Olivia (Jane Hayworth) regardait attentivement par le trou de la serrure. Une ombre, deux ombres, trois ombres passent. Des bruits de trousseaux de clés résonnent dans le couloir, et elle, dans sa chambre, sursaute à chacun de ces bruits. Puis, plus rien, le silence s'impose. Elle rampe sur le sol et s'approche de la fenêtre. Elle enfouit sa main dans une taie d'oreiller et l'enroule plusieurs autour de ses doigts. Elle regarde par la fenêtre et son horizon est obscurci par des barreaux verticaux. Elle donne un coup de poings dans la vitre qui se brise en mille morceaux et retombe sur un tas de vêtements qu'elle a amassé pour amortir le bruit. Il semble que personne n'ai entendu le bris de glace, elle sort les barreaux préalablement sciés et s'enfuit à travers le terrain vague qui lui fait face.  

Elle court en à perdre son souffle mais il lui reste encore quelques mètres avant de franchir le portail surplombant où est lisible : "Hôpital psychiatrqiue de Goedfroy Ville". Elle passe par-dessus un muret, se coupe par les fils barbelés et s'élance sur longue route à peine éclairée par un clair de lune froid.  

======KLECKSOGRAPHY======  

un film de Elias Epstein avec Jane Hayworth et Dennis Stone  

une musique composée par Quentin Courage  

============================================  

Paul Roarschach (Dennis Stone) buvait une bonne bière fraîche en regardant un match de hockey sur glace à la télévision. La main dans le slip, se caressant le sexe, comme un homme rustre. Ce n'est pas qu'il trouve les hockeyeurs particulièrement sexy mais tout simplement qu'il profite de ce moment tranquille sans femme qui l'a quitté il y a deux mois. Depuis leur séparation, Paul jouit de jours paisibles, pouvant assouvir tous ses penchants quand il veut et où il veut. Il se connecte régulièrement sur un site de rencontres pour s'envoyer en l'air avec des femmes ou même des hommes. C'est ainsi qu'il mène sa nouvelle vie, en solitaire hédoniste.  

Un silhouette passe devant sa fenêtre. Paul sort immédiatement la main de son froc et coupe le son du match de hockey. Il ne bouge pas de place et jette un coup rapide à toutes ses fenêtres. Il regarde sa montre et se dit à lui-même : "Mon rendez-vous était bien à 23h non ?" Il commençait à sourire en se disant que la fille qu'il avait rencontrée dans la journée sur internet voulait lui faire une petite surprise en arrivant plus tôt et en voulant lui faire peur. "Tu ne m'auras pas, miss". Il sorti de son canapé puis de sa maison pavillonnaire. Le porche s'alluma automatiquement et découvre un jardin désert. Paul fait quelques pas et commence à faire le tour de sa maison. Lorsqu'il atteint le jardin de derrière, il aperçoit une silhouette près du cabanon. Elle se recroqueville, tremble et cesse de bouger subitement. Paul s'en approche, retourne le corps et découvre la femme qu'il attendait avec le ventre déchiré en deux. L'odeur des boyaux rend malade Paul qui vomit un peu plus loin. Il se précipite vers sa demeure et ferme toutes les portes à clé. De retour dans le salon, Paul est tétanisé entre son poste de télévision diffusant un match de hockey et son canapé trempé par la bière qu'il vient de renverser.  

Le téléphone est coupé. Internet ne marche pas. Des pas font le va et vient à l'étage. Paul prend un couteau dans la cuisine et monte les marches une à une. Il bute sur l'une d'elles mais se retient à la rampe. Les pas ne se font plus entendre... La petite lueur qui provient de sa chambre indique qu'un intrus est probablement à l'intérieur, il pousse la porte entrouverte et découvre une femme nue, allongée langoureusement, recouverte de sang sur les mains. Cette femme est Olivia, l'échappée de l'hôpital psychiatrique.  

Elle s'approche de lui en lui disant ces mots : "Cher petit pervers, je te propose un jeu érotique comme tu l'as toujours rêvé. Je vais te laisser me frapper, me baiser, me lécher. Et en retour, le rôle sera inversé et je pourrais te maltraiter, te souiller et tu seras proche de la mort..." Lorsqu'elle prononça le mot "mort", Paul et Olivia se retrouvaient face à face. Le couteau lui glissa des mains mais il le retint au dernier moment. Il fit remonter la lame entre les seins d'Olivia et appuya légèrement. Cela provoquait un mouvement de ces deux corps se dirigeant vers le lit à coucher. Lui sur elle, il pouvait la dominer.  

Le jeu érotique peut commencer, les règles sont simples, c'est l'amour à mort ou ce n'est rien. En pénétrant la jeune femme, Paul jeta un regard vers un de ses diplômes accrochés au mur indiquant : Paul Roarschach, médecin psychiatre.  

***  

NB : La klecksographie est un jeu d'enfant qui consistait à déposer une goutte d'encre sur une feuille de papier que l'on pliait de façon à obtenir diverses formes d'oiseaux ou de papillons. En 1911, le psychiatre Hermann Rorschach recueille avec un ami d'enfance devenu instituteur, les réponses d'enfants et d'adultes face à une série de taches d'encre obtenues de la sorte. Rorschach note alors que certains malades mentaux semblent répondre de façon caractéristique à ce test, et en particulier ceux souffrant de schizophrénie.