Les organismes prêteurs  

1.1 Fond Monétaire International (FMI):  

1.1.1 Les pays membres.  

Il comptes 187 Etats membres soit la quasi-totalité du monde à l’exception de quelques Etats comme la Corée du Nord, Cuba, l’Autorité Palestinienne, Andorre ou le Vatican.  

Le siège de l'organisation se situe à Washington et le président actuel est le français Dominique Strauss-Khan. Ce fonds a été créé juste après 1945 pour réorganiser le nouvel ordre mondial qui se dessine à la fin de la seconde guerre mondiale. Les grandes puissances sorties vainqueurs ; Les Etats-Unis, La Grande-Bretagne, l'URSS se réunissent pour une conférence à Bretton Woods (près de Corston) aux Etats- Unis.  

Cette conférence crée de nouvelles institutions chargées d’organiser la coopération internationale parmi lesquelles une banque internationale pour la reconstruction et le développement qui deviendra la Banque Mondiale et un fonds chargé de coordonner la politique de change ce qui donne naissance au fonds monétaire international.  

1.1.3. Ses objectifs  

Le FMI est l’origine destiné à réguler le système monétaire international de change fixe basé après la guerre sur la convertibilité du dollar en or.  

Avec la fin de cette convertibilité en 1971, le FMI se transforme en instrument de refinancement pour les pays considérés à l’époque comme en développement et qui font face à des crises chroniques liées à leur déficit budgétaire. Le FMI reste aujourd’hui un organisme prêteur, il intervient quand les pays en font eux-mêmes la demande et s’ils s’engagent à rétablir l’équilibre de leur balance de paiement par des politiques restrictives sur leurs finances publiques.  

La doctrine économique du FMI et de la banque mondiale se fondent sur une même idéologie appelée consensus de Washington. Il suppose le retrait de l’Etat de la vie des affaires, la privatisation progressive des compagnies nationales et une plus grande intégration des économies dans le commerce international.  

1.1.4. Ses ressources  

Ce qui dans les faits revient à exercer un contrôle sur les politiques économiques et sociales de ces Etats.  

Le FMI est le 3ème détenteur en or officiel dans le monde avec 2.827 tonnes en janvier 2011 contre 8.134 tonnes pour les Etats-Unis qui est premier et 3.402 tonnes pour l’Allemagne qui est deuxième.  

Le FMI tire ses ressources de ses 187 Etats membres qui versent une quote-part selon leur poids dans l’économie mondiale, la quote-part des Etats-Unis étant la plus forte avec 56 milliards de dollars et la plus faible est celle de Tuvalu (petite île du Pacifique) avec 2,7 millions de dollars.  

Les Etats-Unis détiennent donc 16,74 % des voix attribuées au sein du Conseil d’administration et Tuvalu ne dispose que de 0,01 % des voix.  

Cette répartition de quote-part est très importante car elle détermine pour chaque pays non seulement sa capacité d’emprunt mais également son droit de vote quand il s’agit d’attribuer de nouveaux prêts aux Etats en difficulté.  

1.1.5. La répartition des voix  

Pour les décisions les plus importantes, les statuts du FMI exigent une majorité de 85 % des voix et avec près de 17 % des voix, les Américains sont incontournables et leur voix est par la-même comme un droit de veto.  

Mais depuis ces dernières années, les rapports de force changent avec certaines économies émergentes comme le Brésil, l’Inde ou la Chine qui sont devenu des puissances internationales et financières.  

Fin 2010 au sommet du G20 à Séoul, les leaders de l’économie mondiale sont arrivés à un accord qui accroit l’influence de ces pays au sein du FMI pour refléter leur place croissante dans l’économie mondiale.  

La Chine deviendra donc le 3ème pays le plus influent derrière les USA et le Japon mais devant l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Inde, la Russie et le Brésil.  

L’Union européenne dans son ensemble détient 31,79 % des voix mais a peu d’influence au sein du FMI car elle ne siège pas en tant qu’institution et les Etats membres ont du mal à voter d’une même voix.  

1.1.6. Exemple de crise dans laquelle le FMI est intervenu en Afrique  

Le Ghana est le 2ème producteur mondial de cacao derrière la Côte d’Ivoire. Le cacao représente 60 % des exportations du pays; donc le Ghana est très dépendant du cacao. Le Ghana est également doté de ressources minières comme l’or, du manganèse, de la bauxite, des diamants mais l’industrie n’est pas suffisamment développée pour permettre une exploitation efficace des ressources et favoriser ainsi la reprise économique du pays.  

En 1982, le pays est frappé de plein fouet par la baisse des cours des matières premières et est contraint d’emprunter et donc de s’endetter.  

Donc le Ghana souscrit un prêt de 2,4 milliards de dollars sur 4 ans en contrepartie d’une libéralisation des prix et des échanges commerciaux. Résultat, les recettes des exportations de matières premières sont aspirées par le remboursement de la dette et ne financent donc pas la construction de type école ou hôpitaux. L’accroissement de la dette ne s’arrête pas avec la transition démocratique que connaît le pays à partir de 1992. Au contraire, cette démocratisation fait grandir la confiance entre les bailleurs de fonds, le FMI et leur élève modèle (le Ghana).  

En résumé, le Ghana poursuit ses privatisations mais ça ne l’empêche pas de toujours appartenir au club très peu enviable des pays pauvres et très endettés. Des forages offshore (en mer) ont mis à jour plusieurs gisements qui pourraient venir soutenir la croissance du pays et réduire la dette du Ghana par rapport à son PIB.  

1.2.Banque mondial:  

La Banque mondiale est un acteur majeur en ce qui concerne l'aide aux pays en développement sot président actuel est l'avocat et un homme politique américain Robert Zoellick . Banque dont l'activité essentielle est l'octroi de prêts à long terme aux pays en voie de développement, contrairement au F.M.I. qui agit à court terme.Cette dernière propose de nombreuses actions afin de répondre au mieux aux attentes des pays membres.  

La Banque mondiale se compose de la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et de l'IDA (Association internationale pour le développement). Chacune de ces structures a pour objectif de mener à bien diverses actions. La Banque mondiale siège à Washington (Etats-Unis). C'est en 1945, en même temps que le FMI que cette institution vit le jour.  

Synonymes : Banque internationale pour la reconstruction et le développement, BIRD, B.I.R.D.  

Extrait « http://www.web-libre.org/dossiers/banque-mondiale,3211.html »  

1.3. Leurs intérêts et leur influence.  

Autant dire que ce sont les pays riches et industrialisés qui ont la mains mise sur ces institutions et comme ils défendent prioritairement leurs intérêts , les décisions de ces institutions ne vont pas toujours dans l'intérêt des pays pauvres.  

La Banque mondiale et le Fonds monétaire international joue un rôle clé dans l'histoire de la dette. Ils ont commencé à prêter aux pays africains dans les années 1950 mais l'explosion des prêts a eu lieu dans les années 1960.  

La fonction du FMI et de la Banque Mondiale ont radicalement changé. Ils sont devenus des instruments d'oppression, de contrôle pour les pays en voie de développement.  

2.4. Les éléphants blancs  

Ces institutions ont favorisé la construction de ce que l'on appelle: « les éléphants blanc », monument pharaonique construit avec l'argent des prêts. Elle concerne des réalisations de nature pratique mais inefficace économiquement. Ou bien des réalisations plus fantaisistes, voire irrationnelles. Dans les deux cas, l'éléphant blanc représente un coût de réalisation mais aussi un coût d'exploitation ou d'entretien.  

Voici un exemple avec le barrage de L'Inga en RDC.  

le barrage de L'Inga  

C'est un barrage hydroélectrique construit en 1971 sur le fleuve Congo en République démocratique du Congo; il s'agit (le plus puissant barrage d'Afrique). La maintenance du barrage ne pouvant être assurée, ils fonctionne au ralenti (20% de la puissance nominale). Cet ouvrage fait partie de ces investissements qui n'ont fait qu'aggravé la dette extérieurs des pays africains.  

Il a été construit pour alimenter les mines du Katanga a 2000km, pour y exploiter ses matières premières alors qu'il se trouve a 250km a l'ouest de Kinshasa. Bien entendu, aucune évaluation d’impact environnemental n’a été conduite avant sa construction. Il s'agit donc d'un travail inutile, qui ne profite pas à améliorer la qualité de vie de la population.  

De nos jours, une ligne électrique a quand même été construite vers Kinshasa mais elle est surchargée; une seconde ligne est en projet .  

Le genre de projet que sont les « éléphants blancs » est à l'avantage du pouvoir en place quand il s'agit de construire des monuments comme la basilique de Yamoussoukro (capitale de la Côte d'Ivoire) construite sous le dictateur Oufouet Bouani qui est plus grande que la basilique St-Pierre de Rome. Il est a sont aussi a l'avantage des pays occidentaux dans le cas de l'Inga qui prête de l'argent par l'intermédiaire du FMI et de la Banque mondiale. Cet argent sert à financer des projets réalisés par des sociétés occidentales pour permettre l'exploitation des matières premières dont certaines multinationales bien connue (AREVA,ELF,..etc) sont implantée sur place pour racheter le minerai .Il va sans dire que les multinationales ne sont pas africaines. Qui doit payer la facture et les intérêts qui vont avec ? Le peuple africain.  

Partie 2 :Les ajustements structurels  

Les ajustements structurels sont destinés à fournir des capitaux pour payer la dette mais en réalité, ils réduisent la capacité des pays à avoir un succès économique.  

Le problème avec la dette n'est pas son niveau absolu mais la capacité des pays à la rembourser. L'ajustement structurel a été décidé par le FMI et la banque Mondiale dans les années 80 car il partait du principe que les pays étaient dans une impasse complète avec leur dette ce qui les empêchait de fonctionner avec leur déficit budgétaire.  

Les mesures prises pour enrayer cette situation ont été de sabrer dans les dépenses publiques. Les premières touchées ont été les dépenses sociales avec un impact direct sur la santé, l'éducation, les logements sociaux, les infrastructures ....etc  

Du jour au lendemain, les Africains ont dut payer les consultations à l’hôpital, l'équipement scolaire ....etc  

Diminution du nombre de puits entretenu par l'Etat avec une campagne de privatisation des puits abandonnés d'où l'eau payante.  

Les transports en commun ne desservent plus les lieux qui ne sont pas rentables.  

L'agriculture s'est spécialisée vers les marchés d'exportation: des cultures comme: le coton, le cacao, le café, le palmier à huile , les minerais sont favorisé au détriment du manioc, riz, viande, maïs ...  

Selon les institutions financières, les cultures de subsistance sont produites moins cher en Chine ou en Europe et les pays Africains ne sauraient pas concurrencer leurs prix.  

Il en découle les grandes crises de la faim en Afrique car le FMI et la Banque mondiale ont donné les mêmes consignes à tous les pays d’Afrique. C'est la loi de l'offre et de la demande. Si ces consignes avaient été données à quelques pays, le processus aurait peut-être fonctionné mais avec les mêmes produits dans toute l’Afrique, Il s'en est suivi une inéluctable chute des prix sur ces produits et les agriculteurs n'ont plus eu les moyens de se nourrir correctement .  

Parties 3: Les fonds vautours  

Ce sont des fonds d’investissement spéculatifs qui tiennent leur surnom de leurs pratiques qui consistent à racheter à très bas prix des parts de la dette de pays du Sud et d’intenter ensuite des procès contre ces pays afin d’obtenir le paiement intégral de la valeur initial des dettes, intérêts compris. Les fonds vautours se sont d’abord développés depuis 1996 aux Etats-Unis. Ils sont toujours aujourd’hui majoritairement d’origine anglo-saxonne: Debt Advisory International, Donegal International Elliott Associates L.P., FG Hemisphere, Kensington International Ltd…  

Les actions des fonds vautours sont comparables à des extorsions de fonds sur les économies des pays pauvres tout en restant tout à fait légales. Selon le FMI, ils auraient extorqués deux milliards de dollars. En effet, dans l’état actuel du droit international, il n’existe aucun obstacle à ce que les fonds vautours obtiennent gain de cause devant certains tribunaux (principalement anglo-saxons).  

Exemple:  

Le fond Kensington basé aux îles Caïmens a racheté une dette du Congo Brasaville de 1,5 millions de dollars une dette d'une valeur initial de 32 millions de dollars.  

Le fond Kensington fait un procès a l'état Congolais devant une cour de justice Britanique et obtient avec les intérêt et indemnité de retard 300 millions de dollars .  

Selon les conclusions d'un rapports d'un consultant en intelligence économique commandé par l'état Congolais publié en 2006 ; le patron du fond kensington s'appelle Paul E. Singer . Ils appartient aux camps Néo-Conservateur Américain et ses principaux soutients sont : Franck Carlucci , Donald Rumsfeld et G.W. Buch.  

En mai 2007 , Paul E Singer à même été nommé Conseillé de Rudolf Jullianni.  

Partie 4: Pour mieux comprendre l’influence de la politique sur l’économie  

La dette passe d’abord par la politique avant d’être économique. L’historien Fernand Braudel décrit l’économie et la politique comme une maison à 3 étages.  

Au rez-de-chaussée se trouve l’économie de subsistance, de survie, d’autoconsommation, la pêche, la chasse, l’agriculture locale, etc…  

L’humanité a vécu pendant plus d’un million d’années exclusivement dans le rez-de-chaussée puis progressivement, l’humanité est passée à l’étage supérieur appelé échange local comme les échanges «ville-campagne» où il commence à y avoir des règles de marché qui se mettent en place comme l’offre et la demande.  

Ensuite, Braudel voit au troisième étage de sa maison ce que l’on appelle l’échange au loin, le commerce transcontinental.  

Avec l’accord du commerce et des télécommunications, un certain nombre de gens sont parvenus à passer du 2ème étage (commerce local) au sommet (le commerce international) pour conquérir des positions internationales.  

Ces gens parlent sans arrêt du marché mais leur seule ambition est de se mettre en position pour n’être que quelques grosses sociétés pour contrôler le marché et détenir ainsi un monopole ou un oligopole.  

Les 3 étages de l’économie:  

Economie monde macroéconomie  

Ici on ne pratique plus les règles du jeu de l’économie  

ex: monopole ,oligopole, népotisme...  

Echange local  

Ici on pratique la règle du jeu de l’économie  

ex: offre et la demande, concurrence loyal...  

Extrême proximité  

Ne pratique pas encore les règles de l’économie  

ex: Je vends ma voiture à mon fils pour à moitié rien  

Les 3 étages de la politique:  

Politique internationale (La macropolitique)  

Ici , on ne pratique plus les règles de la démocratie  

La démocratie locale  

Ici , on pratique les règles du jeu de la démocratie  

La famille et le clan politique  

Ici , on ne pratique pas les règles du jeu de la démocratie  

Nous pouvons constater que la politique et l'économie fonctionnent à partir d'une même «ossature» sociologique , les mêmes modus-operandi et ils pratiquent un jeu de séduction réciproque . Il n'est pas rare de retrouver le même groupe de personne jouer sur les deux tableaux . Le parti politique prend des positions pour plaire aux plus grands nombres en s'intéressant aux difficultés de la «famille» , le ménage.  

La démocratie locale essaye d'attirer des entreprises dans leur ville et leur faissant de meilleures offres que la ville , province ou pays d’à côté tout en respectant les limites instaurées par le législateur .  

Quand la macro-économie rencontre la macro-politique des dérapages ont forcement lieu , favorisés par le secret , par des montagnes d'argent à l'échelle du commun des mortels. Comme les accords en faveur d'électrabel à la fin du gouvernement Verhofstadt 2 qui garantissait l’absence de recourt pour concurrence déloyal contre élèctrabel jusqu'en 2009 révélé à l'époque par la rtbf. On ignore la contre partie mais ils invoqueront probablement la raison d'état .  

Ils faut savoir que les états investissent dans les entreprises dite stratégiques comme les armes , l’énergie , les hautes technologies .  

Quand on compare une multinationale et la politique internationale, on ne peut nier que des décisions immorales sont parfois prises parce que les enjeux sont trop importants .  

Ce qu’on appelle le capitalisme c’est quand l’étage supérieur écrase les autres.  

Depuis 3 siècles qui a dû hypertrophier l'entre-aide le troc pour pouvoir survivre . C'est pourquoi, pour un européen la notion de famille , est différente de celle de l’Europe .  

Manipulation occidentale pour empêcher l’Afrique de récupérer ses étages perdus  

Petit rappel historique  

En l’an 1000, les Africains commerçaient avec la Chine; ils commençaient donc à accéder à l’économie mondiale.  

Vers 1500, les Portugais ont fini d'encercler le continent africain et avec par après l’esclavage; les puissances internationales ont empêché le développement de l’étage de l’économie mondiale.  

Avec la colonisation, les pays colonisateurs se sont emparés du deuxième étage:le commerce national et local.  

Cela fait 3 siècles que l’Afrique survit sur son 1er étage avec les solidarités familiales. Le but des Africains lors des indépendances était donc de reconstruire leurs économies locales et internationales.  

L’affaire Elf a appris aux occidentaux comment l’Afrique francophone a été maintenue à l’étage inférieur par l’étage supérieur français.  

La raison fréquemment évoquée pour justifié la vente de ses créances par les états vers les fonds vautours est qu'il ne pensai jamais récupérer leurs argents mais qu'en on vois qui contrôle les fonds vautours on peut ce demander si il n'y a pas une autre raison derrière cela ...  

Partie 5:L’affaire Elf, les manipulations, la raison d’état, la françafrique  

L’éclatement de l’affaire Elf en France a mis au jour les modus operandi de l’Etat Français dans ses anciennes colonies.  

La françafrique a été mise en place vers 1960 au moment où Charles de Gaule a dû accorder l’interdépendance aux colonies françaises d’Afrique.  

Comme tout grand chef d’état, Charles de Gaule parlait un double langage, d’un côté face caméra il accorde l’indépendance des pays, de l’autre il demande aux services secrets français et ses réseaux d’influence de continuer à maintenir la dépendance de l’Afrique pour 4 raisons:  

· Pour maintenir le rang de la France à l’ONU avec une série d’états qui suivent les bons conseils de France;  

· Pour maintenir l’accès aux matières premières stratégiques (pétrole, uranium, bois, cacao,…);  

· Pour maintenir le financement de la vie politique française;  

· Pour maintenir l’Afrique dans le camp allié lors de la guerre froide.  

Charles de Gaule confie donc à Jacques Foccart, son bras droit, ancien membre de la résistance, personnage central dans l’affaire Elf de mener à bien cette mission pour raison d’état.  

Jacques Foccart a mis en place un système complexe pour arriver à ses fins.  

«Faire le ménage» dans la classe politique africaine en mettant en place des dirigeants «amis de la France».  

De nombreux assassinats de chefs d’état africains élus par le peuple comme Sylvanus Olympio au Togo assassiné en Janvier 1963, Barthélémy Boganda en Centre-Afrique mort dans un accident d’avion suspect en 1959, etc…  

Foccart a également gardé la main mise sur les matières premières avec des grosses sociétés nationales comme Elf.  

Elf a financé les services secrets, les hommes politiques africains «amis», les partis politiques français,…  

La société Elf en détournant l’argent du pétrole, les pays détenteurs des matières premières ignoraient les quantités de pétrole prélevées.  

Avec l’argent d’Elf, on a également financé des guerres comme la guerre du Biafra ou Nigéria, région riche en puits de pétrole appartenant à l’ancienne colonie Britannique. Elf a également financé des coups d’état, des trafics d’armes, des guerres civiles, des pots de vin à tous les échelons,…  

La France a donc gardé la main mise sur la majeure partie des ressources de ses colonies. On sait maintenant que par exemple un chef d’état africain «amis», comme Denis SossouNguesso, réclamait de l’ordre de 17 % du pétrole à Elf pour son pays.  

Les chefs d’état africains ont toujours eu des membres des services secrets français pour les protéger ou les débarquer quand ils ont cessé de plaire à l’état français.  

Le réseau Foccart a généralisé la corruption en Afrique francophone.  

D’autres procès en France comme «l’Angolagate», vente d’armes à un pays en guerre civile qui a vu la condamnation de Charles Pasqua, nous apprennent que la Françafrique a perduré dans le temps.  

Un des accusés dans cette affaire a déclaré qu’en échange des armes françaises, l’armée angolaise s’est engagée à intervenir en république démocrate du Congo et au Congo Brasaville qui était en guerre civile pour servir les intérêts de la France.  

La dette de l’Afrique n’est qu’une méthode de plus pour maintenir ce continent à genoux.  

Partie 6:L’influence Chinoise  

Depuis la fin de la guerre froide, l’Afrique n’est plus pour la Chine un terrain de guerre idéologique et autre entre les grandes nations.  

A partir de 1996, la Chine cherche des débouchés pour son industrie et des sources d’approvisionnement en hydrocarbure autres que l’Asie du Sud Est et le Moyen-Orient.  

La Chine a investigué des pays comme le Nigéria, l’Angola, le Soudan qui se traduit par des visites officielles comme celle de Jiang Zemin (Président chinois en 1996) ce qui n’avait plus eu lieu depuis le début des années 60.  

La Chine a promis au Nigéria de soutenir la candidature d’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU issu de l’Afrique.  

L’avantage de cette fonction est d’avoir un droit de veto sur les votes à l’ONU.  

Il aurait, par exemple, pu l’utiliser pour empêcher une intervention militaire que l’on connaît en ce moment en Lybie.  

La Chine installe des instituts Confucius pour former une partie de l’élite africaine ce qui permet d’étendre l’influence de la Chine à travers le monde.  

La Chine prête son aide humanitaire sans condition contrairement aux pays occidentaux qui la conditionne au respect des droits de l’homme.  

Il existe entre la Chine et l’Afrique une envie de s’entraider en plus comme une forme de solidarité entre les pays du tiers-monde.  

La Chine s’intéresse à l’ancien pré-carré de la France mais elle n’est pas la seule, tous les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) ainsi que la Corée du Sud ou le Japon.  

On se souvient du projet de location de 1,3 millions d’hectares malgache à la société Daewoo en novembre 2008 qui conduit à une contestation populaire contre le Président en place Marc Ravalomanana et l’abandon du projet…  

Si l’Afrique n’est plus un champ de bataille idéologique, elle reste par ses richesses le fruit des convoitises internationales.  

Aujourd’hui, la Chine prête de l’argent à l’Afrique qui est comme avec le reste du monde conditionnée par l’achat de biens et services aux pays prêteurs contrairement à ce qu’ils faisaient par le passé (ils sont devenus depuis le sommet du G20 à Séoul la 3e force en présence au FMI et doivent suivre les règles misent en places par le 3e étage de la maison de Braudel qui ce partagent le gâteau de manière mondiale).Les chinois deviennent de plus en plus pressent pour le remboursements des prêts accordés comme les autres.  

Partie Bonus GM: Solution pour la dette de l’Afrique  

 Le Comité pour l’abolition de la dette du tiers-monde a trouvé plusieurs cas dans le passé où la dette d’un pays a été déclarée « odieuse » et donc nulle et non avenue.  

Les 3 critères qui fondent le caractère « odieux » d’une dette :  

·           L’absence de consentement (dette contractée contre la volonté du peuple)  

·           L’absence de bénéfice (fonds dépensés contre l’intérêt du peuple)  

·           La connaissance des intentions de l’emprunteur par les créanciers.  

En 1883, le Mexique a obtenu le non-paiement de sa dette contractée par l’Empereur Maximilien, loi dite de « règlement de la dette nationale » qui déclare :  

« Nous ne pouvons pas reconnaître et par conséquent ne pourront être converties, les dettes émises par le gouvernement qui prétendait avoir existé au Mexique entre le 17 décembre 1857 et le 24 décembre 1860 et du 1er juin 1863 au 21 juin 1867 ». C'est à-dire qu'ils ne reconnaissent pas la légitimité de leurs anciens dirigeants et donc ils refusent assumer les dettes contractées par l'ancien Empereur.  

En 1898, les Etats-Unis ont empêché Cuba de rembourser les dettes contractées par le colonisateur espagnol, il s'agit du Traité de Paris 1898.  

Si les pays africains parviennent à prouver devant une juridiction internationale, peu importe laquelle, qu’une partie ou la totalité de leur dette a servi à fortifier les régimes dictatoriaux et n’a pas servi les intérêts de la population, ils ont de bonnes chances d’obtenir gain de cause.  

La banque nationale de Chicago en 1982 a d’ailleurs rappelé aux institutions financières : « Les conséquences exercées sur les accords de prêt par un changement de souveraineté peuvent dépendre en partie de l’usage des prêts par l’état prédécesseur. Si la dette du prédécesseur est jugée odieuse, c’est-à-dire si le montant du prêt a été utilisé contre les intérêts de la population locale, alors il se peut que la dette ne soit pas mise à la charge du successeur .»  

 Le président du Comité belge pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM), Eric Toussaint, a suggéré, aux gouvernements africains de procéder à des audits de leurs dettes externes publiques contractées auprès des institutions financières internationales, afin de voir le pourcentage de leur ‘’dette illégitime’’.  

Extrait « http://www.aps.sn/aps.php?page=articles&id_article=76726 »  

Dans les faits, les pays africains qui sont passés d’une dictature à la démocratie et où l’ancien dictateur n’a pas été élu Président, ont de bonnes chances pour une annulation de leur dette par un juge et non par un « faux cadeau » du FMI, banque mondiale. Le problème c'est que les élections en Afrique sont souvent contestée dans un continent gan-grainé par la corruption.  

Pour que l’Afrique s’en sorte, elle doit donc passer par la démocratie. Le problème, c’est que les services secrets des grandes puissances continueront d’essayer de mettre en place le dirigeant qui les favorisera au maximum. Vis-à-vis de ce problème, Julian Assange avec sa société WikiLeaks qui n’hésite pas a publier les rapports des services secrets sur Internet représente un nouveau contre-pouvoir à l’échelle mondiale contre les débordements de ce genre d’agissements. Le but de Wikileaks est-il louable ? C'est comme demander si Robin des bois est un gangster ou un héros c'est une question de point de vue. WikiLeaks est donc, selon moi, une partie de la solution à la mauvaise situation africaine même si c’est indirect. Il faudrait également que les gouvernements africains fassent de la lutte contre la corruption la priorité globale et pour cela il faut que les africains reprennent confiance dans les règles du jeu et reconquièrent les contre-pouvoirs : des médias libres, une justice indépendante, etc…  

Il faut également qu’ils défendent leur place au niveau international.  

Comme les pays européens se sont unis pour construire l’Union Européenne, ils vont devoir renforcer et développer l’Union Africaine. Et si l’Afrique obtenait un membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU avec un droit de veto, ce serait une consécration pour le continent mais il faudra du temps.  

La dette de l’Afrique est loin d’être un problème africano-africain mais indubitablement un problème mondial.  

Si on regarde les médias en tentant de décrypter le double langage des chefs d’Etat et en ne tenant compte que des actions et non des paroles des dirigeants quels qu’ils soient, en se posant les bonnes questions comme qui gagne de l’argent, qui a un intérêt à ce que ça se passe comme ça se passe, on comprend l’actualité différemment.  

Les 3 étages de la maison de Braudel montrent qu’on tentera toujours de tricher pour gagner plus ; c’est à ceux qui croient aux règles du jeu de mettre en place des mécanismes et les faire appliquer pour les contrer. Certaines organisation comme le Comité pour l'annulation de la dette du tiers-monde lutte dans ce sens.  

En conclusion, ne serait-il pas judicieux de se demander : «  qui a une dette envers qui ? »