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Guards Brothers présente
Christmas with the Grant

Le feu frémissait dans la magnifique cheminée sculptée du salon de la famille Grant. Violette, doyenne de cette magnifique famille américaine, était assise sur son vieux fauteuil rouge. Ses pupilles, que le temps avait aussi peu ménagé que la beauté charnelle de sa matrice, fixait d’un air abattu le sapin de noël décoré plus tôt dans l’après-midi par son petit-fils. La femme fatiguée renifla et, profitant de n’être dans le champ de vision d’aucun membre de sa magnifique famille, cracha sur le sol. Aidée de ses petits pieds, elle étala sa déjection buccale pour que sa belle-fille n’accuse pas encore son brave petit-fils d’avoir pratiqué quelque forme d’onanisme dans le salon. Le pauvre enfant était déjà quelque peu simplet, à quoi bon l’embêtir d’avantage en lui hurlant dessus.  

Hérode fit son entrée. Depuis la mort de Papy Grant, il était le patriarche de la famille. Il tenait sous ses bras des énormes cadeaux déjà emballés et, laissant échapper de sous sa moustache un sourire niai – comme à son habitude – pénétra la maison en chantonnant : « Bonjour, Famille ! » Les fêtes de fin d’année l’avait toujours rendu simplet, comme son malheureux fils. Le fils d’Hérode – et donc le petit-fils de Violette – qu’il avait nommé du ridicule nom de Grant, arriva en courant. Grant Grant, et toute la famille tombait d’accord sur ce point, était un idiot. La semaine passée, il s’était rompu le cou (enfin, juste cassé, sinon il aurait rejoint Papy Grant, mais ça lui a fait mal, vous pouvez le croire) en tombant de son poney car il était persuadé que ce dernier abritait le fantôme de son défunt grand-père paternel. Grant Grant sauta dans les bras d’Hérode qui fut obligé de laisser tomber l’un des cadeaux sur le sol, pendant que son fils lui faisait une terrible et langoureuse étreinte.  

« Papa ! Papa ! Je t’aime ! » De la bouche d’un enfant de sept ans, ces types de paroles aurait pu paraître agréables, mais Grant Grant avait désormais dix-sept ans, et comme disait son Cousin « Le con est trop con pour se rendre compte qu’il est complètement con. » Hérode posa les cadeaux près du sapin après que son fils l’ait finalement lâché et soit enfin parti se cacher dans sa chambre. Violette regarda son fils transporter péniblement les gros emballages.  

« A mon époque, on avait une orange, et on était heureux. » fit remarquer Violette méchamment. La tête d’Hérode, sa moustache frémissant au fil de son agacement pour sa matrone, pivota vers la vieille.  

« A ton époque, ton enculé de père te battait avec sa queue dès que tu osais ouvrir ta gueule à table. Et si tu continues à ne pas la fermer, comme on l’avait convenu, je te jure sur l’honneur de notre famille que je fais la même chose. » répliqua-t-il en fixant sa mère dans les yeux. Cette dernière ne bougea pas d’un poil et se contenta, pas perturbée pour un sou, de fixer violemment son fils à travers ses deux petits yeux mesquins.  

Gene arriva à son tour dans la pièce. Il était le fils de la fille de Violette, et donc le neveu d’Hérode. Neveu était un grand mot en réalité – si Gene n’avait que dix-huit ans, il avait déjà réalisé un choix particulier de vie… Habillé en cow girl, il traversa le salon en roulant des fesses.  

« R’voilà l’travlo. » cracha Violette à elle-même. Gene, qui n’avait rien entendu, jeta un coup d’œil à sa grand-mère et lui adressa un joli sourire rayonnant. Ce soir, il portait un nouveau chapeau de sa garde-robe, encore plus ridicule que d’habitude.  

« Gene, si tu permets, tu pourrais m’aider pour les cadeaux ? » Hérode se noyait dans les paquets, et sa nièce vint l’aider. « Et la vieille, au lieu de rester assise là comme si tu croupissais déjà dans ta tombe, vient donner un coup de main aussi… » La vieille leva les sourcils mais ne bougea pas du fauteuil. Son fils et son petit-fils (ou presque) s’agitèrent alors pour empiler les énormes cadeaux de Noël au pied du sapin. Le salon de la famille Grant était assez grand, puisque le repas se déroulerait dans l’autre partie de la pièce, la belle salle à manger aménagée par Catlin – la femme d’Hérode et encore une fois une vrai conne, comme si en plus d’être génétique, les descendants de Violette préféraient aussi épouser leurs semblables – plus tôt dans la journée. Cette dernière débarqua alors en compagnie de sa belle-sœur – donc la sœur d’Hérode et la fille de Violette et la tante de Grant Grant et la mère de Gene – Bea. Elle sortait tout juste d’un divorce difficile – le troisième, un motard ivrogne du nom de Bobby qui s’était finalement trouvé un penchant pour ses amis en blouson noir plutôt que pour les femmes, et Violette accusait que cette attitude avait participé à ce qui était arrivé à Gene. Mais elle semblait aller bien, elle discutait avec sa belle-sœur de tout et de rien, mais notamment de shopping, s’il fallait en plus qu’elles énervent encore d’avantage Violette.  

« Ces chaussures étaient… monstrueuses ! » lâcha cette pimbêche de Catlin. Béa éclata de rire et elles s’agitèrent comme deux singes qui viennent de goûter à leurs propres excréments.  

« Bon, du calme les filles… » lâcha Hérode qui semblait satisfait de la façon dont il avait conçu l’architecture de l’empilement des différents paquets. « Je vais chercher le fiston, et on pourra commencer à manger ! » Gene alla s’asseoir, suivi de sa mère et de sa tante, sur la table du repas de famille. Violette se leva brutalement et se posa à côté de sa fille, en face de Catlin. Ces deux imbéciles n’arrêtaient pas de parler de shopping, des chaussures elles étaient passées aux merveilles vestons d’Hérode.  

« Mon Bobby lui il préférait le cuire… non mais LOL ! » chanta Béa. Et elles se plièrent en deux, étouffées par leurs gloussements. Hérode arriva à son tour, s’asseyant en bout de table, suivi de Grant Grant, dont la minerve au cou ne semblait pas avoir effacé ce sourire débile de son visage. Il s’assit en tête de table, parfaitement en face de son père.  

 

Pour plus de clarté, il semble essentiel de présenter plus clairement le plan de table : siégeant en bout de table, Hérode, entouré de chaque côté par sa mère et sa femme. A côté de Violette, Béa, et en face de cette dernière, la be… le beau Gene. Puis, siégeant en face de son père, Grant Grant.  

 

« Bon, chérie… » Hérode se tourna vers sa femme. « Où est la dinde ? »  

Catlin haussa ses sourcils. « Il y a une entrée d’abord, mais tu peux aller la chercher, mon amour ? »  

« Moi ? » Il éclata d’un rire sonore. « Pas question. Tu es ma femme, tu vas chercher les plats. » Elle se leva, énervée, et partit en cuisine. « Bon, euh… Gene, comment s’est passée ta journée ? »  

« Et POURQUOI tu poses pas la question à moi, Papounet ? » demanda Grant.  

Le père regarda son idiot de fils. « Parce que je t’ai suivi toute la journée. On a été au zoo tous les deux. Tu as dansé devant les cerfs en croyant qu’ils allaient accepter de t’inviter dans leur tribu, on a passé deux heures au poste… Donc, je sais ce que tu as fait aujourd’hui, fils. »  

« Mais tu peux quand même me poser la question, nan ? »  

Il eut l’air désemparé, probablement par la graine qu’il avait mis à l’intérieur de sa femme et qui s’avérait être finalement un coup raté. « Fils, comment s’est passée ta journée ? »  

« Ça va ! J’ai beaucoup rigolé quand le flic il t’a dit qu’il te collait un pédé parce que tu étais mal garé. J’ai beaucoup pensé à tonton Bobby à ce moment-là et ça m’a fait beaucoup rire ! »  

Hérode déglutit. « On ne dit pas un pédé, fiston. C’était un PV qu’il m’a collé. »  

« Un PV c’est un pédé des vagins, papa ? »  

« Il faudrait le piquer, je vous dis. » commenta la vieille Violette. Gene pouffa, tandis que Béa baissait les yeux au sol. Catlin arriva avec l’entrée. C’était du pain de poisson, avec des tomates et de la salade.  

« Chéri, je pensais… » dit-elle à Hérode.  

« Tu vois, ça a fini par marcher ces médocs. »  

« …on a qu’à ouvrir l’un des cadeaux par plat ! » finit-elle.  

« Ouiiiiiiiiiiii !!! » Grant sauta de sa chaise et parti chercher un cadeau.  

« Prends le au hasard, mon lapin en sucre. Qu’on alterne les receveurs ! » lui dit sa mère.  

« La moitié des cadeaux de la pile sont les siens. Je les aie regardé toute à l’heure. » fit Gene.  

Grant Grant arriva avec le plus gros des cadeaux de la pile dans les mains. « Il doit être pour moi ! » lança t-il. « Papa, j’espère que c’est le nouveau circuit de voitures miniatures que je t’avais montré au magasin de jouets ! »  

Hérode plissa les yeux pour lire le nom indiqué sur le cadeau. « Il y a marqué Violette… » Un silence de plomb s’installa autour de la tablée à cet instant. « Je le déballe pour toi, m’man ? » demanda le patriarche à sa mère. Elle répondit par un bref hochement de tête. Hérode déchira alors le papier, mais seulement une petite parcelle de son côté, de sorte que lui seul ne vit de quoi il s’agissait. Il ferma les paupières, gêné. « Un déambulateur. »  

« Touchant. » fit Violette.  

« Et mon circuit ? » s’inquiéta Grant.  

Gene pouffa de rire.  

« Commençons ! » coupa Catlin en servant chacune des assiettes, tandis qu’Hérode débarrassait le déambulateur de la table. Et tous se mirent à manger.  

« Ça manque de poivre. » commenta Hérode. « Chérie… ou Béa, tu veux bien aller m’en chercher en cuisine ? »  

« Vas-y toi-même. Je suis pas ta bonniche. » répliqua sa sœur.  

« Cat’, s’il te plait ! » La femme regarda sa belle-sœur. Cette dernière, qui venait de refuser, ne put se retenir sous l’impulsion du regard de Catlin. Elle se leva et alla en cuisine. Elle revint juste après avec le pot et le posa sur la table. Elle en profita pour s’en servir un peu, et puisque personne ne semblait apprécier la bouffe de Catlin à son état pur, tous s’en servirent un peu.  

Et ils recommencèrent à manger. Le premier à cracher ce qu’il venait d’avaler dans son assiette fut Hérode. « Mais ça a un goût de merde… »  

Violette mastiqua encore un peu et confirma les dires de son fils avant de cracher le pain de poisson poivré sur le sol. « Encore pire que sans le poivre. »  

Le regard de Catlin s’attarda sur le pot. Ses yeux s’écarquillèrent, elle cracha et essuya sa langue avec ses doigts, comme si elle venait de prendre du poison.  

« Qu’est-ce qu’il y a ? » posa Hérode.  

« Ce n’est pas du poivre, c’est… Grilon. »  

« Grilon ? » firent-ils tous à l’unisson.  

« Le chat de la voisine ! Il est mort il y a deux semaines et puisque j’ai des contacts au funérarium, elle m’a demandé de l’incinérer pour qu’elle puisse lâcher ses braises à la mer… »  

Gene se leva d’un bond et partit aux toilettes, probablement se faire vomir. Hérode écarquilla les yeux. Violette cracha à nouveau. Béa cria de tous ses poumons. « Moi j’aime bien ! » dit Grant avant de rajouter du poivre sur sa salade.  

« Bon… euh… Chérie… » fit Hérode.  

Les yeux de Cat se tournèrent vers son époux.  

« Ton plat n’est pas bon, et je pense que je ne retoucherait plus jamais à un pain de poisson de ma vie. Tu veux bien aller chercher la dinde, mon amour ? »  

 

 

Jean-Philippe Herbien : Herode Grant  

Victoria Arland : Catlin Grant  

Sylvain Barré : Gene Ferry-Grant  

Elizabeth Gunning : Béa Ferry-Grant  

Joan Krumholtz : Violette Grant  

Lenny Slepers : Grant Grant

Scénario : (2 commentaires)
une série A comique (Oui Ouiche You A Merie Christmas) de Brittani Berry

Jean-Philippe HERBIEN

Victoria Arland

Sylvain Barré

Elizabeth Gunning
Avec la participation exceptionnelle de Joan Krumholtz, Lenny Slepers
Musique par Raphael Hemmings
Sorti le 30 décembre 2028 (Semaine 1252)
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