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Guards Brothers présente
Frozen Mind

« Impenetrabilem tenebris. »  

L'explosion fit rage, détruisant villes et passants.  

Seul restait Bison. Bison, ce foutu nom qu'on lui avait toujours donné. Bison, Anagramme de Nisbo, son nom de famille. Il regardait cette neige tomber. Ces flocons qui chutaient sur son nez, à quelques centimètres de ses pupilles, ou à des centaines de mètres, sur l'enclave de cette route qu'il empruntait. Route qu'il serait sans doute le dernier à emprunter, laissant ses pas dans cette neige, qu'elle même effacera dans quelques heures de par l'arrivée du blizzard.  

 

Puis soudain, un bruit sourd rugit dans la campagne. De vagues nuées d'oiseaux s'envolèrent au loin, laissant derrière leur passage un bruissement d'ailes et de feuilles à peine perceptible.  

Bison regarda dans leur direction. Le bruit semblait venir de là aussi. Rien. Il n'y avait Rien. Seulement la neige, les arbres, et le silence.  

Il ne se posa pas plus de questions - ce genre d'évènements étranges arrivaient souvent et le fait qu'il soit seul le lui faisait d'avantage remarquer. Il y a deux semaines, alors qu'il visitait un supermarché à l'abandon, il avait entendu un bruit du même type à l'extérieur. Mais en sortant, il n'y avait rien. En faites si, le silence, et la neige.  

Le soleil n'allait sans doute pas tarder à se coucher. Il fallait trouver un abris, de quoi passer ces heures où le froid descendait encore plus bas que d'habitude. Surement que vers une ou deux heures du matin le thermomètre indiquait aux alentours de -10°C. La seule solution était alors de s’emmitoufler le plus possible. Quitte à trouver un abris et allumer un feu.  

 

Finalement, après encore une heure de marche, Bison finit par trouver une sorte de ruine de bois. Une ancienne ferme, sans doute, complètement délabrée et ayant grandement souffert du souffle de l'explosion. Il s'installa dans un coin relativement chaud et alluma un feu avec des planches.  

Il s'assit alors dans ses couvertures. Souvent il se demandait si il était seul. Si il était le Dernier Homme sur Terre. Son esprit lui disait que non, mais au fond de lui, Bison savait qu'il ne verrait plus personne de sa vie.  

Il repensa à Jane et à ses yeux. Jane. La seule personne qui ait jamais compté au final, la seule personne sur laquelle Bison avait jamais put compter aussi.  

« Impenetrabilem tenebris. »  

 

Il s'endormit peu à près, dans ses pensées profondes, rêvant d'un monde où il n'y avait pas eut de bombe, où il vivrait encore avec Jane. Il se réveilla sous un soleil brutal qui lui attaqua les pupilles dès qu'il releva ses paupières.  

Il eut le réflexe de porter ses mains devant ses yeux en limitant les effets de la lumière. Il se releva et regarda autour de lui. Il avait toujours l'envie de se réveiller dans son lit, dans son appartement, avec Jane.  

Mais cette fois encore il n'en était rien.  

Les premiers jours où il entreprit sa marche, il avait froid à chaque matin, grelottant de tous ses membres à chacun de ses premiers gestes éveillés. Mais il s'était au fur et à mesure habitué au froid, malgré que celui-ci sembla de plus en plus fort, Bison l'appréciait de plus en plus. Il en avait finit par redouter la chaleur.  

 

Cette journée là fut plus froide que les autres. Un vent très frais souffla toute la journée, et Bison grelotta même deux ou trois fois, ce qui était plutôt rare. Il traversa un petit village - ou plutôt ses restes puisque ne tenait debout qu'un ersatz de clocher d'église, dont ne subsistait qu'un pan, alors que tout le reste n'était plus que gravas, envahis par la végétation et recouvert de neige. Il escalada un petit monticule de ce qui devait être auparavant une maison de grande taille, et put admirer les environs. Le village se trouvait au milieu de vastes plaines, qui étaient sans doute autrefois des champs. Tout était recouvert de neige, et on ne voyait au loin qu'une forêt semblant très dense.  

Et alors il le vit. Au loin, à à peu près cinq cents mètres, une silhouette immobile dans la neige. Une silhouette humaine. Une silhouette qui le fixait lui, Bison, d'un regard qu'il ne pouvait percevoir.  

Bison n'eut pas le temps de réfléchir, il sauta du monticule et couru vers la personne « Attendez ! Attendez ! » gueulait-il. Mais la silhouette ne répondit pas. Quand il eut parcouru cent bon mètres, elle aussi se mit à courir. Mais dans le mauvais sens.  

La personne fuyait. Elle fuyait Bison.  

Bison n'avait jamais été un grand coureur. Il se fit distancer assez rapidement, et en quelques minutes, la silhouette avait déjà disparue dans les bois, au loin. Fallait-il la suivre ? Elle fuirait encore et toujours, et Bison ne la retrouverait jamais, malgré les traces qui seraient effacés par les flocons sitôt qu'elles apparaîtraient.  

Il s'écroula alors dans la neige, reprenant son souffle, alors que des multiples pensées se bousculaient dans sa tête. C'était la première personne qu'il voyait depuis la Catastrophe. Cette personne avait fuit devant lui, et l'avait pourtant fixé avant. Le suivait-elle ? Avait-elle des bonnes intentions ?  

Qui était-elle ?  

Il repensa alors à Jane. Morte, comme tous les autres, dans l'explosion. Mais cette vision le terrifia. Il s'allongea dans le blanc clinquant de la neige. Plus aucun flocon ne tombait, mais il y avait bien dix centimètres d'épaisseur à cet endroit là. Comme partout. L'explosion avait déréglé quelque chose. Depuis, il neigeait sans cesse.  

« Impenetrabilem tenebris. »  

 

Il se releva et repartit en direction des ruines. Il regardait toutes les dix secondes derrière lui, pour voir si cette personne le suivait toujours. Mais il n'y avait rien. Si, le silence, la neige. Il n'avait pas d'armes en plus. Un couteau, mal aiguisé, dans son sac à dos qu'il avait laissé sur le monticule, mais aucune arme à feu.  

Il se décida à dormir sous le clocher. Il alluma un feu et prit l'un des livres qu'il avait récupéré par hasard. Plusieurs pages manquaient, la couverture était noircie. Seul subsistait quelques mots, mais il prenait plaisir à relire encore et toujours les mêmes pages. De toute façon, il le savait, il n'allait pas fermer l'oeil de la nuit. Surtout après ce qu'il avait vu.  

Pourtant ses paupières commencèrent à tomber, et il ne s'en rendit même pas compte lorsqu'il s'endormit. Il rêva. La personne le regardait, et lui souriait, sous un capuchon qui ne laissait entrevoir que son sourire brillant. Ce sourire c'était celui de Jane. Bison pleurait, il s'en rendit alors compte lorsqu'il regarda la scène avec les yeux de la personne. Il se moquait de lui. De cet homme sot qui avait tout perdu, et qui persistait à vivre, sans que cela n'ait plus aucun sens.  

Il se foutait de cet homme, qui n'avait plus rien d'autre qu'une boîte d'allumette, un peu de bouffe, un couteau mal aiguisé et un livre cramé. Alors il redevint lui même. Il ne sut alors pas qu'il était réveillé, mais après quelques secondes il se rendit compte qu'il était toujours dans l'église. Le feu s'était éteint, il faisait jour et de la neige avait recouvert son sac.  

Mais ce qui attira son regard dès l'instant où il en prit conscience ce fut ces lettres tracés avec la cendre.  

Des lettres capitales avaient été tracées sur le sol laissaient entrevoir un message, que Bison ne comprit pas, mais qui pourtant signifiait temps : « Impenetrabilem tenebris. »  

 

Marcus Lee Bampton est Bison  

Finn N. Howard est Jane

Scénario : (1 commentaire)
une série Z de science-fiction de Richard Meyer

Marcus Lee Bampton

Finn N. Howard
Musique par Luke Julyan
Sorti le 22 novembre 2025 (Semaine 1090)
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