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Loupieau Production France présente
The Bloody Hands of Ulster

La terre convoitée était désormais en vue. Les deux navires, bord à bord, filaient, toutes voiles dehors, lancés dans une course effrénée que rien ne pourrait arrêter. Le trône d'Ulster valait bien toutes les peines du monde. Les deux seigneurs haranguaient leurs troupes. Aucun n'envisageait d'échouer si près du but. Soudain, alors que la petite plage de galets coupants se dessinait de plus en plus nettement droit devant, le navire de Connor mac Phil O'Neill sortit les rames. Ses hommes, exténués par le long voyage, poussaient d'horrible cris, témoignage de l'effort intense qu'ils produisaient. Le vieux Andrew mac Neil Sithrigi regardait son rival s'échapper, bouche bée. Il mit quelques secondes à réagir, laissant ses hommes dans la stupeur la plus totale. Mais il s'empara alors de son épée, qui l'avait accompagné dans tous ses combats. Il contempla quelques instants sa main droite, avant de lever son épée au ciel. Elle étincela avant de s'abattre avec force. Puis, Andrew mac Neil s'empara de son membre tranché net, et lança sa main avec rage. Elle passa par dessus la tête de Connor mac Phil, et vint s'écraser sur les grèves, juste avant que celui ci ne puisse mettre pied à terre.  

Alors, on dit que la main sanglante d'Ulster imprégna toute l'Irlande de son sang. Et son propriétaire ne regretta jamais ce sacrifice. Connor mac Phil, humilié, devait se donner aussitôt la mort.  

 

Mars 1066 – Downpatrick, Ulster  

 

Aiden mac Niall Sithrigi était assis sur son trône, pensif. Il leva la tête et aperçu les larges étendards sang et or, frappés de la main sanglante d'Ulster en leur centre. Instinctivement, il regarda sa main droite. Son ancêtre avait ainsi donné sa main pour le trône, s'il fallait en croire la légende. Lui était prêt à bien plus que cela. Il était prêt à tout. Être roi d'Ulster ne suffisait pas à son ego, ni à sa soif insatiable de gloire. Les vastes prairies d'Ulster ne suffisaient pas non plus à satisfaire sa soif de pouvoir, tout comme les putains de Downpatrick ne pouvaient remplir ses désirs de chair. Peut-être l’Irlande toute entière y parviendrait-elle? Secrètement, Aiden rêvait de voir la sanglante main tenir bien fermement la lyre couronnée d'Irlande. Et il allait bientôt passer à l'action.  

Se levant brutalement, Aiden fit appeler son frère, Liam. Qu'il fasse convoquer le conseil pour demain, l'affaire était trop importante pour attendre le mercredi suivant. Il fallait battre le fer tant qu'il était encore chaud.  

 

Plus loin, à quelques lieux de là.  

 

Un vent sec et froid balayait violemment toute la côte, comme pouvaient en témoigner ces centaines de colonnes de pierre, tailladées de telle sorte qu'elles semblaient montrer la vertueuse voie de la gloire en tendant ainsi vers le ciel. Ce ciel, qui se faisait capricieux, d'ailleurs. Padraig plissa les yeux, essayant de regarder au loin.  

- Que fait-il donc?!  

Serlo, son bras droit de toujours, plissa les yeux à son tour, avant de répondre:  

- Earl O'Neill, les voici.  

Le comte d'Antrim, l'un des quatre comtés de l'Ulster, sembla les chercher pendant quelques instants du regard, avant de les apercevoir enfin. Ils arrivaient. La mer agitée était recouverte de dizaines de navires, qui voguaient à toute allure vers la terre. Padraig jubilait. Il allait bientôt pouvoir venger son illustre famille.  

 

Ainès n'était qu'une petite bourgeoise, fille du bourgmestre de Bangor. Un personnage aussi important que le valet du roi, somme toute. Elle avait eu droit à une éducation des plus distinguée malgré son rang. Aussi, Ainès ne rêvait pas d'épouser un petit bourgeois idiot, mais un noble riche. Et, qui d'autre, sur cette misérable terre, pouvait être plus riche que le roi d'Ulster? Personne. On disait que le roi aimait par dessus tout la compagnie des jeunes et jolies filles du pays. Surtout quand elles se retrouvaient dans son lit à vrai dire. Et, on disait d'Ainès qu'elle comptait parmi les plus belles, les plus fraîche, et les plus rondes. De quoi contenter ce jeune fou de roi. Aussi, elle fut tout enchantée le jour où elle reçu une lettre lui demandant de bien vouloir venir à la cour pour participer au bal annuel, qui célébrait la fin de l'hiver. Et ce bal, c'était aujourd'hui qu'il avait lieu. Ainès finissait de se préparer, trop heureuse de l'opportunité que Dieu lui offrait là, à elle, simple fille de commerçant plutôt aisé.  

 

Le petit village de Griswick dormait paisiblement. Le soleil ne s'était pas encore levé, mais on pouvait apercevoir dans la demi-obscurité les quelques chaumières, en piteux état, ainsi que les quelques canards et moutons qui permettaient aux pauvres paysans de survivre péniblement. Padraig, en tenue de combat, menait ses troupes en tentant d'être le plus silencieux possible. Il devait les prendre par surprise. La peur n'en serait que plus retentissante. Il fit signe à ses hommes de s'arrêter. Puis, un nouveau signe et un soldat, lourdement casqué, s'avança vers lui, une torche à la main. Padraig s'en saisit et le soldat regagna les rangs.  

- Laissez les sortir, tous. Quand ils vous auront remarqué, tuez-les sans pitié. Arrachez-leurs les yeux, coupez-leurs les oreilles et la langue, violez les femmes à n'en plus pouvoir si cela peut vous faire plaisir. Mais faite leur leur plus belle peur. Je veux un survivant. Un seul. Qu'il puisse raconter.  

Puis, Padraig laissa tomber la torche près d'une vieille chaumière qui s'embrasa aussitôt. Le feu se propageait. Padraig, à l'écart dans le sous-bois voisin, contemplait l'horrible spectacle qui venait de commencer.  

 

Le bal se déroulait à merveille. Le roi détaillait curieusement toutes les femmes qui étaient là, à sa vue. L'une d'elle attirait particulièrement son attention, sans qu'il ne sache trop pourquoi. Aiden arrêta un serf et lui demanda de ramener la belle en question. Ainès approcha, baisa la main du roi. Celui-ci la contempla.  

- Vous-êtes magnifique!  

- Et je resterai vierge.  

Le roi esquissa un sourire face à la répartie de la jeune femme.  

- Belle, et intelligente. Vous êtes ainsi une femme rare!  

- Plus que vous ne le pensez!  

Aiden commençait à laisser ses mains se balader sous la robe de la jeune femme, lorsque les portes de la salle s'ouvrirent violemment. Un homme, de grande taille et à l'apparence juvénile, vêtu avec un goût certain et un luxe sûr, entra. Il s'approcha à grande vitesse de Aiden.  

- Aiden, les O'Neill sont de retour!  

Aiden dévisagea son frère, Liam, quelques secondes à peine, avant de se lever d'un bond. Puis, s'adressant à Ainès:  

- Je suis désolé mais j'ai bien peur que vous ne restiez vierge encore un peu. Mais, restez ici, s'il vous plaît. Je reviendrai.  

Ainès acquiesça. Alors Aiden sortit à grands pas de la salle. Décidé à en finir.  

 

Le conseil avait été réuni immédiatement après que le roi eu été averti. Lorsqu'il pénétra dans la grande salle où il se tenait, tous ses conseillers, déjà présents, se levèrent d'un même mouvement. La colère du roi se lisait dans ses yeux. Sans un geste pour l'assemblée, Aiden s'assit lourdement, et avant même que quiconque eu esquissé le moindre geste, il commença:  

- Aed, les nouvelles!  

Aed d'Armagh était le connétable d'Ulster: il gérait toutes les affaires militaires, et celle-ci en était une des plus inquiétantes. C'était un petit homme aux larges joues engraissées par un train de vie confortable, et de nombreuses heures passées à table. Il savait qu'il ne devait sa place qu'à l'estime que lui portait feu Niall Sithrigi, le défunt père de ce roi de seulement vingt-trois ans, aux cheveux roux comme le feu, et aux ambitions démesurées. Il s'éclaircit la gorge:  

- Sire, des nouvelles nous sont parvenues du comté d'Antrim. Et nous ne pouvons dire qu'elles soient bonnes. A dire vrai, sire, plusieurs témoins ont rapporté qu'une vingtaine de navires étrangers ont accosté, avec à leur bord de terribles mercenaires venus du Nord. Il est à craindre que l'Earl Padraig ne vous déclare la guerre...  

Aiden coupa:  

- Quoi? Vingt navires accostent nos côtes, et nous laissons faire?! Est-ce tout ce dont je dois m’enquérir?  

- Sire, personne n'habite la chaussée des Géants.  

- Et pourtant, ils ont été vu.  

- Des pêcheurs, sire.  

- Est-ce donc tout?  

- Sire, non, et croyez bien que je le regrette. Ils ont massacrés tout un village qui vous est vôtre, et l'ont livré aux flammes. Des hommes, ils ont arraché les yeux et coupé les oreilles, des enfants, ils ont séparé la tête du corps, et des femmes, ils ont violé le ventre sanglant. Sire, il n'y a eu qu'un survivant. Un certain Andrew. Il est ici, en cette ville. A l'Hospice.  

- Et puis-je savoir ce que le connétable et ses hommes ont-ils fait contre ces bandits? Vous ne servez donc à rien? Je vous envoie, vous et 2000 hommes d'armes, régler ce conflit. Ils ne doivent pas atteindre Downpatrick. Je veux Padraig vivant. Le conseil est terminé.  

 

Et, cette nuit là, Aiden se consola dans les bras d'Ainès, la petite fille de bourgeoisie, qui espérait fortement que cette nuit de folie ne reste pas sans lendemain. Aiden n'était pas le seul à avoir de l'ambition. Et après le calme de cette sombre nuit, le temps de la furieuse et sanglante tempête.  

 

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Aiden : Liam Gray  

Ainès: Bella Sumi  

Padraig : Joshua Joseph  

Euna, mère de AIden : Jenny Hereman  

Liam : Jack Goodman  

Scénario : (3 commentaires)
une série A dramatique (historique) de Rafael James

Liam Gray

Bella Sumi

Joshua Joseph

Jenny Hereman
Avec la participation exceptionnelle de Jack Goodman
Musique par Rebecca Goldenberg
Sorti le 25 février 2034 (Semaine 1521)
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