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InShadow Production™ présente
Lepidoptera

Lepidoptera adopte un langage dur sur un thème à caractère sexuel. Ce n'est fait que dans le but d'intensifier le récit. Cela pourrait toutefois troubler les plus sensibles. Le film est donc fortement déconseillé aux moins de 12 ans, le scénario ayant recourt (à plusieurs reprises) à de la violence psychologique et parfois physique.  

 

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« Mon fils n'a jamais été très efféminé. Il n'a jamais été passionné par les comédies musicales ou par Barbra Streisand. C'était pas un dur non plus, mais j'ai jamais vu en lui une future folasse, comme on en voit dans toutes les séries ou télé-réalitées qui passent en boucle sur Spim Telly. C'était juste mon petit garçon. Alors, quand il est venu et qu'il m'a demandé de m'assoir, je m'attendais à tout sauf à ça.  

Je l'aimais et je l'aime encore, bien sur, mais comment dire ... il me dégoute, me répugne. Quand je le vois, quand j'y pense je ... »  

 

Driiiiiiiing. Driiiiiiiing. Driiiiiiiing. Driiii  

 

« Pardonnez-moi docteur, je vais devoir vous laisser. J'essaierai de ne pas manquer notre prochaine entrevue ... »  

 

Kieran (Salomon Kondor) se saisit de sa veste, et sortit de la pièce, avant de dévaler les marches de l'immeuble à toute allure. Il commençait à connaître l'édifice, puisqu'il s'y rendait une fois par semaine, et depuis près de neuf ans. Neuf ans, qu'il se confiait au Dr. Macguinness. Neuf ans, que sa femme n'était plus et qu'elle dégustait les pissenlits par la racine ...  

 

Il sauta dans son vieux tacot miteux, et prit la direction de Swaive. Un crime venait d'y être commis, et il devait y filer au plus vite. Kieran était flic. Pas un flic pourri ou alcoolique, comme on en voit dans tous les bons polars hollywoodiens, juste un banal flicard.  

 

Il arriva très vite sur la scène du crime, où l'attendait toute une équipe d'enquêteurs.  

 

« - La victime était un homme  

- Était ?  

- Disons qu'il a subit quelques transformations ... »  

 

Kieran souleva le voile qui recouvrait le cadavre, et comprit ce dont voulait parler son collègue ; le défunt venait d'être amputé de son organe de copulation. Les plaies n'avaient pas cicatrisé, mais le travail semblait propre et concis. Comme si l'assassin avait une parfaite maîtrise du scalpel ...  

Il ne portait aucun papier sur lui. Quelques pièces, un ticket de cinéma, des clefs, une alliance. Rien qui ne pouvait donner son identité.  

 

« On ne se retrouve pas à Swaive par hasard ... »  

 

Swaive était un quartier investit par la communauté homosexuelle, où la luxure et le sexe régnait. Les gens ne venait pas y acheter du pain ...  

L'enquêteur se mit alors à déambuler dans les rues, où régnait une ambiance singulière, qui ne lui plaisait guère. Il fit tous les bars, les boites de nuit, les sex-shops, les boîtes de strip-tease du quartier. Munit de la photo du cadavre, il écumait chaque coin et recoin, certain que la victime y avait déjà posé un pied avant lui.  

 

« Eh ! toi ! t'es plutôt mignon, je peux t'aider ? »  

 

Kieran, qui semblait perdu au milieu des néons bleus, se retourna brusquement et découvrit la jeune femme qui venait de s'adresser à lui. C'était clairement une pute, et pas de luxe à en juger par la crasse qui enrobait sa jupe, assortie à son vernis rosâtre. C'était digne d'une roulure de chez Disney. Elle se présenta, elle s'appelait Vanilla (Lily Vinding) et semblait apte à l'aider. Il lui montra la photo, et elle reconnu immédiatement la dépouille. C'était celle d'un homme, qui selon elle, était coincé dans un mariage sans amour et qui venait chercher un peu de réconfort à Swaive. Mais elle n'en dit pas plus. Elle n'en savait pas plus. C'était un inconnu, qui voulait simplement se faire plaisir. Un plaisir coupable qui l'avait condamné ...  

 

[...]  

 

Les jours passèrent sans que l'enquête n'avance, sans qu'aucune autre découverte ne soit faite. Kieran était obnubilé par ce meurtre des plus étranges, et tentait de clarifier la situation, en vain. Ce n'était pas le plus lucide et le plus perspicace des hommes et ce malgré son statut.  

 

Mais un soir, il reçut un appel. Un homicide semblable venait d'être commis. Ni une, ni deux, il prit ses jambes à son cou jusqu'à Swaive, qu'il commençait à connaitre, à défaut de l'apprécier. Les néons bleus ne l'éblouissaient plus, ce qui lui piquait les yeux, c'était justement ce qu'il voyait ...  

 

Le cadavre avait été découvert entre deux poubelles, et son pénis dans l'une d'elles. Il s'agissait encore une fois d'un habitué du quartier. Mais cette fois-ci, l'homme semblait assumer sa « sexualité déviante » ; sa tenue moulante, aux couleurs de l'arc-en-ciel, parsemée de quelques strass et au col plongeant avait dû attirer de nombreux regards. Peut être était-ce cette exubérance qui lui avait fait faute. Ou peut être était-ce simplement son aberrante attirance pour ce qu'il n'était plus, qui l'avait conduis entre ces deux vides-ordures, et qui l'avait flingué. Le fait que les hommes lui plaisent n'avait pas plu. Soudain il comprit : les deux hommes n'avaient aucun lien, ils étaient innocents et avaient été tué ... par hasard, par malchance. L'assassin voulait « faucher de la tafiole », et n'avait fait que piocher dans la masse grouillante de Swaive ...  

 

[...]  

 

« Mais putain, mais comment on peut faire ça ? Tirer au sort des gens comme ça, dans la rue, et décider qu'ils ne vivront plus, qu'ils ne seront plus. Ça pourrait être n'importe-qui : mon voisin, votre libraire, ce chanteur à la mode qui se promène avec un renard en laisse, ou ... ou mon fils ... Mon fils, quoi que j'ai pu dire, je l'aime, je l'aimerai toujours et j'aime le prendre dans mes bras. Et j'aimerai le prendre dans mes bras maintenant, lui dire que tout va bien, que le monde n'est pas cruel, que le monde est beau, qu'il vivra heureux en assumant ce qu'il est, sans craindre d'être raillé à chaque bout de rue. Mais c'est faux, la vie, les gens, tout en ce bas-monde est mauvais. Nous sommes vraiment loin du meilleur des mondes possibles ... »  

 

Kieran était confortablement allongé sur un large sofa, face au Dr. Macguinness (Jessie Altman), à qui il se confiait. Ses yeux, éraillés, révélaient l'émotion qu'il n'arrivait pas à contenir, cette détresse, cette tristesse et cet amour démesuré, et pourtant enfoui, qu'il portait à son fils.  

 

« Pourquoi ne pas le prendre dans vos bras, et lui dire la vérité ? La vie est cruelle, mais vous êtes là. Vous êtes là pour le consoler, vous êtes là pour l'apaiser, vous êtes là pour l'aimer. »  

 

La séance touchait à sa fin et Kieran ne désirait qu'une chose : prendre son fiston dans ses bras. Il s'enfuit alors précipitamment, roula à toute allure, et n'eut pas la patience d'attendre l'ascenseur au bas de son immeuble, favorisant la cage d'escalier. Mais, lorsqu'il pénétra dans son appartement, encore haletant, il se rendit compte que personne ne l'y attendait. Il se mit à crier, à hurler le nom qu'il avait donné à son fils une dizaine d'années plus tôt. Personne ne répondit. Il était seul, et l'excitation ressentie à peine quelques minutes plus tôt, commençait déjà à s'envoler, et fut définitivement évincée par la culpabilité et par la panique, quelques minutes plus tard ; une lettre était posée sur son vieux bureaux. C'était une lettre d'adieu sous forme de poème : son fils venait de s'en aller, et s'était « envolé pour un monde, son monde. Un endroit où il se ferait une place, dont il ne serait jamais lasse. Un lieu pour l'amour, quels qu'en soient les contours. Là où l'extravagance n'est pas synonyme de déviance. ».  

 

Il avait cédé au chant des (mecs déguisés en) sirènes de Swaive.  

 

 

Il n'eut pas le temps de réfléchir, qu'il était déjà en train de sonder tous les habitués du quartier, une photo de son gosse à la main. Personne ne lui donnait ce qu'il désirait, personne n'avait vu son gamin de bientôt seize ans. Soudain, il reconnut la pute de l'autre soir, qui discutait avec une autre femme de bon goût. Elles étaient de l'autre côté de la rue et devaient s'échanger des conseils, lorsqu'il les interrompit.  

 

« Décidément mon chou, on ne se quitte plus ! Que veux-tu aujourd'hui ? Je me soumets à toutes réclamations ... »  

 

Elle parut déçue, lorsqu'elle vit la photo. Pour Kieran, ce n'était plus une déception, mais un déchirement lorsqu'il essuya un énième « Non, ce petit minet ne me dit rien ». Mais, porté par la peur de voir son fils massacré, il continua son investigation, sans plus de réussite.  

 

Il était près de minuit, et il se faufilait enfin dans sa voiture, abandonnant ses recherches, lorsqu'un hurlement saillant retentit. Kieran bondit hors du véhicule, et vit une immense masse de curieux se former, au bout d'une rue des plus étriquées. Il se hâta, tenta de se frayer un chemin dans la cohue et arriva à l'origine du cri. Une flaque de sang recouvrait le sol. Et contre un mur, un corps mutilé, qui venait clairement d'être châtré, gisait. Il reconnut immédiatement la victime. C'était la fameuse catin aux yeux bridés, dont le secret entourant son genre venait d'être trahis. En la voyant, étendue contre le mur, ensanglantée, estropiée, Kieran ressenti un énorme soulagement ; son fils était encore en vie. Mais pour combien de temps ?  

 

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Le titre du film s'explique ainsi : Kenneth Richardson compare les victimes à des lépidoptères, de par la métamorphose qu'elles ont subi. Le tueur pourrait ainsi être assimilé à un collectionneur de papillons, qui décime ses victimes, pour mieux les contempler ...  

 

Scénario : (3 commentaires)
une série B policier (à suspense) de Kenneth Richardson

Salomon Kondor

Jessie Altman

Mickael Glau

Lily Vinding
Musique par Gina Harland
Sorti le 19 juillet 2025 (Semaine 1072)
Entrées : 25 379 366
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