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Guards Brothers présente
Oka

Sada était assis sur le trottoir. Il attendait. Il ne savait pas réellement quoi, ça lui arrivait de temps à temps. Prendre le temps et se poser sur le bord de la rue, regarder les gens passer, patienter.  

Sa journée de cours avait été pénible. Pénible n'était pas vraiment le mot en réalité - Sada s'en était toujours bien sorti en cours, même aisément. Certains auraient même put dire qu'il était surdoué - Sada ne le pensait pas, il était juste un peu au-dessus de la moyenne.  

Et il attendait.  

Il passa sa main dans ses cheveux bruns - il le faisait souvent, il aimait les avoir en bataille, il trouvait que ça lui donnait un air revêche, du moins il le pensait. C'est alors qu'elle apparut. Là-haut, sur le toit, une jeune fille aux cheveux orangés. Le temps s'arrêta. Sada n'attendait plus.  

Elle se tenait immobile, sur ce toit, et rien ne bougeait autour d'elle. Elle regardait Sada dans les yeux. Deux yeux magnifiques, qui n'étaient d'aucune couleur en particulier. Son visage était mince et poétique, presque féerique. Et elle était là, sur ce toit, dans une robe blanche uniforme, brillante au soleil. Pourquoi se tient-elle sur ce toit ? Qu'attend t-elle ?  

 

Le temps reprit. La fille disparut. Brusquement, sans un battement d'aile, sans un saut ou sans un panache de fumée. D'un coup d'un seul, sa silhouette s'effaça, et son visage, sa chevelure et ses yeux ne furent plus qu'un souvenir dans l'esprit de Sada. Il resta là, fixant le vide, les yeux grands ouverts, les cheveux battants au fil du vent. Il nageait dans une sorte de rêve éveillé, il ne savait pas vraiment ce qu'il venait de ressentir.  

Il attendit qu'elle revienne, mais la fille ne réapparu pas. Après un certain temps, il se releva de sa portion de trottoir. Le soleil allait se coucher, sa mère devait l'attendre.  

 

Il poussa la porte de sa maison et salua sa mère. Elle venait de préparer du sukiyaki - ce qu'elle préparait le mieux à vrai dire - et ils s'assirent tous deux autour de la table à manger. Sada n'avait jamais eut ni frère ni soeur, et son père était mort il y a bien longtemps. « Qu'est-ce que tu as fait, aujourd'hui ? » demanda sa mère.  

Il réfléchit. A vrai dire rien. J'ai baillé, écrit, baillé, rêvé. Puis j'ai vu cette fille. « Tsugushimo nous a rendu notre interrogation. J'ai été classé premier. » En réalité, il l'était à chaque fois, mais il aimait voir sa mère arracher un petit sourire toutes les fois où il lui annonçait. Elle est fière de moi. Je suis fier d'elle. Bonne relation. Ils finirent le sukiyaki, et sa mère commença la vaisselle. Sada monta dans sa chambre - faire ses devoirs était l'excuse, la réalité était tout autre.  

Sada s'assit sur le bord de son lit, il ouvrit le petit livre jaune. Des dessins. Il avait trouvé le petit livre jaune il y a plusieurs années, enterré dans le jardin, par hasard, en retournant la terre. C'était un petit carné à la couverture en cuir, et aux pages cornées, rongées par le temps, et sur chacune d'entre elles, un dessin du possesseur du cahier. Et en bas de chaque page, une signature.  

 

Oka.  

 

Il feuilleta le petit carnet. Il cherchait un dessin en particulier. Il les avait tous admirés tant de fois... et soudain il trouva. Vers le milieu du carnet, une fille de dos, aux cheveux orangés. C'est elle. C'est forcément elle. Elle n'était que de dos, mais il croyait voir ses yeux et son visage parfait. La robe, les cheveux étaient identiques.  

Qu'est-ce que ça signifie ? Comment ais-je put voir en vrai ce dessin datant d'un demi-siècle ? Son regard se perdit dans la fenêtre, il fixait la lune montante. Il attendait. Et réfléchissait. Si tout ceci a un sens, je ne sais pas lequel. Sa mère toqua à la porte et lui demanda si il voulait quelque chose. « Non. » Ses pensées étaient obnubilés par ce Oka, plus encore que lorsqu'il avait découvert le carnet. Il ne l'avait jamais montré à personne. Peut-être cette vision n'était qu'un rêve. C'était pourtant si réel.  

Les pensées de Sada finirent par avoir le dessus et il s'endormit comme une tombe, les yeux magnifiques de la fille gravés dans son esprit.  

 

Les cours de Monsieur Tsugushimo étaient barbants - pourtant le professeur de littérature était un grand fan de Sada. Ce dernier s'ennuyait, et il était presque triste à chaque fois que Tsugushimo l'interrogeait comme si il était un génie. Si bien qu'au milieu du cours, il se laissa à aller à regarder fixement l'extérieur. Peut-être vais-je revoir cette fille. Peut-être va t-elle apparaître brusquement devant mes yeux.  

L'après-midi passa assez rapidement, réfléchir et rêver étaient devenus clairement pour Sada de très bons moyens pour passer le temps. A la sortie des cours, malgré les prières de Isao, son meilleur ami, pour aller faire une partie de baseball, Sada préféra s'asseoir sur le trottoir, comme à son habitude. Il attendait la fille. Il ne savait pas si il allait jamais la revoir, mais il l'espérait au plus profond de lui. Si elle apparaissait sur le toit, il courrait la retrouver.  

 

« Oka. »  

 

C'était une voix douce, si mystérieuse et si puissante qui venait de souffler ce mot dans son oreille. Sada fit un bond en arrière. Il n'avait pas rêvé, il en était persuadé. Quelqu'un ou quelque chose venait de lui parler. Il se retourna. Il n'y avait personne. D'où venait cette voix alors ? C'était une voix de femme, elle aurait put très bien aller à la mystérieuse fille aux cheveux orangés. Une voix si douce... Sada se mit debout et regarda le toit où elle était apparue la veille. Reviens, je t'en prie.  

« Hé, Sada ! » Sada se retourna vers la source de la voix. Ce n'était plus la même - celle-là il la connaissait. Il reconnut Isao qui faisait rebondir sa balle de baseball sur le trottoir et qui s'avançait vers lui avec un large sourire. « C'est tous des lâcheurs, t'façon ! Je leur dit : Dix-huit heures, Parc Kaneshi, terrain de baseball. Et y avait personne ! Pas un seul. Me demande parfois si j'ai réellement des amis ou si ils sont tous fainéants à ce point. Qu'importe. Te voilà. Tu rentres chez toi ou tu veux venir faire un tour ? »  

De toute façon la fille ne reviendra pas. La voix mystérieuse perturbait toujours autant Sada. « Un tour ne serait pas de trop. » Et ils partirent tous deux. Ils se connaissaient depuis tout jeunes, et chacun considérait l'autre comme le meilleur pote qu'il aurait jamais. Isao était presque l'opposé de Sada sur beaucoup de points - ses notes étaient catastrophiques, et il était beaucoup plus extraverti. Ils partirent prendre un verre de soda dans un bar du coin. Isao n'arrêtait pas de parler mais Sada n'écoutait que des bribes de sa dissertation vocale. Oka, se répétait-il.  

Après deux heures passées en semble, Isao finit par dire : « Ouais bon, c'est pas dans mes habitudes mais je préfère réviser pour le contrôle de demain. On sait jamais, si je commence à travailler maintenant je finirais peut-être chauffeur de bus comme mon père. A demain ! » Et il partit, laissant Sada seul sur le petit muret de pierre aux abords de la magnifique campagne. Il regarda les champs qui s'étendaient sur des miles. Et il la vu. A nouveau. Très loin, trop loin, cette fille aux cheveux orangés, sa robe blanche lui donnant un aspect divin.  

Ses yeux s'illuminèrent, il ne pouvait pas l'admirer comme hier, elle se trouvait trop loin pour ça. Pourtant il resta là, immobile, à fixer sa silhouette. Si je cours vers elle, elle fuira, j'en suis certain. C'est là qu'il eut une idée. Il se mit debout, mit ses mains en mégaphone et cria :  

« Oka ! » Le visage de la jeune fille se tourna vers lui. Il répéta le cri une nouvelle fois et elle commença à avancer vers lui. Il se mit à courir en sa direction. Il lui fallut bien deux minutes pour arriver à sa hauteur. Elle se contentait de marcher, solennellement, alors que lui arrivait essoufflé. De près, elle était encore plus belle. Il la regarda dans les yeux. Elle fit de mêmes. Ces yeux. Ils sont magnifiques.  

Elle ne parla pas. Il ne savait que dire non plus de son côté. Alors, les seuls mots qui lui vinrent à l'esprit furent : « Qui es-tu ? » La fille arracha un sourire. Un sourire encore plus magnifique que ce que Sada avait put voir jusqu'à aujourd'hui. Il n'avait jamais rien vu d'aussi beau que le visage de la fille à cet instant.  

« Je suis Oka. » répondit-elle de la même voix que celle qui lui avait murmuré ce même non sur le trottoir, tout à l'heure. C'est elle, Oka ?  

« Le carnet jaune que j'ai chez moi, est-ce toi qui l'a dessiné ? » Il voulait tout savoir. Qui elle était, ce qu'elle représentait, d'où elle venait. Mais il avait peur des réponses.  

« Non. » Elle se contenta de ce simple mot.  

« Qui est-ce alors ? »  

Et elle disparut, comme la veille. Sans panache de fumée, sans ailes. Sa silhouette s'effaça brusquement. Sada leva les yeux au ciel. « Qui est-ce, réponds moi ! » Les larmes lui montèrent aux yeux. Je veux des réponses. Je suis malheureux, aide-moi !  

Et alors brusquement, tombant du ciel lentement, comme une plume, une mèche de cheveux oranges. Sada les attrapa, les regarda, immobile, au centre de sa paume. Oka. Il serra la mèche de sa main fébrile.  

 

Une co-production Guards Brothers / WB Entertainment. Réalisé par Chang Lee. Ecrit par Lucy Yuan (WBE) et Kane Mochibata (Guards Brothers).  

Tsui Wong - Sada  

Anya Doyle - Oka  

Miles Iglesias - Isao  

Chiara Amen - Mère de Sada

Scénario : (1 commentaire)
une série B d'animation (Japanime) de Chang Lee

Tsui Wong

Anya Doyle

Miles Iglesias

Chiara Amen
Musique par Jennifer Emerson
Sorti le 10 décembre 2027 (Semaine 1197)
Entrées : 12 558 825
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