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Baker Films Production présente
Confidences d'Outre-tombe

Un jour pluvieux d’un mois d’octobre, somme toute banal. Dans une ruelle pavée marchait un jeune homme, seul, d’une quinzaine d’années et équipé d’un sac à dos, dans le quartier tranquille et excentré des « libraires » où comme son nom l’indiquait, nombre de librairies et autres petits commerces culturels et de proximité y siégeaient. En cette matinée de lundi, le jeune homme faisait figure de fantôme parmi le peu de badauds circulant le jour de fermeture hebdomadaire de la plupart des boutiques du coin. D’un geste, il passa sa main dans ses cheveux trempés puis plaça son sac à dos au dessus de sa tête, faisant office de parapluie de fortune. Sans la moindre parole, il releva son regard pour mieux apprécier l’endroit où il devait se rendre. Il monta les quelques marches pour accéder à une antique bouquinerie à la vitrine pleine de livres, d’ouvrages vieux comme le monde, dérangés en tout sens … La porte s’ouvrit au son d’un carillon et le jeune homme entra.  

L’odeur singulière du lieu, celui des vieux livres entassés depuis des lustres emplit les narines du jeune garçon qui posa son sac détrempé à terre. Des gouttes d’eau provenant de ses cheveux bruns et de ses vêtements tombèrent sur le sol vieillissant de la boutique.  

D’un regard, il fit un rapide tour de l’intérieur du lieu et ne vit personne au demeurant. Il entama discrètement un tour de la pièce illuminée par des lampes blafardes posées à divers endroit alors que se firent entendre soudain les pas pesants d’une personne descendant un escalier, en bois. Les pas résonnèrent dans la boutique.  

- « J’arrive, j’arrive … » fit la voix lourde et traînante d’un homme qui n’allait plus tarder à accueillir l’un de ses rares clients.  

Le jeune homme s’avança alors vers ce qui semblait être un fauteuil miteux au fond de la boutique, et s’assit en face sur une chaise dépenaillée également.  

Tout ici semblait être ralentit par le temps, les colonnes de livres éparpillées un peu partout accentuaient cette impression d’un arrêt sur image et où s’égrenait pourtant le tic tac obsédant d’une pendule à balancier, sinistre.  

Ce fut un homme corpulent et barbu qui accueillit un client jeune, trop jeune pour le propriétaire des lieux qui se tint dans l’encadrement de la porte donnant dans l’arrière boutique.  

Après une première réaction de surprise, il se reprit et offrit son meilleur sourire au jeune homme, assis à le contempler.  

- « Bonjour jeune homme, que puis-je pour vous ? »  

Le visage impassible, ce dernier dévisageait toujours l’imposant homme barbu qui se mit à froncer quelques peu les sourcils, mal à l’aise par son client surprise et quelque peu étrange, silencieux.  

Soudain, sortant de sa torpeur, le jeune homme se mit à chercher sur lui pour tendre un papier trempé et chiffonné. Interloqué, le bouquiniste prit le document d’une main peu assurée et lut un message d’une écriture classieuse, renforçant une inquiétude naissante vis-à-vis du jeune individu assis en face de lui, qui souriait maintenant férocement. Angus Tilford, le bouquiniste, recula machinalement lorsqu’il commença la lecture, brève mais lourde de sens.  

 

- « … Confidences d’Outre-tombe … par Erwin Fadded … » indiquait simplement le message.  

Angus Tilford, le visage blème, n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit de plus. La chaise tomba à terre comme Angus sous le poids et la poussée du jeune homme. Ce dernier sortit un long couteau pour le frapper sans cesse comme un aliéné, jusqu’à ce que mort s’ensuive. La férocité de l’acte n’eut d’égal que ce dernier message, synonyme d’un présage terrible au sein de cette ville.  

 

Alors que l’on aurait pu penser que la mort d’Angus Tilford serait passée relativement inaperçue … L’homme était un individu asocial à sa manière, discret et vivant en marge d’une société recentrée sur elle-même, cela ne fut pas le cas.  

Un cercle assez restreint de personnes commençait à s’interroger maintenant sur les circonstances exactes de sa mort mais plus que tout, il devenait urgent de savoir si un ouvrage, maudit par l’ensemble d’une communauté haut placée au sein de la ville de San-Francisco, était toujours détenu par Angus, quelque part. Le bouquiniste était discret, et son atroce assassinat signifiait que le loup était de nouveau lâché dans la bergerie, ce que John Pickson avait pourtant peine à croire.  

 

L’éminent homme d’affaire à la retraite, serra son verre de scotch instinctivement, lorsqu’on lui fit remonter l’information. Il était le propriétaire des murs de la boutique d’Angus Tilford, un vieil ami qu’il avait perdu car obsédé par sa passion et devenu marginal en étant détenteur du seul et unique exemplaire des pensées inavouées du monstre Erwin Fadded.  

Cela fit remonter John Pickson à une cinquantaine d’années en arrière à vrai dire, à l’époque où il était au point culminant d’une carrière sans tâche. L’homme jouissait d’être parvenu à être l’une des personnes les plus influentes de la ville, jusqu’à ce que cette dernière soit victime d’une apparition venue de nulle part, ayant générée une effusion de sang ayant défrayée la chronique au sein de la ville et sans pour autant avoir réussi à contrôler ce qui s’était passée à ce moment-là. Le phénomène ayant disparu aussi vite qu’il était apparu. La seule certitude était qu’un homme, du moins on le supposait, avait réussi à engendré une telle peur dans la population qu’une psychose ambiante avait littéralement libéré les pulsions meurtrières de chacun d’entre eux.  

Une véritable hécatombe éclata et les autorités furent largement dépassées par l’ampleur des actes de cet homme, que personne n’avait vu mais capable d’actes innommables selon les rapports de police de la ville.  

Les unes des journaux ne firent que mettre le feu au poudre en parlant « de l’homme-démon » ou de « peste humaine » mais jamais la ville n’avait connu en l’espace d’une année, une telle barbarie dont personne ne connaissait l’émergence et qu’aucune piste sérieuse ne firent espérer les autorités pour l’arrestation de cet individu. En vérité, l’idée même de traquer cet homme était devenue une véritable omerta, une peur sourde était omniprésente et personne n’osait y faire face.  

John Pickson contacta à ce moment précis 2 personnes. 2 personnes qui toutes, furent les témoins à l’époque de la remise en main propre de l’ouvrage à Angus Tilford.  

Ce qui était sûr et certain, c’était que la mort du bouquiniste n’était certainement pas une coïncidence et il fallait à tout prix récupérer l’ouvrage avant que ne s’ébruite trop l’arrivée d’une nouvelle catastrophe.  

 

Larry Lebster raccrocha nerveusement son combiné. Il était flic à l’époque de « l’incident » comme l’avait surnommé son supérieur qui fut viré sur-le-champ devant l’incapacité des forces de police à calmer la dégénérescence des faits. Il s’en rappelait très bien mais ce qui était arrivé sommeillait depuis si longtemps dans sa mémoire … Si cela s’avérait être vrai, il allait prendre ses affaires et se barrer d’ici le plus vite possible car il serait loin d’être en paix avec lui-même. Remuer la merde ne servait à rien et c’était ce qu’il avait répondu à John Pickson mais, en son âme et conscience, si cet Erwin Fadded sillonnait de nouveau San-Francisco par le plus grand des hasards, il lui fallait au moins tenter d’en savoir plus sur cet ouvrage avant de mettre les voiles. Il attendit la nuit tombée avant de passer au domicile d’Angus Tilford.  

De son côté, John Pickson fut accompagné de sa fille Helena pour fouiller dans l’arrière boutique et y dénicher quelque chose.  

San-Francisco, il y a une cinquantaine d’années.  

 

Le centre de détention et d’enfermement infantile « Martin Piers », nom du Maire de l’époque, ne laissait entrevoir que peu de choses et les patients si jeunes restaient fermement cloitrés dans leurs chambres. La psychose ambiante avaient fini par atteindre tout un chacun et au sein de l’hôpital, le personnel avait fini par quitter les lieux au compte-goutte ne laissant plus que les malades et un nombre restreint de personnes. Dans les couloirs, silencieux et vides, résonnaient au loin les sirènes des secours ou de police tandis que les ventilateurs tournaient sans discontinuer.. Ici, sous le bureau d’un des personnels infirmiers, étaient couché raide mort le corps d’un homme parsemé de coup. Le sang gisait en une grande flaque de sang maintenant coagulée. La langue du malheureux, tranchée nette. Plus loin, dans le local d’où sortait habituellement les effluves de lessive de la lingerie, se trouvait une dame d’un certain âge trucidée de la même manière et dans un bain de sang immonde. Il en était de même pour le personnel restant du bâtiment … seuls subsistaient dorénavant les plaintes lascives des jeunes malades dans leurs cellules, criant à qui voulait l’entendre leurs présences, abandonnés.  

Le couloir 101 du pavillon Est, sortit de sa torpeur. La porte d’une des cellules capitonnées s’ouvrit et un homme en sortit, couteau ensanglanté à la main. Les traces de sang laissées sous ses chaussures restèrent sur le sol alors que l’homme, relativement jeune, de dos, se posta devant la porte suivante et jeta un œil à l’intérieur via le judas. Puis ouvrit, et entra dans la cellule alors que des cris retentirent, des cris d’enfant. Une fois de plus … et un à un tout le monde y passerait sauf un enfant, recherché par l’homme dans un silence morbide.  

 

San-Francisco, de nos jours.  

 

La Lincoln s’arrêta non loin de la place des libraires. A cette heure tardive de la nuit, être accompagné d’un proche était primordial et John Pickson, accompagné de sa fille, contourna le bâtiment pour s’introduire par l’entrée annexe de la boutique. Avec un peu de chance, les doubles des clés que possédait toujours le vieillard feraient leurs offices dans la serrure. La clé tourna dans le vide en vérité … la porte était déjà ouverte. Le cœur battant, il ouvrit tandis qu’il sortait une arme de poing. Helena, qui était au courant de l’histoire couvrit les arrières avant d’entrer également.  

Il s’agissait d’un véritable capharnaüm à l’intérieur, et un silence pesant y régnait.  

Lampe torche allumée, Helena prit finalement les devants et John Pickson commença les fouilles au rez-de-chaussée. Au premier étage, complètement délabré, au même instant, la lame d’un couteau fut sortit d’un sac à dos …  

 

Larry Lebster avait mis dans le mille. Angus Tilford habitait toujours dans cette foutue bicoque située près des quais San-Franciscains. La maison était condamnée désormais mais il avait pris sa plaque de flic par mesure de sécurité, le bluff, cela le connaissait …  

Et aussi vite qu’il le put, il arriva à entrer dans la maison qui semblait bel et bien abandonnée et depuis un moment. Des draps blancs étaient disposés un peu partout, sur les canapés entre autres … la plupart des pièces étaient dans un état de délabrement avancé. Un matelas était disposé à même le sol dans une des chambres mais le plus intriguant était la cuisine.  

Deux tréteaux, une planche disposée dessus et voici une table d’appoint. Une chaise également mais surtout un frigo toujours en fonctionnement … Larry déglutit, se voyant dans un remake du film « Seven », et se mit une claque monumentale. Ce n’était pas le moment de flancher … La main sur la poignet du frigo, il ouvrit pour y découvrir une flanquée de bocaux de formol avec à l’intérieur ce qui ressemblait à des langues, humaines …  

-« Nom de dieu ! » éructa-t-il avant de gerber immédiatement.  

 

La deuxième et dernière personne qu’avait appelée John Pickson et qui, cette nuit-là, était allongée dans son lit, poings serrés, n’était autre que Karolyn Echter. N’y tenant plus, elle se retourna et appuya frénétiquement sur sa commande.  

En l’espace de quelques secondes s’ouvrit à la volée la porte de la chambre, et une jeune femme entra pour porter assistance à celle qui était depuis des années infirme.  

- « Que se passe t-il Madame ?! » fit la jeune femme tout en faisant gestuellement les mouvements des sourds-muets.  

Karolyn Echter répondit du mieux qu’elle le pouvait mais son état d’anxiété était si grand qu’elle avait du mal à se concentrer sur ses gestes.  

Elle lui rappela la conversation téléphonique avec John Pickson qu’avait eu la jeune femme cet après-midi-là puisque c’était elle qui relayait les informations à Karolyn.  

 

Veuve, elle vivait désormais seule avec pour toute compagne Clara son assistante de vie dans un luxueux domaine appartenant à une des familles les plus riches de la ville. Son infirmité remontait à déjà bien longtemps et elle avait toujours entretenu des relations amicales avec les grands pontes du milieu dont faisait parti John Pickson. Ce dernier avait été le témoin privilégié des problèmes psychologiques de la petite Karolyn. Elle n’était qu’une gosse à l’époque mais était déjà dangereuse pour elle-même ainsi que ses proches.  

« Troubles sévères du comportement », « Bi-polarité » furent les termes employés entre autres par les spécialistes, et devant l’incompétence des instances dirigeantes pour assumer financièrement les soins drastiques, il fut organisé à grand renfort de moyens financiers illicites la construction d’un établissement de soins privés, avec l’appui inconsidéré des conseillers tels que John Pickson.  

Karolyn Echter née Piers fut donc internée jeune, très jeune pour pouvoir bénéficier d’un projet fou et secret lancé par son père lui-même : l’étude et l’expérimentation médicale des troubles mentaux du comportement chez les enfants. Ainsi, l’endroit accueillit des centaines d’enfants, internés, et qui subirent la plus vaste opération de manipulation médicale et d’expérimentation humaine dans le secret le plus absolu.  

Le centre vivait en véritable autarcie, gardant au chaud ses précieux sujets pour le bien-être de la fille unique du Maire Piers. Il y eu un nombre incalculable de morts, prématurées pour un bon nombre d’enfants, mais toutes furent cachées. Les plaintes reçues furent balayées par des raisons officielles et médicales fausses bien évidemment, dissimulées pour mieux préserver le secret.  

 

Parmi eux, un jeune garçon appelé Angus Tilford, souffrant de troubles obsessionnels compulsifs, réussit à échapper à la surveillance des équipes de soins. Enfermé depuis trop longtemps, subissant de véritables horreurs physiques sans la moindre compassion, il déambula dans les couloirs pour arriver au pire endroit qu’il aurait pu espérer. Un noir total l’accueillit et une seule porte l’amena à un endroit sortit tout droit de l’enfer. La silhouette d’un homme projeta sur lui son ombre démentielle, Angus Tilford vit une telle hallucination qu’il en cria de toutes ses forces !!! L’homme chargé de la liquidation des corps des enfants, dans les sous-sols de l’établissement, se retourna et appliqua vivement sa main sur la bouche d’Angus. Erwin Fadded vivait dans un cauchemar permanent et l’apparition soudaine de cet enfant le bouscula psychologiquement et une relation amicale et forte naquit de cette rencontre. Si l’établissement vivait dans le secret, cette relation l’était encore plus et l’homme mit tout en œuvre pour protéger Angus Tilford. Autonome, Erwin « le liquidateur » prit sous son aile le jeune enfant livré à lui-même. Ainsi, chaque nuit, Erwin passait discrètement ouvrir la porte du jeune pour qu’ensemble ils puissent s’entraider. La lecture était un moyen d’évasion et c’était ce qu’Erwin entreprit d’éduquer au gamin qui se révéla un véritable passionné, très curieux, trop.  

D’une confiance naissante, Angus avait abusé de l’amitié particulière de cette relation lorsqu’il découvrit les écrits d’Erwin Fadded et les récits de son calvaire psychologique.  

Le silence et la mort était son pain quotidien. Pour Erwin et sa fascination pour les langues justifiait sa part d’ombre, puisqu’il était question d’omerta concernant tout ce cirque, il ferait délier ces dernières en mettant en œuvre les moyens nécessaires pour parvenir à ses fins : faire parler de lui. Et cela commençait par une chose simple : approcher celle par qui tout cela avait commencé : Madame Karolyn Echter de maintenant, la petite Karolyn Piers d’il y avait cinquante ans.  

Le temps efface la mémoire, mais les gestes restent. Erwin avait eu le temps désormais pour que ses gestes et sa personne puissent rester graver dans la mémoire collective. Tout pouvait se transmettre, et dans un laps de temps de cinquante ans, des confidences d’outre-tombe pouvaient faire ressurgir les plus vils instincts et ainsi recommencer un cycle meurtrier.  

 

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Poursuivant sa bonne prestation dans « Scarecrow » en tant que réalisatrice, Kim Birdnam réitère un projet thriller à la sauce « Monster » d’Aoki Urasawa.  

 

Scénario : Paul Birdnam & Walter Young  

 

Réalisation : Kim Birdnam  

 

Casting :  

 

Jeff Collins dans le rôle de John Pickson  

Gemma Rosen dans le rôle de Karolyn Echter « Piers » (vieillie pour les besoins du rôle)  

Daniel Tye dans le rôle de Larry Lebster  

Rebecca Hess dans le rôle de Helena Pickson  

 

Guest :  

 

Nathan Kondor dans le rôle de Angus Tilford (vieilli pour les besoins du rôle)  

Ron Blackstad dans le rôle de Angus Tilford jeune / jeune marginal  

Scénario : (2 commentaires)
une série A thriller de Kim Birdnam

Jeff Collins

Gemma Rosen

Daniel Rye

Rebecca Hess
Avec la participation exceptionnelle de Nathan Kondor, Ron Blakstad
Musique par Wayne Kirkhope
Sorti le 12 novembre 2027 (Semaine 1193)
Entrées : 8 382 468
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