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Guards Brothers présente
Far Cry

" « Tout le monde est fou ici. Je suis fou, vous êtes folle. »  

« Comment savez-vous que je suis folle ? » dit Alice.  

« Vous devez l’être, » dit le Chat, « sans cela ne seriez pas venue ici. » "  

 

Ces vacances auraient pu se dérouler normalement. Ils avaient tous les sept décoller de L.A. la veille, et aucun signe n’avait prédit ce qui était arrivé cet été-là. Jason Brody était parti pour Rook Island en compagnie de ses deux frères – Grant et Riley – sa petite amie, Lisa. Daisy trainaient souvent avec Lisa, et Jason avait presque été obligé de l’amener avec eux. Il y avait aussi ses deux meilleurs amis, Oliver et Keith.  

Aucun d’entre eux n’auraient rien pu prédire. Tout est allé si vite.  

Tout ce que Jason se souvenait avant que tout devienne noir, c’était le saut en parachute. Ils étaient arrivés sur Rook Island la veille et avaient déjà passé du bon temps sur la plage. Ils avaient traversé le ciel dans un zinc qui les avait largués pour une chute sensation. Puis plus rien. Le vide. Aucun souvenir. Ces vacances telles qu’il les avait prévues n’étaient plus que du passé. Désormais, tout allait changer. Tout.  

Jason ouvrit les yeux. Grant, son frère aîné, se trouvait en face de lui. Il mit du temps à s’adapter à l’obscurité puis distingua plus précisément la scène. Il tenta de bouger ses bras mais finit par remarquer qu’il était ligoté à un bout de bois – un poteau, apparemment. Grant aussi, en face de lui. Les deux hommes se trouvaient dans une cage, le cul sur le sol sablonneux. Une prison de bois. Au loin, dans la nuit résonnait de la musique et on voyait scintiller un feu de camp. Jason regarda Grant. Il était déjà réveillé. Grant avait toujours été plus fort que lui et Riley – plus rude, moins fébrile, moins sensible. Il était presque l’opposé de Jason en tout point, et n’importe qui aurait pu douter du fait qu’ils soient réellement frères. Leurs regards se croisèrent, Grant venait apparemment de remarquer que son petit frère avait repris ses esprits. Il regarda autour de la cage puis se tourna vers Jason. Il lui parla le plus bas possible. Dans un murmure.  

« Ecoute, Jason. Ce sont des pirates.Tu m’entends ? Des putains de pirates nous ont tous capturé, j’ai aucune idée d’où se trouvent les autres, ils sont peut-être morts. Ils nous ont enfermés… »  

« Toi, ta gueule ! » La voix avait surgit de l’obscurité, Jason fit un bond sur le côté mais sa chute fut retenue par ses liens. Il regarda dans la direction d’où provenait la voix. Grant avait pourtant vérifié qu’il n’y avait personne. Un homme apparut. Il y avait deux mecs derrière lui avec des AK mais Jason sut tout de suite que c’était celui-ci qui venait de gueuler. Il portait un débardeur rouge, une crête faite à l’arrache avec du gel probablement pas destiné à ces fonctions, mais ce qui ressortait de cet homme, c’était ses yeux. La folie. Dans ses yeux. Il est fou. L’homme s’approcha de la cage et tendit la main à travers les barreaux vers Jason. « Vaas, enchanté. » Il avait une voix juvénile, presque en désaccord avec le reste de son corps. Pourtant il était effrayant. « Putain, j’suis bête ! T’as les mains liés, Jason… » Un sourire s’afficha sur son visage. « Ouais, ouais j’connais ton nom ! Et le tiens aussi, toi là ! Jason et Grant Brody ! De Californie, hermano. Comment ? » Il sortit quelque chose de sa poche et l’agita avec passion. C’était le portable de Jason. Il fouilla deux trois secondes dedans puis s’arrêta, et affichant à nouveau un drôle de sourire, montra l’écran à Jason puis à Grant, alternativement. Il venait de lancer une vidéo. Celle du saut en parachute. Tous riaient, s’amusaient, durant leur longue chute vers le sol. Vaas remis le portable dans sa poche. « Oh, vous ne riez plus ? Vous aviez l’air de vous amuser là-haut, pourtant putain ! Mais on est plus là-haut, on est là… » Il pris une poignée de sable et le fit couler de sa main. « La terre. Le sol. La réalité. J’espère que vos parents vous aiment… J’adore ce portable… Deux petits blancs comme vous ça pue le fric… Je… » Quelqu’un appela le pirate un peu plus loin. Il tourna sur lui-même. « J’adore ce portable. » Il fit demi-tour et se dirigea vers le camp. Jason échangea un bref regard avec Grant. Ils étaient effrayés.  

« Il faut… il faut qu’on s’échappe. » bafouilla le frère aîné.  

Oui, il faut qu’on s’échappe.  

 

C’est alors que Grant bougea ses mains. Jason ne sut comment avant de voir le couteau. Classique. Ils ne l’ont donc pas fouillé ? Grant se mit accroupi et avança vers son jeune frère et libéra ses liens. Il mit son doigt devant sa bouche, pour signifier qu’il ne devait faire aucun bruit. Alors les deux sortirent de la cage en faisant le moins de bruit possible. Ils rampaient sur le sol de sable. Aucun bruit. Ne fais aucun bruit. Pendant longtemps, les pirates ça avait été dans l’esprit de Jason des corsaires qui se battent à l’épée avec un piaf sur l’épaule – mais ceux-là portaient des semi-automatiques, des débardeurs, étaient torses-nus ou se pavanaient avec leurs lunettes de soleils ridicules. Ils en croisèrent un ou deux – mais réussirent à être assez discrets pour les éviter. Leur cage se trouvait en amont du camp, mais pour en sortir ils étaient obligés de le traverser. Brusquement, après une ou deux minutes, Grant s’arrêta net. Devant eux était posé un flingue. Le frère de Jason pris l’arme dans sa main et s’avança vers un container qui se trouvait à côté. Les pirates avaient fait une porte dans le métal, et le bloc servait apparemment de remise. Une fois à l’intérieur, ils purent voir Vaas et ses hommes en contrebas. Vaas pratiquait une sorte de danse à côté du feu tandis que ses camarades se tordaient de rire.  

Grant pointa du doigt la jungle, à quelques mètres. Ils n’étaient plus très loin. Il fallait faire un saut, juste un saut, et ils pourraient s’enfuir. Grant sauta en premier, suivi de Jason. Ils se trouvaient désormais tous deux accroupis dans l’herbe haute. Grant regarda son frère. « Si on se perd, on se retrouve au bord de la mer, sur la pla… » Grant ne finit jamais sa phrase.  

Tout ça sembla durer plusieurs minutes, et pourtant la balle traversa le cou de Grant en à peine un centième de seconde. Elle lui transperça la gorge et le sang gicla. Jason ne sut que faire tout de suite. Il ne comprit tout d’abord pas ce qui venait de se passer. Il posa ses mains sur la blessure que venait de faire la balle, mais le sang continuait de gicler. Les yeux de Grant se posèrent dans les sien. Il crut voir un sourire, mais il s’éteint aussitôt. Le corps de son frère tomba sur le sol, inerte. Mort. Jason sentit des larmes lui monter. Ses yeux montèrent vers la source de la balle.  

Vaas.  

Le pirate lui souriait, la folie de son regard le narguait, tout comme l’arme qu’il tenait dans la main droite. « Jason ! Jason ! Moi qui te faisais confiance, moi qui t’considérait carrément comme un pote ! Tu m’as trahi. Je te fais une fleur – t’as vingt secondes pour te casser de là. Après je lâche les chiens et mes amis armés, et tu r’verras pas ta maman. Dix-neuf. Dix-huit… » Jason prit ses jambes à son cou. Il ne ramassa même pas l’arme de Grant. Il ne pensait qu’à fuir. Fuit et ne revient jamais.  

La jungle. La course. Les aboiements. Les voix au loin. Et enfin la route. Une voiture. Un homme. Il regarde Jason. Ses yeux s’écarquillent, il le monte dans sa voiture. Jason perd connaissance.  

 

L’air rafraichissant de la mer. Sans même ouvrir les yeux, Jason sut tout de suite qu’il n’était pas loin de la mer. Il crut tout d’abord que tout ça n’avait été qu’un rêve et qu’il allait se réveiller dans la tente, près de Liza, sortir prendre un café et croiser Grant, Riley – ses deux frères – Keith, Oliver et Daisy. Mais rien de tout ça ne se passa ; le lit sur lequel il avait dormi était dur et inconfortable. Il se releva péniblement, remarquant qu’il se trouvait dans une cabane délabrée. Lorsqu’il examina plus attentivement la pièce il se rendit compte qu’il y avait un homme, là. Un noir d’à peu près quarante ans dont la peau se fondait sur le bois et qui le regardait fixement.  

Jason se leva d’un bond. Il chercha dans ses poches de quoi se défendre mais ne trouva rien. Alors il vit une machette sur la table à côté de lui. Il la prit dans ses mains et la brandit devant l’étranger. Le noir se leva et s’approcha de lui, la machette droit pointée sur son torse. « Tu comptes me tuer, Jason Brody ? » Il sourit de sa mâchoire édentée. Il s’approcha plus encore jusqu’à ce que la pointe de la machette touche son ventre. « Vas-y, tue moi. A moins que tu préfères que je t’aide. Je sais où sont tes amis. » Jason hésita. Comment connait-il mon nom ? Comment sait-il pour les autres ? Il baissa la machette. L’homme le regarda un peu plus longtemps dans les yeux puis lui tourna le dos et commença à faire les cents pas dans la petite pièce. Il n’y avait pas de fenêtre et des objets en tout genre étaient entreposés un peu partout. « Je suis Dennis Rogers. Je suis un Guerrier Rakyat. Autrement dit je fais partie de la résistance de cette île. Nous combattons les pirates que tu as rencontrés, et qui ont kidnappé tes amis. » Dennis s’assit sur sa chaise. Il fixa Jason encore un instant avant d’ajouter : « La plupart sont sans doute déjà morts, ne te fais pas d’illusions. Cependant, je sais que l’une de tes amies est détenue. La villa Grande, dans les terres, occupée par les pirates. » Une amie. Liza. Ou Daisy.  

« Et comment je fais pour la libérer ? » demanda Jason.  

La question arracha un sourire à Rogers. « Tu y vas seul. Je te file de quoi te battre. Prouves que tu mérites que je t’aide. Si tu ne trouves pas le courage de la sauver, alors pars de cette île, et ne reviens jamais. » Ils s’affrontèrent du regard encore un instant et Dennis lui fit signe de garder la machette. « Tu en auras besoin. » dit-il. Et il lui tendit son propre AK 47. « Je te file cette carte. Le point rouge, elle est là. Une fois libérée, revient ici, je m’occuperais de la cacher. »  

Jason se leva. Une machette, une arme à feu, et mes mains maladroites. Voilà comme je dois libérée mon amie. Mais laquelle… Pendant un instant il crut qu’il était mort lorsqu’une lumière forte éclaira son visage. Il se tourna vers celle-ci. Elle venait de l’extérieur, Dennis venait d’ouvrir la porte de sa bicoque et lui montrait le passage. Je la sauve ou je ne reviens jamais. Grant… Il repensa à son frère. Sa mort lui était complètement sortie de la tête. Il reste Riley. Riley… Encore plus fragile que moi… Je dois le sauver. Pour Riley. Et pour Grant. Jason rangea la machette dans sa poche, il n’avait que cet emplacement-là. L’arme que venait de lui filer Dennis, il l’attacha dans son dos avec la vague bandoulière décrépie qui allait avec. Riley. Grant. Liza.  

 

La villa Grande se trouvait en amont d’un pic rocheux. Il y avait cinq ou six pirates qui se saoulaient devant, et deux devant l’entrée principale. Jason analysa plus précisément la situation : il pouvait contourner les premiers gardes sans problème, il y avait assez de brousse autour pour les esquiver. Ceux qui allaient poser problème c’était les deux devant l’entrée de la villa. Ils étaient à l’affût et à moins de les neutraliser tous les deux sans éveiller l’intérêt des autres était impossible. La seule solution serait de trouver une autre entrée. Il passa derrière les arbres, s’enfonçant un peu plus dans la jungle et fit le tour de la villa. Il ne vit aucune autre porte. Mais il y avait une fenêtre. A un bon mètre au-dessus du sol, ouverte en grand. Elle était assez large pour le laisser passer, et assez basse pour qu’il l’enjambe. Il regarde autour de lui. Visiblement il n’y avait aucun homme de Vaas. Il s’approcha de la fenêtre et regarda à l’intérieur. Il n’y avait personne. C’était une sorte de salon abandonné. Il enjamba la fenêtre et se retrouva dans la pièce. Aucun bruit. Silencieux. Il marcha lentement vers la porte voisine et posa son oreille contre le bois. Il n’y avait aucun son. Il pouvait passer sans risques.  

Il poussa la porte. La pièce avait des allures de bibliothèque, mais ce n’en était plus une. Ces pirates sont probablement illettrés. Il avança de quelques pas. Il avait un mauvais pressentiment désormais. Une sorte de mal l’attrapa au ventre. N’avance plus. Il regarda autour de lui. Personne. Il avança de quelques pas.  

« Jason ! Quel plaisir de te revoir ! » Il fit volte-face. Vaas.  

 

Daisy se trouvait juste en face de lui, ligotée comme lui à une chaise. Elle fixait ses yeux, comme si elle l’implorait. Il ne la connaissait pas vraiment, c’était une amie de Liza, et elle avait insisté pour qu’on l’emmène avec eux. Elle n’aurait pas dû. Vaas faisait les cents pas, affichant un sourire satisfait. Il n’avait pas changé, même pas de vêtements.  

« Jason, Jason…. Sérieux tu m’déçois ! T’es con ou quoi ? J’te laisse… » Il commence à faire des grands gestes avec ses bras, mimant un avions et animaux avec ses doigts pleins de crasse. « …partir alors que je dégomme ton frère. » Il imite un revolver avec ses doigts et le met sur sa tempe. « Et toi ! Toi putain ! Tu reviens ici ! J’parle pourtant dans ta langue, je crois ? A moins qu’tu sois l’un d’ces putains d’attardés… » Ses yeux tournent dans ses orbites à des rythmes étranges. La folie… La folie… « Mais toi… »  

« Vaas… » Un pirate venait d’entrer dans la pièce – il avait l’air inquiet. « C’est Hoyt. Il a entendu que t’avais d’autres de ces blancs et il voudrait t’en acheter un de plus. » Ces blancs. Il parle de nous. Mais qui est ce Hoyt ?  

« Putain ! Putain ! Tu sais, Jason, Hoyt il me fait chier. J’adore ton portable, au faites. » Il s’immobilise un instant et va chercher un bidon qui se tenait dans un coin de la pièce. Il retire le bouchon et commence à en jeter sur Daisy qui se débat tant bien que mal sur sa chaise, mais ses liens n’y font rien. Le bâillon qu’elle a sur sa bouche l’empêche de crier. « Une dernière douche ! » Vaas semble s’amuser. Plus que jamais ses yeux sont fous. Il se tourne vers Jason et fait de même. Une fois terminé il balance le bidon à l’autre bout de la pièce et sort de sa poche une boîte d’allumettes. Il en craque une alors que ses camarades quittent la pièce. Lorsqu’ils sont seuls, il s’approche de Jason, avec son allumette. « Tu vois, Jason. Je suis Dieu, et toi t’es comme Abraham sur le Moriah. T’es de la merde et moi je suis Dieu. » Il se dirige vers la porte et se retourne une dernière fois. « Buenos dias, hermano. » Il jette l’allumette.  

Le feu se répand en un instant. Vaas vient de fermer la porte. Jason et Daisy se débattent. Fait basculer la chaise pour que le feu consume les liens. La chaise tombe. Le feu se rapproche de Jason. Daisy est en feu. Les liens sont rongés par les flammes. Jason fonce vers Daisy et défait ses liens. Il éteint les flammes le mieux qu’il put avec ses mains. « Vite ! » Il lui retire le bandeau qui couvre sa bouche et courent vers l’extérieur. Le feu se repend vite. Plus vite que nous.  

Il y a une fenêtre. Plus que quelques mètres. La fenêtre est déjà ouverte. Daisy saute la première et se foule la cheville avec la chute. Jason saute à son tour. La douleur. Oublie. Oublie la douleur. Ils courent tous deux vers la jungle. Vaas me croit mort. Le soleil tape sur leurs têtes, la verdure de la végétation les éblouit. Jason se retourne. La villa Grande est en feu, dans quelques heures elle ne sera plus qu’un tas de cendres.  

 

Dennis avait caché Daisy dans sa masure. Elle ne devait en sortir sous aucun prétexte. Les deux hommes étaient dans la voiture de Rogers. Il avait convaincu Jason de l’emmener voir Citra, chef des Rakyats, femme d’après lui d’une beauté sans pareil et qui saurait l’aider.  

« Citra sait où se trouve deux amis à toi – une femme et un homme. Elle saura t’aider si tu sais l’aider. » fit Dennis. Une femme. C’est peut-être Liza. La voiture s’arrêta au bord du chemin de terre, aux abords d’empilements de pierres signifiant qu’un temple se trouvait là. Les deux hommes descendirent de l’automobile et s’approchèrent lentement du temple. Il était caché par de hauts arbres, et si Dennis ne s’était pas arrêté devant, Jason ne sait pas si il l’aurait vu.  

« Dennis ? » demanda Jason. Rogers se tourna vers lui, l’air interrogé. « Hier, quand Vaas nous détenait moi et Daisy, il a parlé d’un certain Hoyt. C’est qui ce Hoyt ? » Dennis sourit à pleine dents.  

« Hoyt Volker, l’un des plus gros trafiquants de drogue et d’armes du Pacifique. Lui et ses sbires ont investi toute l’autre île – il n’y a plus un seul civil. Vaas n’est pas hiérarchiquement en-dessous de lui, c’est un pirate mais ils ont des liens commerciaux, si on peut dire. Hoyt file des plantations à Vaas, Vaas lui file des esclaves à refourguer en Indonésie. Ils font leurs petites affaires entre eux. Si tu veux mon avis, c’est possible que certains de tes amis s’y trouvent actuellement. »  

Ils avancèrent jusqu’à l’entrée du temple. Deux hommes armés tatoués de la tête aux pieds se tenaient devant la porte. A la vue de Dennis, ils l’ouvrirent mais leurs regards perçants s’attardèrent sur Jason. Il y avait de nombreuses pièces qu’ils traversèrent rapidement, sans s’attarder. Après une bonne minute ils arrivèrent dans une Cour Intérieur pleine de ces Rakyats. Au centre se tenait une femme noire – un peu plus de vingt ans, surement le même âge que Liza. Ses cheveux étaient tressés et ses yeux… c’était les mêmes que Vaas. Ils le suivirent jusqu’à ce qu’il arrive à sa hauteur, perçants. Dennis prit la parole :  

« Citra, voici le jeune dont je t’ai parlé. » La femme jugea le nouveau venu du regard.  

« Jason Brody, c’est cela ? » demanda-t-elle à Jason. Ce dernier acquiesça. « Dennis m’a persuadé que tu étais digne d’être un Rakyat. Il dit que tu as besoin de notre aide. » Jason acquiesça à nouveau, pas que l’idée d’être un Rakyat lui plaise mais il était bien obligé de se plier aux désirs de Citra si il voulait qu’elle l’aide. « J’imagine aussi que Dennis t’as fait part de mes conditions. Mon aide à un prix. Je veux bien te dire où se trouvent tes amis, mais tu devras faire quelque chose pour moi. » Il la jaugea du regard. Elle affichait un minuscule rictus. « Vaas est mon frère. » Ça ne surpris même pas Jason. Leurs yeux. La folie. La démence. La vengeance. Ou autre chose. « Ces pirates. Ils ont énormément de plantations de cannabis. Prends de quoi mettre le feu et fais flamber les champs qui se trouvent… ici. » Elle avait sorti d’un sac une carte dont elle pointait un endroit du doigt.  

Elle veut ma mort.  

 

Les plantations étaient juste là. Il y avait trois champs, et dix fois plus de gardes. J’ai assez de coktails molotovs pour tout faire cramer mais je vais me faire zigouiller. Jason s’approcha encore plus près. Vas-y. N’hésite pas. Pour Riley et pour Liza. Il prit l’une des bouteilles et la lança dans le premier champ. Il y eut une explosion de feu puis des cris des gardes qui commencèrent à chercher d’où ça venait. Jason en lança alors deux à la fois, dans les deux champs restants, puis une dernière dans le premier champ. Les gardes étaient alertés et ils avaient sortis leurs armes. Des coups de feu. Ils me tirent dessus. Soudain il la sentit. La balle. Dans ma jambe. Il poussa un cri de douleur et s’écroula sur le sol. Les gardes arrivaient sur lui. Il sortit son flingue et commença à leur tirer dessus tant bien qu’il put. L’un d’eux se prit une balle dans l’épaule et tomba sur le sol, mais il était à découvert, boitillant fébrilement sur le sol. Ils arrivèrent sur lui en un instant et il sentit à peine la matraque s’écraser sur son crâne.  

 

« Jason ! Debout ! » C’était la vois de Vaas. Jason n’avait pas les yeux ouverts, mais il en était certain. Lentement, ses paupières s’ouvrirent et il put voir la pierre. Et Vaas. Il était complètement ligoté et attaché à une pierre. Le pirate dansait autour de lui, comme il l’avait fait le premier soir quand Grant et Jason avaient tenté de s’échapper. Lorsqu’il vit que Jason s’était réveillé, il accouru et posta son visage à quelques centimètres de son prisonnier.  

« Je t'ai déjà donné... la définition... Que j'ai du mot... "folie", hein ? » Il pouvait sentir son haleine fétide, il voyait droit devant lui ses dents en décomposition. Vaas souriait, mais il semblait pourtant très sérieux. Le mot folie. Oui… « La folie c'est refaire sans arrêt exactement la même connerie, en espérant que ça change. Voilà... ce qu'est... La folie. » Il s’éloigna de Jason et commença à mimer ses paroles, comme si il s’agissait d’une pièce de théâtre et que Jason était sa seule assistance. « Mais la première fois qu'un type m'as dit ça, j'sais pas, j'ai cru qu'il se foutait de ma gueule donc boom, je l'ai abattu. Le truc c'est que... OK... C'était vrai. » Ses yeux de fou se tournèrent vers Jason. « C'est là que j'ai commencé à voir partout. Partout où je regardais, tous ces pauvres connards, se remettaient sans cesse à faire la même putain de chose encore et encore et encore et encore. Sans arrêt. En se disant "Cette fois, ça sera différent. Non, non, non, non, pitié ! Cette fois, ça sera différent." » Il venait de lever les bras en l’air. Soudain, il y eut de la colère dans ses yeux. En plus de la folie. « Excuse-moi, je n'aime pas la façon... que t'as de me regarder ! OK ? T'as de la merde dans la tête ou quoi ? Tu crois que je me fous de ta gueule ? Ou que je mens peut-être ? J't'emmerde ! OK, va chier ! Ça va, c'est bon. Je me détends. Je me calme. Le hic, c'est que... Regarde... Le hic, c'est que j't'ai déjà buté une fois. Et je suis quand même pas... complètement taré. Non. Ça va. C'est de l'histoire ancienne maintenant. » Vaas. Se tourna vers le soleil. Puis vers la fosse sans fond qui se trouvait à côté d’eux. Puis vers la pierre. Puis vers Jason. « Jason, est-ce que je t'ai déjà donné la définition du mot "folie" ? » Il poussa la pierre dans la fosse.  

 

 

Alan Evans - Jason Brody  

Johnny Arzanavelegger - Vaas Montenegro  

Alona Cannon - Liza Snow  

Donzelle Ouachingtone - Citra Talugmai  

Peer Strätz - Hoyt Volker  

Lucas Gueye - Dennis Rogers  

Adaptation libre du jeu-vidéo développé par Ubisoft Far Cry 3.

Scénario :
une série A d'action (La Définition du mot "folie") de Vivien Guards

Alan Evans

Alona Cannon

Johnny Arzanavelegger

Donzelle Ouachingtone
Avec la participation exceptionnelle de Peer Strätz, Lucas Gueye
Musique par Jessica Hoenig
Sorti le 14 janvier 2028 (Semaine 1202)
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