Jérémie (Logan Horowitz) ne put détourner son regard. En une fraction de seconde, sa vie toute entière venait de basculer, il le savait. La jeune et talentueuse médecin Émilie Miranda (Léa Geoffrey) avait fait son entrée dans le petit corridor.  

En ce soir du 20 décembre 1889, toute l'aristocratie londonienne s'était donnée rendez-vous dans la résidence de Lord Arcklay. Ce dernier n'avait d'ailleurs pas ménagé ses efforts pour rendre cette soirée inoubliable aux yeux de ses convives. Un gigantesque buffet trônait au milieu du grand salon, de grands lustres dorés arrosaient de lumière les luxueuses peintures qui ornaient les murs et, un orchestre philharmonique déversait déjà quelques mélodies sur les flots de conversations passionnées.  

Émilie se dirigea d'abord vers le bar où on lui servit un verre, avant de rejoindre quelques invités dans la pièce principale. Jérémie connaissait la réputation de la jeune doctoresse, très investie dans les causes liées à condition de la femme, ce qui lui avait valu d'avoir autant d'admirateurs que de farouches opposants. Lui n'était rentré que depuis quelques mois en Angleterre, après avoir passé plusieurs années aux États-Unis.  

La soirée avançait au fil des danses. Les valseurs redoublaient d'efforts pour se montrer dignes les uns des autres. Jérémie vit son éditeur -en effet, il venait de publier son premier roman- saluer la ravissante Émilie et décida que le moment était adéquat. Il partit à la rencontre de Sir Taylor feignant de vouloir le saluer. Ce dernier lui rendit la politesse et entama les présentations :  

_ Jérémie, je vous présente Émilie Miranda, une femme aussi belle que brillante. Émilie, voici Jérémie Louison, j'ai eu l'honneur de publier son premier roman : Dérive poétique.  

_ J'ai entendu parler de votre livre Monsieur Louison, félicitations pour ce qui ressemble fort à un succès libraire, répondit poliment la jeune femme.  

_ Les ventes sont excellentes, confirma Sir Taylor.  

Jérémie regarda la jeune femme et sourit. Il savait qu'il ne devait pas se perdre dans ses yeux azurs, sous peine de ne plus jamais revenir parmi les vivants. Les trois convives échangèrent quelques convenances avant de se séparer. Dans ce genre de réception, il était tout à fait indélicat de ne pas discuter avec un maximum de personnes. Et c'est ainsi que la fête se termina, tard dans la nuit.  

En ce jour du 22 décembre, Jérémie dédicaçait son livre dans une grande librairie londonienne. À l'approche de la Noël, son roman était un cadeau très en vogue. Des gens très différents se pressaient dans la queue pour obtenir la précieuse signature. C'est pourquoi Jérémie fut très surpris lorsque Émilie Miranda se dressa juste devant lui, tendant un exemplaire de son ouvrage.  

_ J'ai pensé qu'il serait plus correct de lire votre roman maintenant que nous avons été présentés, dit-elle très calmement.  

_ Je suis très touché, mais vous n'étiez pas obligé, remarqua Jérémie gêné.  

La jeune femme dégageait une réelle assurance. Il s'agissait de cette assurance sincère que seules les personnes profondément généreuses savent exprimer.  

Jérémie proposa à la jeune doctoresse d'aller prendre un verre après sa séance de dédicaces qui touchait à sa fin. Cette dernière accepta.  

Dans le petit salon de thé, une atmosphère singulière régnait. Une chaleur humaine que les endroits confinés savent garder, comme un précieux talisman. S'il avait pu en douter un instant, le doute n'était plus permis, Jérémie était fou amoureux de cette femme, subtil mélange de force et de tendresse. Elle reposa la tasse encore tiède qu'elle venait de vider délicatement entre ses lèvres et continua à lui poser de nombreuses questions. Pourquoi était-il devenu écrivain ? À quoi pouvait bien ressembler New-York ? Lorsque la soirée fut déjà bien avancée, il lui promit d'assister à la conférence qu'elle donnait le lendemain, et tous deux se quittèrent sur une petite place aux nombreux commerces, dont les vitrines décorées scintillaient dans la nuit.  

*  

Peu après la fin de la conférence, Jérémie se dirigea vers Émilie afin de la féliciter. Cette dernière semblait préoccupée. À côté d'elle, une jeune femme au visage tuméfié se mit à pleurer. La jeune conférencière la prit entre ses bras. Elle demanda à la jeune femme de l'attendre et rejoignit Jérémie.  

Elle fut désolée de ne pouvoir le voir plus longtemps, mais la jeune femme qui était venue la voir avait besoin de son aide. Son mari l'avait battu et torturé une fois de trop, et Émilie lui avait promis de l'aider à lui échapper.  

_ Son mari est un homme important, elle doit avoir quitté le pays avant la Noël. Je suis désolée Jérémie, annonça la médecin.  

_ Cela me semble très dangereux, s'inquiéta l'écrivain.  

_ Avez-vous idée du nombre de jeunes femmes qui viennent à mon cabinet et, qui prétendent que leurs contusions ont été provoquées par des accidents domestiques ? Je ne peux pas la laisser tomber, ce serait trahir tout ce pour quoi je me suis toujours battue.  

Accoudé au comptoir, Jérémie regardait son verre de scotch sans parvenir à y toucher. Il était admiratif d'Émilie. Lorsqu'elle reviendrait, il lui avouerait ses sentiments, c'était décidé. Au moment où il imaginait la réaction de la jeune femme, la conversation de deux clients le tira de ses songes.  

_ Tu es sûr qu'il va l'attraper, demanda le premier.  

_ Si je te le dis, il paraît que c'est la jeune médecin qui a organisé sa fuite. Mais Monsieur Reynold ne l'entend pas de cette oreille. Un petit comité les attend sur les quais. Autant te dire que ces deux-là vont s'en souvenir.  

À ces mots, la tête de Jérémie se mit à tourner. Puis, il réussit à reprendre ses esprits. Il n'y avait pas une minute à perdre, Émilie était en danger, et lui, il l'aimait.  

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Cette année, Gérard Cousin Prod vous propose pour les fêtes de Noël un film sentimental écrit par Ralphaez et Le Comte! "L'Ange de Noël" est réalisé par Abella Landers et l'on trouve au générique Logan Horowitz et Léa Geoffrey notamment! La musique est l'oeuvre de Diane Gerrard! "L'Ange de Noël", le nouveau film sentimental de GCP pour vous!