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Oz Films présente
Le sang des moissons

Durée: 1h45  

 

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Le chant des coqs fit résonner l’effroi. Un cri horrible et strident. Du genre qui ne laissait aucun doute sur le fait que quelque chose de terrible s’était produit, et que le temps était venu pour un petit hameau ardennais de voir hantée ses nuits. Et ce jusqu’à ce que les desseins morbides du démon soient accomplis, que sa soif soit étanchée. Ou qu’il soit réduit au silence et à l’exil.  

Les hommes se ruèrent hors des bâtisses, pères de famille ou jeunes adultes, et accourent, guidés par l’écho du premier hurlement et les sanglots qui suivirent. Tandis que leurs maris et leurs fils se jetaient dans les bras de l’enfer, les femmes gardaient les enfants, redoutant l’horreur qui leur serait due tôt ou tard, quand la nouvelle se propagerait, oubliant toute censure. Comme si chaque seconde d’innocence qui pouvait l’être, devait être préservée.  

Les secondes, puis les minutes. Avant les heures, l’innocence allait quitter les terres fertiles du modeste village. Mais là-bas, personne ne le savait encore, excepté la malheureuse victime. Et son démon.  

 

Alice (Laurence D.), ses vêtements rouges déchirés, était couchée dans un champ de blé fraichement moissonné. Elle hurlait à la mort, un hurlement rempli de larmes. Les bouts de paille autour d’elle étaient tâchés d’éclaboussures pourpres. Les paysans accouraient à elle, tant pour faire taire ses cris que pour la sauver de sa souffrance.  

Parmi eux, Madeleine (Anya Fox), sa mère. Seule femme parmi les hommes, car seul parent que ses deux filles avaient encore. Elle était à la fois la douce confidente et la forte autorité. Elle reconnut la légère robe d’été de sa fille aînée. Elle était en piteux état, sans doute écorchée par les pointes dures du chaume. Mais elle était de coutume éclatante, légèrement teintée d’ivoire.  

Certainement pas rouge.  

 

Charles Perec (Avi Calvet) était un habitué des histoires sordides, et coutumier à la vue du sang et des chairs. L’école de police, à la ville, formait ses meilleurs éléments aussi bien par un enseignement pointu que par la peur, destinée à décourager les faiblards. Car au-delà des compétences, il fallait du cœur. Sans devoir être légiste, il fallait s’attendre, tôt ou tard, à faire face aux scènes de crime les plus crues et abjectes qui fussent.  

Ainsi, l’affaire dite de Sclassin, du nom d’un village ardennais, ne représentait pour lui qu’une bonne occasion de faire ses dents. Récemment sorti de l’école, il avait peine à voir la banalité et la monotonie de son quotidien.  

« Infanticide, corps véritablement déchiqueté, énormément de sang. Du sang partout. La sœur de la victime a découvert le corps dans un champ récolté. Ensuite les villageois. Un choc terrible dans un hameau paisible et sans histoire. Aucun suspect à ce jour. »  

 

Le jeune inspecteur était un parfait étranger à Sclassin. Les villages campagnards reculés comme celui-là ne recevaient que rarement des visiteurs, et ceux-ci n’étaient pas toujours vus du meilleur œil. Encore moins lorsqu’ils étaient formatés bruxellois. C’était deux mondes qui s’opposaient, et même si la venue de Charles devait être synonyme de bonne nouvelle à venir, tout ce qu’il représentait était méprisé.  

Il s’en rendrait bien vite compte.  

 

Il débuta ses investigations auprès de la famille. La mère, veuve, était une véritable combattante. Elle portait véritablement les deux casquettes parentales. Et après son époux, c’était sa plus petite fille qu’elle venait de perdre. Assez pour achever la volonté de vivre de beaucoup. Mais il restait Alice, pour qui Madeleine se battrait jusqu’à son dernier souffle.  

La malheureuse avait découvert le corps atrocement mutilé de sa propre sœur, qui au vu des circonstances familiales, était un peu sa fille. Si belle et rayonnante sur une photographie, elle n’était maintenant qu’un spectre sans une once de joie. Et qui le lui reprocherait, franchement ?  

 

Charles tenta d’éclaircir les zones d’ombres. Mais raviver de tels souvenirs, et ainsi remuer le couteau dans la plaie, s’avérait très difficile pour les deux femmes. Il obtint malgré tout que bien des malheurs s’abattaient sur leur petite famille. Avant la petite, des bêtes avaient été massacrées, bien qu’avec moins d’acharnement. Et un auparavant, le père qui disparaissait. Retrouvé deux villages plus bas, échoué au bord d’une rivière. Sans vie.  

Le petit citadin faillit être flanqué hors de la ferme, à force d’insistance et de questions sournoises. Sachant qu’il n’obtiendrait rien de plus, il fila, non sans éprouver une certaine honte vis-à-vis de son attitude.  

 

Dans les ruelles du village, une certaine effervescence malsaine s’était installée : un certain André (Roy McAllister) faisait son grand retour dans la soirée. Après des lustres loin de ses terres natales, à l’université, puis à la ville de Strasbourg. 32 ans d’absence, et tous ces évènements qui arrivent exactement à ce moment. Beaucoup de coïncidences étranges selon Charles. Mais le retour de cet André semblait être motivé… par ces tragédies à répétitions, justement.  

 

Après tout, une petite bourgade comme cela devait aider à tisser des liens très forts entre ses différentes familles. Et le malheur des uns rappelait aux autres leur rôle d’ange gardien. Même si pour cela, il fallait quitter provisoirement sa vie parfois très éloignée.  

Lui, jeune citadin freluquet et carriériste, qui était-il pour porter un jugement ? Il ne savait pas vraiment de quoi il parlait, et se rendait compte que la différence de mentalité était énorme. Et que ce qui s’était passé était terrible pour ces gens, alors qu’il ne cessait d’enfoncer le poignard un peu plus profond encore. Il comprenait finalement les villageois.  

Mais comment voulaient-ils voir ces horreurs prendre fin si on ne le laissait pas mettre tous les éléments côtes à côtes.  

Ces gens devaient le comprendre, sinon il tournerait en rond.  

Au risque de voir les horreurs se reproduire.  

Sans relâche.  

Toujours plus horribles, toujours plus.  

Diaboliques.  

Scénario : (1 commentaire)
une série B policier de Simon Stevenson

Avi Calvet

Laurence D.

Roy McAllister

Anya Fox
Musique par Fabrice Hardy
Sorti le 25 octobre 2025 (Semaine 1086)
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