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Guards Brothers présente
Une Guerre d'Acier - Episode 6 : La Tombe d'une Guerre

Dernier épisode du serial "Une Guerre d'Acier". La sortie a été avancée d'une semaine en raison du Concours "Amours Interdites".  

 

« Nous vivons dans un terrible Monde. Un Monde de Pouvoirs. Un Monde de Vie et de Mort. Un Monde de Sang »  

- Frère Benoît  

 

Les pleurs du Deuil avaient couvert les gémissements, la fumée avait caché la brume, les cendres avaient fait disparaître le sang. Le spectacle qui s'offrait à Modric Riverin était une scène d'apocalypse. Plus rien ne semblait vivre, plus rien ne semblait espérer. L'emplacement de la tente royal était désormais remplacé par les cendres d'un brasier funeste. Les tentes voisines avaient elles aussi brûlé dans les flammes bleues. Des blessés, bien sur. Mais plus loin se tenait les vestiges d'un champ de bataille, celui qui avait vu s'affronter les troupes Rodoc et celles du Mage. Les cadavres des deux belligérants avaient remplacé l'herbe, la boue était devenue pourpre. Les cris d'un cheval agonisant couvraient le silence.  

Albert Fleuret, désormais nouveau Seigneur de Chambre-Montagne depuis la mort de son père, s'approcha de lui. Il n'avait pas pleuré. Modric le soupçonnait de n'avoir jamais aimé son père. « C'est un fait, la maison Windes vient de s'éteindre. Audoin vient de s'éteindre, et le moindre espoir qu'il ait engrossé sa femme aussi – puisqu'elle se trouvait elle aussi avec le Mage. » Modric baissa les yeux. La maison qui vient de s'éteindre c'est la maison Roysse, mais tu n'oses pas le dire. Nous n'avons plus de Roi, plus de suzerain. Il se tourna vers Fleuret.  

« Tu étais là lors de la bataille contre les gens du Mage ? » Fleuret mit un temps à répondre. Il semblait assez excentrique. La vue de malheur qui s'offrait à lui – les morts, le sang, les blessés – ne semblait pas le perturber. Il affichait un air très sérieux mais pas attristé. Il était jeune, probablement à peine plus de vingt ans. Comme son père, il possédait de magnifiques cheveux qui voguaient au fil du souffle du vent.  

« Bien entendu. J’étais, si on peut dire, en première ligne. Je faisais partie des premiers à fondre sur les gens du Mage. Entrer dans la tente c'était se sacrifier avec la famille royale, très peu pour moi. Tous ceux qui y sont entrés y sont ressortis dans un panache de fumée. Nous avons massacrer tous les pauvres paysans qui avaient choisi la mauvaise bannière, certains ont pris les armes, beaucoup, les plus faibles, se sont dispersés. Nous avons eut nombre de pertes, mais pas autant que dans l'incendie. Cependant... » Il tourna les yeux vers la colline où avait eut lieu le massacre. « Il y a un chevalier. L'un de vos vassaux si je ne m'abuse. Le nom de Ser Dennis Trevaut vous évoque t-il quelque chose ? »  

« Bien sur. Quelque peu libertin mais un très bon soldat. Que lui est-il arrivé ? »  

Fleuret eut un rire nerveux. « Il y avait ce gamin, qui suivait le Mage. Un fils de putain, sans aucun doute, qu'il avait dut récupérer dans quelconque village. Nous pensions qu'il était son fils mais il s'avéra que non. Lorsque le Mage est entré dans la tente, il a chargé ceux qui les avaient escorté de remmener le gamin près de ses gens. Celui qui s'en chargea fut Ser Trevaut. Lorsqu'ils arrivèrent en haut de la colline, et que le brasier se déclara, moi et mes hommes nous avons fondu sur eux. Trevaut a mis le gamin sur son cheval et est parti au galop. L'un de mes hommes a tenté de le rattraper mais n'y est pas parvenu. Je pense que vous vouliez le savoir. Peut-être que ce gamin avait un intérêt quelconque, ou alors le Mage a infiltré nos rangs avant sa mort. Ou sa présumée mort. Rien ne dit qu'il s'est laissé flamber. » Sa présumée mort. Il est déjà mort une fois c'est bien assez. Mage. Robin. Mon Roi. Je suis le seul à détenir ton secret, désormais. Peut-être espérais-tu que je me trouve aussi dans cette tente. Modric remercia Fleuret. Il pensa que le gamin partirait mais celui-ci resta à ses côtés. Il regardait encore les vestiges du champ de bataille.  

« Messire Riverin... » Vraisemblablement, il réfléchissait au même moment qu'il alignait ses mots, puisqu'il hésita avant de poursuivre. « Robin mort. Firmin mort. Florent mort. Marianne morte. Il n'y a plus de représentant de la Maison Roysse. La lignée s'est éteinte. Ils nous faut un nouveau Roi. Je ne pense pas que cette guerre continue, des bruits courent même que les troupes adverses seraient elles aussi en périls. Probablement infondés, mais sait-on jamais. Qui pourrait donc porter une couronne ? Cela pourrait être n'importe lequel d'entre nous. Dans cette tente, tous les plus éminents vassaux de Rodoc sont morts. Il ne reste que vous et Thibaut Longson, à ma connaissance. Les autres sont trop jeunes. Vous avez un fils dévoué, sur le point de se marier si je ne m'abuse, et votre fille pourrait trouver un autre époux. A fin d'éviter une guerre de succession, je vous en conjure, Messire, déclarez-vous Roi, faites taire les rumeurs, faites demi-tour et revenez à Grand-Cité. Personne n'y verra d'objections. Endeuillons-nous, regagnons nos châteaux, mourrons de vieillesse et non par le fer. Je veux vous dire que dans le cas où vous suivrez ce conseil, je vous soutiendrai jusqu'à ma mort. » Modric regarda le jeune homme. Trop crédule ou trop intelligent. Ses airs de beau garçon sans tête cachaient donc plus que cela. Fleuret se détourna et marcha vers les cendres du camp. Ce qui semblait être ses hommes l'attendaient. L'un d'eux s'était fait une ceinture de scalps féminins, vraisemblablement récupérés sur des gens du Mage.  

Qu'as-tu donc fait, Robin ? Voulais-tu la mort des tiens ? Le silence. Il n'y avait plus aucun son. Le cheval agonisant avait été abattu par un chevalier. Désormais il n'y avait plus un bruit. Le vent, le silence, la mort. Lorsque je reviendrai dans ce camp, ce ne sera plus en Seigneur de Naltere mais en Roi de Rodoc. Il fit un pas. Puis deux. Après quelques dizaines il arriva près de sa tente. Un tas de cendres. Plus loin il la vit. Gisla. Mon amante. Elle était à genoux, pleurant son père. Ma Reine.  

 

 

Auguste se tenait droit à l'avant du navire. Il arrivait à Castelmagne, la capitale des Îles Rousses. Le Seigneur des lieux, Nestor Rousse, se tenait sur le pont, en compagnie des personnes les plus importantes de sa Cour. Il était grand, n'inspirait certes pas la plus grande sympathie mais semblait loyal – Pourquoi n'a t-il pas combattu avec nous alors ? Il était désormais aussi félon que lui, et Cerve viendrait le détruire dès que la guerre serait finie. Il accueilli Auguste d'un hochement de tête. Il ne semblait pas heureux de le voir ici. Qui le serait ? Je suis un régicide désormais.  

« Bienvenue à Castelmagne, Messire Peyre. » lui dit Rousse. Il semblait rongé par quelque chose. Sûrement le fait de l'accueillir. « Vous arrivez au bon moment. Hier encore nous étions saccagés par des pirates. La menace a été éliminé, enfin. »  

Auguste lui rendit un sourire. « Cette nouvelle me fait grand plaisir. » Il avança de quelques pas et salua la famille de Rousse. Sa femme, une roturière, et ses deux fils, bien bâtis tous deux. Il se retourna vers son hôte et dit : « J'aimerai vous parler en privé. Tout de suite, si il vous sied. » Rousse acquiesça et ils marchèrent vers son fort. Une fois arrivé, Rousse l'emmena dans une pièce vide, qui ressemblait à une bibliothèque. Ils savent lire, tiens donc. « J'imagine que vous savez qu'accepter ma présence dans votre château est un affront supplémentaire à la couronne. Après votre refus de vous joindre à la guerre, vous étiez déjà un félon, désormais ils voudront tous votre tête. Contrairement à Rodoc, Cerve possède encore de fiers vassaux qui vous mèneront la vie dure. »  

Rousse lui tournait le dos. Il regardait par la fenêtre l'océan. « J'y ai réfléchi, oui. » Il se gratta la barbe et ajouta : « Je veux réclamer un procès. Si ils refusent, nous fuiront. Les Îles Rousses ne tiendront pas des lustres face à tout Cerve. Je compte depuis plusieurs années me rendre sur l'Autre Continent, le Dar-noh. » Auguste leva les sourcils d'incrédulité.  

« Qu'espérez-vous y trouver, Messire ? » Nestor Rousse afficha un rictus.  

« La paix, peut-être. Ou les Darins. On dit qu'on n'a parcouru que quelques miles sur ces terres, qui sait ce qui peut s'y cacher. S'y rendre c'est fonder une nouvelle civilisation, un nouveau départ où toutes ces lois et ces secrets – ce passé qui nous mène la vie dure ne pourra nous atteindre. » Il se retourna vers Auguste. « Ne croyez pas que je vous apprécie, Messire. Mais, sans j'espère que vous apprécierez la formule, Nous sommes dans le même bateau. »  

 

 

Victorin pleurait à chaudes larmes. Frère Benoît venait de déposer la couronne de son frère sur son petit crâne d'enfant. Le voilà Roi. Lorsque la cérémonie fut terminée, Eugénie attendit Frère Benoît. L'homme avait été aux côtés de son père depuis son couronnement, mais aussi pendant celui de Thibaut, et peut-être demeurera t-il encore longtemps auprès de Victorin malgré son grand âge. Il arriva à la hauteur d'Eugénie et ils se dirigèrent tous deux vers une tente du campement. Une fois à l'intérieur, il regarda la sœur du Roi et demanda : « Que se passe t-il, Eugénie ? »  

Je ne sais moi même pas ce qui se passe. « Pourquoi Auguste a t-il tué mon frère ? » Frère Benoît afficha un faible rictus. Il s'assit sur l'une des chaises. Eugénie remarqua qu'ils se trouvaient dans la tente de Thibaut, celle où il était mort. Elle n'avait même pas conscience de l'avoir choisi elle pour s'entretenir avec le prêtre.  

« Auguste est ce qu'il est. Et je ne pense pas que cette mort soit uniquement sa faute. Il était le couteau, celui qui le tenait n'était pas lui. » Il but une gorgée de l'alcool fermenté qui reposait sur la table.  

« Qu'est-ce que vous voulez dire ? Je l'ai vu, il l'a tué. De sa main. »  

« Ou était-il la main ? Certes, Auguste est désormais un Régicide. Doublement selon certains, puisque certaines rumeurs court concernant la mort de votre père. Mais je ne pense pas que tout ceci soit de sa faute. Si il ne l'avait pas fait, quelqu'un d'autre s'en serait occupé. Le Mage, par exemple. Cette guerre a depuis le début été une perte de temps, un affront délibéré à la religion du Nehadar. Thibaut a poursuivi cette œuvre, il l'a payé de sa vie. Grégoire aussi. Firmin comme Florent ont violé le Deuil, ils sont morts. Plus j'y réfléchi plus je pense qu'il s'agit d'une œuvre divine. A moins que ça ne soit qu'à une simple origine humaine. Qui sait ? » Il but une gorgée du vin fermenté.  

« Auguste... Il m'a dit quelque chose avant de fuir. N'oublie jamais le Chant de la Mort. Qu'est-ce que ça signifie ? » Une étincelle apparut dans les yeux de Benoît.  

« Je n'en ait aucune idée. » Il se leva de sa chaise et s'approcha de l'entrée de la tente. Juste avant d'en sortir il s'arrêta et se retourna. « Vois-tu, Eugénie. Je crois que cette guerre n'était qu'un commencement. Nos deux Royaumes ont désormais soif de vengeance, on finira par imputer la mort de n'importe lequel de nos souverains à l'autre camp. La guerre recommencera, avec des conséquences encore plus dramatiques. Mais... c'est le monde, c'est l'homme qui veut ça. La création divine, cette créature sotte en quête de pouvoir, qui n'hésiterait pas à entacher sa morale et ses dieux pour y parvenir. Nous vivons dans un terrible Monde, Eugénie. Un Monde de Pouvoirs, un Monde de Vices, un Monde sans but hormis celui de la domination d'autrui. Un Monde de Vie et de Mort. Un Monde de Sang. Quoi que nous fassions, nous finirons par nous détruire nous même. J'y ai toujours cru, mais désormais je suis certain que nous courrons à notre perte. Ces guerres que nous allons nous livrer seront les dernières de tout ce que nous connaissons. » Il sourit. Se retournant vers l'entrée de la tente, il sortit, laissant Eugénie seule, elle et le vin fermenté, elle et le silence. Elle seule et le Chant des Morts.  

 

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CASTING :  

 

TORI HUNTER : Eugénie Peyre  

DIRK GOLD : Modric Riverin  

MARCUS LEE BAMPTON : Auguste Peyre  

EZRA MONET : Gisla de Croston  

DAVID CROQUETTE : Nestor Rousse  

NICHOLAS KUBOTA : Frère Benoît

Scénario : (1 commentaire)
une série A fantastique de David Ponthieux

Dirk Gold

Tori Hunter

Marcus Lee Bampton

Ezra Monet
Avec la participation exceptionnelle de David CROQUETTE, Nicholas Kubota
Musique par Lisa Kelly
Sorti le 04 juin 2027 (Semaine 1170)
Entrées : 17 655 380
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