Un an et demi après la fermeture de l'Hôpital Psychiatrique Ruppert Blair de Gérardmerveilles, et la disparition inexpliquée de notre journaliste Adam Lorski qui s'était glissé dans cet hôpital équipé d'une caméra cachée, nous vous révélions le contenu de ces images retrouvées longtemps après, malgré l'horreur de celles-ci prouvant ce qui s'était déroulé dans les couloirs de l'établissement. Face au déni de la direction de l'Hôpital, qui avait depuis masqué tout ce qui s'y était déroulé, nous vous révélions quelques temps après les images des caméras de surveillance de l'établissement, fournies par une source anonyme, qui révélaient les expérimentations effectuées sur de pauvres sans abris schizophrène, financées par la fortune de l'homme ayant donné son nom à l'Hôpital, et l'horreur qui en a découlé lorsqu'ils ont perdu le contrôle de l'un de ces cobayes.  

Face à ces images, la Direction de l'hôpital a été obligée d'avouer la vérité, rejetant cependant la faute sur quelques médecins étrangement disparus, qui auraient mené ces expériences à l'insu du Comité de Direction. L'Hôpital aurait été fermé suite à cette découverte, pour mettre un terme à ces expérimentations et régler le problème. Mais si elle affirme aujourd'hui que cet incident est définitivement clos, alors que son procès démarre très bientôt à Gérardmerveilles pour déterminer des implications , nous sommes en mesure aujourd'hui de démontrer que ce n'est pas le cas.  

En effet, nous sommes aujourd'hui en possession de nouvelles vidéos, reçues d'une source anonyme qui a enquêté à titre personnel sur cette affaire en piratant plusieurs caméras de vidéos de surveillance de la ville, ainsi que des webcam personnelles et des téléphones portables. Alors que le gouvernement de Gérardmerveille souhaite rassurer la population en mettant en scène ce procès, elle masque le fait que la situation a totalement échappé à la Direction de l'Hôpital Ruppert Blair.  

C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de vous révéler ces vidéos, afin de fournir à tous la vérité sur cette affaire et sur ses conséquences. Car les victimes des expérimentations de l'Hôpital Ruppert Blair n'ont pas été uniquement entre les murs de cet établissement psychiatrique. Le problème s'est répendu bien au delà de ces murs. Les images que vous allez découvrir vous démontreront que le problème est bien là, dans nos rues, près de vous.  

- Gérardmerveilles Times -  

La caméra muette de surveillance infra-rouge du parking de l'Hôpital Ruppert Blair effectue son va et viens de gauche à droite, observant de son oeil froid l'espace paisible où rien ne bouge. Le bâtiment psychiatrique étant verrouillé, pas un mouvement n'a lieu à l'extérieur. On dirait une nuit comme les autres, paisible, à mille lieu de l'horreur qui a eut lieu entre les murs de l'établissement ces deux dernières heures. Soudain, deux silhouettes apparaissent à l'Ouest du parking, celles de deux jeunes femmes d'une vingtaine d'années qui traversent l'esplanade à pied. L'une d'elles saisit son téléphone portable et compose un numéro, celui de son petit ami chez qui elle se rend pour la deuxième partie de soirée.  

Lorsque Derek (Logan Horowitz) décroche le téléphone, Sharon (Ashley Curtis) lui explique qu'elle et son amie ont un peu de retard, leur séance de cinéma ayant démarré et fini en retard, mais qu'elles ont coupé par le parking de l'hôpital pour aller plus vite. Elles devraient être là d'ici à cinq minutes, la résidence de Derek n'étant pas loin. Après avoir raccroché, les deux jeunes femmes continuent leur marche sans se douter un instant de ce qui vient d'avoir lieu à quelques mètres d'elles, au sein même de l'hôpital Blair. Un bruit étrange fait soudain sursauter Amanda (Dorothy Parker), venant de l'hôpital. Cherchant du regard l'origine de ce bruit sous l'oeil amusée de son amie qui n'hésite pas à se moquer d'elle, la jeune femme n'aperçoit rien de particulier, et reprend sa route avec Sharon, non sans traîner des pieds à l'idée de la soirée qui va suivre.  

Au départ, il devait s'agir d'une soirée ciné entre copines. Mais Derek étant seul chez lui ce week-end là, il avait insisté auprès de sa petite amie pour qu'elle vienne ensuite chez lui visionner quelques DVDs jusque tard dans la nuit. Craignant de se retrouver seule avec lui et de commettre une bêtise, elle avait demandée à Amanda de l'accompagner, ce qu'elle avait accepté de faire de mauvaise grâce.  

Alors que les deux silhouettes disparaissent entre les arbres à l'autre bout du parking, la caméra reprend sa ronde et s'arrête sur un autre mouvement, du côté des cuisines de l'établissement. La vitre explose soudain, puis une silhouette passe au travers de la fenêtre brisée, s'échappant du bâtiment en boitant quelque peu. Filant droit devant lui, l'homme dont le visage couvert d'une barbe hirsute reste difficilement reconnaissable dans la nuit, se dirige en direction des lumières de la résidence se trouvant plus loin à l'Est.  

Installé devant son PC, Derek est en train de discuter via sa webcam avec son meilleur pote Kayo (Ayato Miyazaki), pour le convaincre de venir chez lui ce soir. Sharon doit venir chez lui, mais elle ne sera pas seule. Sa meilleure amie Amanda (Dorothy Parker) sera là aussi, et Derek aimerait pouvoir s'en débarasser pour passer un peu de temps seul avec sa petite amie, avec qui il espère bien passer à la vitesse supérieure. Pas emballé à l'idée de devoir occuper Amanda, dont le mauvais caractère la précède, Kayo finit par accepter face à l'insistance de son pote, mais à charge de revanche.  

Après que son ami ait accepté l'invitation, Derek vérifie, toujours depuis son PC, le bon fonctionnement de toutes les caméras de la maison, et particulièrement celle de sa chambre. Lui qui a toujours pesté sur cette manie de son père d'équiper toute la maison d'un dispositif de sécurité digne de la NASA, l'accusant de ne pas respecter sa vie privée, a peut-être enfin trouvé une utilité à tout ce matériel. Ce soir, il espère réaliser une sex-tape avec Sharon, à son insu. Depuis le temps qu'il espère enfin passer à l'acte, il a bien envie de garder un souvenir de cette nuit.  

On sonne soudain à la porte. Derek s'empresse de descendre ouvrir. Il a tout prévu pour cette soirée entre potes, en l'absence de ses parents partis en week-end en amoureux. Il y a de la bière au frigo, et il sait même où est cachée la clé du minibar de son père. Quelques verres ne seront pas de trop pour aider sa petite amie à se sentir à l'aise. Quelques DVDs attendent déjà près de la télévision, dont il a judicieusement choisi l'ordre de diffusion, pour faire monter la température dans la maison.  

Au volant de sa voiture, Kayo roule tranquillement sous le regard des caméras-radars placées à espace régulier le long de la route et prêtes à dégainer leur flash en cas de non respect des vitesses limites. La voiture arrive enfin à hauteur de la résidence privée, alors que la nuit est déjà bien avancée, et avance jusqu'à la maison des parents de Derek devant laquelle elle s'arrête. A cette heure de la nuit, la résidence familiale est déjà très tranquille, et les lumières sont éteintes dans la plupart des maisons.  

Kayo sort de sa voiture et se dirige vers la porte d'entrée. A peine a-t-il frappé que Derek est là pour lui ouvrir, l'accueillant à bras ouverts. La soirée va enfin pouvoir réellement commencer.  

Tandis qu'il referme la porte de la maison derrière son ami, Derek ne fait pas attention à la silhouette qui se tient là, dans l'ombre, camoufflée par les arbres décorant les espaces verts du lotissements. Immobile et silencieuse, elle attend là, telle un animal devant une proie, jamais rassasié. Ses victimes dans l'hôpital n'ayant pas rassasié sa soif de sang, elle attend le bon moment pour passer à l'attaque, en espérant que ces nouvelles cibles parviendront enfin à la rassasier.  

Oui, la nuit ne fait que commencer...