Célia ( Anya Kondor ).  

8 ans jour pour jour … mais l’heure était au rangement car Célia avait encore fait des siennes.  

Ce n’était pas une petite fille méchante mais dès son plus âge, ses parents avait remarqué la curieuse manie qu’elle avait de ranger, d’empiler les objets. Sans trop s’inquiéter dans un premier temps, le couple avait pris le taureau (Célia) par les cornes pour s’assurer de la bonne croissance de leur fille qui balbutiait encore à 3 ans … et le verdict tomba : Célia était atteinte de troubles du spectre autistique, autrement dit elle était autiste.  

Le couple tomba des nues et apprit à vivre avec, laissant leur fille aligner les objets ou jouets qu’elle trouvait. C’était un comportement typique chez un enfant autiste.  

Moralement c’était très dur car Célia ne communiquait pas ou très peu, que par l’intermédiaire de cris infantiles et ses parents étaient dans cette situation horrible où on ne comprenait pas ce que nous disait notre enfant. Comment se sentait-elle ? Etait-elle contente ? Pourquoi ne souriait-elle jamais ?  

Désemparée, Rosy craquait régulièrement, excédée par son impuissance même si par moment Célia semblait revenir de son monde et elle semblait lucide et comprenait ses parents.  

Il fut décider pour Rosy de ne pas travailler et de se consacrer pleinement à sa fille, la maintenir éveillée pour qu’un jour, elle puisse redevenir consciente et vivre tout simplement sa vie de petite fille. Célia était une petite fille énergique mais bel et bien coincée dans un état d’esprit fermé qu’elle seule connaissait. Sa vie à l’heure actuelle se résumait à ranger, aligner des objets, écouter ses parents sans comprendre. Elle avait peu d’interaction avec le monde extérieur et il n’y avait aucun signe d’encouragement depuis ses 2 ou 3 ans.  

Ce soir, Célia était habillée de rose et jouait, seule, avec elle-même dans le salon en attendant l’arrivée des invités. Finalement le couple avait pris la décision de se partager les tâches : Rosy au fourneau et Matt au rangement. Enfin, il rangeait ce que la demoiselle avait déranger pour re ranger à son idée… boîtes de conserves, jouets … H – 40 minutes Matt était habillé et préparait la table et Rosy finissait de s’habiller. Ce serait une soirée d’anniversaire simple et sans fioriture pour les 8 ans de Célia : les grands-parents de Rosy venaient et c’est tout.  

Célia détestait le monde, l’abondance de personnes autour d’elle lui provoquait des spasmes et lors d’une soirée, elle s’était mise à crier sans que l’on puisse l’arrêter … une anecdote comme les parents aimaient, … la panique totale. Depuis cela, Matt et Rosy devaient faire venir leurs amis ou aller chez eux de manière douce, en prévenant longuement Célia.  

La sonnette de l’entrée retentit et Matt entreprit de prendre Célia avec lui, pour souhaiter la bienvenue aux premiers invités. Les embrassades furent chaleureuses, il faut dire que la famille était restée soudée depuis la nouvelle et Célia était le centre de toutes les attentions malgré elle. Les grands-parents adoraient Célia et avaient appris à la connaître et Célia les reconnaissait également. Le repas se passa formidablement bien et enfin arriva le moment tant attendu du dessert et des cadeaux. Célia était sur les genoux de Rosy et se demandait ce qu’elle faisait là tout en regardant les personnes autour d’elle. Enfin Matt arriva avec le gros gâteau et tout le monde entonna le « joyeux anniversaire » que l’on connaît tous. Pris au dépourvue, Célia commença à geindre. Célia fit signe de baisser d’un ton et ils purent enfin ouvrir les cadeaux. Le réflexe bien malheureux qu’avaient souvent les invités ou amis du couple était de n’offrir bien souvent que des vêtements, ne sachant pas, par erreur, que Célia savait jouer, à sa manière certes, mais savait manipuler ses jouets sans les casser.  

Et le soir du 8ème anniversaire de Célia fut un jour exceptionnel, et tout le monde fut, à leurs tours, pris au dépourvu. Les grands-parents avaient eu l’idée d’offrir un jouet qu’il voulait original, et ils avaient trouvé une vieille boutique embauchant des personnes adultes et autistes relativement autonomes fabriquant des jouets à l’image des enfants atteints de cette maladie. Enfin, d’après les dires car ils n’eurent affaire qu’à l’étrange propriétaire, un certain Monsieur Strange ( Kenneth Spike ) .  

Ainsi, ils avaient fourni à ce Monsieur la photo de Célia pour qu’ils puissent la reproduire. « Mystère et boule de gomme » était le nom de cette association, et ce soir fût l’occasion de découvrir à quoi ressemblait ce jouet.  

Célia manipula par curiosité le papier cadeau qui fit du bruit. Et elle déballa elle-même le paquet laissant apparaître une petite boîte étoilée, en fourrure et manifestant de qualité.  

Matt prit délicatement la boîte, l’ouvrit d’un côté pour y saisir doucement le jouet … tout le monde contemplait la scène, y compris Célia, ébahie par ce silence soudain.  

Et apparut aux yeux de tous, une poupée d’environ 15 centimètres, réplique exacte de Célia. Blonde, les cheveux bouclés, des petites lunettes et un large sourire ornaient son visage, sidérant … Les yeux écarquillés, les grands-parents se félicitèrent tandis que Rosy ne cessait de regarder son mari, qui, lui, souriait … et une larme coula de son visage, il fixait Célia.  

A cet instant, tous les visages tournés vers Célia la virent sourire, un magnifique sourire de petite fille, le premier depuis ses 8 ans. Toute l’assemblée était émue tandis que Célia, restait scotchée devant cette poupée qui souriait également. Le reste de la soirée se passa formidablement bien et indubitablement le cadeau plaisait énormément ; la petite fille n’avait plus lâché la poupée de la soirée. Les grands-parents partirent et tout le monde alla se coucher.  

Alors que Matt et Rosy refaisaient la soirée dans leur lit, il en était tout autrement pour Célia.  

La petite fille s’était effectivement reconnue en ayant vu la poupée mais plus que tout, une nouvelle aventure commençait alors pour elle. Célia avait vu son sourire, mais pas seulement … Lors de la soirée, la poupée lui avait fait des clins d’œil et dans son lit Célia tentait de cligner d’un œil, pour imiter sa poupée. Ce n’était pas simple, mais après quelques essais infructueux elle réussit à cligner de la paupière gauche puis droite. Célia souriait dans le noir … -« C’est bien Célia ! » … Ne pouvant s’exprimer, Célia eut d’emblée, à l’écoute de ce qui venait de parler, un haut de cœur incontrôlé, lui rappelant de se calmer. Dans le noir, elle n’y croyait pas, c’était bien sa poupée qui lui parlait … -« Non ne tu ne rêves pas Célia, je te parle et je suis toi et tu es moi ». Etait née une idylle bien particulière car Célia venait de trouver son âme sœur qui l’aiderait sans doute, qui serait sa confidente. Et le plus formidable dans tout cela était qu’elle communiquait.  

Le miracle qui avait eu lieu le soir auparavant se poursuivait visiblement et les parents de Célia étaient aux anges. Elle semblait maintenant éveillée et paraissait à présent à l’écoute, cette poupée était une bénédiction ! Célia ne se séparait toujours pas de celle-ci et les parents avaient déduit qu’elle s’était reconnue et qu’en aucun cas ils avaient pensé lui offrir un cadeau pareil. Pour Célia, la poupée fut un chamboulement total et dans son monde un peu plus ouvert vers l’extérieur, elle prenait énormément de plaisir à bavasser avec son jouet, enfin plus exactement avec Dana ( Anya Kondor ). Dana était une poupée bel et bien vivante, le reflet même de Célia. Coquine, Celia semblait animée d’une vie qu’en présence seule de sa propriétaire. Dana expliqua à Célia que s’était un secret et qu’aucun adulte ne devait être au courant… Marché conclu ! Célia, dans son for intérieur, se surprit elle-même et enfin elle semblait avoir trouvé une personne capable de la comprendre et d’échanger normalement. D’un point de vue extérieur, Célia souriait et semblait obnubilée plus que jamais par la poupée sans nom.  

Les jours qui suivirent furent paradoxalement calme par rapport à ces huit dernières années, amenant Rosy à se concentrer sur sa fille et à l’observer davantage. Elle était heureuse de voir que ce jouet l’avait changé dans le bon sens. Malgré tout, Matt avait confié à Rosy ses sentiments sur ce changement soudain. Contrairement à Rosy qui était plutôt terre-à-terre, cette poupée ravivait des souvenirs plutôt terribles de huit ans en arrière. La naissance des jumelles, Célia et Dana … l’accouchement qui s’était mal passé et au cours duquel Rosy avait failli perdre la vie.  

Une décision unique à prendre et en urgence pour Matt, complètement débordé par les événements et il avait fait ce que son instinct lui avait fait dire à cette question terrible : « Votre femme est en train de mourir Monsieur Carlson, elle perd énormément de sang, malgré nos efforts 3 vies attendent d’être sauvés mais seulement 2 pourront l’être réellement. Laquelle de vos filles ou de votre femme décidez-vous de garder ? » Ce fut Rosy et Célia les survivantes … et depuis ce jour où ils découvrirent l’autisme de Célia, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle les punissait d’avoir fait perdre sa sœur.  

Les jours et les mois passèrent, Dana la poupée menait la vie de Célia comme dans un rêve. Elle lui parlait et lui faisait faire quelques bêtises, histoire d’embêter les parents. De son côté, Célia paraissait indéniablement plus vivante et les parents ne pouvaient que la féliciter de voir l’interactivité entre les 2 parents et leur enfant, enfin prendre à cette nouvelle vie tellement voulue et si enthousiaste maintenant. La maison respirait enfin le bonheur. Célia et Dana, copines comme cochons, profitaient de l’absence de leurs parents pour communiquer dans le secret et dans ce monde-ci, Célia paraissait être une petite fille « normale », parlant et comprenant ce que lui disait Dana. Un jour lorsque Rosy s’absenta quelques temps, Dana cavala de ses petites jambes dans le couloir qui amenait dans la chambre des parents. Célia la poursuivait derrière, rigolant à en tomber par terre et dans la chambre, la poupée sauta sur leur lit et Célia en fit autant. Sous l’effet de son poids, Dana voltigea pour atterrir dans une de ses paumes de mains de Célia.  

De ses yeux noirs, Dana la fixa puis enfin lui dit qu’elle était sa sœur. Célia ne comprenait pas … Dana lui demanda de regarder dans le tiroir de la table de chevet de son papa … Elle saurait pourquoi très rapidement, ce que Célia commença à faire.  

-« Célia ? » fit Rosy, les yeux écarquillés dans l’encadrement de la porte de la chambre.  

-« Maman ? » répondit Célia, manifestement surprise par l’intervention de sa mère et surtout car elle avait découvert ce qu’elle craignait.  

Les larmes coulèrent abondamment sur les joues de Rosy et elle courra jusqu’à sa fille –« Tu parles, enfin ... » et elle s’effondra en pleurs avec sa fille sur le lit.  

Rosy se pencha vers la poupée, inerte et lui susurra –« Merci Dana »  

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Boost Films GM met les petits plats dans les grands et vous présente avec Emily Orselli son premier film d’animation à Gerardmerveille. Film réalisé par Eliza Toutantai et mélangeant techniques d’animation en stop motion, go motion complété par de la 3D pour les scènes complexes. La fluidité est de mise sur ce film soigné et à destination des enfants mais des adultes également.  

Le casting vocal est assuré par Anya Kondor dans une performance étonnante puisqu’elle prête sa voix à Célia ainsi qu’à Dana la poupée. Monsieur Carson est joué par Kenneth Spike et interprète également le mystérieux Mister Strange.  

C’est Anton Miller que nous retrouvons dans un genre différent, autre que le thriller dans un score enchanteur.