Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

Gérard Cousin Prod présente
Pryor

Peu d'humoriste a à ce point marqué une époque et des générations de spectateurs (aux USA tout du moins!). Et encore plus d'artistes! Sans lui, pas de Eddie Murphy, pas de Jerry Seinfeld et tant d'autres comiques Noirs (ou Blancs!) Américains, avouant tous avoir été inspirés par Richard Pryor! Qui était ce Richard Pryor? C'est ce que nous allons vous proposer de découvrir dans ce documentaire! Véritable roi du "stand-up", c'est sur scène que débuta Pryor avec des sketches qui au départ étaient politiquement corrects avant d'aller sur des pentes plus "glissantes" tel le racisme ou le sexe. Le racisme, l'une des clés pour "comprendre" le personnage tant Richard Pryor souffrait de cela dans une Amérique des années 50-60. L'autre clé pour comprendre le personnage, c'est le mal-être et le manque total de confiance en lui qui le mena à des extrémités "destructrices"...  

Et être le comique le mieux payé d'Hollywood n'y changea rien...  

 

Issu d'une famille pauvre (sa mère se prostituait...) et "violente", le jeune Richard tenta de "s'évader"de son quotidien des plus "sombre" par l'humour. Mais il en résultait des punitions de la part de sa grand-mère (qui l'élevait), une femme loin d'être très aimante et portée sur les chatiments corporels. Le jeune Richard faisait ses pitreries en cours aussi, moyen de se sentir "aimé", "apprécié" par les autres en les faisant rire! A 14 ans, il quitta l'école et vécut de petits boulots dans les clubs où il chantait, faisait des numéros comiques, faisait le barman ou le serveur aussi. C'est après son service militaire en Allemagne que Richard se "lança" véritablement à New-York. Bien que doué, ses crises d'angoisse et son anxiété le rendaient presque malade, allant jusqu'à l'empecher de monter sur scène certains soirs! Et le moyen qu'il trouva pour "régler" ce problème de stress et d'angoisse fut l'alcool et surtout la drogue...  

Si pour la scène, cela devint mieux, l'angoisse et le stress n'ayant plus de prise sur lui, en dehors, les choses était bien moins roses: Violent lorsqu'il consommait de la drogue ou de l'alcool, ses différents mariages ou relations sérieuses prirent l'eau, se finissant souvent avec des plaintes et des poursuites judiciaires. Parallèlement à sa désastreuse vie personnelle, professionnellement parlant, Richard Pryor "explosait" littéralement: Ayant enregistré ses sketches en disques, il devient un "gros vendeur", obtenant durant les années 70 plusieurs Grammy Awards! Son premier album à obtenir un Grammy, c'est "That Nigger's Crazy" en 1974. En plus de ses succès sur scène, Richard Pryor triomphe à la télévision avec sa propre émission "The Richard Pryor Show" mais aussi au cinéma où il apparait dans des petits rôles dans des films blacksploitation plutot "engagés" (Black Brigade, The Mack) mais aussi dans quelques comédies comme Adios Gringo, western réalisé et interprété par Fred Williamson.  

 

Véritable "showman", Pryor n'en reste pas moins auteur et cosigne avec Mel Brooks le scénario du film "Le Shérif est en Prison", comédie western dans la lignée des autres films de Mel Brooks! Richard Pryor doit partager la vedette avec Gene Wilder, acteur comique lui aussi et habitué des films de Mel Brooks. Le courant passe bien entre Wilder et Pryor, ce qui fait que le film reposant sur le duo ne pouvait que fonctionner...  

Mais peu avant le début du tournage, Pryor est "remplacé"! La raison? Les assurances du film refusant de l'assurer à cause de ses problèmes de drogue! Mais la vérité, c'est que les producteurs ne souhaitaient pas faire porter le film par quelqu'un "sentant le souffre"! Plus le temps avance plus Pryor sombre dans la cocaïne et ce malgrè les succès qu'il obtient sur scène et au cinéma! En 1976, il retrouve Gene Wilder pour le film "Transamerica Express", mélant polar et thriller. Bien que peu présent dans le métrage (Pryor apparait dans les dernières quarante minutes de film!), le duo qu'il forme avec Gene Wilder fonctionne merveilleusement et rajoute un grain de folie et de comédie dans un film qui ne l'est pas! Richard Pryor incarne Grover Muldoon, un petit voleur minable, sur de lui et grande gueule. C'est un peu le rôle qu'incarnera Pryor dans la plupart des films suivant, Eddie Murphy se positionna sur le même créneau quelques années plus tard!  

Mais en 1976 aussi, Pryor est embauché sur "Greased Lightning", un biopic sur Wendell Scott, le premier pilote Noir (et à ce jour le seul) a avoir gagné une course de NASCAR dans les années 60. Retraçant la vie de Scott passant du trafic d'alcool à pilote pro!Le film est un succés et montre au détracteurs de Pryor qu'il peut aussi jouer sans faire le pitre! Durant le tournage, il fait la connaissance de de Pam Grier (la mythique "Foxy Brown" et future "Jackie Bown") avec qui il a une relation. Cette relation chaotique à tout point de vu s'arrete bien vite tant l'addiction à la cocaïne est plus forte que tout chez Pryor...  

L'un des points de non-retour, d'après Pam Grier, fut lorsque des médecins trouvèrent dans les analyses de la jeune femme des traces de cocaïne...  

Mais comme elle n'en avait jamais consommée, les médecins en conclurent que cela venait des relations sexuelles qu'elle avait avec Pryor qui la "contaminaient" d'une certaine manière! Car Richard consommait tant de cocaïne que la substance avait infiltré tout son corps y compris sa prostate et son liquide séminale! Dans un de ses sketchs, Pryor déclarait "Even my dick has a cocaine jones!" Il ne croyait pas si bien dire!  

 

Ses films fonctionnent assez bien et Richard Pryor essaye de "décrocher" de la drogue. Il retrouve Gene Wilder en 1980 pour le film "Faut s'faire la Malle" réalisé par le metteur en scène Oscarisé Sidney Poitier.  

Comédie délirante, mix parfait entre l'humour de Wilder et celui de Pryor! Le duo fonctionne très bien et le public répond présent une nouvelle fois! Mais le tournage fut loin d'être une partie de plaisir: Très exigeant vis-à-vis de la production (dont un hélicoptère pour se déplacer!), c'est avec les membres du staff que les choses allaient mal: Paranoïaque au possible, persuadé que derrière chaque phrase se cachait une allusion raciste, il fit virer plusieurs personnes! Si certains jours il était comme ça, d'autres, il était le plus sympathique des camarades...  

Gene Wilder, dans différentes interviews a confirmé que selon lui, Pryor continuait de se droguer et cela se ressentait à la fois sur son travail et ses relations avec les autres personnes...  

Bien que pour les gens, Wilder et Pryor forment le meilleur duo comique en ce début des années 80, ils ne retravaillèrent pas ensemble pendant neuf ans...  

 

Les années 80 sont une période "dure" pour Richard Pryor: Certains de ses films sont "tombés" par des critiques de plus en plus assassines, sa santé décline sans qu'il sache pourquoi et un jeune comique Noir est en train de lui "piquer" sa place auprès du public! Cet acteur, c'est Eddie Murphy! Issu du "Saturday Night Live", Murphy marche sur les traces de son ainé Richard Pryor. Mieux, en 1983, Eddie Murphy est préféré par la Paramount (avec qui il est sous contrat à long terme!) à Richard Pryor pour le film "Un Fauteuil pour Deux" réalisé par John Landis. La pilule est d'autant plus dure à avaler pour Pryor que le film avait été écrit pour lui...  

En 1982, Proyr doit faire face à une énorme polémique concernant le film "Le Jouet" dont il est la vedette: Remake du film Français éponyme (écrit et réalisé Francis Veber avec Pierre Richard dans le rôle principal), la version US avec Richard Pryor se retrouve sous le feu des critiques concernant le "racisme" qu'il véhicule! Pryor, qui a subi le racisme, qui est très "marqué" par ça, se retrouve être accusé de servir cette vision raciste de la société Américaine avec le Noir "employé" par un richissime Blanc pour être le "jouet" de son fils! Certains allant jusqu'à faire l'analogie avec l'esclavage... Stupide et ridicule réaction car le remake US est en tout point similaire au film Français...  

Où les deux personnages sont "Blancs"...  

Le film est tout de même un succés public mais Pryor est très "marqué" par cela. Ses ennuis de santé de plus en plus sérieux sont finalement diagnostiqués: Sclérose en plaques.  

En plus de cette maladie extrémement handicapante, son corps fatigué par l'usage abusif de drogue et d'alcool est littéralement en train de lacher Pryor! Il arrete la drogue et l'alcool, tentant de continuer à faire des films. On le trouve ainsi dans "Superman III", véritable "show" de Pryor (reléguant au second plan Superman lui-même!), le cultissime "Comment Claquer un Million de Dollars par Jour" réalisé par Walter Hill ou encore "Toubib Malgrè Lui". Mais sur ce dernier, mêmes les spectateurs découvrent un Richard Pryor déjà bien malade et plus très vif...  

Ce qui fait que la comparaison entre lui et Eddie Murphy à l'époque est toujours en faveur du héros du "Flic de Beverly Hills".  

Pryor passe aussi derrière la caméra pour le film "Jo Jo Dancer", un film racontant comment une star du comique sombre dans la drogue, conscient qu'elle le détruit mais ne pouvant se défaire de ses démons...  

Bien qu'ayant toujours affirmé que le film n'avait rien d'autobiographique, personne n'était dupe...  

Il s'illustra aussi dans un autre drame, "Some Kind of Hero", l'histoire d'un vétéran du Viet-Nam cumulant les difficultés à son retour au pays. Derrières des aspects comiques en surface, le fond est lui loin d'être amusant.  

 

En 1989 pourtant, le public va retrouver Richard Pryor dans des duos qui marquent les spectateurs: D'abord dans le film Les Nuirs de Harlem, écrit, réalisé et interprété par Eddie Murphy qui propose à Pryor d'être la star du film à ses cotés! Car Eddie Murphy vouait une admiration sans borne pour Pryor là où le "vétéran" croyait qu'il avait en face de lui qu'un "arriviste" qui le singeait sur scène ou au cinéma...  

La même année, affaibli mais ayant laissé derrière lui la drogue, il retrouve Gene Wilder pour "Pas nous, Pas nous!", une délirante comédie où Wilder et Pryor incarnent respectivement un sourd et un aveugle qui se retrouvent poursuivis par des gangsters! Comédie sympathique qui plait au public, dès l'année suivante, Wilder et Pryor se retrouvent pour un quatrième film dont ils savent que ce sera le dernier ensemble: "Le Menteur et Le Tricheur".  

En une année, Pryor est méconaissable, le visage émacié, se déplaçant avec difficulté et à la diction des plus chaotique! (là où quelques années au paravent, il avait un débit de mitraillette!) Le film est loin d'être très novateur et il n'obtient qu'un succés d'estime car le pauvre Pryor semble en bien sale état...  

 

Il faut attendre sept ans pour revoir Pryor dans un film: "Lost Highway" de David Lynch. En fauteuil roulant, semblant bien malade, Pryor donne pourtant une excellente performance d'acteur. Après ce film, il ne tournera plus pour le cinéma, se limitant à des apparitions dans quelques séries tv comme "guest", restant en général loin de l'agitation médiatique, apparaissant de temps en temps à des diners ou à des cérémonies à Los Angeles. Chacune de ses apparitions montre un homme de plus en plus affaibli, malade et il n'est plus que l'ombre de lui-même et de l'image qu'il donnait au travers de ses films! Finalement, il meurt d'un arret cardiaque le 10 décembre 2005 alors qu'il n'est agé que de 65 ans. Le comédien Bill Cosby a déclaré "Richard Pryor drew the line between comedy and tragedy as thin as one could possibly paint it."  

C'est un résumé parfait de la vie et de l'oeuvre de Richard Pryor...  

-------------------------------------------------------------------  

Découvrez ou redécouvrez l'un des comiques Américains encore très populaire: Richard Pryor! Ce documentaire sobrement intitulé "Pryor" retrace la vie et la carrière de ce comique sans en ometre les parts d'ombre et les felures! C'est la talentueuse Julia Kay qui met en scène ce documentaire et c'est Marcus Burroughs et Critina Rasmuson, qui en voix-off et sur le terrain, présentent le personnage de leur mieux, pour faire découvrir cet artiste! La musique est l'oeuvre de Diane Gerrard!

Scénario : (2 commentaires)
une série Z documentaire de Julia Kay

Marcus Burroughs

Cristina Rasmuson
Musique par Diane Gerrard
Sorti le 04 avril 2026 (Semaine 1109)
Entrées : 23 686 325
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=19744