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Guards Brothers présente
Green Hill

Si vous demandez à un spécialiste de vous décrire Green Hill, il vous dirait sans doute qu’il s’agit de la ville la plus tranquille du monde - depuis près de vingt ans, pas un seul délit n’y a été commis. Faudrait-il encore trouver un spécialiste de Green Hill, et faudrait-il encore qu’il n’ait pas vent des évènements qui y sont survenu durant l’été de cette année là.  

Cet été avait été le plus chaud de mémoire d’homme. Le thermostat avait atteint sans peine les 40°C et on avait rentré toutes les personnes âgées dans leurs maisons, on les y avait barricadé avec un peu d’eau et de quoi subsister pendant trois mois. Les cours venaient de se terminer et les gamins gambadaient dans les rues. Depuis vingt ans, pas un seul d’entre eux n’avait cassé une vitre ou volé un vélo. Les gamins de Green Hill étaient surement les plus sages du monde.  

L’un d’entre eux est âgé de dix sept ans. Il s’appelle Rob. Rob Simple, et il sait mieux que tout le monde que ce nom de famille est la plus grosse tare qu’il ait jamais eut - ou du moins il l’a cru pendant longtemps, durant toutes ces années où ses camarades ne l’appelaient que de cette façon « Hé Simple, on s’est bien que t’es un peu Simplet mais tu pourrais essayer d’apprendre à compter autrement que sur tes doigts ! » Oh bien sur, tout ceci n’était que mensonges. Rob était l’un des élèves les plus brillants de l’histoire de Green Hill, si ce n’est le plus brillant - ce qui était d’ailleurs étonnant, se disait-il sans cesse, quand on voit la forte propension de consanguins dans un bled comme Green Hill. Pour un surdoué, se nommer Simple, c’était donc un comble - quoi qu’il en soit, ce n’était pas la seule merde qui était arrivé à Rob. Il se souvenait de ce prof de Maths, Mr. Lasser, qui avait pourri son appréciation dans le seul but qu’il soit refusé dans un Lycée d’élite loin de Green Hill. Ou encore Mark, un abruti de sa classe qui se foutait de lui. Qu’importe. Ce n’était que des êtres insignifiants.  

Comment des gens comme ça peuvent-il exister ? Mark, qui ne se prive pas de frapper sur son premier souffre-douleur venu. Après ils osent dire qu’aucun délit n’est survenu en vingt ans à Green Hill.  

 

Mark était un peu plus loin devant Rob. Il était avec sa copine - Lena ou un nom comme ça. Une fille superficielle qui ne doit pas exprimer le moindre sentiment pour son petit ami. La nuit allait bientôt tomber et Rob savait de mémoire que le couple allait bientôt se séparer. Lena avait beau être une trainée, elle n’arrivait jamais en retard chez elle. Ensuite Mark remonterait la rue jusque chez lui. Pour cela, il allait surement couper à travers le champ de son père - un abruti lui aussi.  

Lena embrassa Mark et poussa le portillon du jardin de chez elle. Rob surpris Mark à la regarder rentrer - surement que ses formes avantageuses étaient mises en valeur par le soleil couchant. Même si Rob doutait que Mark se soit fait une réflexion aussi détaillée en matant le fessier de sa copine. Mark continua sa route comme prévu, et arrivé à côté du champ de son paternel, entrepris de le traverser. Sa maison se trouvait deux cents mètres plus loin, un peu écartée du reste de Green Hill. La nuit était tombée. Rob accéléra le pas pour être le plus près possible de Mark. Il arriva dans le champ. L’autre se trouvait une vingtaine de mètres devant lui. Ils s’avancèrent tous deux. Mark ne tournait pas la tête. Il avançait.  

« Hé, Mark ! » lança Rob avec un rictus.  

Celui-ci s’arrêta. Il ne pensait pas qu’on le suivait ou quelqu’un se trouvait encore dehors à cette heure, encore plus dans le champ de son père. Il tourna lentement sa tête et regarda Rob. « Simple. Dégage ou je te frappe. » répliqua-t-il d’un ton sec. Rob éclata de rire. Il ne sut pas vraiment si cela effraya ou pas Mark mais celui-ci ne répondit pas. Il se contenta de regarder Simple. Avec la pénombre, celui-ci n’arrivait pas à déterminer l’expression de son visage.  

« C’est toi qui va m’obéir. Déjà tu vas commencer par te creuser un trou. Juste là, sous tes pieds. »  

Il y eut un court silence durant lequel on entendit un oiseau battre des ailes dans le bois, en contrebas du champs. Les autres habitations étaient assez loin. Personne ne les verrait.  

« Quoi ? Tu te fous de ma gueule, Simple ? Je te préviens, je… » Il s’arrêta net lorsqu’il vu l’arme à feu dans la main de Rob. Malgré la nuit, Rob put le voit pâlir. Ça y est, il avait peur. Très peur. « Rob, Rob. Fais pas le con, je te jure. Range-ça. Range-ça ou j’appelle mon père, il est à la maison juste là-bas. »  

Simple éclata de rire. Evidemment, l’argument paternel était à prévoir. « Ton père, Mark ? Mort. Lui et ta mère. Juste avant de te filer je les ai tué, tous les deux. Je les ait menacé et les ai ligoté. Pour qu’ils ne crient pas, je leur ai coupé la langue. Puis je les ai tué à petit feux. Si tu oses juste pousser un petit cri comme l’a fait ta mère, il t’arrivera la même chose. Si tu veux vivre, tu vas m’obéir où je te tire dessus et je te fais souffrir jusqu’à ce que tu pries pour rejoindre ta garce de mère. Compris ? »  

Il était pâle. Rob ne pouvait s’empêcher de sourire. Il n’avait pas tué les parents de Mark. Quoique ça pourrait être amusant de faire passer la mort du fils pour une vengeance contre le père qui n’était pas très aimé dans le coin. Oui, c’était une idée. A développer. Pour l’heure c’est du fils qu’il est question. Ce fils qui venait de se mettre à genoux et qui pleurait.  

« Très bien. Ta façon de te mettre à genoux devant ma personne me force à compatir. Déjà, pour commencer, tu vas creuser ton trou ici même. Devant toi, tiens. Avec tes mains. Tu vas les mettre dans la terre battue par ton feu père et tu vas la prendre, puis tu vas la déposer à côté. Quand tu trouvera que ton trou est assez gros tu pourras arrêter, mais pas avant. »  

Mark pleurait. Rob ne l’avait jamais vu comme ça. C’est si plaisant. La grosse brute du lycée qui se met à genoux et qui m’implore de pleurs. « Mon…mon trou ? » bégaya-t-il.  

« Oui, ton trou. Pour te cacher. Parce que tu es effrayé, Mark. Creuses ton trou. »  

Et il s’exécuta. Avec ses mains qui avaient frappé plus d’un gosse il commença à prendra la terre, et à la déposer à côté. Le trou prit forme. En deux minutes il était déjà assez profond pour y mettre un couffin. C’est à ce moment là, qu’il s’arrêta. Il s’écroula dans son trou. Il pleurait encore plus. Des larmes si vraies, si réelles. « Tu… tu vas me tuer… Pourquoi ? »  

Rob rigola. Oui il allait le tuer. Il n’allait pas le laisser là, pour le laisser aller voir la police pour leur dire que Rob Simple l’avait menacé avec un flingue lorsqu’il rentrait chez lui. Il serait même capable de ne pas aller vérifier si sa famille est vraiment morte. Il est si simple. « Je te laisserai méditer là-dessus quand tu auras toute ta mort pour y réfléchir. Ton trou n’est pas très profond. Tiens, ouvre ce sac et peins toi. Sinon tu vas souffrir, Mark. »  

Il lui lança son sac. Dedans s’y trouvait un pot de peinture verte. Une petite blague pour mes amis enquêteurs - chômeurs depuis vingt ans. Mark le sortit, et avec le pinceau qui se trouvait avec, commença à se peindre le corps de vert. Il est beau en vert. En plus c’est le même vert que les plantations. Son crétin de père serait capable de passer à côté sans s’en rendre compte. Marl devint bientôt aussi vert que la Colline de Green Hill. Quand il eut finit, Rob prit soin de reprendre le sceau et le pinceau qu’il remit dans son sac. Simples à faire disparaître. Jamais ils n’arriveront à tracer cette peinture de toute façon. « C’était très bien, Mark. Quelque chose à ajouter ? » Rob tendit son bras et après s’être assez rapprocha, déposa le flingue sur la tempe de Mark.  

« Je t’emmerde. » répliqua-t-il dans un dernier souffle.  

« Je m’en doutais. Moi de même. »  

 

La ville de Green Hill fut sous le choc après l’incident du 27 Juin. Ce qu’on appelait l’incident était en faites un meurtre, le premier depuis trente et un an d’après ce qu’on pouvait lire dans le quotidien régional qui avait livré un article de dix lignes sur l’affaire en page cinq. On avait retrouvé le corps du jeune Mark Vaughn dans le champ de son père, peint en vert de la tête aux pieds, une balle dans la tête, un trou de dix centimètres de profondeur creusé à ses côtés. C’est tout ce que l’on savait.  

On avait dépêché deux policiers sur l’affaire - l’un d’eux avait été nommé Inspecteur mais n’avait jamais rien résolu à Green Hill, comme tous les policiers de la région. Le policier qui l’accompagnait était d’ailleurs de Green Hill, c’était pour cela qu’on l’avait dépêché. Il était qui plus est un ami de longue date de Tony Vaughn, le père de Mark, et ce fut à la demande expresse de ce dernier que l’Inspecteur déclara aux médias qu’« On arrêterait le meurtrier en une semaine. » Cette affirmation fut démentie en une semaine, puisque l’enquête n’avança pas. On n’arriva pas à déterminer la source de la peinture, et on ne retrouva le pot nulle part - même après avoir fouillé les maison de ceux qui auraient put en vouloir à Mark. Certains évoquèrent l’idée qu’il put s’agir d’un camarade de classe de Mark, mais le côté malsain de la mort de Mark le démentit rapidement et la possibilité d’un crime visant Tony Vaughn fut l’hypothèse qui prima - on arrêta aucun suspect, mais dans la conscience générale, le meurtre du jeune Mark n’avait rien à voir avec la torture qu’il faisait subir à ses plus faibles camarades.  

C’est le 13 juillet suivant que le Tueur aux Mains Vertes, comme on l’avait surnommé dans le coin, fit de nouveau surface.  

Ce 13 juillet il faisait chaud.  

Très chaud.  

 

Rob admirait avec un certain intérêt la jeune Lena qui était maintenant libérée de Mark. Elle était déjà là, à se réchauffer près d’un jeune garçon tout droit sorti d’une mauvaise sitcom. En plus il louchait. Pas la peine de le tuer. Aujourd’hui Rob avait de meilleurs projets. Il s’était dès le début fixé comme objectif de libérer Green Hill de deux individus : Mark Vaughn, et Mr. Lasser, son ancien professeur de Maths qui avait foutu sa vie en l’air en pourrissant son dossier d’admission dans un lycée prestigieux. Il était à cause de lui obligé de finir ses études dans cette ville paumée sans avenir.  

De plus, Mr. Lasser avait toujours été loin d’être ce qu’on pouvait appelé un pédagogue. Mais qu’importe. L’homme n’était pas sa victime. Afin de brouiller les pistes, il valait mieux se faire passer pour un serial killer sans but précis que d’un meurtrier ayant des cibles préméditées. Ainsi il fallait prévoir des dommages collatéraux. Le mieux serait quelqu’un qui n’ait rien à voir avec Rob - mais qui mériterait lui aussi de crever seul, une balle dans la tête - ou alors autrement si il n’obéit pas.  

Rob avait tout de suite pensé à ce clochard qu’il voyait souvent, se morfondant dans l’alcool, et essayant sans cesse de tripoter les passantes - une honte qu’un être indigne comme lui n’est jamais été arrêté. Il devait avoir à peu près soixante ans, et aussi loin qu’il se souvienne, Rob l’avait toujours vu avec une canette de bière. Il était un « incident nécessaire » parfait. Aujourd’hui c’était son tour, ensuite on s’occuperait de Lasser.  

Ces derniers jours, Rob avait assez espionné le clodo pour remarquer ses habitudes - il dormait près d’un banc dans le parc toutes les nuits, et la journée faisait un tour de la ville plus ou moins identique à celui de la veille. Là, il se trouvait quelques mètres derrière Lena et son nouvel ami. Il regardait la jeune fille avec les yeux de Mark. La mort du fils Vaughn avait d’ailleurs a été un court traumatisme. Trois jours durant, les parents refusèrent de laisser sortir leurs enfants après vingt heure, mais la punition fut rapidement levé et aujourd’hui, tout le monde faisait comme si rien ne s’était passé. Rob n’était même pas sur que le clochard était au courant pour la mort de Mark, ce qui allait être encore plus simple. Le moment venu.  

Le sans-abris se trouvait dans le parc, encore une fois. Il était allongé sur un banc. Pas vraiment la peine de le réveiller. Il devait être tellement saoul que le peindre et le tuer ne le ferait pas broncher. Rob avait prévu la peinture et s’approcha de l’homme. Il empestait à plusieurs mètres. Il faisait nuit noir et il n’y avait aucune chance que quelqu’un se pointe à cette heure ci - c’était bien sur un risque à prendre, mais un risque nécessaire au bon déroulement de l’opération.  

Rob sortit le pot de peinture de sac une fois qu’il fut à bonne distance. Il en sortit aussi le pinceau et le trempa lentement dans le peau. Puis il commença à peindre le clochard. Il avait quand même son flingue à portée de main. Si le clochard se réveillait et se montrait agressif, il faudrait lui régler son compte avant qu’il n’ameute tout le quartier. Le parc avait beau être isolé, il n’était pas très loin des habitations - encore plus le banc du sans-abris. Rapidement, Rob eut finit de peindre en vert le corps. Avec ses gants, il retourna l’homme à moitié et peint rapidement sur son dos. C’était un travail un peu bâclé mais même si il était certain que ça allait marcher, les conditions étaient nettement plus risquées que pour Mark.  

Lorsqu’il eut finit il remit en place l’homme qui ronflait comme un port. Il remit le pot de peinture et le pinceau dans son sac, faisait attention de ne pas se tacher, ni lui ni le sac, et sortit son arme à feu. Il était prêt à partir. Il savait que ça allait faire du bruit mais connaissait parfaitement le chemin à suivre - il approcha l’arme de la tempe de l’homme et tira.  

 

Rob poussa la porte chez lui. Ses parents regardaient un film abrutissant sur une chaîne du câble. Il avait caché le pot de peinture dans un trou creusé à quelques centaines de mètre de chez lui - le flingue avec. Evidemment, si quelqu’un le trouvait, il avait tout fait pour qu’il ne permette pas de remonter jusqu’à lui : aucune empreinte ni signe ne montrant l’origine de la peinture. Ses parents avaient l’habitude que Rob rentre tard. Ainsi ne s’attardèrent pas sur cette arrivée tardive. Ils devaient imaginer que Rob devait traîner avec quelconque camarade.  

Rob monta dans sa chambre. C’était une petite pièce exigüe où l’on ne trouvait qu’un lit et des affaires de cours. Pas un seul livre ou objet ne pouvait laisser prédire l’intérêt de Rob pour quoi que ce soit. On avait toujours dit qu’il était bizarre. Lui pensait juste qu’il était intelligent. Et c’est vrai. Il s’assit sur lit et jeta un œil aux étoiles. Green Hill avait toujours été un endroit particulièrement bien placé pour les observer. Ce soir encore plus. C’était une belle soirée.  

 

Mr. Collidge déclarera à la police être passé le 14 Juillet à huit heures trente dans le parc pour une promenade matinale et être tombé sur le corps de Mr. Frank Thompson, sans-abris depuis quinze années. Il était peint en vert et allongé sur un banc du parc, une balle dans la tête. Les observations effectuées sur le cadavre de Mr. Thompson montreront qu’il s’agissait bien de la même peinture et de la même arme que pour l’affaire du meurtre de Mark Vaughn. Le lendemain, les journaux régionaux titraient « Le serial killer de Green Hill frappe encore. » L’enquête continua à piétiner. On envoya deux nouveaux policiers pour assister les deux déjà présents à Green Hill - ils n’eurent rien à se mettre sous la dent jusqu’aux évènements du 18 Juillet.  

 

Mr. Lasser n’habitait, comme Mark, pas dans Green Hill même. Heureusement, sinon tout ceci aurait été trop risqué - un coup de feu dans une maison de ville se serait entendu de trop loin. Mr. Lasser habitait dans une maison se situant à une cinquantaine de mètres de l’entrée de Green Hill. Rob l’avait attendu toute la journée. Il s’était posté pas très loin de maison depuis le repas de midi et avait attendu le retour du professeur de Green Hill. Il vivait seul, c’était déjà ça. Aucune femme, aucun enfant. Personne. Mr. Lasser était un vieux solitaire de cinquante-cinq ans.  

Il se gara devant chez lui et poussa la porte de sa grande maison. Rob entreprit de le suivre et arriva à son tour devant la grande porte en bois. Il sortit son arme à feu, tenant toujours dans son dos son sac où se trouvait la peinture et un pinceau. Il poussa la porte et se retrouva dans une pièce au plafond haut et à l’architecture prétentieuse. Il entendit du bruit dans la cuisine et s’y dirigea. Mr. Lasser se trouvait là, à se faire chauffer du café. Rob arriva derrière lui et dit : « Mr. Lasser ? »  

Le professeur de mathématiques se retourna et se retrouva nez à nez avec son ancien élève. Il fit un bond en arrière. Il eut d’abord l’air surpris puis vit l’arme dans la main de Rob. Soudain il eut peur. « Ro… Rob… Mais que fais-tu là ? Et avec cette arme ? »  

Rob rigola. C’est la réaction qu’il attendait, celle d’un homme craintif qui ne lui parlait plus comme si il était une merde. « Je suis là pour vous tuer, Mr. Lasser. Après que vous m’ayez présenté vos excuses, bien entendu. »  

« Je…je… Quoi ? » fit Mr. Lasser. « Mais… C’est toi qui a tué Mark ? Rob, c’est toi ? »  

Il eut un rictus. Quelle question. Il connaissait la réponse. Mr. Lasser n’était pas un abruti. « Bien entendu que c’est moi. Excusez vous, et ensuite je vous demanderez de vous recouvrir de la peinture que je m’empresse de vous donner de suite. Allez, on a pas toute la journée. »  

Il sortit la peinture et le pinceau et les posa à côté de son ancien professeur. Il tremblait comme une feuille. Soudain on sonna. On sonna à la porte. Le rictus s’effaça des lèves de Rob. Il n’avait pas prévu de visite. De qui pouvait-il s’agir ? Si on le voyait ici, et si Lasser se faisait tuer, on saurait tout de suite que c’est lui. Il va falloir éliminer le visiteur quoi qu‘il advienne.  

« Qui est-ce qui devait vous rendre visite, Professeur ? Répondez ou je le tue aussi. »  

Mr. Lasser déglutit, il regardait la porte avec insistance. Rob eut l’impression qu’il allait crier mais il se ravisa et dit : « C’est la jeune Lena. Elle prend des cours particuliers de maths avec moi. »  

Encore elle ! Il ne manquait plus que la présence de la veuve de Mark. « Très bien. Peignez-vous en vert, je reviens tout de suite. » Il quitta son professeur pour aller ouvrir à la porte. Lena se trouvait là, sur le seuil, adressant un grand sourire destiné sans doute au Professeur de Maths. Elle vit alors Rob et le sourire disparut.  

« Qu’est-ce tu fais là, toi ? » demanda-t-elle d’un ton insolent.  

Sale petite traînée. Dire que je t’ai épargné quand j’ai tué Mark. Tu faisais aussi parti de mes possibles dommages collatéraux. Qu’importe. Tu vas pas m‘emmerder plus longtemps. Rob tendit son bras et laissa apparaître son flingue. Il le posa sur la tempe de la jeune fille. Elle était toute blanche, elle ne fuit pas et ne dit mot. « Rentre. Suis-moi où je te plombe la cervelle. Pas une grosse perte de toute façon. » Elle le suivit et il se retrouvèrent dans le Hall. Dans la cuisine, derrière la porte, on pouvait voir Mr. Lasser qui s’était peint en vert. Lena ne réagit pas. Alors elle sourit.  

« Alors, c’est toi le tueur ? Merci de m’avoir débarrassé de Mark c’était… »  

Rob appuya sur la détente. Le sang vola dans toute la pièce et tapissa le sol. Fallait pas essayer de me distraire. Mr. Lasser cria mais aussitôt Rob était déjà sur lui et venait de lui tirer deux fois dessus. Une première balle l’atteint dans le ventre. La deuxième lui fut fatale. Rob récupéra le pot de peinture et s’approcha du corps de Lena. Je dois vraiment faire tout le boulot. Il ne faut pas que je m‘arrête à ces quatre là. Sinon ils finiront pas faire un quelconque rapprochement avec le lycée - deux élèves et un prof. Il faut que j‘en tue encore quelques uns qui n‘ont rien à voir. De toute façon, personne ne remontera jamais jusqu’à moi. Ils sont tous tellement simples.  

 

 

Lenny Slepers est Rob Simple  

Victoria Troughton est Lena  

Film en compétition pour le Concours Vert organisé par Gérard Cousin.

Scénario : (3 commentaires)
une série Z thriller de Alexandre Carpentier

Lenny Slepers

Victoria Troughton
Sorti le 12 décembre 2026 (Semaine 1145)
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