« Ca va peut être vous paraitre étrange mais j’en ai la certitude : ma voisine est un robot. »  

Le policier qui prenait la déposition releva la tête avec un air d’ahuri, il en voyait quelques fois des fous et connaissait la procédure d’appel pour l’hopital psychiatrique. Mais avant d’y songer, il devait en savoir un peu plus.  

« Et comment pouvez vous en avoir la certitude monsieur Jacquard ? »  

L’homme avait le blanc des yeux injecté de sang et les cheveux en pétard. Peu soigné sur lui, il avait apparemment très peu dormi et son anxiété s’en ressentait.  

« Ca a commencé il y a deux mois, lorsque cette machine a emménagé dans l’appartement d’à côté… »  

Deux mois plus tôt  

Il y avait du bruit dans le couloir du 28 rue des anglicans, c’était certainement les nouveaux locataires de l’appartement 3B qui emménageaient. Marc Jacquard allait forcément leur souhaiter la bienvenue et proposer un peu d’aide pour l’emménagement. Il prit ses clés qu’il avait laissé trainer sur la table du salon et sortit de son appartement.  

En fait de locataires, c’était une jeune femme isolée qu’il rencontra. Apparemment elle se débrouillait déjà très bien pour transporter des caisses vraiment très lourdes dans son appartement. Il était surpris de voir une jolie voisine aussi débrouillarde. Malgré tout, il se proposa.  

« Bonjour mademoiselle, je suis votre voisin du 3A, Marc, voudriez-vous un peu d’aide ? »  

Elle s’arrêta net et se retourna, lui souriant en lui proposant le carton qu’elle transportait. Première surprise, il pesait assez lourd pour que Marc en plie le dos. Ce petit bout de femme devait être une athlète.  

« Merci, je m’appelle V. Faites attention, c’est fragile. »  

« V ? C’est un surnom ? » demanda alors Marc, un peu surpris.  

Elle secoua la tête en se contenta de dire que c’était bel et bien son nom. Il ne chercha pas plus loin et s’enquit de prendre un nouveau carton. Après tout, elle avait tout d’une célibataire et lui l’était aussi. Une conquête potentielle pour Marc, le roi des minettes. Du moins, c’est qu’il se dit jusqu’à tomber sur un bras robotisé tentant de s’échapper d’un des cartons.  

Pris de panique, il laisse tomber le carton qui se fracasse et laisse s’éparpiller une multitude de gadgets robotiques tout droit sorti d’un film d’horreur. A cause du vacarme, la tête de V émerge de son nouvel appartement et elle se précipite pour voir les dégâts.  

« C’est pas grave, prenez plutôt les cartons qui sont encore dans la voiture, il n’y a rien de fragile au moins là bas » disait elle simplement en ramassant le bras qui se tortillait tout seul.  

« Mais… mais… mais c’est vivant ?! »  

« Ne dites pas de bêtises, voyons, c’est juste de l’électronique. » répondit-elle avec cette même froideur depuis qu’elle l’avait rencontré.  

Il feint de s’exécuter avant d’aller regarder discretement ce qu’elle faisait de cet attirail électronique dans son appartement. Et lorsqu’il passa sa tête par la porte, il la vit en train de détacher son bras pour le remplacer comme s’il s’agissait d’une pièce de légo. Son imagination ne pu que s’exciter et il s’enferma aussitôt dans son appartement.  

Quant à V, elle déballait son dernier carton où se trouvait ses différents gadgets sexuels. Avec un petit sourire, elle imaginait son voisin attaché au mur sans possibilité de s’enfuir. Cette vision la convainc qu’elle en ferait bien son quatre heure.