Le visage d'un homme bouge dans tous les sens, comme au gré du vent sauf que c'est la folie qui s'empare de lui. En face de lui, un bus de touristes s'est arrêté et des étrangers avec des appareils photos se pressent contre le grillage pour faire pleuvoir les flashes. L'homme tombe à terre. Il s'appelle Hans Bellmer (Avi Calvet) et est prisonnier de Pandemia depuis cinq ans.  

Pandemia est une ville-prison fondée il y a vingt ans sur les ruines d'une ville HLM construite pour logé les immigrés de la Guerre d'Algérie. A la frontière de la France et de l'Allemagne, nul prisonnier de ces lieux ne sait dans quel pays ils se trouvent exactement. Véritable prison expérimentale qui s'étale sur une zone urbaine, on y trouve des boulangeries, des crèches, des bureaux de tabacs, des pharmacies, des écoles, des parcs, bref tout ce qui constitue d'une vraie. Sauf que cette ville est gérée par des prisonniers qui se surveillent eux-mêmes mais dont le passage des 1000 drones quotidiens assure la sécurité des lieux. Qui regardent les caméras des drones ? Question sans réponse à Pandemia.  

==============  

HUNTING  

==============  

Hans se réveille dans une salle de repos. Des infirmières s'occupent de lui comme si c'était un ange. Il faut dire que Hans est très apprécié parmi les détenues féminines car il vole souvent à leur secours lorsqu'elles se retrouvent entre les griffes des groupes de caïds constitués au sein de la ville. Les infirmières, aussi prisonnières, se chamaillent pour décider laquelle sera son infirmière attitrée pour les jours suivants. Emily (Gemma Rosen) gagne la bataille et raccompagne le déténu Hans Bellmer dans son appartement.  

Ils arrivent aux abords d'un immeuble HLM où des gardes surarmés leur ouvre la porte. Emily pousse le fauteuil roulant dans lequel est assis Hans. Ils montent dans l'ascenseur... Les miroirs reflètent le sourire terrifiant de l'infirmière qui sort une seringue de sa blouse lorsque les portes se referment. Elle l'enfonce dans le torax de Hans qui peine à gémir. Les portes s'ouvrent sur le visage endormi de Hans Bellmer.  

Une heure plus tard, Emily se rhabille aux pieds du lit de Hans. Celui-ci est inconscient et on comprend qu'Emily vient de la violer. Elle veut un enfant, car avoir un enfant à Pandemia permet d'avoir des jours de sorties pour rendre visite à la famille. Satisfaite, elle rentre chez elle en laissant Hans endormi qui se réveillera le lendemain matin.  

La sirène d'alerte à l'évasion retentit dans tout Pandemia. Tous les détenus sortent des immeubles HLM pour se mettre en rang sur la route. Des gardes arrivent par hélicoptère et procèdent au décompte des détenus à l'aide d'une machine lecteur de puce intégrée. Chaque détenu de Pandemia a une puce implantée dans le cerveau. Hans a toujours cet air endormi sur le visage mais se laisse aller au gré du vent. Un instant de silence calme son angoisse, les yeux au ciel une flopée d'hirondelle tournoient au-dessus d'eux.  

***  

Elsa Black (Donzelle Ouachingtone) est professeur de littérature américaine au collège de Pandemia. Aujourd'hui, elle enseigne les oeuvres de Don De Lillo à une classe très calme. Elsa a réussi à affirmer son autorité sur des adolescents qui sont soit détenus, soit enfants de détenus qui n'ont pas voulu quitter Pandemia pour la vie libre. Elle marche silencieusement pendant que les élèves lisent le premier chapitre de "Bruit de fond" dans leur tête. Sa marche est interrompue lorsqu'un homme frappe à sa porte. C'est Erik Malsen (Dick Revolutionnary), professeur de français dans la classe d'à côté. Elsa s'excuse un instant auprès de ses élèves et rejoint Erik dans le couloir. Là, Erik lui fait passer un laisser-passer électronique. Celui-ci lui servira à ouvrir les dernières portes de Pandemia vers la zone libre. Les deux professeurs s'embrassent et se sourient.  

De retour dans sa classe, Elsa s'assoit à son bureau et range délicatement le laisser-passer dans sa culotte. Elle cesse la session de lecture de la classe et demande à l'un des élèves de venir expliquer devant tout le monde ce qu'il a compris dans ce premier chapitre.  

L'alarme d'alerte à évasion retentit dans tout l'établissement scolaire. Les professeurs doivent faire sortir d'abord les collégiens dans la cour et à eux de se rendre sous le hall pour le décompte. Un hélicoptère se pose sur le terrain de football sur goudron et des gardes en descendent pour vérifier que tout le monde est présent. Elsa et Erik se regarde avec tension. Mais rien ne se passera pour le moment. Elsa regarde le ciel et son coeur s'apaise en voyant des hirondelles tournoyer en-dessous des blancs nuages.  

***  

Ils ont retrouvé le fuyard. Liquidé, le corps caché sous un linceul, il sera finalement mis sur la place publique. Tous les habitants de Pandemia sont là pour assister au jugement d'un homme mort d'avoir fuit la ville-geôlière. Accroché sur un immense rectangle en métal, le corps touche à sa déchéance. Des détenus sélectionnés au hasard doivent mettre le feu au cadavre. Hans et Elsa sont ceux qui ont été choisi, ils s'attèlent à leur tâche en se faisant un clin d'oeil.  

***  

Par ce beau jour ensoleillé, Elsa donne un nouveau cours de littérature. Elle lit un passage de "Bruit de fond" : "Ne mettez jamais votre code par écrit. N'ayez jamais votre code sur vous. Avertissement. Vous ne pouvez atteindre votre compte à moins que vous n'ayez frappé votre code avec exactitude. Souvenez-vous de votre code. Ne le donnez à personne. Seul, votre code vous permet d'entrer dans le système."  

Au milieu de cette phrase, Elsa Black aperçut Hans Bellmer courir dans la cour du collège. Lorsqu'elle lut les derniers mots, elle dit à ses élèves qu'elle revient dans 20 minutes et que pendant ce temps, ils doivent réfléchir à la teneur de cet extrait et le mettre par écrit.  

Elle sorti de sa classe, frappa trois légers sur le porte de classe d'Erik et continua son parcours. Elle sorti le laisser-passer de sa culotte et ouvrit la première porte vers la liberté... ou vers un retour terrible à Pandemia...